(Crédit photo : image trouvée via Google, provenant du site IMDb. Utilisée ici à des fins non commerciales et illustratives).
Mea culpa !
Excellente surprise, que dis-je ! Un coup de cœur franc, tant ce resucé du psycho-killer en bonne et due forme m’a constamment désarçonné par son écriture redoutablement efficace, charpentée, percutante.
Au point qu’on ne voit pas défiler les 1h40 de métrage (hors les sept minutes de générique), tant le rythme effréné ne laisse aucun répit, dans ce concentré d’horreur, d’humour, de tendresse et de fantastique que Leigh Janiak orchestre avec une implication qui force le respect.
Et pourtant, les cinq premières minutes — oh combien fallacieuses — laissaient craindre une pâle copie de Scream : victime pourchassée, tueur masqué, tension molle, expressivité absente. Une mise en bouche trompeuse, calquée, qui fait redouter le pire… avant que tout ne bascule.
Car le reste du film prend le contre-pied total de ce préambule tiède, et ose. Ose mixer, sans complexe, des références pourtant redoutées — Scream, Halloween, Vendredi 13, Freddy, Superstitions, Les Goonies, Stranger Things — un cocktail explosif qui, sur le papier, aurait pu faire fuir l’amateur éclairé, las de ce vivier eighties/nineties surexploité depuis l’effervescence Scream, Urban Legend, Souviens-toi l’été dernier et consorts.
Et pourtant… le miracle opère. Comment ? En nous attachant, viscéralement, à une bande de protagonistes juvéniles, au charisme naturel, à l’intelligence rare pour le sous-genre. Impossible de ne pas éprouver empathie, implication, tendresse pour cette cohésion héroïque, pour ces ados perspicaces au flair de survie affûté.
Anti tête-à-claque, anti potiche, anti nunuche, anti neuneu : les années 90 brillent ici par une jeunesse expressive, habitée, propulsée par un scénario retors, sans cesse surprenant, puisant dans le référentiel horrifique pour mieux le détourner dans une construction narrative aussi rusée que réjouissante.
Et tandis que l’on s’émoustille devant le caractère ludiquement macabre de cette aventure — une chasse à la vérité truffée d’indices incongrus — le film nous prend à revers. Changement de ton, drames inattendus, sort cruel réservé à des figures qu’on croyait à l’abri : la chair s’humanise, le cœur se serre.
Jusqu’à cette conclusion à tiroirs, multiple, frénétique, qui annonce deux suites en forme de pochettes surprises macabres, prometteuses, électrisantes.
Sans prétention, avec une caméra mobile fluide et jamais hystérique, Fear Street - Partie One détonne. Néo psycho-killer nineties, intègre dans sa forme, généreux dans son fond, le film carbure au peps, à la ferveur, à l’amour du genre — sans jamais tomber dans l’abrutissement ou le ridicule. Et ce sur fond d'émancipation saphique.
Ah oui, détail non négligeable : la bande-son pop-rock sent bon les nineties, entre sueur, spleen et révolte.
Et lorsque le générique retentit, une seule chose nous vient : vite, la suite !
Merci du fond des tripes, Madame Leigh Janiak.
*Bruno
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