Top 1:
"Je veux manger ton Pancréas"
"L'un des Notres"
"Quand on aime, on aime toujours trop". "Quand on aime on voit les belles choses".
Top 1:
Sortie salles France: 14 Octobre 2020
FILMORAPHIE: Thomas Vinterberg, né le 19 mai 1969 à Copenhague, est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma danois. 1996 : Les Héros (De største helte). 1998 : Festen. 2000 : The Third Lie. 2003 : It's All About Love. 2005 : Dear Wendy. 2007 : Un homme rentre chez lui. 2010 : Submarino. 2012 : La Chasse. 2015 : Loin de la foule déchaînée. 2016 : La Communauté. 2018 : Kursk. 2020 : Drunk.
L'homme, selon Kierkegaard, et une synthèse de l'âme et du corps. Son concept de l'angoisse met en évidence, entres autres, le lien qu'on entretient face à sa propre faillite. Il faut s'accepter comme sujet faillible pour aimer l'autre et la vie.
Claque émotionnelle que l'on ne voit pas arriver si bien que l'on reconnaît bien là la patte résolument vériste du réalisateur danois Thomas Vinterberg (qui peut oublier les tétanisants Festen et La Chasse ? !), Drunk nous laisse KO dès que le générique tire son rideau. L'auteur, au plus près des sentiments tourmentés de ses personnages, parvenant 1h56 durant à nous immerger dans la quotidienneté avinée de 4 professeurs testant la théorie d’un psy norvégien selon laquelle l’homme aurait un déficit d’alcool dans le sang de 0.5 grammes dès sa naissance. Si la première partie nous laisse dans une curieuse expectative à travers ce concept aussi improbable qu'irresponsable présageant des effets secondaires irrévocables, le second acte cède fatalement à une dramaturgie à la fois vertigineuse et tentaculaire eu égard des conséquences éthyliques et conjugales de l'un d'eux. J'évoque le plus timide et chétif, mais également le plus censé du groupe que Mads Mikkelsen endosse avec une sensibilité réservée infiniment bouleversante (pour ne pas dire déchirante si je me réfère à l'aparté avec son épouse dans un bar). Spoil ! Une confidence à fleur de peau lorsque deux êtres déchirés par la routine et l'incommunicabilité sont épris d'une angoisse névralgique face au constat de leur déroute sentimentale. Fin du Spoil.
Car outre son inévitable réquisitoire contre l'éthylisme ciblant autant les lycéens que les adultes en (re)quête identitaire, Drunk traite également de la cellule familiale à travers la relation en perdition d'un couple au bord de la rupture. Ainsi, tout ce qui fait la force et la densité de son vénéneux récit, descente aux enfers dans les bas-fonds de la dégénérescence morale, émane de son réalisme documenté ainsi que du jeu criant de vérité des acteurs striés vivants leur rôle plus qu'ils ne le jouent. Il s'agit donc un véritable tour de force immersif que nous envoie en pleine face Thomas Vinterberg de par son brio d'une mise en scène expérimentale (caméra à l'épaule, plans serrés sur les pores des visages) et d'une direction d'acteurs hors-pair. Tant et si bien que l'on s'attache à ses personnages secrètement hantés comme s'il s'agissait de membres de notre famille eu égard du manque affectif que nous ressentions lors de son final festoyant. Pour autant pas si noir et morose donc en dépit de sa tragédie cafardeuse et de ses conséquences humaines désastreuses (tant personnelles qu'amicales et familiales), le réalisateur ne nous laisse guère dans la sinistrose quant au destin de ces professeurs érudits ayant tenté de réparer leurs lacunes personnelles par la désinhibition de l'alcool. Drunk traitant avec intelligence de tact et d'authenticité les thèmes de la timidité, de la peur du regard des autres, de nos angoisses et de la confiance en soi par le prisme de l'amour et de l'amitié.
Estomaquant d'émotions ardues entre 2 scènes d'hilarité nerveuse alors que rien n'y était programmé, Drunk nous grave en mémoire l'introspection sentencieuse d'un professeur introverti en pleine remise en question morale après avoir franchi les limites du tolérable. Mads Mikkelsen transperçant l'écran tel un enfant éperdu en quête d'une rédemption de dernier ressort. Rien que pour sa performance SOBREMENT viscérale et sensorielle, Drunk est à ne rater sous aucun prétexte.
Dédicace à Frédéric Serbource.
*Bruno
Récompenses: Festival international du film de Saint-Sébastien 2020 : Coquille d'argent du meilleur acteur pour Mads Mikkelsen, Thomas Bo Larsen, Lars Ranthe et Magnus Millang.
Prix du cinéma européen 2020:
Meilleur film
Meilleur réalisateur
Meilleur acteur pour Mads Mikkelsen
Meilleur scénariste
Sortie salles France: 8 Décembre 1982
FILMOGRAPHIE: Claude Pinoteau est un réalisateur et scénariste français, né le 25 mai 1925 à Boulogne-Billancourt, décédé le 5 octobre 2012 à Neuilly-sur-Seine. 1973 : Le Silencieux. 1974 : La Gifle. 1976 : Le Grand Escogriffe. 1979 : L'Homme en colère. 1980 : La Boum. 1982 : La Boum 2. 1984 : La Septième Cible. 1988 : L'Étudiante. 1991 : La Neige et le Feu. 1994 : Cache cash. 1997 : Les Palmes de monsieur Schutz. 2005 : Un abbé nommé Pierre, une vie pour les autres (documentaire).
Vic, âgée de presque 16 ans (comme elle se vante si bien), étant aujourd'hui éprise d'amour pour un nouveau prétendant alors qu'elle cumulera les nouvelles rencontres galantes, ce qui attisera la jalousie de celui-ci. Une fois de plus, Sophie Marceau crève l'écran en ado rebelle pour autant équilibrée, rêveuse et envieuse de romance (la quête du prince charmant) à un âge propice aux moult rencontres d'un soir. Et si son tempérament naturel fait une fois encore illusion, les autres comédiens sont encore de la partie pour nous transmettre leur fougue avec une bienveillance aujourd'hui révolue au cinéma. Tant auprès du regretté Claude Brasseur en papa bourru, parano et débonnaire depuis les absences répétées de sa fille, de Brigitte Fossey (quel regard de saphir !) en épouse bienveillante plus distante auprès de son époux car en retrait affectif, et de Denise Grey en mamie fringante au caractère à la fois bien trempé et attendrissant. Claude Pinoteau prenant également soin de les laisser s'exprimer avec des dialogues inventifs souvent cocasses ou autrement tendres. Car la Boum 2 est également imprégné de tendresse à travers ses personnages candides à la fois naïfs, touchants et si avenants (tant pour l'esprit de famille que de camaraderie) si bien que l'on regrette que cette époque plus basée sur la simplicité et les rapports humains soit aujourd'hui en berne à travers ses productions lucratives privilégiant la forme plutôt que le fond.
Récompense: César du meilleur espoir féminin pour Sophie Marceau
de Peter Jackson. 2001. Nouvelle-Zélande/U.S.A. 3h31. Avec Elijah Wood, Ian McKellen, Sean Astin, Viggo Mortensen, Sean Bean, Billy Boyd, Dominic Monaghan, Orlando Bloom.
Sortie salles France: 19 Décembre 2001
FILMOGRAPHIE: Sir Peter Robert Jackson est un réalisateur, producteur et scénarise néo-zélandais, né le 31 Octobre 1961 à Pukerua Bay, North Island (Nouvelle-Zélande). 1987: Bad Taste. 1989: Les Feebles. 1992: Braindead. 1994: Créatures Célestes. 1995: Forgotten Silver. 1996: Fantômes contre fantômes. 2001: Le Seigneur des Anneaux. 2002: Les Deux Tours. 2003: Le Retour du Roi. 2005: King-Kong. 2009: Lovely Bones. 2012: Le Hobbit: un voyage inattendu. 2013: Le Hobbit: la Désolation de Smaug. 2014: Le Hobbit: La Bataille des 5 Armées.D'une puissance visuelle à damner un saint, et ce de manière aussi immaculée (notamment auprès de la gestuelle divine des femmes à la posture longiligne dans leur robe blanche) qu'homérique (certains plans dégagent une intensité endiablée au fil de poursuites à cheval ou de combats à l'épée), Peter Jackson n'a jamais été aussi inspiré à immortaliser un récit d'héroïc fantasy peuplé de personnages divins ou vaillants que les comédiens endossent avec une sobriété subtilement émotive. Notamment si je me réfère auprès de la mort d'un des preux personnages, moment d'émotion poignant d'une délicatesse dépouillée quant à la pudeur d'expressions déchues mais aussi empathiques pour celui à son chevet. Car conçu pour un public familial, le Seigneur des Anneaux adopte le parti-pris de ne pas verser dans le sanguinolent ou la brutalité lors des batailles belliqueuses alors que l'on reste rivé au siège de par ses chorégraphies à la fois dantesques et inventives. Notre communauté arpentant les contrées peuplées de dangers à l'aide de bons sentiments solidaires jamais sirupeux de par leur sobriété intègre. Peter Jackson possédant ce don inné d'y capter leurs regards avec une maîtrise géométrique quant aux plans concis terriblement expressifs. Sans compter de s'attarder sur l'immensité (pour ne pas dire le gigantisme) de ses décors autant naturels (panoramas éloignés de la Nouvelle-Zélande) qu'ornementaux lors de visites dans des lieux sépulcraux où s'y tapissent des monstres outre-mesure, un peuple soumis d'orques ou encore un sorcier à la fourberie délectable (présence démoniale de Christopher Lee, chef des Istari dans une défroque filiforme étrangement nacrée).
Spectacle enchanteur d'Héroïc-Fantasy prenant son temps à planter son univers autour de la noblesse de personnages d'un héroïsme humaniste, Le Seigneur des Anneaux parvient à façonner 3h20 durant ce milieu singulier avec une intensité émotionnelle aussi trouble qu'accrue. Tant et si bien que l'on se passionne facilement pour son récit plein de bruit, de fureur mais aussi de bienveillance (notamment auprès de la place démiurge des femmes d'une ténuité sans égale que Cate Blanchett / Liv Tyler cultivent avec une grâce onirique) grâce au brio de Jackson à narrer son histoire avec une véracité infiniment attentionnée. Et pour le genre casse-gueule appuyé ici d'un budget colossal on peut parler d'exploit dès ce 1er opus d'une tendre humilité.
Sortie salles France: 18 Septembre 2002. U.S: 13 Janvier 2002
FILMOGRAPHIE: Mark Romanek est un réalisateur américain né le 18 septembre 1959 à Chicago. 1985 : Static. 2002 : Photo Obsession. 2010 : Never Let Me Go.
Par sa force d'expression humaine avenante où s'y tapi un désarroi affectif, Robin Williams se livre sans fard (à contre-emploi de son image de drille badin) en individu psychotique sur le point de passer à l'acte irréparable. L'acteur parvenant louablement à nous faire oublier sa notoriété en se fondant dans le corps de cet employé féru de photo en guise de solitude. Soutenu d'une partition lugubre au tempo métronome, Photo Obsession séduit d'autant plus par son rythme envoûtant dressant sans fioriture la dérive morale de cette homme obnubilé par le bonheur familial après avoir subi un passé traumatique. Ainsi, en s'attachant à suivre le houleux parcours conjugal de la famille Yorkin par le regard voyeur de Sy, nous nous immergeons dans ses fantasmes parfois malsains parmi l'inquiétude de ses prochaines motivations punitives. Le réalisateur prenant soin d'instiller un suspense latent qui ira crescendo au fil du stratagème illégal de Sy à s'autoriser d'y braver la loi.
Drame de la solitude transplanté dans le cadre du thriller à suspense, Photo Obsession demeure aussi bien fascinant que passionnant pour y dresser, non sans une certaine émotion poignante (pourtant toute en retenue), le profil galvaudé de cet employé trop fragile pour pouvoir s'adapter dans cette société d'incommunicabilité, d'individualisme et d'intolérance.
*Bruno
Récompense: Festival de Deauville 2002 : Prix spécial du jury.