Sortie salles France: 23 Mai 1984 (Int - 13 ans)
FILMOGRAPHIE: Sergio Leone est un réalisateur, scénariste et producteur italien, né le 3 Janvier 1929 à Rome, décédé le 30 Avril 1989. 1959: Les Derniers Jours de Pompéi, 1960: Sodome et Gomorrhe, 1961: Le Colosse de Rhodes, 1964: Pour une poignée de Dollars, 1965: Et pour quelques Dollars de plus, 1966: Le Bon, la Brute et le Truand, 1968: Il Etait une fois dans l'Ouest, 1971: Il était une fois la Révolution, 1973: Mon Nom est Personne (co-réalisé avec Tonino Valerii), 1975: Un Génie, deux Associés, une Cloche (co-réalisé avec Damiano Damiani), 1984: Il Etait une fois en Amérique, 1989: Les 900 jours de Leningrad (inachevé).
Son profil véreux à la fois vicié et paumé mais retors et débrouillard (notamment auprès de la contrebande d'alcool et de son ingénieux système de sel de mer) extériorisant chez lui des actes de pillage, duperie, viol et lâches assassinats parmi le témoignage de son meilleur ami Max (incarné par James Woods dans une humeur borderline) et surtout de celle qu'il adule, la douceur fragile de Deborah Spoil ! qu'il n'hésitera pas à violer en guise d'égoïsme punitif Fin du Spoil. Il s'agit donc autant d'un grand mélo à la dramaturgie infiniment escarpée qu'une histoire d'amitié impossible que se livrent Loodness, Max et Deborah, mutuellement compromis par les conséquences de la félonie et d'une influence criminelle inévitablement préjudiciable auprès de leurs âmes galvaudées. Magnifié du score élégiaque d'Ennio Morricone, Il était une fois en Amérique émaille par intermittence son récit lyique de séquences d'anthologie confinant au chef-d'oeuvre sensoriel. A l'instar de la 1ère apparition de Deborah lors de son adolescence puis de sa danse de ballet improvisée face à Noodles en ado médusé par sa suave beauté. Ou encore d'un des garçonnets de la bande savourant goulûment derrière une porte de palier une charlotte russe après avoir fréquemment hésité l'ingérer au grand dam d'une relation sexuelle promise (la séquence musicalement intense en devient même bouleversante). Une pléthore d'autres séquences mémorables sont évidemment à l'avenant durant ces 4h11 de romance criminelle (on peut toutefois déplorer certaines scènes inédites dispensables selon moi) sous l'impulsion d'une mélancolie viscérale donnant le tournis au spectateur, car observant avec autant d'amertume que d'empathie (un tantinet gênée) le déclin de cette famille de fortune littéralement brisée, absorbée par les stigmates de leurs souvenirs qu'ils subissent, tels des fantômes sans âme comme le rappelle le temps présent de leur commun isolement existentiel.
*Bruno Matéï