vendredi 28 mars 2025

Masters of Horror / La Danse des Morts / Dance of the Dead

                  
                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Tobe Hooper. 2006. 59'. U.S.A. Avec Robert Englund, Jonathan Tucker, Don MacKay.

Episode 3, Saison 1. Diffusé le 1er Décembre 2006

Révision de ce génial moyen métrage d'1 heure réalisé par notre cher Tober Hooper

Je sais que les critiques ne furent pas tendres à l'époque et je n'avais pas compris ce rejet communautaire. Mais ce n'est pas grave car je me rends compte au second visionnage qu'il reste à mon sens subjectif une sacrée expérience immersive à travers son ambiance post-apo très particulière d'après un récit de Richard Matheson qui plus est. Avec d'ailleurs au passage une influence à Rage de David Cronenberg lors d'une séquence emblématique aussi cruelle que dérangeante. 

La romance, étrange et peu recommandable, qui irrigue toute l'intrigue, me fascine toujours autant auprès de son anti-manichéisme culminant en prime vers un final immoral où le sarcasme nous fait grincer les dents sans pouvoir sourire. 

L'héroïne juvénile, physiquement angélique, charnue, attendrie, m'hypnotise à chacune de ses apparitions faussement candides (finalement), à l'instar de son évolution morale vindicative qu'on ne pouvait prédire. 

Quant à Robert Englund, il trouve parfaitement sa place en tenancier de cabaret lunaire exploitant sans vergogne ses zombies en berne lors de danses endiablées sous parkinson. Une ambiance festoyante électrisante qui met mal à l'aise sous l'impulsion de cette foule de ricanements décervelées. 

Profondément sombre, nihiliste, dur car déshumanisant, sauvage et sans illusion, la Danse des Morts me projette dans un univers crépusculaire ensorcelant avec une fascination macabre à la fois mélancolique et désespérée dans une réserve somme toute contenue. 

Si bien que je quitte à chaque fois l'expérience avec l'étrange sentiment d'avoir vécu; ressenti cette réalité irréelle comme si elle m'était familière !

*Bruno
2èx. Vost


Ci-joint la critique du Lillois.
Moyen-métrage de cinquante-neuf minutes issu de la première saison de la série "Masters of Horror", "Dance of the Dead" décevra sans doute les inconditionnels de trames classiques au service de scènes gores réjouissantes. Des jeunes loubards à la solde d’un inquiétant propriétaire de night-club ponctionnent le sang de piétons sans défense, vous devinez la suite ? Pourtant "La danse des morts" nous prend à contre-pied, et bien que moyennement propice à faire reposer sur ses épaules un film d’horreur, le concept du sujet ne manque pas d’intérêt. La population états-unienne n’en finit plus de nous démontrer ses traumatismes qui s’accumulent depuis septembre deux mille un. Dans ce récit d’anticipation, Tobe Hooper nous précipite dans un futur proche… au lendemain d’une Troisième Guerre Mondiale qui a vu les terroristes venir à bout de la plupart des grands centres urbains américains ! 


Ce type de vision extrêmement pessimiste de l’avenir, bien dans l’air du Temps, traduit qu’on le veuille ou non un malaise profond. L’ambiance du film s’en imprègne pleinement. L’origine de la fameuse danse en dit également long. Cependant on y assiste juste vaguement dérangés, davantage perturbés par l’idée que par sa représentation. Une seule séquence s’avère assez dure (et ne manquera pas de rappeler d’affreuses réalités de la Guerre Mondiale précédente). Réalisation comme interprétation sont honnêtes sans plus. Jessica Lowndes (Peggy) fait une très jolie adolescente éprise de liberté. Après de nombreux longs-métrages pas toujours brillants (dont le fun "The Killer Tongue" !), Robert Englund apparaît à nouveau sans le masque de Freddy Krueger mais à mon sens il n’apporte pas grand chose à son personnage. Immanquablement on se dit qu’il poursuit cahin-caha sa carrière sur le prestige de ce rôle qu’il a immortalisé. Voilà en tout cas un épisode qui sera sévèrement considéré comme faible mais dont j’ai apprécié l’histoire. En y réfléchissant elle a de quoi nous donner quelques soubresauts.
Note: 4/5 (29 Juin 2009)

mercredi 26 mars 2025

Les Sorcières d'Akelarre / Akelarre

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Pablo Agüero. 2020. Espagne/France/Argentine. 1h30. Avec Amaia Aberasturi, Àlex Brendemühl, Daniel Fanego, Garazi Urkola, Yune Nogueiras, Jone Laspiur.

Sortie salles France: 25 Août 2021. Espagne: 2 Octobre 2020

FILMOGRAPHIEPablo Agüero, né le 13 mai 1977 à Mendoza, est un réalisateur et scénariste franco-argentin. 2008 : Salamandra. 2009 : 77 Doronship. 2015 : Madres de los dioses (documentaire). 2015 : Eva ne dort pas (Eva no duerme). 2018 : A Son of Man: La maldición del tesoro de Atahualpa. 2020 : Les Sorcières d'Akelarre (Akelarre). 2024 : Saint-Ex. 

Révision.
Mea culpa.
C'est formidable. 

Un superbe drame historique dénonçant avec beaucoup d'intelligence, d'élégance naturaliste (mise en scène raffinée au sens noble, photo limpide puis rutilante à tomber à la renverse, cadrages oniriques), de subtilité et d'humour caustique le fanatisme religieux sous le pilier d'une inquisition rétrograde (comme de coutume) réduite à l'ignorance auprès du sexe opposé qu'elle est incapable de comprendre, décrypter, tolérer. 

Pablo Agüero détournant les codes du genre dans un parti-pris auteurisant jamais pompeux, et ce en priorisant en seconde partie une inversion des rôles pour mieux se railler du patriarcat influencé par le doute, la superstition, le vice et le goût du stupre. 


Les fausses sorcières se substituant en vraies débauchées, à l'instar de son magistral final blasphématoire aussi baroque que solennel, notamment afin d'y préserver leur liberté morale lors d'une ultime image suggestive à l'émotion réservée qui laisse sans voix. 

Les jeunes accusées, si suaves et innocentes, fraîches et lucides, relativistes et radieuses car ivres d'émancipation, s'efforçant de préserver et de garder le sourire au fil de leur épreuve de force à la fois éprouvante, anxiogène, décalée, rédemptrice. 

Une chasse aux sorcières ne ressemblant à nulle autre donc de par cette liberté de ton génialement insolente, originale, sarcastique que le talent spontané des jeunes actrices éblouit à travers leur idéologie féministe (jusqu'au-boutiste).


*Bruno
2èx. Vost

Récompenses: 35e cérémonie des Goyas : meilleure musique originale, meilleure direction artistique, meilleurs costumes, meilleurs maquillages et coiffures et meilleurs effets visuels.


mardi 25 mars 2025

Destination Finale / Final Destination

                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site mauvais-genres.com

de James Wong. 2000. U.S.A. 1h38. Avec Devon Sawa, Ali Larter, Kerr Smith, Seann William Scott, Kristen Cloke, Amanda Detmer, Chad E. Donella, Tony Todd

Sortie salles France: 12 Juillet 2000 

FILMOGRAPHIE: James Wong (né le 20 avril 1959 à Hong Kong) est un scénariste, producteur et réalisateur américain d'origine chinoise.1996 : X-Files (épisode L'Homme à la cigarette). 2000 : Destination finale (Final Destination). 2001 : The One. 2006 : Destination finale 3 (Final Destination 3). 2009 : Dragonball Evolution. 2010 : Tower Prep (série TV, saison 1 épisode 3). 2011 : The Event (série TV, saison 1 épisode 22). 2016 : X-Files (saison 10 épisode 2). 2018 : X-Files (saison 11 épisode 5). 

                          "Il faut 25 ans pour rendre compte de la qualité d'un film". Walter Hill

Même si le second reste mon préféré de la saga, ce 1er opus posant habilement les bases de la franchise demeure un jubilatoire jeu de massacre véritablement tendu et effrayant à chaque mise à mort redoutée (et ce à ma grande surprise car je n'avais pas le souvenir d'une terreur aussi tangible que viscérale). 

Les FX aussi spectaculaires qu'inventifs étant accentués du dynamisme du montage que James Wong maîtrise à la perfection tant on s'immerge dans l'action horrifique avec une appréhension aussi oppressante que nos protagonistes juvéniles en instance de survie. 

Les séquences chocs demeurant d'autant plus couillues et percutantes qu'elle sont irriguées de touches d'humour sardoniques aussi cruelles que sans pitié à rythme métronome. C'est d'aileurs la même gestion temporelle qu'un épisode en bonne et due forme de "Vendredi 13".  

Quant aux ados loin d'être neuneus (même si un brin caricaturaux pour certains d'eux), ils sont aussi attachants qu'empathiques à travers leur mutuelle crainte d'être la prochaine proie de la faucheuse d'autant plus invisible ici grâce au sournois effet de suggestion. Le héros affichant à contrario une résignation évolutive impressionnante de conviction. 

Fort de son concept original d'une redoutable efficacité, "Destination Finale" reste donc 25 ans après sa sortie un excellent B movie des années 2000 encore plus charmant aujourd'hui à travers sa patine rétro jamais clinquante, complaisante ou artificielle.

Un classique au demeurant à revoir urgemment, le divertissement du Samedi soir on ne peut mieux idoine. 

*Bruno

Ci-joint les chroniques des opus 2 et 5 (le 3 dans les semaines à venir...)
Destination Finale 2: https://brunomatei.blogspot.com/.../destination-finale-2...
Destination Finale 5: http://brunomatei.blogspot.com/.../destination-finale-5...

Sherrybaby

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Laurie Collyer. 2006. U.S.A. 1h36. Avec Maggie Gyllenhaal, Brad William Henke, Sam Bottoms, Danny Trejo, Ryan Simpkins, Giancarlo Esposito 

Sortie salles France: 24 Juin 2009

Biographie: La réalisatrice Laurie Collyer est née en 1967 dans le New Jersey, États-Unis. Elle est également scénariste. Elle est connue pour Sherrybaby (2006), Nuyorican Dream (2000) et Sunlight Jr. (2013).


Finir par décrocher la lecture de 2 métrages standard pour enchainer ensuite de manière aléatoire sur une oeuvre indépendante de 20 ans d'âge (j'ignorai son existence qui plus est !) et se prendre une claque sitôt le générique clos, je ne peux que remercier ses expériences précitées de m'avoir finalement remis sur le droit chemin élitiste. 

Symptomatique du ciné indé ricain des années 70 et 80 (voir même 90 si je me réfère au sublime "Sue perdue dans Manhattan"), "Sherrybaby" m'invoqua Amos Kollek, John Cassavetes et consort avec une sincérité autonome gratifiante eu égard de l'évolution narrative toujours plus impactante, émotionnellement parlant (alors que rien ou si peu ne l'augure), quand on dresse le douloureux portrait/parcours d'une mère paumée ivre d'amour maternelle après avoir séjourné en prison faute d'une toxicomanie préjudiciable. Or, selon sa requête, son frère influent et son épouse égotiste ont eu la garde de sa fille qu'elle s'efforcera de renouer afin de rattraper le temps perdu. 

Sujet bateau heureusement traité ici avec froide pudeur, réalisme documenté et sobriété expressive quand on recrute l'inoubliable révélation de The Deuce: Maggie Gyllenhaal (je t'épouse quand tu veux) se dévoilant (à nouveau) à nu (au propre comme au figuré) face caméra avec une grâce désenchantée nullement outrée. 

Magnifiquement photographié au sein de l'état du New-Jersey en ébulition urbaine quelque peu précaire, "Sherrybaby" prend tout son temps pour nous attacher aux déambulations de cette femme esseulée tentant en desespoir de cause de se réinsérer dans la société dans ses réflexes triviaux de marginale dévoyée, notamment faute d'un passé éhonté (dont je tairai l'indice). 

Et plus Sherry tente de se raccrocher au fil maternel, plus elle semble perdre pied avec la réalité des faits sèchement exposés. Sachant que son entourage amical, professionnel, dictatorial (son agent de probation), familial ne lui laisse que peu d'indulgence, peu de place à l'empathie, à l'écoute et à la tolérance pour tenter de lui offrir une seconde chance qui pourrait lui permettre de ressouder son lien maternel. 

Et on sort de la séance à la fois désemparé, démuni, bouleversé, car si attaché, impliqué mais aussi quelque peu confiant sitôt la brutalité de l'épilogue laissant libre court à un destin interrogatif dont seul le spectateur pourra se faire sa propre idée. 

Alors que Maggie Gyllenhaal (bon sang comme je l'aime cette femme caractérielle d'une force tranquille si trompeuse !) nous apparait dans son dernier plan comme un ectoplasme mélancolique à la fois forte, fragile, (plus) consciente aussi, blessée, tel un cerf perforé des flèches du chasseur (je ne dévoilerai pas quel chasseur) mais continuant néanmoins à trotter sans savoir si la blessure sera mortelle...


*Bruno

Récompenses: Festival du cinéma américain de Deauville 2006 : Prix du scénario, Prix de la révélation Cartier.

Grand prix au Festival international du film de Stockholm de 2006.



lundi 24 mars 2025

En Fanfare

                                                 

de Emmanuel Courcol. 2024. France. 1h43. Avec Benjamin Lavernhe, Pierre Lottin, Sarah Suco, Jacques Bonnaffé, Ludmila Mikaël, Clémence Massart-Weit, Anne Loiret.

Sortie salles France: 27 Novembre 2024

FILMOGRAPHIE: Emmanuel Courcol est un acteur, réalisateur et scénariste français né le 25 décembre 1957. 2016 : Cessez-le-feu. 2021 : Un triomphe. 2021 : Boxer les mots (documentaire). 2024 : En fanfare.


                            Coup de ❤️ (qui ne cherche jamais à se faire connaître et remarquer). 

Succès surprise de la fin d’année 2024 — jusqu’à cumuler 2 583 336 entrées — En Fanfare renoue avec la comédie dramatique sociale avec une sincérité bouleversante.

Leçon de vie, de résilience autour de la fraternité, en tension constante avec la peur de l’engagement et la crainte de l’échec que se disputent deux frères en pleine reconquête de lien, En Fanfare transpire un humanisme dépouillé, incarné par des comédiens vibrant d’une pudeur contenue. Si bien qu’on s’attache à eux avec une évidence presque involontaire, en oubliant l’outil cinématographique tant l’immersion psychologique nous fait perdre pied, comme si l’on vivait parmi eux, au fil de leurs vicissitudes incertaines.

Car au-delà des interprétations sobres et spontanées de Benjamin Lavernhe et Pierre Lottin — frères de sang malgré eux, dans une expressivité toute en naturalisme — les seconds rôles nordistes, aux physiques quelconques, renforcent encore l’empathie que l’on éprouve à leur égard, dans une chaleur amiteuse que le réalisateur s’interdit de caricaturer. 

La mise en scène, dénuée d’effets de manche, esquisse avec une simplicité désarmante ces prolos de la dernière chance, avec une sensibilité si juste qu’elle exhale l’authenticité du vécu.

Prix du Public au Festival international du film de Saint-Sébastien, En Fanfare est un bijou d’émotions rentrées, de fantaisie timide, porté par une narration épurée qui s’émancipe des conventions — quitte à désarçonner — lors d’un final bipolaire, aussi déchirant que galvanisant.

Si bien qu’on quitte En Fanfare avec un (large) sourire au coin des lèvres, en se disant qu’il faut vivre ses rêves jusqu’au bout — même les plus improbables — car, même si l’on échoue à les accomplir totalement, le destin de ceux qu’on aime, lui, en sera à jamais transformé.

*Bruno

Budget: 6 millions d'euros.

vendredi 21 mars 2025

Photo interdite d'une bourgeoise / Le foto proibite di una signora per bene

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Luciano Ercoli. 1970. Italie. 1h35. Avec Dagmar Lassander, Pier Paolo Capponi, Simon Andreu, Nieves Navarro, Osvaldo Genazzani 

Sortie salles France: 10 Mai 1972. Italie: 19 Novembre 1970.

FILMOGRAPHIE: Luciano Ercoli, né à Rome le 19 octobre 19291,2 et mort le 15 mars 2015 à Barcelone, est un producteur, réalisateur et scénariste italien. 1970 : Photo interdite d'une bourgeoise. 1971 : Nuits d'amour et d'épouvante, 1972 : La mort caresse à minuit, 1973 : Troppo rischio per un uomo solo. 1974 : La police a les mains liées. 1974 : Il figlio della sepolta viva. 1974 : Lucrezia giovane. 1977 : La bidonata. 


Formellement splendide (et le Blu-ray du Chat est techniquement à tomber par terre), ce superbe thriller machiavélique surfe sur un suspense hitchcockien pour nous tenir en haleine sous l'impulsion de la mélodie suave d'Ennio Morricone

On est d'autant plus séduit par la beauté italienne de ces actrices que son final, ambigu (j'ai dû rembobiner 3 fois 2 séquences pour mieux comprendre son dénouement) s'avère particulièrement audacieux à entretenir un certain doute sur la culpabilité de tout un chacun (dont une en particulier). 


Une pièce de choix donc (d'autant plus inédite en salles chez nous, - Vost uniquement dispo -) dont les fans auraient tort de se priver, même si ici on ne retrouve nullement les codes du Giallo, notamment faute de l'absence de meurtres sanglants tout à fait dispensables tant Photo interdite d'une bourgeoise recèle moult qualités (esthétiques, techniques, narratives) pour emmener le spectateur dans la tourmente d'un trio diabolique partagé entre désir refoulé, perversité et pornographie assumée.

Anecdotes subsidiaires
Les séquences en extérieurs furent tournées en Espagne et les décors internes en studio à Milan.
Le projet est issu de l'un des producteurs, Luciano Ercoli, suite à un risque de faillite et qui se prêtait ici à la réalisation.
L'actrice principale, Dagmar Lassander, est une ancienne top model d'origine tchèque.


*Bruno

mercredi 19 mars 2025

Megan is missing

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Michael Goi. 2011. U.S.A. 1h29. Avec Amber Perkins, Rachel Quinn, Dean Waite, April Stewart, Jael Elizabeth Steinmeyer, Kara Wang

Sortie Salles U.S: Mai 2011 (limité)

FILMOGRAPHIEMichael Goi est né le 4 mars 1959 dans l'Illinois, États-Unis. Il est directeur de la photographie et réalisateur. 1999: Voyeur. 2011: Megan is missing. 2019: Mary. 


D'utilité publique quant aux mauvaises rencontres du net et les rapports lubriques entre ados influentes derrière un conflit monoparental. 

Les 22 dernières minutes, ultimes, pourtant suggérées, laissent dans un état de traumatisme indécrottable passé le soulagement du générique. Mais peut-on d'ailleurs parler de soulagement ?

Impossible d'en sortir indemne donc en quittant la séance dans un silence de mort.

*Bruno
2èx. Vost


Ci-joint la Critique de Donnie De : Le réalisateur nous emporte dans une spirale infernale à travers ce métrage... Le film étant un found footage/documentaire basé sur un fait réel datant de 2007, les trois premiers quarts d'heure nous plongent dans la découverte de Mégan, de son amie et de ses relations d'adolescente. Une bonne occasion de pouvoir faire une critique de la jeunesse américaine et de ses écarts de conduite bien loin de leur pseudo puritanisme. La critique s'étend également à l'usage d'internet et de ses dérives.Que ces dernières soient de l'usage d'internet en lui même mais aussi du rôle que peuvent tenir les parents quant à son utilisation.

Trois quarts d'heure où l'on se dit oui rien de nouveau, utilisation des webcams, de téléphones, de vidéosurveillance, les fêtes d'ados avec prise d'alcool et drogues etc...mais c'est pour mieux "endormir le spectateur" à l'image du prédateur auquel Mégan sera confrontée et ce de la manière la plus perverse et horrible. Je m'arrête donc là pour vous laisser vous faire votre propre opinion de la suite des événements tout en vous prévenant que ce film risque de vous marquer bien qu'il ne soit aucunement sanglant ou gore, la réalité est en fait suffisante pour nous dégoûter à ce niveau...


Pour l'aspect technique on retrouve quelques ficelles du found footage mais pour une fois cela sert le film comme indiqué précédemment, une interprétation très bonne on croit réellement à ce qui arrive quand on rentre dans l'histoire, point de réalisation particulière mais les quelques procédés des moments les plus violents sont très très efficaces !

Voilà vous êtes prévenu un film qui vous envoie la réalité en pleine figure de manière brutale en très peu de temps qui ne manquera pas de marquer certains esprits et où l'on voit toute la perversité de l'homme...

mardi 18 mars 2025

Immaculée / Immaculate

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Michael Mohan. 2023. Italie/U.S.A. 1h26. Avec Sydney Sweeney, Álvaro Morte, Simona Tabasco, Benedetta Porcaroli, Giorgio Colangeli.

Sortie salles France: 20 Mars 2024 (Int - 12 ans avec avertissement)

FILMOGRAPHIE: Michael Mohan est un scénariste et réalisateur américain. 2010: One Too Many Mornings. 2012: Save the date. 2021: The Voyeurs. 2024: Immaculée. 


Mea culpa.
3 visionnages il m'eut fallu pour enfin pleinement l'apprécier.

Un réjouissant hommage au ciné Bis des années 80 (l'Autre enfer, La petite soeur du diable diable, la Marque du Diable, en tête) "version de luxe" à travers son splendide esthétisme léché souvent stylisé si bien que même l'ombre d'Argento plane parfois sous l'impulsion d'une comptine Morriconienne. 

Tournée à Rome, Immaculée est d'ailleurs produit entre l'Italie et les Etats-Unis.

C'est simple, direct, ça va droit à l'essentiel (1h21 au compteur sans le générique), certaines scènes gores dépotent par leur réalisme cru et surtout on retrouve ici cette modestie de nos conter une histoire linéaire bâtie sur l'efficacité d'un suspense à la fois latent et exponentiel quant à la condition soumise d'une carmélite en voie de corruption. 

Pied de nez à la religion où la menace émane de ses propres dirigeants fanatisés par le pouvoir et le goût du Mal à peine assumé, on peut d'autant plus saluer la composition nuancée de Sydney Sweeney  (également productrice avisée au projet) en victime féministe déployant en fin de parcours une vengeance froide plutôt primale à travers les thématiques de l'avortement et de l'infanticide traités ici selon les conséquences d'une autorité ascétique. 

Et à ce niveau furibard, l'intensité des affrontements morbides nous effrene l'ouie (ah ce plan final blasphématoire !) et les mirettes. 

Et puis il y a des séquences de peur (et jump scare tétanisants) qui font leur effet de stupeur (notamment ce magnifique prologue crépusculaire si insidieux) sans se laisser distraire par des clichés ostentatoires.

Bref, Immaculée fleure bon la série B horrifique ludique affichée avec soin (formel/technique) et sincérité pour ses efforts payants de nous faire croire à l'occulte le plus fourbe et phallocrate.


*Bruno
3èx/ 4K Vost

Budget: 8 millions de dollars.

samedi 15 mars 2025

See no evil

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Gregory Dark. 2006. U.S.A/Australie. 1h24. Avec Kane, Christina Vidal, Michael J. Pagan, Samantha Noble, Steven Vidler, Cecily Polson, Luke Pegler, Rachael Taylor.

                                                Avertissement: Interdit aux - de 16 ans.

Si la (grosse) première demi-heure augure un divertissement lambda bas de plafond avec ces branleurs juvéniles têtes à claques tentant maladroitement de batifoler avec des pétasses spécieuses gentiment délinquantes, la suite demeure toujours plus ludique à travers ses massacres en règle aussi atroces que dégueulbifs (yeux arrachés à mains nues ou perforés à arme blanche, meute de chiens dévorant le bras d'une fille en vie, smartphone enfoncé dans un gosier jusqu'à ce que mort s'ensuive) que Gregory Dark (inconnu au bataillon) filme avec un réalisme crapoteux étonnamment décomplexé. 

Qui plus est, certains clichés sont habilement détournés (le branleur de service finalement preux, pour ne pas dire héroïque), parfois même au profit d'une dérision sardonique à la cruauté fortuite (le chien errant faussement docile).

On peut également souligner pour l'immersion olfactive l'exploitation judicieuse des chambres d'un vaste hôtel désaffecté suintant la puanteur, le renfermé, la mort purulente auprès de ses cadavres décharnés et victimes estropées encagées comme des poules. 

Fort de sa corpulence de catcheur mastard quasi indestructible, l'acteur Jacob Goodnight est très impressionnant en tueur décervelé assoiffé de haine et d'ultra violence avec un art consommé du sadisme vitriolé (son obsession pour les yeux suite à son éducation religieuse auprès d'une mère bigote encore plus demeurée et perverse que lui).

Un sympathique psycho-killer donc suscitant toujours plus l'attention et la tension au fil d'un rythme échevelé ne laissant nul répit à ces victimes ballotées tous azimuts. 

P.S: ne loupez pas le générique de fin, une ultime surprise canine toujours aussi politiquement incorrecte vous attend en guise de clin d'oeil festif.

*Bruno
3èx. Vost.


vendredi 14 mars 2025

Ni la mer ni le sable / Neither the Sea Nor the Sand

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site alamy.com

de Fred Burnley. 1972. Angleterre. 1h35. Avec Susan Hampshire, Michael Petrovitch, Frank Finlay, Michael Craze, Jack Lambert, Betty Duncan

Sortie salles Angleterre: Novembre 1972

FILMOGRAPHIE: Fred Burnley est un réalisateur, monteur et producteur anglais né en 1933, décédé le 7 Juillet 1975. Ni la mer ni le sable serait son unique long-métrage. 

Une étrange curiosité, romance macabre sobrement attachante et inquiétante auquel Bob Clark s'en est sans doute inspiré pour y parfaire le Mort-Vivant réalisé 2 ans plus tard. 

L'interprétation, irréprochable, toute en pudeur et intimité, ne laisse pas indifférent à travers cette liaison infortunée aussi touchante que nonchalante. 

A réserver exclusivement aux fans particulièrement sensibles au climat langoureux bercé ici d'un onirisme naturaliste sobrement envoûtant sous l'impulsion d'une élégie musicale somme toute fragile. 

A découvrir en étant plutôt averti de son contenu hermétique d'autant plus laconique.

*Bruno


jeudi 13 mars 2025

Hercule et la reine de Lydie / Ercole e la regina di Lidia

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Pietro Francisci et Mario Bava. 1959. France/Italie/Espagne. 1h38. Avec Steve Reeves, Sylvia Lopez, Sylva Koscina, Primo Carnera, Sergio Fantoni, Mimmo Palmara, Gabriele Antonini, Daniele Vargas.

Sortie salles France: 4 Septembre 1959

FILMOGRAPHIE: Pietro Francisci est un réalisateur, scénariste et monteur italien né le 9 septembre 1906 à Rome en Italie, décédé dans la même ville le 1er mars 1977. 1934 : Rapsodia in Roma. 1934 : La mia vita sei tu. 1941 : Edizione straordinaria. 1945 : Il cinema delle meraviglie. 1946 : Io t'ho incontrata a Napoli. 1948 : Noël au camp 119. 1949 : Saint Antoine de Padoue. 1950 : Le Prince pirate. 1952 : Le Prince esclave. 1952 : La Reine de Saba. 1954 : Attila, fléau de Dieu. 1956 : Roland, prince vaillant. 1958 : Les Travaux d'Hercule. 1959 : Hercule et la Reine de Lydie. 1960 : Sapho, Vénus de Lesbos. 1960 : La Charge de Syracuse. 1963 : Hercule, Samson et Ulysse. 1966 : Destination : planète Hydra. 1973 : Simbad le calife de Bagdad. 


Sympathique assurément mais je préfère "les Travaux d'Hercule", plus simple, plus fluide scénaristiquement parlant, plus candide et attachant auprès d'un Steeve Reeves moins cabotin. 

Le scénario confus (ne surtout pas louper une ligne de dialogue) semble partir dans tous les sens à surfer sur la disparité des genres sans se décider lequel privilégier pour emporter la mise (fantastique, amour, action, aventures).

Or, on reste toutefois irrésistiblement attiré, intrigué surtout, par la tournure des évènements en espérant un peu plus de consistance, d'intensité au niveau des enjeux à la fois romantiques et belliqueux.


Le final épique reste d'ailleurs assez impressionnant en dépit de son attrait bisseux low-cost loin d'être négligeable.  

Une bien étrange séquelle donc que j'ai hâte de revoir pour mieux l'apprivoiser même si elle restera à mes yeux mineure et inférieure à son modèle, alors qu'ici tout fut mis en oeuvre avec plus d'ambition, tant visuelle (on reconnait bien la patte Bava à travers son style baroque) que technique (décors plus grandioses et soignés, figuration proéminente).

C'est d'ailleurs peut-être même un sympathique ratage (bonjour la contradiction) assez passionnant à décortiquer.


*Bruno
Vost.

Photographie : Mario Bava

 Avec 5 855 263 entrées, le film est 10e du box-office Italie 1958-1959

lundi 10 mars 2025

Les Travaux d'Hercule / Le fatiche di Ercole

                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Pietro Francisci. 1958. Italie. 1h44. Avec Steve Reeves, Sylva Koscina, Fabrizio Mioni, Gianna Maria Canale, Gabriele Antonini, Ivo Garrani, Arturo Dominici.

Sortie salles France: 22 Avril 1959. Italie: 20 Février 1958

FILMOGRAPHIE: Pietro Francisci est un réalisateur, scénariste et monteur italien né le 9 septembre 1906 à Rome en Italie, décédé dans la même ville le 1er mars 1977. 1934 : Rapsodia in Roma. 1934 : La mia vita sei tu. 1941 : Edizione straordinaria. 1945 : Il cinema delle meraviglie. 1946 : Io t'ho incontrata a Napoli. 1948 : Noël au camp 119. 1949 : Saint Antoine de Padoue. 1950 : Le Prince pirate. 1952 : Le Prince esclave. 1952 : La Reine de Saba. 1954 : Attila, fléau de Dieu. 1956 : Roland, prince vaillant. 1958 : Les Travaux d'Hercule. 1959 : Hercule et la Reine de Lydie. 1960 : Sapho, Vénus de Lesbos. 1960 : La Charge de Syracuse. 1963 : Hercule, Samson et Ulysse. 1966 : Destination : planète Hydra. 1973 : Simbad le calife de Bagdad. 

Variation de Jason et les Argonautes, Les Travaux d'Hercule est un superbe péplum au pouvoir d'enchantement permanent, épaulé il est vrai de la superbe photo de Mario Bava et de la bonhomie de Steeve Reeves dont on pardonne facilement son expressivité timorée. 

Presque 70 ans au compteur et pas une ride. Comme quoi le cinéma artisanal est éternel.

*Bruno

(Wikipedia): Le film a été un énorme succès commercial en Italie et ailleurs en Europe et en Amérique du Nord. En Italie, le film enregistre 5 838 816 entrées et se place 7e du box-office Italie 1957-19588. Le producteur américain Joseph E. Levine achète les droits pour 120 000 dollars. Il dépense un million pour la promotion du film, mettant au point une campagne publicitaire audiovisuelle par « saturation », utilisant plus de 600 visuels d'Hercule ; une procédure devenue courante dans les décennies qui suivent pour la promotion de productions cinématographiques prestigieuses. Aux États-Unis, le film est vu par quelque 24 millions de personnes dans plus de 11 000 salles et rapporte 18 millions de dollars. Le succès de Francis, Reeves et Levine a été suivi l'année suivante par la sortie de la suite, Hercule et la Reine de Lydie, qui a été considérée comme supérieure à son prédécesseur.

jeudi 6 mars 2025

Point limite zero / Vanishing Point

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Richard C. Sarafian. 1971. U.S.A. 1h39 (1h46 extented cut). Avec Barry Newman, Cleavon Little, Dean Jagger, Victoria Medlin, Paul Koslo, Robert Donner, Timothy Scott.

Sortie salles France: 12 Mai 1971. U.S: 13 Mars 1971

FILMOGRAPHIERichard C. Sarafian est un réalisateur et acteur américain, né le 28 avril 1930 à New York, décédé le 18 septembre 2013 à Santa Monica. 1962 : Terror at Black Falls. 1965 : Andy. 1969 : Libre comme le vent. 1970 : Le Tunnel de la peur. 1971 : Point limite zéro. 1971 : Le Convoi sauvage. 1973 : Une fille nommée Lolly Madonna. 1973 : Le Fantôme de Cat Dancing. 1976 : Meurtre pour un homme seul. 1979 : Sunburn, coup de soleil. 1981 : Gangster Wars. 1984 : The Bear. 1986 : L'Œil du tigre. 1989 : Street Justice. 1990 : Solar Crisis (crédité Alan Smithee au générique). 


"Illusions perdues".

Film de courses poursuites issue de la vague "contre culture" des Seventies", Point limite zero reste un puissant témoignage libertaire du point de vue d'un héros torturé avide de liberté, d'indépendance et de rancune faute d'une Amérique intolérante à la fois autoritaire, raciste, ingrate et corrompue. 

On songe évidemment à Easy Rider réalisé 2 ans plus tôt, notamment auprès de sa mise en scène documentée, dénuée de fioritures, puisque adoptant comme parti-pris la sobriété auprès de cette interminable course-poursuite réalisée avec un art consommé auteurisant. 

Truffé de rencontres impromptues parmi une faune rurale issue de la génération "peace and love", Point limite zero dépeint à travers le regard déterminé de notre pilote émérite un sentiment de désespoir à la fois tacite et sous-jacent jusqu'à sa conclusion sans appel quant à son désir irrépressible de vivre libre jusqu'au dernier souffle en estocade. 


Constamment magnifié de ces panoramas désertiques et montagneux au fil d'un parcours bitumé que le héros arpente avec sa force tranquille, Point limite zero dégage surtout un sentiment féru de liberté ultime du point de vue de ce franc-tireur dénué de code de conduite depuis la trahison de son propre pays. 

Un rôle hétérodoxe, taillé sur mesure, que Barry Newman parvient à iconiser de par son charisme viril, sa passion morale pour la vitesse où seul compte l'instant présent d'une existence si éphémère. 
Vibrant témoignage humaniste donc où plus les choses changent, plus elles semblent se répéter à l'infini...

Budget: 1 400 000 dollars (+ 14 000). 


*Bruno
3èx/ Vost (extented cut)