Photo empruntée sur Google, appartenant au site perdudansla5edimension.com
"The Borrower" de John Mc Naughton. 1991. U.S.A. 1h35. Avec Rae Dawn Chong, Don Gordon, Tom Towles, Antonio Fargas, Neil Giuntoli, Larry Pennell.
Sortie salles U.S: 25 Mai 1991
FILMOGRAPHIE: John Mc Naughton est un réalisateur américain, né le 13 Janvier 1950 à Chicago. 1984: Dealers in Death. 1986: Henry, portrait d'un serial killer. 1991: Sex, drugs, Rock and Roll. 1991: The Borrower. 1993: Mad Dog and Glory. 1996: Normal Life. 1998: Sexcrimes. 2000: Condo Painting. 2001: Speaking of sex. 2004: Redliners. 2009: Backstabbers. 2013: The Harvest.
Inédit en salles chez nous,
Borrower est une pochette surprise horrifique de la part de
John Mc Naughton, réalisateur du mythique
Henry, portrait d'un Serial-Killer. Autrement délirant, décalé et décomplexé,
Borrower empreinte la satire sociale avec un réalisme cartoonesque vitriolé lorsqu'un extra-terrestre est condamné à errer sur terre après avoir été jugé de crimes par ses pairs. Mais contraint de changer de tête pour pouvoir rester en vie (à un moment donné, sa tête explose soudainement !) il doit donc décapiter ses victimes au fil de son cheminement initiatique sur terre. Alors que la jeune inspectrice Diana Pierce et son co-équipier Charles Krieger enquêtent sur cette série de crimes sauvages, un autre tueur (cette fois-ci terrien) échappé de l'hôpital est sur le point de se venger. Hélas, sur ce dernier point de digression, le réalisateur l'abandonne en cours de route si bien que l'on finit par omettre ce personnage trivial en dépit de sa réapparition soudaine cependant vite sacrifiée. Série B horrifique du Samedi soir, comme le souligne son prologue déjanté proche d'une série Z (la sentence juridique puis le corps à corps entre un E.T insecte et son prisonnier banni de chez lui),
Borrower cumule les effets-chocs et rebondissements musclés à rythme métronome.
Dans la mesure où notre E.T est contraint de s'approprier une nouvelle tête toutes les 10/15 minutes (le rythme s'accélérant progressivement au fil du récit davantage vrillé !), prétexte pour
Mc Naughton à se défouler sur les séquences chocs particulièrement gorasses et convaincantes. Les FX et maquillages demeurant suffisamment crédibles pour croire sans peine à la nouvelle métamorphose de l'E.T que chaque acteur endosse avec une mine patibulaire infaillible dans leur posture marginale atone. Sorte de SDF insalubre dont personne ne prête attention à travers leur apparence de laissé-pour-compte. Et s'il faut un petit temps d'adaptation à se familiariser auprès des errances urbaines de notre E.T durant la 1ère demi-heure assez ordinaire, la suite s'avère plus intéressante et quelque peu captivante lorsque le réalisateur accorde beaucoup d'importance à la faune urbaine à la fois désaxée, décérébrée et incivilisée que côtoie l'étranger stellaire au sein d'une société de stupre sevrée à la pop-culture, au sexe, à la criminalité et à la drogue. Quand bien même
Mc Naughton boucle son récit en suspens de manière à la fois (sciemment) bâclée et désordonnée en renouant avec l'exploitation d'une série B ludique à l'ambiance survoltée.
Drôle de farce récréative donc que ce Borrower, voleur de tête que John Mc Naughton façonne avec une certaine efficacité (passée la 1ère demi-heure) en conjuguant l'horreur sociale et cartoonesque avec un esprit caustique assez probant.
*Eric Binford
3èx
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