"Sortilège d’une rébellion silencieuse"
Une œuvre auterisante, intimiste, que j’affectionne tout particulièrement — au même titre que The Crazies, tourné un an plus tard — signée d’un Romero scrupuleusement attentif à la cause féminine.
Un drame psychologique à l’identité Seventies affirmée, vu à travers le prisme d’une femme soumise, décidée à se tourner vers les forces occultes de la sorcellerie pour regagner un semblant d’autorité.
Avec son climat d’étrangeté trouble, presque indicible, renforcé par un grain visuel aux accents documentaires, "Season of the Witch" fascine irrémédiablement. Jan White, actrice méconnue mais saillante, incarne à merveille cette ménagère contestataire, timidement happée par les plaisirs interdits de l’adultère, aux côtés d’un enseignant universitaire désinhibé.
Très beau portrait de femme en quête de réappropriation, d’affirmation, pour contrer un patriarcat aussi omniprésent que méprisant, "Season of the Witch" dégage une atmosphère feutrée, délicate, teintée de nonchalance, d’insécurité — parfois même cauchemardesque. Les songes récurrents de Joan, minée par une paranoïa diffuse, nourrissent cette instabilité sourde jusqu’à une forme de renaissance.
Passée sa conclusion ironique, véritable pied de nez aux violences conjugales trop souvent tues derrière l’impunité juridique, le film laisse une empreinte trouble, tenace, notamment par sa sensualité désespérée. Comme une douce braise sous la cendre. Envoûtant, en somme. J’ai déjà envie d’y replonger.
*Bruno
3èx
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