de Kiah Roache-Turner. 2024. Australie. 1h28. Avec Ryan Corr, Alyla Browne, Penelope Mitchell, Robyn Nevin, Noni Hazlehurst.
Sortie en Australie le 11 Juillet 2024.
FILMOGRAPHIE; Kiah Roache-Turner est un réalisateur et scénariste australien. 2014: Road of the Dead. 2018: Nekrotonic. 2021: Wyrmwood: Apocalypse. 2024: Sting.
Mea-culpa (3 visionnages il m'eut fallu pour enfin l'apprécier à sa juste valeur).
"Un suvival arachnéen qui tisse sa toile entre frayeur domestique et nostalgie des créatures des années 80 sous un regard australien."
Dans Sting, Kiah Roache-Turner nous plonge dans l'atmosphère exigu d'un immeuble new-yorkais assiégé par une araignée venue d'ailleurs. Sur fond de tensions familiales et d'isolement urbain, le film revisite les codes du film de Monstres avec une touche moderne et une tendresse évidente pour les classiques bisseux.
Le scénario focalisé sur la jeune Charlotte et sa découverte d'une mystérieuse araignée oscille habilement entre drama familial intime, suspense et horreur progressive. L'écriture explore subtilement le lien entre adolescence, deuil et besoin de contrôle, suggéré par cette créature qui grossit au rythme des émotions colériques des protagonistes filiaux.
L'un des points forts est sans conteste sa créature: Sting elle même.
Conçue en grande partie en animatronique, elle évoque les effets pratiques des anées 80. Ce qui lui confère une authenticité visuelle à contre-emploi du tout-numérique.
Le mélange de sang, de suspense et d'humour noir fonctionne plutôt bien en dépit de son manque de rebondissements, d'ambition et d'inventivité. Une scène choc provoque d'ailleurs le frisson et la répulsion organique à travers son imagerie morbide tuméfiée.
La réalisation est soignée (cadrages serrés, jeux d'ombres, exploitation des conduits) avec une photo claustro qui accentue l'anxiété par delà même les cloisons. La musique efficace accompagne discrètement la montée de l'horreur sans la surcharger.
Sting parvient donc autant à captiver qu'à amuser de par son ton gentiment décalé, son amour des effets charnels et son regard tendre sur une héroïne en quête de repères.
Alyla Browne portant le film à bout de bras à travers sa maturité en herbe renforcée de la douceur de son regard bleu lestement déluré, fureteur, retors. Une interprétation à la fois tendre puis héroïque, parfois même colérique pour ses rapports houleux avec son beau-père qu'il ne parvient pas à maîtriser. Une dimension émotionnelle bienvenue puisque ancrant le récit dans une réalité humaine conflictuelle propre à la valeur parentale.
Sans révolutionner le genre, Sting en respecte les codes avec intelligence, humour et passion. C'est une série B assumée qui séduira sans doute les cinéphiles d'horreur rétro et la nouvelle génération un tant soit peu curieuse dans sa quête d'aimable divertissement, perfectible certes, mais truffé de bonnes intentions et agréable à suivre.
Ce qui n'est pas si mal pour un spectacle contemporain qui parvient à se démarquer de la routine avec une volonté intègre.
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