vendredi 3 décembre 2021

Dream Lover. Grand Prix, Avoriaz 86.

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Alan J. Pakula. 1986. U.S.A. 1h44. Avec Kristy McNichol, Ben Masters, Paul Shenar, Justin Deas, John McMartin, Gayle Hunnicutt. 

Sortie salles France: 2 Avril 1986

FILMOGRAPHIEAlan J. Pakula est un producteur et réalisateur américain, né le 7 avril 1928 à New York et mort dans un accident de voiture le 19 novembre 1998 à Melville (État de New York)).1969 : Pookie. 1971 : Klute. 1973 : Love and Pain and the Whole Damn Thing. 1974 : À cause d'un assassinat. 1976 : Les Hommes du président. 1978 : Le Souffle de la tempête. 1980 : Merci d'avoir été ma femme. 1981 : Une femme d'affaires. 1982 : Le Choix de Sophie. 1986 : Dream Lover. 1987 : Les Enfants de l'impasse. 1989 : À demain, mon amour. 1990 : Présumé innocent. 1992 : Jeux d'adultes. 1993 : L'Affaire Pélican. 1996 : Ennemis rapprochés. 

Flingué dès sa sortie hexagonale, dû en grande partie à son Grand Prix (injustifié) à Avoriaz, le mal aimé Dream Lover ne méritait pas tant de discrédit selon mon jugement de valeur, aussi perfectible et parfois incohérent soit-il (notamment faute d'un montage malhabile et de l'attitude nonsensique de certains protagonistes - le couteau en plastique planté dans le dos du confrère de Kathy-). Car proposition sincère d'un Fantastique psychanalytique superbement interprété par Kristy McNichol (le meilleur rôle de sa carrière, qui, pour le coup, aurait méritait un Prix d'Interprétation), Dream Lover empreinte la thématique du rêve de manière résolument adulte eu égard de son parti-pris scientifique (nous apprenons par exemple qu'une substance chimique secrétée par le cerveau nous empêche de  mouvoir notre corps au moment de nos songes nocturnes) et de son rythme languissant dénué de fioriture. Sur ce dernier point, il est vrai que son climat à la fois vaporeux, ombrageux et feutré (qui plus est renforcé de la posture interlope du père de Kathy excellemment endossé par Paul Shenar tout en charisme funeste) peut parfois prêter à la lassitude (on aurait peut-être pu raccourcir le métrage de 20 minutes) et décourager le grand public peu habitué à fréquenter les divertissements languides réfutant une action ostentatoire. 

Mais l'intérêt de l'intrigue en suspens reprend souvent le dessus grâce à la fascination exercée sur le cas de conscience de l'héroïne hantée de culpabilité et qui tentera après moult expériences de s'extirper de son mal-être. Kathy demeurant profondément perturbée après s'être violemment défendue contre un intrus menaçant au sein de son domicile durant une nuit de sommeil. Dès lors, sujette à de fréquents cauchemars malsains, elle finit par accepter de se porter cobaye auprès d'un spécialiste du sommeil afin d'extérioriser ses démons agitant ses nuits de sommeil. Dans la mesure où celui-ci va peu à peu parvenir à modifier les rêves de Kathy (par le mouvement corporel !) alors que cette dernière se laisse dériver par le somnambulisme pour y confondre réalité et illusion. Et ce au point d'intenter à sa propre vie. 

Correctement réalisé par Alan J Pakula (loin d'être un manchot au vu de son illustre carrière) et servi par le surprenant jeu à la fois fébrile et fragile de Kristy McNichol (Dressé pour Tuer), Dream Lover est un intéressant essai psychanalytique (teinté de futile romance quelque peu attachante) par le biais d'un Fantastique éthéré à la fois trouble et imprégné d'étrangeté (qui plus est renforcé d'éclairages limpides assez poétiques). Le récit s'autorisant des séquences fantasmatiques sensiblement fascinantes, inquiétantes ou envoûtantes au gré de la névrose morale de l'héroïne traumatisée par ses pulsions criminelles qu'elle n'aurait jamais soupçonnées. A (re)découvrir donc, tout du moins chez les amateurs de Fantastique dépouillé adeptes du 1er degré.

*Eric Binford.
2èx

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