vendredi 3 décembre 2021

Black Christmas

 Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Glen Morgan. 2006. U.S.A/Canada. 1h32. Avec Katie Cassidy, Kristen Cloke, Michelle Trachtenberg, Mary Elizabeth Winstead, Lacey Chabert, Andrea Martin, Crystal Lowe, Oliver Hudson, Karin Konoval.

Sortie salles U.S: 25 Décembre 2006

FILMOGRAPHIE: Glen Morgan est un scénariste, producteur et réalisateur américain né le 23 mai 1967 à Syracuse (New York). 2003 : Willard. 2006 : Black Christmas. 2016 : X-Files (saison 10 épisode 4). 2018 : X-Files (saison 11 épisode 2). 

Un pied de nez blasphématoire à la fête religieuse de Noël.
Formidable déclinaison (en lieu et place de remake éculé) du chef-d'oeuvre de Bob Clark portant la signature d'un Glen Morgan (Willard) extrêmement impliqué, tant d'un point de vue formel, technique, mélomane que narratif, Black Christmas "new look" fait clairement office de psycho-killer maudit au vu des critiques déconfites de l'époque allègrement indifférentes à l'inventivité en roue libre du divertissement retors que l'on nous sert dans une démarche si louable. On peut d'ailleurs aussi rappeler qu'il fut honteusement inédit en salles chez nous en dépit de son modeste succès public Outre-Atlantique. Par conséquent, en y saupoudrant de dérision (aussi bien tacite qu'explicite) son cheminement narratif imprévisible (tout du moins 1 heure durant), Black Christmas  redouble d'efficacité à travers sa pléthore de rebondissements horrifiques menés à 100 à l'heure. Et ce sans jamais lasser, griser ou irriter le spectateur embarqué dans un conte macabre carburant aux trouvailles (avec en sus des clins d'oeil à son modèle initial), chausses trappes et revirements fortuits en dépit des 10 dernières minutes un peu plus conventionnelles mais redoutablement spectaculaires lors des altercations en pagaille (sans préciser les adversaires afin d'éviter de spoiler). 

Le réalisateur exploitant dès le prologue les situations d'alerte, de mystère et d'appréhension en y alliant de manière finaude présent et flash-back quant aux origines du tueur éduqué dans un cadre familial dysfonctionnel. Ainsi, difficile de faire grise mine face à cette revigorante pochette surprise qui plus est formellement sublime (photo rutilante à tomber à la renverse), poétique et stylisé semblable au conte de noël vitriolé. Tant auprès de la méchanceté des meurtres d'un réalisme glaçant (même si concis mais redoutablement acérés si bien que le tueur, teigneux et inquiétant, demeure sans pitié aucune) que de sa scénographie édénique constamment stylisée que Glenn Morgan prend malin plaisir à transfigurer à l'aide de cadrages tarabiscotés et d'un montage ultra dynamique ne perdant jamais de vue la lisibilité de l'action. On est d'ailleurs constamment à la lisière de la semi-parodie assumée (que les critiques de l'époque n'ont probablement pas percuté) tant celui-ci s'efforce d'y grossir le trait lors des réactions un tantinet décalées des protagonistes féminines (et masculines) s'efforçant de fuir le danger à l'instar d'un cartoon sardonique que le tueur domine dans l'art de la planque et du camouflage. Qui plus est, et pour contenter également les amateurs de gore faisandé, celui ci se fait expert dans l'art d'y gober les yeux de ses victimes en les arrachant sauvagement en gros plans ! Le jeu du chat et de la souris n'étant au final qu'un prétexte afin d'y détourner la culture philanthrope de Noël à renfort d'humour noir corrosif. 

Prototype idoine du psycho-killer festif ne se prenant que rarement au sérieux (alors que son réalisme acéré y contredit constamment sa tonalité railleuse au gré de séquences génialement stressantes !), Black Christmas détonne en diable à travers son format de luxueuse série B s'efforçant intelligemment de dynamiter l'action à renfort d'inventivité à tombeau ouvert. Objet maudit lynché aux 4 coins du monde, Black Christmas, version 2006, est à revoir fissa pour tous fans de farce macabre aussi sémillante qu'inquiétante (notamment pour le profil du serial-killer sujet à une maladie corporelle des plus charismatiques). Alors que son alléchant casting féminin ne manque ni de peps, ni de charme, ni d'adresse pour se mesurer vaillamment à l'appréhension mortelle eu égard de l'insolence du psychopathe addicte à la chair fraîche "familiale". Tout bien considéré, Black Christmas demeure ni plus ni moins l'un des meilleurs psycho-killers des années 2000 !

*Eric Binford
2èx

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