mardi 7 novembre 2023

Dangereuse Alliance / The Craft

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Andrew Fleming. 1996. U.S.A. 1h41. Avec Robin Tunney, Fairuza Balk, Neve Campbell, Rachel True, Skeet Ulrich, Cliff De Young, Christine Taylor.

Sortie salles France: 24 Juillet 1996

FILMOGRAPHIEAndrew Fleming, né le 14 mars 1963 ou le 30 décembre 1965, est un réalisateur et scénariste américain.1988 : Bad Dreams. 1994 : Deux garçons, une fille, trois possibilités. 1996 : Dangereuse Alliance. 1999 : Dick : Les Coulisses de la présidence. 2003 : Espion mais pas trop ! 2007 : Nancy Drew. 2008 : Hamlet 2. 2014 : Barefoot. 2018 : Ideal Home.

Devenu culte au fil du temps (tout du moins Outre-Atlantique) et précédé d'un succès commercial inattendu pour ce genre de production à la fois modeste et horrifique, Dangereuse Alliance n'a rien perdu de son efficacité quelques décennies plus tard alors que son réalisateur se fit déjà connaître avec les forts sympathiques Panics (Bad Dreams) et Deux garçons, une fille, trois possibilités. Variation moderne du film de sorcières dans le cadre du Teen Movie franc-tireur, Dangereuse Alliance doit beaucoup de son capital attractif en la présence d'un quatuor de jouvencelles très attachantes auprès de leur fonction hétérodoxe de marginales féministes dépassées par leur suprématie surnaturelle depuis leur crise d'ado. Tout du moins auprès de la leader du groupe, Nancy, que campe magistralement Fairuza Balk en sorcière démoniale au look gothique délibérée à prendre sa revanche sur la société (elle vit dans une caravane avec sa mère alcoolique et son beau-père abusif) et son entourage lycéen de par sa condition d'exclusion. Manifeste pour le droit à la différence autour des sempiternels discours sur le harcèlement scolaire, le machisme, le bizutage et l'humiliation, Dangereuse Alliance est loin de se réduire aux conventions du Teen Movie dénué d'âme et d'ambition. 

Tant et si bien qu'à la revoyure on reste donc captivé par l'évolution progressive de ces sorcières des temps modernes éprises de revanche sur leur entourage au moment de se laisser guider par leurs pulsions destructrices de haine refoulée. Surtout auprès de celle qui subit une adolescence tourmentée d'écorchée vive en voie de rébellion. Il s'agit donc de lever le voile sur la dégénérescence psychologique de ces sorcières juvéniles trop espiègles et immatures pour s'extraire des forces du Mal auquel elles se soumettent aujourd'hui. A l'exception toutefois de Sarah, la plus censée, loyale, fragile et discursive de toutes qu'endosse avec beaucoup de charme naturel l'élégante Robin Tunney. Une ado en éveil cérébral car prenant peu à peu conscience des conséquences hostiles et dramatiques qu'exercent ses camarades d'avoir osé perpétré des expériences satanistes échappant à leur contrôle au point d'y refuser de distinguer les valeurs du Bien et du Mal. L'emprise de leur propre pouvoir individuel les amenant à surenchérir de coups bas et maléfices auprès de leurs ennemi(e)s pour se prétendre supérieure à eux au nom d'une cause démoniaque. 


Jeux Interdits.
Très efficace auprès de sa trajectoire narrative prenant son temps à implanter son intrigue et ses personnages avant de céder vers son final à de furieux règlements compte surnaturels aux FX assez crédibles, Dangereuse Alliance exploite assez habilement les thématiques du malaise existentiel chez les ados selon leur caractère et leur interprétation personnelle à distinguer les valeurs du Bien et du Mal. Et si cette série B rondement menée reste aujourd'hui bougrement ludique et spectaculaire elle le doit notamment beaucoup à la prestance très convaincante des comédiennes en herbe formant un quatuor infortuné aussi dérangeant que fascinant. 

*Bruno
3èx. vf

Infos subsidiaires
Le film est souvent considéré comme culte, principalement aux États-Unis, avec une forte présence sur internet. Dans un article de 2016, le HuffPost salue le film car il s'éloigne des clichés des autres films pour adolescents et incorpore des thèmes plus sombres. Pour le journaliste, le film mérite son statut de film culte. La même année, le magazine Complex publie un article dans lequel le film est décrit comme « encore plus progressiste que beaucoup de films sortis aujourd'hui » et considère que le visionnage du film est un « rite de passage » pour beaucoup de jeunes femmes. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire