"Crocs contre cagoules : le blues vampirique en guerre contre le Klan".
Une célébration du blues par le truchement du vampirisme derrière un discours patent sur le racisme du Ku Klux Klan.
Le film prend son temps à démarrer traversé de longueurs il est vrai — une heure dix pour planter le décor et esquisser ses personnages — mais l’attente en vaut la peine, tant suspense, tension et action s’entrelacent ensuite avec une intensité stylistique et épique qui vous plaque au siège.
On lui pardonne un final expéditif, un peu bâclé, car demeurent en mémoire plusieurs séquences musicales anthologiques, dont une, notamment, où styles, tons et postures fusionnent dans une chorégraphie unique à la temporalité éclatée, traversée d’une énergie aussi capiteuse que galvanisante.
Les acteurs, pour la plupart afro-américains, sont profondément investis, luttant avec ardeur dans une trajectoire de survie menant à un héroïsme aussi flamboyant que sacrificiel. Les femmes ne sont pas en reste : tout aussi impliquées, elles s’imposent avec une puissance belliqueuse, tranchante, saillante.
Un excellent divertissement, donc, au stylisme parfois fulgurant, sous les atours d’une blaxploitation habitée, inspirée, rendant hommage à tout un pan du blues — à leurs racines, à leurs ancêtres, avec rage et ferveur. Le vampirisme ne sert que de toile de fond pour embraser cette musique incandescente, tiraillée entre la douleur des attaches et la délivrance de l’expression.
*Bruno
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