lundi 20 décembre 2021

La Maison du Lac / One Golden Pond. 3 Oscars, 1982.

                                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

de Mark Rydell. 1981. U.S.A. 1h50. Avec Katharine Hepburn, Henry Fonda, Jane Fonda, Doug McKeon, Dabney Coleman 

Sortie salles France: 14 Avril 1982

FILMOGRAPHIE: Mark Rydell est un acteur, réalisateur et producteur de cinéma américain, né le 29 mars 1929 à New York (États-Unis). 1964-1966 : Gunsmoke (série TV). 1968 : Le Renard. 1969 : Reivers. 1972 : Les Cowboys. 1976 : Deux Farfelus à New York. 1979 : The Rose. 1981 : La Maison du lac. 1984 : La Rivière. 1991 : For the Boys. 1994 : Intersection. 1996 : Le Crime du siècle. 2001 : Il était une fois James Dean. 2006 : Even Money.


"La vieillesse est comme la nuit qui descend doucement sur le jour."
40 années pile poil il m'aura fallu pour le tenter pour des raisons assez inexpliquées (voires aussi infortunées) si bien qu'à l'époque je fus toujours séduit et attiré par son titre apaisant, son affiche solaire, son prestigieux casting et ses 3 récompenses aux oscars. Qu'en est-il après 1h50 de projo tout en tranquille intimité ? Une oeuvre magnifique, candide et fragile comme on n'en voit plus hélas dans le paysage ludique de la romcom contemporaine. Mark Rydell (La Rivière, The Rose, Le Renard, excusez du peu) traitant en grande simplicité et pudeur des thèmes de l'amour, de la peur de la mort et de la vieillesse et des conflits parentaux avec une infinie tendresse pour ce couple sclérosé fuyant l'urbanisation pour terminer leurs dernières années dans une maison champêtre à proximité d'un lac. Or, voilà que leur fille Chelsea débarque avec son nouveau compagnon et le fils de celui-ci que le père de Chelsea redoute un peu auprès de leurs sempiternels rapports tendus. Henry Fonda (décédé quelques mois seulement après le tournage) endossant le vieillard bourru au grand coeur avec une force d'expression badine, provocatrice et surtout mélancolique à travers ses réminiscences, sa peur introvertie du trépas et ses remords internes qui n'appartiennent qu'à sa morale. 

Tant et si bien que sa dernière prestance à l'écran dégage une intensité dramatique à la fois trouble et capiteuse au gré de son naturel chieur suggérant pour autant une profonde tendresse timorée. Dans la mesure également où Norman va réapprendre à aimer, verser de l'eau dans son vin et reconsidérer la filiation par le biais de Billy Ray, le beau-fils de sa fille Chelsea resté avec lui et son épouse pour les vacances d'été. Inscrite dans une grâce sollicitude et chérissant son époux avec une tendresse naturellement expressive, Katharine Hepburn demeure aussi incandescente à travers sa fragilité vulnérable (de la vieillesse) et son tempérament sémillant à embrasser la vie dans une idéologie écologique (le fameux couple des plongeons - oiseau palmipède aquatique - auquel elle voue une admiration sans borne). Quand à la sublime Jane Fonda (âgée de 44 ans à l'époque du tournage), celle-ci se fond dans le corps de la fille discréditée avec une amertume bouleversante si je me réfère à ses confidences torturées qu'elle livre auprès de sa mère tentant de la réconcilier avec une douceur d'âme bienveillante. Chelsea demeurant inconsolable à tenter de renouer amicalement avec un père grincheux aussi appréhensif qu'elle dans leur commune incommunicabilité. 


Le coeur sur la main.
Ainsi, ce qui fait la force émotive et la densité cérébrale de La Maison du Lac émanent de sa grande simplicité à évoquer la vieillesse, la mort, l'amour et les valeurs familiales avec une tendre pudeur parfois extravagante mais jamais outrée. L'oeuvre toute à la fois intime, (très) sensible et chétive demeurant d'une profonde mélancolie à observer la quotidienneté vulnérable de ce couple du 3è âge se raccrochant à leur union et à l'amour de leur famille avec une grâce bénévole. Les acteurs bouleversants d'émotions crevant toujours plus l'écran à chacune de leurs apparitions candides sous l'impulsion du message universel du temps présent à dévorer sans modération. Tout simplement précieux et inoubliable. 

Un grand merci à Margotte Shoumi

*Eric Binford

RECOMPENSES:  
Oscar 1982 de la meilleure adaptation pour Ernest Thompson
Oscar 1982 de la meilleure actrice pour Katharine Hepburn
Oscar 1982 du meilleur acteur pour Henry Fonda

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