dimanche 25 mai 2025

Fear Street Part 2: 1978

                                                       
                                            (Crédit photo : image trouvée via Google, provenant du site IMDb. Utilisée ici à des fins non commerciales et illustratives).

Sous l’étiquette qu’on croyait moisie: non, Netflix ne sert pas que du fast-food visuel — il arrive qu’ils cuisinent.

"Fear Street : le sang des filles".
Rares sont les suites qui tutoient le niveau des films qui les ont inspirées. Or, Fear Street Part 2 relève la gageure les doigts dans le nez sous la forme d'un préquelle aussi furibond ! Au point que je ne sais toujours pas lequel des deux opus a ma préférence. Et si les mêmes causes entraînent les mêmes conséquences, elles ne se répètent jamais — elles dévient, contournent, surprennent, pour mieux conjurer la lassitude. Car au-delà d’une narration toujours aussi affûtée et truffée de rebondissements (de quoi faire rougir n’importe quel Vendredi 13), Fear Street soigne encore une fois l’autorité de ses personnages juvéniles, de CHAIR et de SANG, esquissant ici un "Girl Power" porté par une ligue féministe en voie de réconciliation, fraternelle autant qu’amicale.

En délocalisant l’action à l’issue des Seventies, Fear Street Part 2 fleure bon le psycho-killer des bois que les fans reconnaîtront dans leurs réminiscences inoxydables. Pourtant, jamais elle ne cède à la facilité nostalgique : Leigh Janiak détourne les codes, manipule ses personnages avec une sincérité infaillible, imprimant sa personnalité anti-cynique. Elle prend davantage le temps de planter ses univers, de sculpter ses figures, au risque d’amender le rythme infernal du premier opus. Moins effrénée d’emblée, l’action, scindée en deux localités, gagne en suspense et tension. Et la tournure horrifique des évènements s’élève d’un cran à mesure que le tueur à la hache trace sa route avec une vélocité à trancher au rasoir.

Les scènes sanglantes, charnelles et mécaniques, frappent avec une brutalité cuisante, portées par un montage toujours aussi lisible, toujours aussi vif. Si l’hommage au Tueur du Vendredi est manifeste, Janiak s’écarte des conventions, refuse la parodie ou la contrefaçon, injecte de la malice dans ses choix — comme dans l’accoutrement du tueur, justifié par un règlement de compte alarmiste.

Ce jeu de piste initiatique, exaltant l’héroïsme, le pardon, la rédemption et le sens du sacrifice, met en lumière des héroïnes en herbe peut-être encore plus attachantes qu’auparavant. Fear Street Part 2 force à nouveau le respect, rendant hommage au psycho-killer des bois sous l’égide d’un argument occulte redoutablement efficace. Si bien que dès que surgit la preview du troisième volet juste avant le générique, une seule envie nous saisit : l’enfourner dans son magnétoscope high-tech et replonger dans la malédiction de Sarah Fier, que nos Goonies féministes tenteront, une ultime fois, de mettre en terre. 

Chapeau les filles, vous êtes de vraies queen girls.

*Bruno

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