mardi 27 juillet 2021

Pig

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Michael Sarnoski. 2021. U.S.A. 1h32. Avec Nicolas Cage, Alex Wolff, Adam Arkin, October Moore, Dalene Young, Gretchen Corbett.

Sortie salles U.S: 16 Juillet 2021

FILMOGRAPHIEMichael Sarnoski est un réalisateur, scénariste et producteur américain. 2021: Pig. 


Difficile de se faire une opinion objective à la sortie de la projo si bien que Pig déconcerte, désarçonne autant qu'il séduit selon notre immersion émotionnelle, notre humeur du jour et notre degré de sensibilité. Tant auprès de la cause animale, subsidiaire au récit, que de la déchéance humaine d'un solitaire déchu de son passé véreux. Le kidnapping de son cochon n'étant qu'un prétexte pour y tenter de profiliser ce veuf meurtri replié sur lui même au point de vivre en autarcie en pleine nature. Difficile d'accès et dénué de violence, en dépit du 1er quart d'heure concis et d'une bastonnade officieuse (sorte de Fight Club à l'envers !), Pig insuffle un rythme très lent au fil de la requête de Robin Feld déterminé à retrouver son cochon truffier par simple amour pour l'animal comme il l'avoue à son jeune complice (et non comme outil de travail rentable pour y renifler les truffes). L'intrigue prenant son temps à étudier les personnalités de 3 protagonistes du point de vue contestataire de Rob en désarroi affectif. Son climat langoureux baignant dans une aigre mélancolie face à un type désoeuvré noyé de pessimisme, de chagrin et de remord à la suite de son passé torturé. Par conséquent, par le truchement moral de celui-ci, spécialiste culinaire entre autre, et de ces confrères peu recommandables, Pig dresse un tableau plutôt pessimiste sur la nature humaine.


Son orgueil, sa mégalomanie et son égoïsme pour tenter de survivre, de se faire une place dans un monde déloyal toujours plus intolérant envers son prochain. C'est ce qui fait la force ou la puissance dramatique de Pig, errance existentielle d'un proscrit contraint de s'extirper de son terrier pour tenter de retrouver sa seule compagnie amiteuse dans sa morne condition de déréliction. Presque méconnaissable auprès d'un regard martyrisé par le désastre, on n'avait pas observé un Nicolas Cage aussi strié dans sa carapace de clodo à la fois flegme et taciturne plombé du deuil, de la vie impossible en société tout en se remémorant son passé probablement meurtrier. Contemplatif, dépressif et plein de pudeur (notamment auprès de la fragilité fortuite des seconds-rôles), Pig tente donc de nous dévoiler au compte goutte de maigres indices sur le passé de Robin au gré d'un climat de désillusion dénué de fioriture. Tant et si bien que sa conclusion, bouleversante mais résolument sobre, risquera sans doute de déplaire à une frange de spectateurs, surtout ceux militant pour la cause animale (rester dans l'interrogation demeure ici assez frustrant). Le réalisateur s'efforçant d'authentifier sa tragédie humaine sans optimisme du happy-end. Et ce parmi cette volonté assumée d'y parfaire la gravité de son récit dans une intimité humaine ne comptant que sur les traces du passé pour se remémorer un bonheur conjugal aujourd'hui éteint. 


En tout état de cause, pour qui sait apprécier les vraies propositions d'un cinéma personnel réfractaire aux codes, à la conformité et aux effets de manche, Pig ne peut laisser indifférent. Que l'on adhère ou que l'on rejette cette ambulation humaine que Nicolas Cage immortalise de sa (douce) présence en berne. 

*Eric Binford

2 commentaires:

  1. Bonjour.N'étant plus du tout intéressé par les films affichant Nicolas Cage depuis un bon moment j'ai regardé PIG car beaucoup de critiques non officiels.Ces Blogueurs amoureux du cinéma rejoignent pour beaucoup la critique que vous proposez.Et c'est vrai que ce film ne laisse pas indifférent et pour ma part je le note d'un 8/10 car déçu de ne pas savoir pourquoi Pig n'est plus .

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  2. Pour être honnête j'ai eu beaucoup de mal à imprimer mes sentiments, j'aurai besoin d'un second visionnage pour être plus juste et approprié. Très particulier mais l'émotion perce.

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