lundi 20 septembre 2021

Sueur Froide dans la Nuit

                                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Fear in the Night" de Jimmy Sangster. 1972. Angleterre. 1h34. Avec Joan Collins , Peter Cushing , Judy Geeson , Ralph Bates , James Cossins.

Sortie salles France: 8 Octobre 1975. Angleterre: 9 Juillet 1972.

FILMOGRAPHIE: Jimmy Sangster est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma britannique né le 2 décembre 1927 dans le North Wales (Pays de Galles), décédé le 19 août 2011 à Londres. 1970 : Les Horreurs de Frankenstein. 1971 : Lust for a Vampire. 1972 : Sueur froide dans la nuit.


Thriller à suspense produit par la Hammer au moment de nous livrer leurs derniers fleurons à l'orée des Seventies, Sueur froide dans la Nuit est réalisé par Jimmy Sangster ayant déjà oeuvré pour la firme à 2 antécédentes reprises avec Les Horreurs de Frankenstein et Lust of a Vampire. Deux oeuvres horrifiques plutôt mal aimées par la critique si bien que l'on peut avouer sans rougir que Sueur froide dans la nuit est de loin sa plus franche réussite. Clairement influencé par Hitchcock à travers ses thèmes du simulacre et de la machination, le récit s'articule autour des efforts infructueux de Peggy Heller tentant de convaincre son mari qu'un mystérieux individu l'eut agressée à deux reprises. Un manchot à main ganté s'efforçant de la molester alors que celle-ci venait d'être soignée pour dépression après avoir séjourné en psychiatrie. Isolée dans la propriété de son époux à proximité d'une école enseignée par le professeur Michael Carmichael, elle remarque que celui-ci, manchot, ne transmet aucun cours dans une classe vide d'élèves. 


Soigneusement réalisé et sobrement interprété par des acteurs irréprochables se délectant à martyriser notre héroïne avec une duplicité détestable, Sueur Froide dans la nuit est d'autant mieux construit pour entretenir un certain suspense latent au fil du parcours parano de Peggy en proie à des agressions nébuleuses eu égard que l'agresseur n'a pas pour fonction de l'occire. Judy Geeson (inoubliable interprète d'Inseminoïd) endossant la pauvre victime démunie avec une fragilité  névralgique expressive auprès de sa gestuelle communicative. Quand bien même Ralph Bates lui partage la vedette en époux réservé assez peu attentionné au comportement angoissé de son épouse tan et si bien que l'acteur demeure épatant d'orgueil et de charisme impassible pour des raisons probablement suspicieuses. On peut d'ailleurs autant suspecter la fonction secondaire de Peter Cushing en professeur taiseux plutôt snob mais avenant à travers son langage courtois. Enfin, Joan Collins est une fois de plus délicieuse d'arrogance, de cruauté (le coup de fusil sur le lapin) et de condescendance à mépriser notre Peggy bien esseulée à tenter de se faire une petite place amicale auprès de ce trio altier. 


Inquiétant et captivant dans une juste mesure avant d'amorcer un rythme plus nerveux au fil de son ultime demi-heure fertile en rebondissements escomptés, Sueur Froide dans la Nuit demeure tout à fait plaisant à travers sa mécanique huilée de suspense Hitchcockien. Son atmosphère d'angoisse éthérée et sa dramaturgie graduée gagnant du terrain au fil d'une cruauté morale à la fois perverse et humiliante quant au sort inéquitable de l'héroïne recluse sur elle même (comme le souligne l'épilogue évocateur dénué d'illusion). 

*Eric Binford
3èx

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire