Sortie salles France: 2 Avril 2008
FILMOGRAPHIE: Neil Marshall, né le 25 mai 1970 à Newcastle upon Tyne en Angleterre au Royaume-Uni, est un réalisateur, scénariste, monteur et producteur britannique. 2002: Dog Soldiers. 2005: The Descent. 2008: Doomsday. 2010: Centurion.
Un Bis de luxe incompris formidablement ludique pour le plus pur plaisir du fun décomplexé.
Pur trip d'actionner bourrin (Dieu sait si je déteste cette locution), Doomsday est un plaisir de chaque instant à tous ceux et toutes celles qui vouent une véritable affectation au cinéma Bis "post-apo" que les transalpins se sont surtout appropriés dans les années 80 à travers leur système D, entre débrouillardise et générosité en roue libre. C'est peut-être d'ailleurs à cause de ce malentendu que le film fut à l'époque si mal perçu par la critique quand bien même le jeune public réfractaire aux séries Z de cette époque révolue n'avaient pas le bagage culturel pour les comprendre. Si bien qu'en l'occurence, et à la revoyure d'un regard autrement plus indulgent, complice, fougueux, en mode "âme d'enfant", Doosmday transpire l'amour de la série Z (de luxe !) à l'aide d'un budget contrairement plus dense, substantiel eu égard de l'avalanche de scènes d'action pétéradantes chorégraphiées au sein d'une scénographie urbaine aussi vaste que dépaysante (la partie moyen-ageuse totalement lunaire injecte un effet de surprise beaucoup plus appréciable à la revoyure). Et si on peut déplorer que les bastonnades corporelles demeurent étonnamment timorées car peu véloces et inventives, les gun-fight, courses poursuites et cascades automobiles sont heureusement d'un niveau technique autrement plus persuasif afin d'appuyer l'attrait jouissif de situations aussi saugrenues que débridées.
Le final mad-maxien est d'aileurs sans doute le moment le plus jubilatoire par son délire assumé d'une action hyperbolique à donner le vertige. L'intrigue, à peine influencée par le référentiel New-York 1997 (on remplace l'anti-héros par une anti-héroïne en mission pour récupérer un sérum au sein de la prison urbaine d'Ecosse afin de sauver Londres d'un virus mortel) n'étant qu'un pur prétexte à cumuler les affrontements barbares, bourrins, bien gorasses avec un art consommé de la désinhibition (tous les acteurs sont à la fête). Neil Marshal ne se prenant nullement au sérieux pour rendre hommage à tout un pan de la série Z italienne qu'auront marqué de leur empreinte Atomic Cyborg, 2019 après la chute de New-York, les Guerriers du Bronx; le Gladiateur du Futur et consorts). Pour se faire, outre son budget beaucoup plus conséquent au sein d'un format scope crépusculaire (en dépit du final résolument solaire), il s'entoure notamment d'illustres acteurs que forment Bob Hoskins en faire-valoir conseiller jouant la sobriété assumé et Malcolm McDowell en dictateur médiéval à l'ironie à peine tacite. Quant à Rhona Mitra, si elle ne délivre pas l'interprétation de l'année, elle s'avère suffisamment pugnace, renfrongnée, affirmative, voire même assez charismatique de par son regard borgne (électronique !) pour se laisser aimablement convaincre de sa posture héroïque en leader féministe à l'autorité frondeuse (l'épilogue attendu, pied de nez au politiquement correct).
Généreux en diable à travers son contexte de divertissement du Samedi soir ne tablant que sur le rythme endiableé et l'excentricité des punks décervelés pour rendre un charmant hommage à la série B/Z du post-nuke des Eighties, Doomsday insuffle une sympathie assez jouissive pour rendre l'attraction pop-rock (concert improvisé en sus génialement entrainant sous l'impulsion de Frankie Goes to Hollywood) jamais ennuyeuse au sein de ces règlements de compte déjantés, cocasses, triviaux, devergondés aussi.
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