lundi 19 mai 2025

Horns

                                                         
   
                                               Mea culpa (car je n'avais pas apprécié à l'époque).

"Sous les cornes, les cendres d'un amour"

Hormis un final des plus discutables — j’aurais supprimé cette vengeance démoniaque trop ambivalente des cinq dernières minutes — cette excellente investigation criminelle, pourtant rapidement percée à jour (on devine l’identité du meurtrier dès la demi-heure), nous emporte par la force de son concept fantastique, à forte connotation religieuse, et l’ironie noire qui suinte des personnages véreux. Une vendetta à double tranchant, entre sarcasmes grinçants et suspense tendu, qui distrait intelligemment tout en malmenant nos repères.

Horns s’ancre profondément dans une vision catholique du Bien et du Mal, que son anti-héros tente de gérer au cœur d’une douloureuse dichotomie morale. Mais le film se distingue surtout par la puissance émotionnelle d’une romance magnifiquement incarnée : Daniel Radcliffe, jamais aussi convaincant, habité par une résignation expressive, et Juno Temple, sensualité fragile, douceur de miel en déesse de l’amour déchu. Une intrigue à rebondissements inattendus qui, derrière ses accents de conte noir, finit par toucher au tragique pur.

Tout à la fois beau et tendre à travers moult flashbacks reconsidérant les caractérisations des personnages, violent et sanglant dans ses règlements de compte hargneux, Horns séduit surtout grâce à son pouvoir émotionnel gratifiant, voire même carrément rédempteur — tant pour le personnage damné Ig que pour nous-mêmes — sous l’impulsion d’une entêtante B.O. pop, teintée de lyrisme.

*Bruno

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