mardi 14 novembre 2023

The Creator

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Gareth Edwards. 2023. U.S.A. 2h15. Avec John David Washington, Madeleine Yuna Voyles, Gemma Chan, Ken Watanabe, Allison Janney, Sturgill Simpson, Ralph Ineson, Marc Menchaca.

Sortie salles France: 27 Septembre 2023

FILMOGRAPHIE: Gareth Edwards est un réalisateur, scénariste et producteur britannique, né le 31 Décembre 1975. 2010 : Monsters. 2014 : Godzilla. 2016: Rogue One: a star wars story. 2023: The Creator. 


L'enfant roi.
Impossible pour moi d'établir un avis concret détaillé juste après avoir subi de plein fouet ce choc visuel aussi prégnant que Blade Runner (carrément oui j'ose le dire), si bien que je n'ai pas vu défiler les 2h15 (2h04 sans le générique) au point de me surprendre de voir débouler brutalement le générique final sans pouvoir comprendre ce que je venais de vivre le temps (trop furtif) de cette expérience chimérique. Alors oui, si certains ont reproché la simplicité de son scénario classique il est vrai, il m'eut paru pour autant dense, réflexif, spirituel, métaphysique, digne d'intérêt pour les rapports de force les moins véreux, pour son discours sur l'impérialisme ricain et pour l'enjeu de la survie de l'humanité sous l'impulsion d'une profondeur humaine désespérée. Et ce en y opposant personnages de chair et humanoïdes au sein d'une compétition belliqueuse militant en filigrane pour une paix universelle quand on saisi les tenants et aboutissants des rapports de force finalement fallacieux. Ainsi donc, à cause de son pouvoir visuel littéralement fascinatoire, ensorcelant, immersif, capiteux, de par l'intensité de ce dépaysement authentifié, je suis parfois un peu passé à côté de son intensité émotionnelle impartie aux rapports humains d'amour filial et familial. A moins qu'il y manque une certaine maîtrise pour rendre compte de la psychologie fragile de ces personnages partagés entre doute, remise en question, revirement sacrificiel. 

Or, les acteurs (communément) charismatiques sont pleinement investis dans leur mission alerte pour se fondre dans ce décor d'anticipation avec un humanisme aussi torturé que contrarié eu égard de l'avalanche d'incidents guerriers qui irriguent l'intrigue auprès d'effets spéciaux numériques ahurissant de réalisme presque charnel. Bref, le grand spectacle escompté est rigoureusement si stupéfiant, palpable, sensoriel, plus vrai que nature, que l'on en perd parfois le fil narratif à force de (trop) se concentrer sur sa virtuosité formelle fourmillant d'autant de détails techniques et ornementaux que Blade Runner de Scott (encore lui). Je reste en tous cas persuadé que The Creator gagnera en fiabilité et réputation au fil des années pour atteindre le niveau de classique tant le métrage novateur dégage une puissance formelle (mais aussi discursive) résolument trouble quant à notre devenir de l'humanité potentiellement tributaire de l'IA, pour le meilleur et (ou) pour le pire. En tout état de cause, loin de se soumettre à l'apologie de la guerre (c'est tout le contraire dont il s'agit en y dénonçant le mensonge, l'hypocrisie, le faux-semblant), The Creator me semble porteur d'espoir par son message autant divin que technologique afin de préserver le calme plutôt que la tempête dans un futur anarchisé. Tristement actuel donc au point de se questionner sur l'éventuelle humanisation d'une intelligence artificielle autrement plus lucide, pacifiste, tolérante, déférente envers son prochain. A revoir absolument passée sa digestion visuelle. 

*Bruno

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