mercredi 30 décembre 2020

TOP 12 / FLOP 9 : CINE + SERIES TV

 Top 1: 


Top 2: 


Top 3: (ex aequo)                                              "Drunk"                                                      
 
Dans le désordre : 




"Je veux manger ton Pancréas"
"L'un des Notres"



L'oublié de 2019: 



                    FLOP 2020 - FLOP 2020 - FLOP 2020










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                                  Dans le désordre: 












mardi 29 décembre 2020

Drunk. Meilleur Film, Prix du Cinéma Européen, 2020.

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Druk" de Thomas Vinterberg. 2020. Danemark. 1h56. Avec  Mads Mikkelsen, Thomas Bo Larsen, Magnus Millang, Lars Ranthe, Maria Bonnevie, Helene Reingaard, Neumann, Susse Wold 

Sortie salles France: 14 Octobre 2020

FILMORAPHIE: Thomas Vinterberg, né le 19 mai 1969 à Copenhague, est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma danois. 1996 : Les Héros (De største helte). 1998 : Festen. 2000 : The Third Lie. 2003 : It's All About Love. 2005 : Dear Wendy. 2007 : Un homme rentre chez lui. 2010 : Submarino. 2012 : La Chasse. 2015 : Loin de la foule déchaînée. 2016 : La Communauté. 2018 : Kursk. 2020 : Drunk. 

L'homme, selon Kierkegaard, et une synthèse de l'âme et du corps. Son concept de l'angoisse met en évidence, entres autres, le lien qu'on entretient face à sa propre faillite. Il faut s'accepter comme sujet faillible pour aimer l'autre et la vie.

Claque émotionnelle que l'on ne voit pas arriver si bien que l'on reconnaît bien là la patte résolument vériste du réalisateur danois Thomas Vinterberg (qui peut oublier les tétanisants Festen et La Chasse ? !), Drunk nous laisse KO dès que le générique tire son rideau. L'auteur, au plus près des sentiments tourmentés de ses personnages, parvenant 1h56 durant à nous immerger dans la quotidienneté avinée de 4 professeurs testant la théorie d’un psy norvégien selon laquelle l’homme aurait un déficit d’alcool dans le sang de 0.5 grammes dès sa naissance. Si la première partie nous laisse dans une curieuse expectative à travers ce concept aussi improbable qu'irresponsable présageant des effets secondaires irrévocables, le second acte cède fatalement à une dramaturgie à la fois vertigineuse et tentaculaire eu égard des conséquences éthyliques et conjugales de l'un d'eux. J'évoque le plus timide et chétif, mais également le plus censé du groupe que Mads Mikkelsen endosse avec une sensibilité réservée infiniment bouleversante (pour ne pas dire déchirante si je me réfère à l'aparté avec son épouse dans un bar). Spoil ! Une confidence à fleur de peau lorsque deux êtres déchirés par la routine et l'incommunicabilité sont épris d'une angoisse névralgique face au constat de leur déroute sentimentale. Fin du Spoil

Car outre son inévitable réquisitoire contre l'éthylisme ciblant autant les lycéens que les adultes en (re)quête identitaire, Drunk traite également de la cellule familiale à travers la relation en perdition d'un couple au bord de la rupture. Ainsi, tout ce qui fait la force et la densité de son vénéneux récit, descente aux enfers dans les bas-fonds de la dégénérescence morale, émane de son réalisme documenté ainsi que du jeu criant de vérité des acteurs striés vivants leur rôle plus qu'ils ne le jouent. Il s'agit donc un véritable tour de force immersif que nous envoie en pleine face Thomas Vinterberg de par son brio d'une mise en scène expérimentale (caméra à l'épaule, plans serrés sur les pores des visages) et d'une direction d'acteurs hors-pair. Tant et si bien que l'on s'attache à ses personnages secrètement hantés comme s'il s'agissait de membres de notre famille eu égard du manque affectif que nous ressentions lors de son final festoyant. Pour autant pas si noir et morose donc en dépit de sa tragédie cafardeuse et de ses conséquences humaines désastreuses (tant personnelles qu'amicales et familiales), le réalisateur ne nous laisse guère dans la sinistrose quant au destin de ces professeurs érudits ayant tenté de réparer leurs lacunes personnelles par la désinhibition de l'alcool. Drunk traitant avec intelligence de tact et d'authenticité les thèmes de la timidité, de la peur du regard des autres, de nos angoisses et de la confiance en soi par le prisme de l'amour et de l'amitié. 

Estomaquant d'émotions ardues entre 2 scènes d'hilarité nerveuse alors que rien n'y était programmé,  Drunk nous grave en mémoire l'introspection sentencieuse d'un professeur introverti en pleine remise en question morale après avoir franchi les limites du tolérable. Mads Mikkelsen transperçant l'écran tel un enfant éperdu en quête d'une rédemption de dernier ressort. Rien que pour sa performance SOBREMENT viscérale et sensorielle, Drunk est à ne rater sous aucun prétexte. 

Dédicace à Frédéric Serbource

*Bruno

Récompenses: Festival international du film de Saint-Sébastien 2020 : Coquille d'argent du meilleur acteur pour Mads Mikkelsen, Thomas Bo Larsen, Lars Ranthe et Magnus Millang.

Prix du cinéma européen 2020:

Meilleur film

Meilleur réalisateur

Meilleur acteur pour Mads Mikkelsen

Meilleur scénariste


lundi 28 décembre 2020

La Boum 2. César du Meilleur Espoir Féminin, Sophie Marceau.


                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site purepeople.com

de Claude Pinoteau. 1982. France. 1h48. Avec Claude Brasseur, Brigitte Fossey, Sophie Marceau ,Olivier Pourcel, Pierre Cosso, Alexandre Sterling, Sheila O'Connor.

Sortie salles France: 8 Décembre 1982

FILMOGRAPHIE: Claude Pinoteau est un réalisateur et scénariste français, né le 25 mai 1925 à Boulogne-Billancourt, décédé le 5 octobre 2012 à Neuilly-sur-Seine. 1973 : Le Silencieux. 1974 : La Gifle. 1976 : Le Grand Escogriffe. 1979 : L'Homme en colère. 1980 : La Boum. 1982 : La Boum 2. 1984 : La Septième Cible. 1988 : L'Étudiante. 1991 : La Neige et le Feu. 1994 : Cache cash. 1997 : Les Palmes de monsieur Schutz. 2005 : Un abbé nommé Pierre, une vie pour les autres (documentaire).


Un hommage tendre et émouvant à la génération 80
2 ans après son triomphale succès, Claude Pinoteau offre une suite à la Boum si bien qu'elle cumule quasiment le même nombre d'entrées (4 071 585 vs 4 300 00). Mais un score aussi mérité dans la mesure où la Boum 2 reprend les mêmes ingrédients que son modèle avec une similaire efficacité. Si bien que l'on peut même peut-être prétendre qu'elle soit supérieure auprès de sa rupture de ton plus mature (Vic parait aujourd'hui moins nunuche du haut de ses 15 ans) et son habile dosage humour / romance sous l'impulsion de personnages au caractère (toujours aussi) bien trempé. Mais au-delà du plaisir éprouvé face à cette comédie de marivaudage pleine de fougue, d'insouciance et de bons sentiments, la génération 80 éprouvera assurément (et à nouveau) une nostalgie teintée de mélancolie à travers cette époque où internet et les smartphones n'existaient pas encore. Ainsi, une tendre émotion nous ébranle parfois la raison à travers ses détails du quotidien urbain (les cabines téléphoniques à pièce) et domestique (les disques 45 tours, les affiches de cinéma et les stars du showbiz sur les murs de la chambre de Vic), ses chansons ringardes et ses situations de légèreté où la drague, les slows et les disputent parentales nous remémorent notre propre adolescence. Par conséquent, de vagues souvenirs remonteront probablement à la surface de votre conscience émue dans la mesure où nous avions tous connu ce même genre de confrontations de drague entre fille et garçon au prémices de notre puberté.  

Vic, âgée de presque 16 ans (comme elle se vante si bien), étant aujourd'hui éprise d'amour pour un nouveau prétendant alors qu'elle cumulera les nouvelles rencontres galantes, ce qui attisera la jalousie de celui-ci. Une fois de plus, Sophie Marceau crève l'écran en ado rebelle pour autant équilibrée, rêveuse et envieuse de romance (la quête du prince charmant) à un âge propice aux moult rencontres d'un soir. Et si son tempérament naturel fait une fois encore illusion, les autres comédiens sont encore de la partie pour nous transmettre leur fougue avec une bienveillance aujourd'hui révolue au cinéma. Tant auprès du regretté Claude Brasseur en papa bourru, parano et débonnaire depuis les absences répétées de sa fille, de Brigitte Fossey (quel regard de saphir !) en épouse bienveillante plus distante auprès de son époux car en retrait affectif, et de Denise Grey en mamie fringante au caractère à la fois bien trempé et attendrissant. Claude Pinoteau prenant également soin de les laisser s'exprimer avec des dialogues inventifs souvent cocasses ou autrement tendres. Car la Boum 2 est également imprégné de tendresse à travers ses personnages candides à la fois naïfs, touchants et si avenants (tant pour l'esprit de famille que de camaraderie) si bien que l'on regrette que cette époque plus basée sur la simplicité et les rapports humains soit aujourd'hui en berne à travers ses productions lucratives privilégiant la forme plutôt que le fond. 

*Bruno
2èx

Récompense: César du meilleur espoir féminin pour Sophie Marceau

Info wikipedia: Claude Pinoteau avait annoncé la réalisation de La Boum 2 lors du 85e anniversaire de Denise Grey auquel les jeunes comédiens étaient tous invités.
Sophie Marceau et Pierre Cosso sont réellement tombés amoureux l'un de l'autre durant le tournage du film.

vendredi 25 décembre 2020

Le Seigneur des Anneaux : La Communauté de l'Anneau.

                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Peter Jackson. 2001. Nouvelle-Zélande/U.S.A. 3h31. Avec Elijah Wood, Ian McKellen, Sean Astin, Viggo Mortensen, Sean Bean, Billy Boyd, Dominic Monaghan, Orlando Bloom.

Sortie salles France: 19 Décembre 2001

FILMOGRAPHIE: Sir Peter Robert Jackson est un réalisateur, producteur et scénarise néo-zélandais, né le 31 Octobre 1961 à Pukerua Bay, North Island (Nouvelle-Zélande). 1987: Bad Taste. 1989: Les Feebles. 1992: Braindead. 1994: Créatures Célestes. 1995: Forgotten Silver. 1996: Fantômes contre fantômes. 2001: Le Seigneur des Anneaux. 2002: Les Deux Tours. 2003: Le Retour du Roi. 2005: King-Kong. 2009: Lovely Bones. 2012: Le Hobbit: un voyage inattendu. 2013: Le Hobbit: la Désolation de Smaug. 2014: Le Hobbit: La Bataille des 5 Armées.


Un souffle épique vertigineux que cette invitation au rêve céleste. 
Alors qu'il était réputé inadaptable à l'écran, Peter Jackson accomplit en 2001 le prodige de relever la gageure d'inscrire sur pellicule le roman fleuve de J. R. R. Tolkien publié en 1954. Ce 1er volet faisant déjà office de chef-d'oeuvre à travers sa facture formelle et technique irréprochables (à 2/3 plans en CGI perfectibles près). Spectacle absolu donc de féérie épique sous l'acuité de choeurs religieux opératiques, tant auprès de la communauté magnanime des elfes et de leurs archers que de celle des orques assoiffés de haine et de sang, le Seigneur des Anneaux bénéficie d'un scénario original quant au pouvoir délétère d'un anneau convoité de tous. Ce dernier symbolisant la dualité du Bien et du Mal que chacun doit combattre quotidiennement en son fort intérieur. Peter Jackson parvenant à donner chair à cet anneau perfide par le biais d'une intensité émotionnelle aussi trouble que fascinante eu égard de la plupart des personnages épris d'emprise par son pouvoir occulte. Jackson ménageant ses scènes de transe, de désorientation sous l'impulsion d'expressions démunies accablées par une force indicible. Qui plus est, il s'avère couillu d'offrir le rôle majeur à un être candide de petite taille issu de la race des Hobbit qu'Elijah Wood endosse sous l'impulsion de son regard azur infiniment expressif. Chacune de ses présences irradiant l'écran de par sa détermination mais aussi des doutes, sa crainte et son appréhension à relever le défi d'y préserver l'anneau jusqu'au coeur du Mordor. Un lieu de l'enfer à parcourir pour le détruire afin de déjouer Sauron, seigneur des ténèbres, de se l'approprier pour dominer le monde en esclaves. 

D'une puissance visuelle à damner un saint, et ce de manière aussi immaculée (notamment auprès de la gestuelle divine des femmes à la posture longiligne dans leur robe blanche) qu'homérique (certains plans dégagent une intensité endiablée au fil de poursuites à cheval ou de combats à l'épée), Peter Jackson n'a jamais été aussi inspiré à immortaliser un récit d'héroïc fantasy peuplé de personnages divins ou vaillants que les comédiens endossent avec une sobriété subtilement émotive. Notamment si je me réfère auprès de la mort d'un des preux personnages, moment d'émotion poignant d'une délicatesse dépouillée quant à la pudeur d'expressions déchues mais aussi empathiques pour celui à son chevet. Car conçu pour un public familial, le Seigneur des Anneaux adopte le parti-pris de ne pas verser dans le sanguinolent ou la brutalité lors des batailles belliqueuses alors que l'on reste rivé au siège de par ses chorégraphies à la fois dantesques et inventives. Notre communauté arpentant les contrées peuplées de dangers à l'aide de bons sentiments solidaires jamais sirupeux de par leur sobriété intègre. Peter Jackson possédant ce don inné d'y capter leurs regards avec une maîtrise géométrique quant aux plans concis terriblement expressifs. Sans compter de s'attarder sur l'immensité (pour ne pas dire le gigantisme) de ses décors autant naturels (panoramas éloignés de la Nouvelle-Zélande) qu'ornementaux lors de visites dans des lieux sépulcraux où s'y tapissent des monstres outre-mesure, un peuple soumis d'orques ou encore un sorcier à la fourberie délectable (présence démoniale de Christopher Lee, chef des Istari dans une défroque filiforme étrangement nacrée). 

Spectacle enchanteur d'Héroïc-Fantasy prenant son temps à planter son univers autour de la noblesse de personnages d'un héroïsme humaniste, Le Seigneur des Anneaux parvient à façonner 3h20 durant ce milieu singulier avec une intensité émotionnelle aussi trouble qu'accrue. Tant et si bien que l'on se passionne facilement pour son récit plein de bruit, de fureur mais aussi de bienveillance (notamment auprès de la place démiurge des femmes d'une ténuité sans égale que Cate Blanchett / Liv Tyler cultivent avec une grâce onirique) grâce au brio de Jackson à narrer son histoire avec une véracité infiniment attentionnée. Et pour le genre casse-gueule appuyé ici d'un budget colossal on peut parler d'exploit dès ce 1er opus d'une tendre humilité. 

*Bruno
3èx

Notes subsidiaires (wikipedia): À sa sortie au cinéma, le film a été un immense succès commercial et a obtenu des critiques très positives dans l'ensemble. Il a également remporté de nombreuses récompenses, dont quatre Oscars et quatre BAFTA Awards. L'American Film Institute l'a classé 50e dans sa liste des 100 meilleurs films américains, ainsi que deuxième meilleur film de fantasy de tous les temps. Une version longue du film comportant trente minutes de scènes supplémentaires est sortie uniquement pour le marché vidéo.

mardi 22 décembre 2020

1941

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Steven Spielberg. 1979. U.S.A. 1h59. Avec Dan Aykroyd, Ned Beatty, John Belushi, Lorraine Gary, 
Murray Hamilton, Christopher Lee, Tim Matheson, Toshirō Mifune.

Sortie salles France: 12 Mars 1980. U.S: 14 Décembre 1979

FILMOGRAPHIE: Steven Allan Spielberg, Chevalier de l'Ordre national de la Légion d'honneur est un réalisateur, producteur, scénariste, producteur exécutif, producteur délégué et créateur américain, né le 18 décembre 1946 à Cincinnati (Ohio, États-Unis). 1971: Duel , 1974: Sugarland Express, 1975: Les Dents de la mer, 1977: Rencontres du troisième type, 1979: 1941, 1981: les Aventuriers de l'Arche Perdue, 1982: E.T. l'extra-terrestre , 1983: La Quatrième Dimension (2è épisode),1984: Indiana Jones et le Temple maudit, 1985: La Couleur pourpre, 1987: Empire du soleil, 1989: Indiana Jones et la Dernière Croisade, Always, 1991: Hook, 1993: Jurassic Park, La Liste de Schindler, 1997: Le Monde Perdu, Amistad,1998: Il faut sauver le soldat Ryan Saving Private Ryan, 2001: A.I., 2002: Minority Report, Arrête-moi si tu peux, 2004:Le Terminal , 2005: La Guerre des Mondes, 2006: Munich, 2008: Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal,2011: Les Aventures de Tintin, cheval de guerre. 2012: Lincoln. 2015 : Le Pont des Espions. 2016 : Le Bon Gros Géant. 2017 : Pentagon Papers. 2018 : Ready Player One. 2020 : West Side Story. 


Echec commercial et critique désastreux lors de sa sortie si bien que Steven Spielberg mit beaucoup de temps à s'en remettre au point d'envisager de mettre un terme à sa carrière, 1941 est le chef-d'oeuvre de la démesure eu égard de ses destructions massives à corps perdu. Et au vu du résultat aussi disproportionné qu'émotionnellement épique il y a de quoi sombrer dans la dépression après avoir tout donné à l'écran avec une générosité sans égale. Tant et si bien qu'à la revoyure on reste toujours aussi ébahi par son climat d'hystérie collective que les acteurs renchérissent à travers leur fonction cartoonesque en roue libre. Tant auprès de Robert Starck en général inconséquent plus préoccupé à ne pas rater le début de Dumbo au cinéma (il faut voir son regard de gosse à la fois jouasse et serein face à tant de bons sentiments animés), de Dan Aykroyd en sergent déjanté après avoir été assommé par son char, de Christopher Lee en colonel nazi en posture hiératique, de Tim Matheson en capitaine érotomane courtisant la délicieuse Nanny Allen en nymphette adepte d'aéroplane, de John Belushi en kamikaze ingérable semi-dément, de Ned Beatty en père de famille patriotique prêt à aller jusqu'au bout de ses principes belliqueux, de Bobby Di Cicco en héros en herbe en requête amoureuse (il tente de récupérer sa dulcinée durant tout le périple contre l'avis de son rival, le caporal Stretch endossé par l'incorrigible Treat Williams !), sans compter un étrange duo d'acolytes (on peut parler de sentinelles) assis sur leur siège d'une grande roue de fête foraine à l'aide d'une marionnette ventriloque. 


Car oui, 1000 fois oui, nous avons bien ici affaire à un cartoon live prenant pour principe couillu l'uchronie. Dans la mesure où une hostilité japonaise est à nouveau sur le point de frapper le sol ricain après avoir bombardé Pearl Harbor. Ainsi, à bord de leur sous-marin, ils envisagent aujourd'hui d'attaquer en pleine nuit Hollywood au moment même où des soldats ricains embarqués en tank, 2 aviateurs et un père de famille tenteront de déjouer leur stratégie offensive. Ainsi donc, durant 2 heures assourdissantes de folie furieuse, Steven Spielberg ravagé par une forme de folie contagieuse nous enchaîne les morceaux de bravoures à inscrire dans les cours d'histoire. Car plusieurs séquences ont beau faire appel aux maquettes artisanales en guise d'FX, on reste bluffé par un tel vérisme à l'écran, si bien que l'on s'accroche au siège avec un sourire de bambin euphorique. L'intrigue parodique, décalée, déjantée n'étant qu'un prétexte pour mettre en exergue de monstrueuses séquences d'action vertigineuses (dans les airs et sur le sol) où s'y disputent notamment par intermittence des règlements de compte physiques entre soldats et matelots depuis un spectacle de music-hall ! (quel hommage musical par la même occasion à travers ses swings endiablés !). 


Modèle de mise en scène au montage à couper au rasoir, 1941 regorge de trouvailles inventives et d'idées retorses pour relancer incessamment l'action dans de multiples directions à la fois comiques et décomplexées. Tant et si bien que l'on peut avouer sans rougir qu'il s'agit d'un des divertissements les plus vrillés de l'histoire du ciné que les Blockbuster mainstream feraient mieux de suivre comme parangon afin de ranimer la flamme de la jubilation la plus intègre. Dans la mesure où Spielberg accomplit le miracle d'y cumuler ses actions frénétiques au service d'une narration belliqueuse oscillant héroïsme, romance, survie sous un support parodique.     

*Bruno
4èx

lundi 21 décembre 2020

Photo Obsession. Prix Spécial du Jury, Deauville 2002.

                                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"One Hour Photo" de Mark Romanek. 2002. 1h36. Avec Robin Williams, Connie Nielsen, Michael Vartan

Sortie salles France: 18 Septembre 2002. U.S: 13 Janvier 2002

FILMOGRAPHIEMark Romanek est un réalisateur américain né le 18 septembre 1959 à Chicago. 1985 : Static. 2002 : Photo Obsession. 2010 : Never Let Me Go. 


                                "Celui qui ne devient pas père reste un enfant toute sa vie."
Formidable thriller psychologique que l'on a aujourd'hui tendance à occulter, Photo Obsession relate la quotidienneté esseulée de Sy Parrish, employé timoré dans un laboratoire de développement de photo d'un hyper marché. Car n'ayant ni famille, ni amis, ni enfants, Sy projette ses fantasmes sur la famille idéale des Yorkin si bien qu'il collectionne les photos de leur portrait après les avoir tirer en double. Idéale en apparence car l'époux infidèle va plonger Sy dans une rancoeur vindicative après s'être fait licencié de son boulot. De par sa réalisation très efficace et le jeu solide des comédiens (particulièrement Connie Nielsen pour un rôle secondaire attentionnée et maternel dans son naturel d'être à l'écoute de l'autre), Photo Obsession n'a aucune peine pour nous maintenir en haleine à travers son climat délétère dressant scrupuleusement le profil d'un solitaire à la fois taiseux et indicible quant à son comportement soudainement versatile. 

Par sa force d'expression humaine avenante où s'y tapi un désarroi affectif, Robin Williams se livre sans fard (à contre-emploi de son image de drille badin) en individu psychotique sur le point de passer à l'acte irréparable. L'acteur parvenant louablement à nous faire oublier sa notoriété en se fondant dans le corps de cet employé féru de photo en guise de solitude. Soutenu d'une partition lugubre au tempo métronome, Photo Obsession séduit d'autant plus par son rythme envoûtant dressant sans fioriture la dérive morale de cette homme obnubilé par le bonheur familial après avoir subi un passé traumatique. Ainsi, en s'attachant à suivre le houleux parcours conjugal de la famille Yorkin par le regard voyeur de Sy, nous nous immergeons dans ses fantasmes parfois malsains parmi l'inquiétude de ses prochaines motivations punitives. Le réalisateur prenant soin d'instiller un suspense latent qui ira crescendo au fil du stratagème illégal de Sy à s'autoriser d'y braver la loi.  

Drame de la solitude transplanté dans le cadre du thriller à suspense, Photo Obsession demeure aussi bien fascinant que passionnant pour y dresser, non sans une certaine émotion poignante (pourtant toute en retenue), le profil galvaudé de cet employé trop fragile pour pouvoir s'adapter dans cette société d'incommunicabilité, d'individualisme et d'intolérance.  

*Bruno 

Récompense: Festival de Deauville 2002 : Prix spécial du jury.