jeudi 4 novembre 2021

Halloween 2 / Halloween II : The Nightmare Isn't Over

                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinedweller.com

de Rick Rosenthal. 1981. U.S.A. 1h32. Avec Jamie Lee Curtis, Donald Pleasence, Charles Cyphers, Jeffrey Kramer, Lance Guest, Pamela Susan Shoop, Hunter von Leer, Dick Warlock, Leo Rossi, Gloria Gifford...

Sortie salles France: 16 juin 1982.  U.S: 30 octobre 1981

FILMOGRAPHIE: Rick Rosenthal est un réalisateur américain né le 15 juin 1949 à New York.
1981 : Halloween 2 ,1983 : Bad boys ,1984 : American Dreamer,1987 : Russkies ,1987 : Distant Thunder ,1994 : Les Oiseaux 2, 2002 : Halloween résurrection (Halloween 8) , Séries T.V: 2002 : Buffy contre les vampires (épisodes À la dérive et la Prédiction), 2003 à 2008 : Smallville (7 épisodes).

 
Horror Hospital
Un vrai film d’ambiance, symptôme des psycho-killers des années 80.

Trois ans après le succès surprise de John Carpenter, un jeune cinéaste inconnu, Rick Rosenthal, est enrôlé pour concrétiser une suite co-scénarisée et produite par son initiateur. Une rumeur persistante prétend d’ailleurs que Carpenter aurait remonté le film en post-production et réalisé certaines séquences supplémentaires, trouvant le rythme initial trop lent à son goût. Fort de l’énorme succès du premier volet, Halloween 2 bénéficie d’un budget plus conséquent — 2 500 000 dollars — et accède à son tour à une notoriété publique.

Le pitch : après les événements terribles qui ont failli coûter la vie à la baby-sitter Laurie Strode, Michael Myers reste obstinément décidé à l’assassiner. Confinée dans un hôpital pour sa convalescence, la jeune patiente va de nouveau redoubler d’efforts pour déjouer ses agissements meurtriers. 

En reprenant le final équivoque du premier Halloween, suggérant la disparition de Michael Myers, Halloween 2 concentre l’essentiel de son action durant cette même nuit du 31 octobre 1978, au sein d’un hôpital de l’Illinois, où Laurie est soignée pour ses blessures. Après un nouveau meurtre, le tueur décide de la retrouver, éliminant quiconque croise son chemin. Quant au Dr Loomis, rongé par le doute d’avoir accidentellement tué un innocent masqué, il tente vainement de retrouver sa trace, flanqué d’un agent fédéral et d’une infirmière.

Passée une première demi-heure inquiétante, rythmée par les errances nocturnes de Michael filmées en vue subjective, l’intrigue glisse vers un suspense plus latent, niché dans l’enceinte claustrophobe d’un hôpital paradoxalement déserté d’une partie de son personnel et de ses patients. Cette situation improbable permet néanmoins à Rosenthal d’instiller un climat d’étrangeté fascinant, la présence muette du tueur y prenant des airs presque irréels. 
                 
Sur le canevas d’un Vendredi 13, le récit aligne alors une succession de meurtres efficaces, ponctués de jump scares, tout en distillant une insécurité oppressante. Une séquence, surtout, foudroie : Michael, tapi derrière une infirmière, dévoile soudain son masque spectral avant de la poignarder. Grâce à cette atmosphère sourdement inquiétante, la seconde partie enchaîne séquences angoissantes et poursuites haletantes, rehaussées par le score métronomique de Carpenter, encore maître de la tension. Et pour parachever cette escalade, le dernier acte se resserre en une traque échevelée entre Laurie et son Boogeyman, serpentant les couloirs d’un huis clos médical dont Rick Rosenthal exploite avec efficacité recoins et souterrains, jusqu’à l’affrontement final.

Quant au Dr Loomis, toujours aussi anachronique et parfois irresponsable (sa bévue lors de la traque d’un suspect masqué !), il tente, dans un ultime sursaut héroïque, de stopper définitivement le Mal. Dans ce cache-cache avec l’inconnu qu’incarne l’insondable Michael Myers, un rebondissement majeur révélera la filiation liant Laurie à son bourreau. Endossant à nouveau la baby-sitter au regard tantôt contrarié, tantôt épouvanté, Jamie Lee Curtis crève l’écran : sa fragilité sous sédatif épouse une détermination vibrante pour déjouer l’inéluctable. Donald Pleasence, en Dr Loomis, campe un chasseur obsessionnel, à la fois obtus, fébrile et animé d’une ardeur presque suicidaire.


"
Nuit blanche à l’Hôpital du Mal".
En dépit de ses facilités et d’un schéma narratif balisé, Halloween 2 alterne suspense latent, angoisse diffuse et sursaut viscéral. Série B plaisamment magnétique, forte du charisme de ses comédiens, du charme funèbre de son ambiance et de l’impact frontal de ses meurtres et poursuites en vase clos. Rosenthal, hélas, reprendra plus tard le flambeau dans un huitième volet de sinistre mémoire, avec son concept risible de télé-réalité basculant en fiasco. Mais pour l’heure, dans cet hôpital hanté, le Mal rôde — et nous, spectateurs, avec lui.

*Eric Binford
08.01.11. VF
31.10.14. VF
04.11.21. VO. 7è


NOTE (wikipedia): Le film devait être tourné en relief à la demande des scénaristes et producteurs, mais à cause du coût élevé de la 3D et que la plupart des évènements du film se déroulent de nuit, la proposition fut tombée à l'eau ! Une version alternative de Halloween 2, connue sous le nom de Rick Rosenthal Version, a été diffusée à la télévision au début des années 1980. La plupart des images violentes et gores et plusieurs scènes supplémentaires ont été ajoutées. Cette autre version est parfois visible sur la chaîne American Movie Classics. À l'origine, cette version du réalisateur déplut à John Carpenter qui en fît un nouveau montage. Une édition spéciale DVD regroupant les deux versions est sortie en 2001

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