vendredi 12 mars 2021

The Cell

                                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Tarsem Singh. 2000. U.S.A/Allemagne. 1h49. Avec Jennifer Lopez, Vince Vaughn, Vincent D'Onofrio, Jake Weber, Dylan Baker, Marianne Jean-Baptiste, Patrick Bauchau. 

Sortie salles France: 18 Octobre 2000 (Int - 12 ans). U.S: 18 Août 2000 (Int - 17 ans)

FILMOGRAPHIETarsem Singh, ou simplement Tarsem, est un réalisateur, producteur et scénariste indien, né le 26 mai 1961 à Jalandhar (Pendjab). 2000 : The Cell. 2006 : The Fall (également scénariste et producteur). 2011 : Les Immortels. 2012 : Blanche-Neige. 2015 : Renaissances. 


Un bad trip expérimental plus convaincant et fascinant qu'il y a 21 ans, charme rétro aidant de nos jours. 
Thriller oublié des années 2000 portant la marque de l'ambitieux cinéaste indien Tarsem Singh (The Fall), The Cell fait office d'ovni singulier pour le genre criminel issue de l'écurie hollywoodienne. Si bien qu'à la revoyure 21 ans après sa sortie il est surprenant de constater à quel point cette première oeuvre fascine irrémédiablement de par l'amoncellement de séquences baroques surgies d'un esprit torturé atteint de schizophrénie. Le pitch, fort original, relatant l'expérimentation d'une technologie révolutionnaire qu'une psychologue mettra en pratique afin d'entrer dans l'esprit d'un serial-killer. Sa mission étant de soutirer des infos au tueur afin de dénicher la planque de sa dernière victime confinée dans un caisson d'eau pour un temps restreint. Ainsi, en pénétrant à l'intérieur de son cerveau, Catherine se retrouve embarquée dans un univers hermétique offrant libre court à des situations cauchemardesques plus vraies que nature et dénuées de repères au point d'y confondre rêve et réalité (et au point d'y rester prisonnière comme on le présage). Sorte de grosse série B dégingandée n'hésitant pas à irriguer son récit de séquences gores étonnamment glauques et crapoteuses au coeur d'une intrigue (hélas) prévisible mais assez captivante, The Cell nous fait participer à un bad trip mal élevé à travers ses fulgurances formelles relevant d'un art pictural démonial. 

Ainsi, croisement vitriolé entre Seven et Les Griffes de la Nuit, The Cell nous emporte dans un vortex d'émotions déroutantes à travers la rigueur de sa facture visuelle fréquemment ensorcelante (couleurs extrêmement criardes à l'appui). Mais là où le bas blesse émane de l'interprétation effacée de notre héroïne principale que la chanteuse Jennifer Lopez endosse avec une expressivité timorée en psychologue à la rescousse jouant notamment en seconde partie la "Mère Theresa" à tenter de sauver l'âme du serial-killer. C'est d'ailleurs une judicieuse idée pour y relancer l'odyssée que d'insister sur la part d'enfant (d'innocence donc) enfouie en chaque psychopathe souvent sujet à un trauma infantile de par leur maltraitance parentale d'autrefois. Le récit nous familiarisant auprès de la fragilité morale du serial-killer lorsque Catherine tentera toujours plus de comprendre ses tenants et aboutissants criminels en creusant dans le passé de son enfance galvaudée. Quand bien même pour ne pas omettre l'intérêt de son suspense sous-jacent, le récit alternera avec la tentative de survie de l'ultime victime enfermée dans un caisson et tentant désespérément de s'y débattre à travers une montée latente des eaux. Outre le jeu quelque peu superficiel de l'actrice (bien qu'attachante à travers son physique rassurant et ses épreuves héroïques plutôt fructueuses), on peut aussi déplorer quelques dialogues ridicules à travers des seconds-rôles policiers loin d'être habiles dans leur comportement téléphoné. 


Personne ne saura jamais si les enfants sont des monstres ou les monstres des enfants.
Henry James.
Hormis ces défauts, anicroches et maladresses précitées (n'oublions pas qu'il s'agit d'une première oeuvre d'autant plus couillue à travers son réalisme oscillant sans complexe le sordide et l'insolite), The cell demeure un spectacle expérimental assez réjouissant pour tous amateurs de bizarrerie macabre adepte d'une horreur licencieuse surgie d'un esprit malade. A revoir donc car quoiqu'on en dise, certaines séquences rigoureusement transcendantes laissent des traces dans l'encéphale à travers nos sentiments antinomiques aussi malaisants qu'empathiques quant au sort purificateur du serial-killer.

*Bruno
3èx

mercredi 10 mars 2021

Penguin Bloom

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Glendyn Ivin. 2020. U.S.A. 1h35. Avec Naomi Watts, Andrew Lincoln, Griffin Murray-Johnston, Felix Cameron, Abe Clifford-Barr, Jacki Weaver 

Diffusé sur Netflix le 27 Janvier 2021

FILMOGRAPHIEGlendyn Ivin est un acteur et réalisateur américain. 2009: Last Ride. 2012: Beaconsfield (téléfilm). 2020: Penguin Bloom.


Produit par Netflix, Penguin Bloom est un superbe conte existentiel sur la reconstruction morale par le truchement d'une pie qui chante. Inspiré d'une histoire vraie plutôt singulière, comme le démontre en mode documenté son bouleversant générique de fin de par l'authenticité des photos monochromes, Penguin Bloom relate avec pudeur l'épreuve de force d'une mère de famille devenue paraplégique à la suite d'un accident en villégiature. Ainsi, à travers sa permanence d'un climat de douceur naturaliste au sein de paysages idylliques, Penguin Bloom nous familiarise au creux de ce cocon familial parmi l'ingénuité d'une pie incidemment apprivoisée par les enfants. Et ce en dépit d'épisodes irascibles que traverse fatalement Sam Bloom dans sa fortuite condition infirme réapprenant peu à peu goût à la vie grâce à sa cohésion amicale et familiale, puis au soutien du passereau (incroyablement dompté par nos techniciens pour tenir lieu de sa présence à la fois badine et amiteuse). 


Jamais complaisant à travers sa fragile émotion que subit communément le couple Bloom et ses 3 enfants dont l'un se culpabilise lourdement, le mélo soigneusement conté est soutenu des prestances des comédiens d'une force tranquille et docile de par l'équilibre harmonieux émanant de leur maturité commune. Tant auprès des parents s'efforçant toutefois de renouer leurs liens conjugaux d'autrefois que des enfants dégourdis assez inquiets de l'état démuni de leur maman en proie à une résilience de fer. Naomi Watts endossant la victime infortunée avec un humanisme subtilement contracté à travers ses rides de la cinquantaine. Dans celui de l'époux lestement prévenant, on se surprend de retrouver ici le héros notoire de Walking Dead, Andrew Lincoln, si bien qu'il parvient étonnamment à faire omettre son illustre rôle de leader névrosé à travers sa carrure posée de mari conciliant. 


Généreux d'émotions et de poésie, tant auprès du langage de sa nature à la fois immaculée et voluptueuse que des rapports gratifiants entre l'homme et l'animal, Penguin Bloom s'érige en leçon de vie salvatrice à travers son optimisme existentiel. Un fort joli récit d'amour et d'apprentissage au dépassement moral à prioriser en famille.  

*Bruno

mardi 9 mars 2021

La Planète des Singes

                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Planet of The Apes" de Tim Burton. 2001. U.S.A. 1h59. Avec Mark Wahlberg, Tim Roth, Helena Bonham Carter, Michael Clarke Duncan, Paul Giamatti, Estella Warren.

Sortie salles France: 22 Août 2001. U.S: 27 Juillet 2001

FILMOGRAPHIE: Timothy William Burton, dit Tim Burton, est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né le 25 Août 1958 à Burbank en Californie. 1985: Pee-Wee Big Adventure. 1988: Beetlejuice. 1989: Batman. 1990: Edward aux mains d'argent. 1992: Batman, le Défi. 1994: Ed Wood. 1996: Mars Attacks ! 1999: Sleepy Hollow. 2001: La Planète des Singes. 2003: Big Fish. 2005: Charlie et la Chocolaterie. 2005: Les Noces Funèbres. 2008: Sweeney Todd. 2010: Alice au pays des Merveilles. 2012: Dark Shadows. 2012: Frankenweenie. 2014: Big Eyes. 2016 : Miss Peregrine et les Enfants particuliers. 2019 : Dumbo.

Succès commercial oblige, de par la notoriété du maître du Fantastique Tim Burton délibéré à dépoussiérer le roman de Pierre Boule sous la moulinette du Blockbuster "Hollywood chewing-gum", la Planète des Singes, version 2001, accoucha d'une souris. Car si d'un aspect purement esthétique le métrage demeure aussi fascinant qu'envoûtant (tant auprès de sa flamboyante photo, de ses décors naturels et architectures domestique, ses accessoires, costumes, objets et maquillages artisanaux irréprochables - merci Rick Barker -), il en est autrement du point de vue narratif. La faute incombant à un récit aussi plat que sans surprise (la traque puis l'échappée de nos héros avant de bifurquer vers sa seconde partie à un affrontement épique entre esclaves et primates, point final.), si bien que l'on a l'impression de suivre une grosse série B de luxe pour autant efficacement contée. Ainsi, grâce à une certaine maîtrise au niveau de la réal de par le savoir-faire de Burton (s'efforçant prioritairement d'y parfaire sa fulgurance visuelle), La Planète des Singes s'avère un gros joujou filmique loin d'être déplaisant mais terriblement frustrant.

Car auprès d'un univers irréel aussi convaincant qu'angoissant et de quelques persos loin de laisser indifférents (si on élude la présence subsidiaire d'une bimbo à forte poitrine faisant tristement acte de faire-valoir), il y avait matière à cristalliser un métrage autrement mature, dense, intense et intelligent. Agrémentée parfois de situations couillues, voires sulfureuses si je me fie aux rapports équivoques (pour ne pas dire zoophiles !) entre l'astronaute Léo Davidson et la primate Ari, ou encore à son épilogue étonnamment nihiliste présageant une séquelle (qui n'aboutira jamais faute d'échec critique), on se console de leur caractérisation anticonformiste. Et ce sans compter le rôle d'un méchant hyper charismatique qu'endosse brillamment derrière son maquillage simiesque Tim Roth en leader aussi insidieux que despotique n'hésitant pas à sacrifier ses pairs pour parvenir à ses fins.  


Gorilles dans la brume. 
Spectacle de samedi soir efficacement ludique car loin d'être désagréable en dépit d'une absence flagrante de profondeur narrative, La Planète des Singes demeure donc aussi fascinant que décevant pour toutes ses raisons évoquées plus haut. 

*Bruno
3èx

Box Office France: 3 970 000 entrées

lundi 8 mars 2021

Greenland

                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Ric Roman Waugh. 2020. U.S.A. 1h59. Avec Gerard Butler, Morena Baccarin Scott Glenn, King Bach, David Denman, Hope Davis.

Sortie salles France: 5 Août 2020 

FILMOGRAPHIERic Roman Waugh est un réalisateur et scénariste américain, né le 20 Février 1968 à Los Angeles, Californie, USA. 2020: Greenland. 2019 La chute du président. 2017 L'exécuteur. 2015 That Which I Love Destroys Me (Documentary). 2013/ IInfiltré. 2008 Félon. 2001 L'ultime cascade. 1996 Exit (Video) (as Alan Smithee). 


Formidable divertissement conjuguant avec une efficacité métronome drame conjugal, suspense, romance et catastrophe, Greenland rend dignement hommage au Blockbuster hollywoodien sous l'impulsion d'un cast d'une solide carrure humaine. Tant et si bien que l'on s'attache promptement aux personnages précaires emportés dans un vortex de situations alertes d'une tension perpétuelle. A l'instar de sa première demi-heure distillant d'entrée de jeu un sentiment d'affolement permanent au coeur d'une foule en marasme eu égard de l'avertissement des médias présageant une apocalypse à échelle planétaire. Pour ce faire, et pour sauver l'humanité d'une fin du monde escomptée, le gouvernement aura décidé de choisir au hasard des familles lambdas qui auront pour mission de rejoindre par avion un bunker tenu secret.  Ainsi, à travers son contexte anxiogène résolument palpable, de par l'adresse de sa réalisation au plus près de l'expressivité appréhensive des protagonistes, Roc Roman Waugh prend soin de dramatiser son intrigue pessimiste à travers le sentiment d'urgence d'y survivre qu'un couple et leur enfant tentent de relever après avoir été séparés lors d'un concours de circonstances infortunées. 


La première heure, d'une fertile intensité dramatique, nous collant au siège à savoir si John Garrity parviendra à retrouver en vie son épouse et son fils sévèrement malmenés par des péripéties à la fois convaincantes et insidieuses afin renforcer l'attrait réaliste de son ambiance cauchemardesque. Greenland adoptant une démarche bougrement anxiogène en insistant constamment sur l'aspect informatif des médias et de la radio révélant en direct que les fragments sont sur le point de frapper la terre à divers endroits. D'ailleurs, par le truchement de ses situations alertes parfois jalonnés d'incidents mortels, Greenland nous rappelle l'esprit d'individualisme que peut générer les êtres les plus couards lors d'une situation de survie que certains ne parviennent à canaliser dans leur terreur interne. On reste donc rivé à son siège durant toute l'intrigue, si bien que Roc Roman Waugh parvient notamment à mi-parcours à relancer l'intrigue dans une direction plus homérique Spoil ! lorsque nos héros parviennent enfin à se retrouver pour faire face à une menace beaucoup plus rapide et pessimiste Fin du Spoil


Divertissement aussi solide qu'intelligent à travers la maîtrise de son sujet dénué de surenchère si bien qu'il fait la part belle à la valeur humaine de ses personnages tentent notamment de se réconcilier par le courage et l'esprit de cohésion (les rapports de John avec son épouse ainsi qu'avec son beau-père), Greenland suscite une intensité dramatique à la fois mélancolique, éprouvante et désespérée eu égard de son climat d'apocalypse davantage tangible au fil de péripéties malaisantes que l'homme peu scrupuleux sème dans son amour-propre. 

*Bruno

mercredi 3 mars 2021

I care a lot. Golden Globes: Meilleure Actrice, Rosamund Pike

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de J Blakeson. 2020. Angleterre. 1h58. Avec Rosamund Pike, Peter Dinklage, Eiza González, Dianne Wiest, Chris Messina, Isiah Whitlock Jr.

Diffusion Netflix: 19 Février 2021

FILMOGRAPHIEJ Blakeson, né à Harrogate, dans le Yorkshire, est un réalisateur et scénariste britannique. 2009 : La Disparition d'Alice Creed. 2016 : La 5ème Vague. 2020 : I Care a Lot. 


Que voici une énième prod Netflix qualitative sous couvert de thriller acide, satire jubilatoire sur la cupidité de prédateurs sans vergogne. I care a lot illustrant avec beaucoup de sarcasme les stratagèmes 
d'une tutrice et d'un mafieux se disputant l'enjeu de diamants qu'une mère sclérosée s'est vue dérobée à la suite de son internement dans une maison de retraite. Il faut dire que la tutrice Marla Grayson possède le don inné d'y dépouiller ses victimes parmi la complicité de Fran, sa compagne doctoresse, voir même parfois avec l'appui d'un juge délivrant les ordonnances. Des personnes âgées contraintes de finir le restant de leur jour dans des hospices surveillés jour et nuit par des vigiles faussement accorts. Mais alors qu'elle pense avoir amassé le pactole auprès de son ultime victime, pour autant sévèrement entêtée à lui tenir tête; Marla devra affronter des mafieux russes pour pouvoir rester en vie et préserver son magot. 


Saturé d'une photo rutilante à damner un saint et d'un score électro génialement entêtant, I care a lot est un plaisir de cinéma ludique redoutablement méchant et vicié à travers sa galerie de personnages vénaux s'affrontant mutuellement lors d'un jubilatoire jeu de pouvoir et d'autorité. J. Blakeson illustrant leur rivalité avec une redoutable efficacité technique, formelle et narrative, et ce en dépit de quelques clichés pour autant exploités avec savoir-faire dans la montée d'une tension alarmiste. Mais au-delà de ses rebondissements assez percutants et de son final à tiroirs génialement sardonique, fortuit et vitriolé, I care a lot est illuminé du jeu clinquant des comédiens s'en donnant à coeur joie dans les postures outrecuidantes à se provoquer entre une guerre de sexes. Tant auprès de l'acteur nain Peter Dinklage en mafieux impassible à la mine renfrognée, de Eiza González en amante saphique à la fidélité indéfectible, de l'éminente Rosamund Pike en arnaqueuse forcenée que personne ne parvient à désamorcer (Golden Globe de la meilleure actrice svp !) ou encore de l'illustre Dianne Wiest (l'actrice fétiche de Woody Allen entre autre) en septuagénaire résignée à retrouver sa liberté en tentant d'intimider sa prédatrice, de  par son regard félin et son charisme subtilement expressif. 


Mené sans temps mort 2h00 durant à travers son suspense intrépide agrémenté d'actions épiques et de dramaturgie concise, I care a lot demeure un divertissement parfaitement huilé sous couvert de satire subversive égratignant l'élitisme d'une réussite financière reptilienne. 

*Bruno  

Apport du format 4K: 10/10

Récompense: Golden Globes 2021 : Meilleure actrice dans un film musical ou une comédie pour Rosamund Pike

mardi 2 mars 2021

Electra glide in blue

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de James William Guercio. 1973. U.S.A. 1h53. Avec Robert Blake, Billy Green Bush, Mitchell Ryan, Jeannine Riley, Elisha Cook Jr.

Sortie salles France: 4 octobre 1973. U.S: 13 Août 1973

FILMOGRAPHIEJames William Guercio est un réalisateur américain. Electra Glide in blue est son unique réalisation. 


Culte dans sa matière étymologique, une oeuvre choc d'un glaçant pessimisme existentiel. 
Portrait terrifiant d'une police répressive plongée dans la névrose faute de leur absence de discernement et de tolérance, alors que d'autres, plus fragiles, accusent un soupçon de démence à se complaire dans l'orgueil et la corruption, Electra glide in Blue est une oeuvre choc dont il est difficile d'en sortir indemne. Sorte de farce ultra vitriolée de la contre-culture des années 70, ce road movie imbibé de désespoir existentiel nous relate l'équipée risible d'un duo de motards tentant de résoudre la mort d'un vieillard (alors que le prologue nous eut illustré son suicide). Tant et si bien que persuadé d'avoir à faire à une affaire criminelle, John Wintergreen tente de résoudre sa houleuse enquête parmi l'appui de son leader, le shérif Harve Poole à l'ego surdimensionné. Un tantinet difficile d'accès au 1er visionnage, de par son climat insidieux et nonchalant illustrant les postures risibles de flicards zélés aussi décervelés qu'irresponsables, Electra glide in blue gagne en dimension dramatique au fil d'un cheminement dépressif où chacun tente maladroitement de faire ses preuves en supputant des théories ubuesques ou en jouant les redresseurs de tort intolérants. 


Ainsi, à travers le profil de ses représentants de l'ordre abusant de leur insigne autoritaire, Electra glide in blue instille un malaise davantage tangible de par sa violence toujours plus râpeuse. Conséquences désastreuses de comportements inconséquents quant à leur jeu du gendarme et du voleur bâti sur la suspicion, l'auto-justice, la révolte et la vendetta. C'est donc une sorte chaos sociétal que nous dépeint James William Guercio à travers ses contrées désertiques de Monument Valley que des hippies, fermiers, tenanciers et motards arpentent dans une solitude davantage pesante. Tant et si bien que l'on reste à la fois attristé et estomaqué par l'évolution morale de John Wintergreen aussi abruti par sa mégalomanie qu'assagi par la tournure funèbre de son enquête. Notamment lorsqu'il tentera finalement d'accorder un soupçon d'indulgence à des nomades marginaux. 


Plus les choses changent et plus elles restent les mêmes
Eprouvant cri d'alarme contre l'ignorance de la contre-culture des Seventies, principalement du point de vue réactionnaire du corps policier, Electra glide in blue laisse un gout terriblement aigre dans la bouche. Si bien qu'aujourd'hui aucune leçon (de déontologie) n'eut pu être tirée à travers le comportement aussi répressif des violences policières plongé dans l'impasse de l'incommunicabilité avec autrui, faute de leur absence de bon sens et de clairvoyance. 

10/10

*Bruno 

lundi 1 mars 2021

La Dernière vie de Simon. Prix du Public, Festival de Brides-les-Bains 2019

                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Léo Karmann. 2019. France/Belgique. 1h43. Avec Benjamin Voisin, Martin Karmann, Camille Claris, Nicolas Wanczycki, Julie-Anne Roth. 

Sortie salles France: 5 Février 2020

FILMOGRAPHIE: Léro karman est un réalisateur français. 2019: La Denière vie de Simon. 

Merveille de fantastique romantique d'une sensibilité à fleur de peau, de par la maîtrise du réalisateur à narrer son histoire au plus près des tourments des personnages et du jeu dépouillé des comédiens méconnus auquel on s'identifie promptement, La Dernière vie de Simon est un miracle d'émotions vertigineuses. Tant et si bien que pour une première réalisation (qui plus est ovationné de 3 récompenses !), Léo Karmann cultive une incroyable maîtrise à narrer son récit sous couvert d'argument fantastique redoutablement efficace. Notre héros Simon ayant la faculté de changer d'apparence en touchant une personne. Or lors de l'accident mortel de son meilleur ami Thomas, il décide d'usurper son identité afin de ne pas faire souffrir les parents. Mais jusqu'à quand pourra t'il préserver ce secret éhonté ? Spoil ! Si bien que la soeur défunte de Thomas commence à suspecter son identité. Fin du Spoil


Dans la ligné du cinéma de Spielberg pour sa féérie retrouvée auprès d'attachants ados d'une profonde humanité (dès le 1er quart d'heure nous sommes en terrain connu) et pour l'art de narrer son récit impeccablement charpenté, La Dernière vie de Simon nous emporte dans un vortex d'émotions où les larmes coulent sans pouvoir les retenir. Les personnages, amicaux et familiaux, étant les moteurs d'un douloureux récit à travers ses thématiques du deuil et de l'apparence que Léo Karmann aborde avec une surprenante affectation pour le genre "Fantastique". Celui humble, épuré, noble, dénué de fioriture pour appâter vainement la galerie, si bien que le don de Simon est uniquement utilisé en fonction de ses choix moraux à couvrir son secret pour un enjeu d'amour parental (lui qui était orphelin avant de rencontrer Thomas) et sentimental (sa relation interdite avec Madeleine, soeur de Thomas auquel il s'est confondu depuis sa mort). Sorte de poème mélancolique sur le sens du sacrifice à travers une romance chétive compromise par le simulacre et le mensonge, La dernière vie de Simon traite de rédemption et de pureté du coeur lorsque l'apparence n'a plus lieu d'être. Le couple fragile formé à l'écran dégageant une profonde intensité émotionnelle à l'écran au fil de leur évolution morale en perdition. 


Sublime conte romanesque touché par la grâce de ses interprètes méconnus infiniment attachants, La Dernière vie de Simon aborde le genre Fantastique avec souci de perfection. Car lorsqu'un auteur croit éperdument en ce qu'il filme, les attentes du spectateur demeurent payantes de par sa constante appétence à contempler la progression du récit avec une fascinante expectative. 

10/10

*Bruno

Récompenses
Festival d'automne de Gardanne 2019 : Prix du public
Mon premier festival 2019 : Prix du public
Festival de Brides-les-Bains 2019 : Prix du public

vendredi 26 février 2021

Hannibal

                                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Ridley Scott. 2001. U.S.A. 2h11. Avec Anthony Hopkins, Julianne Moore, Gary Oldman, Ray Liotta, Frankie R. Faison, Giancarlo Giannini, Francesca Neri. 

Sortie salles France: 28 Février 2001

FILMOGRAPHIE: Ridley Scott est un réalisateur et producteur britannique né le 30 Novembre 1937 à South Shields. 1977: Duellistes. 1979: Alien. 1982: Blade Runner. 1985: Legend. 1987: Traquée. 1989: Black Rain. 1991: Thelma et Louise. 1992: 1492: Christophe Colomb. 1995: Lame de fond. 1997: A Armes Egales. 2000: Gladiator. 2001: Hannibal. 2002: La Chute du faucon noir. 2003: Les Associés. 2005: Kingdom of heaven. 2006: Une Grande Année. 2007: American Gangster. 2008: Mensonges d'Etat. 2010: Robin des Bois. 2012: Prometheus. 2013: Cartel. 2014: Exodus: Gods and Kings. 2015: Seul sur Mars. 2017: Alien: Covenant. 2017: Tout l'argent du monde. 2021: The Last Duel. 

10 ans après le chef-d'oeuvre de Jonathan Demme, c'est à Ridley Scott qu'incombe la gageure d'offrir une séquelle au Silence des Agneaux au prémices des années 2000. Et à la vue du résultat "maladif", on se demande ce qui a bien pu passer par la tête du cinéaste tant Hannibal fleure bon l'horreur émétique avec un goût raffiné pour le baroque transalpin. A l'instar de sa première partie confinée dans la ville de Florence au cours duquel l'inspecteur  Rinaldo Pazzi tentera d'appréhender Lecter en guise de rançon de 3 millions de dollars. Superbement photographié et éclairé à travers les vastes bâtiments domestiques, bibliothèques, jardins de pierre et places touristiques, Ridley Scott ne perd rien de son sens visuel à travers ses détails architecturaux où les sculptures ornementales se fondent dans le cadre de l'action avec une fascination trouble. Tant et si bien que cette filature de longue haleine que Rinaldo s'efforce de parfaire nous distille une irrépressible tension latente à travers le vice infaillible de Lecter piégeant ses futures victimes dans l'art de l'exécution picturale. Et à ce niveau à la fois graphique et raffiné, Ridley Scott se sent terriblement inspirer à confectionner des séquences horrifiques anthologiques en réfutant le hors-champs de par ses zooms complaisants d'un réalisme vomitif. On peut donc prétendre que les meurtres d'une barbarie stylisée provoquent autant le dégoût viscéral qu'un sentiment anxiogène, notamment de par l'appréhension que nous ressentions face aux agissements tranquilles de Lecter d'un flegme impassible à étudier ses prochains stratèges criminels. 


Anthony Hopkins
demeurant à nouveau littéralement magnétique (pour ne pas dire ensorcelant) dans le corps sclérosé du serial-killer cannibale aussi féru d'affection pour l'agent Clarence Starling que Julianne Moore endosse en lieu et place de l'inoubliable Jodie Foster. Hélas, la grande actrice que représente Moore n'arrive jamais à la cheville de son aînée en agent stoïque délibérée à retrouver la trace de son ennemi juré bien que démise de ses fonctions par ses supérieurs à la suite d'une bavure policière (c'est ce que le prologue pétaradant nous détailla lors d'un règlement de compte sanglant entre flics et dealers de came). Pour autant, Julianne Moore parvient toutefois avec une certaine assurance (à défaut de charisme saillant et d'expression intense) à tailler une certaine force de caractère à son personnage féminin, entre pugnacité et vaillance. Si bien que l'on suit sans réserve ces faits et gestes avisés à retrouver la trace de Lecter lors d'un final grand-guignolesque faisant office d'anthologie dégueulbif, ad nauseum. Là encore, on s'étonne du parti-pris sarcastique de Ridley Scott à fignoler son poème baroque en farce macabre d'un mauvais goût assumé ! Cette seconde partie autrement vertigineuse demeure aussi haletante, magnétique, malsaine et dérangeante lorsque le chef Paul Krendler (endossé par un Ray Liotta  gouailleur et présomptueux) tente de duper Clarice Starling afin d'empocher une rançon sous la mainmise du milliardaire paraplégique Mason Verger. Celui-ci autrefois victime de Lecter s'étant juré d'accomplir sa vengeance en kidnappant son tortionnaire lui ayant bouffé la moitié du visage quelques années plus tôt. 


Séquelle marginale d'un chef-d'oeuvre du thriller imputrescible, Hannibal demeure également à mes yeux un grand film maladif d'une élégance horrifique aux p'tits oignons. Tant auprès de l'esthétisme de sa réalisation studieuse, de ses séquences chocs d'une barbarie couillue, de son humour noir vitriolé, que du talent de ses acteurs s'affrontant mutuellement pour l'enjeu d'un cannibale érudit passé maître dans l'art du subterfuge criminel. Et entre manigance d'autorité et jeu du chat et de la souris, Anthony Hopkins demeure une fois encore proprement électrisant (et quelque peu fantaisiste) à travers sa lucidité criminelle dénuée de complexe et de morale, puis à travers son discernement amoureux d'y respecter sa partenaire au point d'y intenter un sacrifice en guise de reconnaissance.  

*Bruno
3èx

Box Office France: 2 579 878 entrées

Récompenses:
Bogey Awards 2001 : Prix Bogey en argent
Goldene Leinwand (Golden Screen) 2001
GoldSpirit Awards 2001 : GoldSpirit Awards de la meilleure bande-son d'horreur pour Hans Zimmer
Italian National Syndicate of Film Journalists : Silver Ribbon du meilleur acteur dans un second rôle pour Giancarlo Giannini
Jupiter Awards 2001 : Jupiter Award du meilleur réalisateur international pour Ridley Scott
Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films - Saturn Awards 2002 :
Saturn Award des meilleurs maquillages pour Greg Cannom et Wesley Wofford
ASCAP / American Society of Composers, Authors, and Publishers 2002 : ASCAP Award des meilleurs films au box-office pour Hans Zimmer
Fangoria Chainsaw Awards 2002 :
Chainsaw Award du meilleur acteur pour Anthony Hopkins
Chainsaw Award du meilleur score pour Hans Zimmer

jeudi 25 février 2021

La Femme Flic

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site ekladata.com

de Yves Boisset. 1980. France. 1h41. Avec  Miou-Miou, Jean-Marc Thibault, Roland Blanche, Jean-Pierre Kalfon, Leny Escudero, Alex Lacast, Philippe Caubère 

Sortie salles France: 9 Janvier 1980

FILMOGRAPHIE: Yves Boisset est un réalisateur français, né le 14 Mars 1939 à Paris. 1968: Coplan sauve sa peau. 1970: Cran d'arrêt. 1970: Un Condé. 1971: Le Saut de l'ange. 1972: l'Attentat. 1973: R.A.S. 1975: Folle à tuer. 1975: Dupont Lajoie. 1977: Un Taxi Mauve. 1977: Le Juge Fayard dit Le Shériff. 1978: La Clé sur la porte. 1980: Le Femme flic. 1981: Allons z'enfants. 1982: Espion, lève-toi. 1983: Le Prix du Danger. 1984: Canicule. 1986: Bleu comme l'Enfer. 1988: La Travestie. 1989: Radio Corbeau. 1991: La Tribu.


Une oeuvre choc sur l'omerta pédo-criminelle impossible à endiguer lorsqu'on y cible l'oligarchie.  
Cinéaste engagé à qui l'on doit une pléthore de métrages percutants (R.A.S, Folle à Tuer, Dupon Lajoie, Le juge Fayard dit le Shériff, Allons z'enfants, le Prix du Danger, Canicule; rien que ça !), Yves Boisset ne perd rien de sa radicalité tranchée avec le drame policier La Femme Flic. Le récit traitant sans ambages de la pédopornographie avec un réalisme à la fois glauque et dérangeant, notamment eu égard de certaines séquences démonstratives quasi insoutenables (la découverte macabre d'une fillette à proximité du terril, l'enfant décharné confiné dans le placard, les revues et photos de pornographie infantile que Miou Miou et son adjoint feuillètent sous notre témoignage). Tiré d'un fait-divers au cours duquel une fonctionnaire de police se donna la mort après avoir remonter la filière d'un important réseau pédophile, La Femme Flic adopte un parti-pris documenté pour nous immerger dans son enquête houleuse à travers la scénographie grisonnante du Nord de la France (ces cités minières entourées de corons à l'orée des années 80). Il s'agit donc ici de nous retracer méticuleusement l'investigation d'une jeune recrue raillée par sa hiérarchie machiste, quand bien même les citadins de la région observent d'un oeil médisant l'insigne policier souvent réduit à l'impuissance d'y résoudre leur enquête criminelle. 

Dénonçant ouvertement la corruption et la lâcheté de la police et de ces juges lorsqu'il s'agit de lever le voile sur un réseau pédophile constitué de notables intouchables, La Femme Flic dégage un aigre sentiment d'injustice tant et si bien que l'histoire, éculée, se répète inlassablement à daigner mettre sous les verrous une élite embourgeoisée capable d'y soudoyer le système judiciaire et juridique afin d'inhumer leur scandale pédophile imparti à la prostitution juvénile. Ainsi, de par son scrupuleux réalisme sociétal particulièrement acrimonieux et la faculté maîtrisée de Boisset à nous familiariser auprès de personnages profondément humains, la Femme Flic est scandé de la prestance timorée de Miou-Miou inscrite dans la réserve, la fragilité et la pudeur en petit bout de femme taiseuse s'efforçant de se faire une place au sein de sa hiérarchie phallocrate. Pour autant délibérée à appréhender les criminels les plus notoires derrière le vernis précaire d'une cité minière appauvrie par le chômage, Miou Miou délivre un portrait de femme obtuse et prévenante au fil de son initiation à la constance de par sa soif de vérité. Outre des seconds-rôles communément irréprochables dans leur force tranquille et naturelle, on reste admiratif du jeu inhospitalier de Jean-Marc Thibault en commissaire castrateur forcé de duper sa partenaire afin de se plier à l'omerta et au chantage d'une élite politique.  

Film coup de poing osant aborder dans un style docu-vérité la thématique si brulante de la pédophilie à l'orée des années 80, La Femme Flic demeure un implacable réquisitoire contre les manoeuvres policières, juridictionnelles et politiques étroitement liés à la connivence afin de préserver leur propre intérêt. Pleine de fragilité humaine à travers le témoignage de cette femme-flic en voie de rébellion, on reste d'autant plus captivé par le jeu réservé de Miou-Miou s'efforçant de parfaire son enquête avec une dignité maternelle. 

*Bruno

Box Office France: 1 807 761 entrées 

mercredi 24 février 2021

Meteor

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

de Ronald Neame. 1979. U.S.A. 1h47. Avec Sean Connery,  Natalie Wood, Karl Malden, Brian Keith, Martin Landau, Richard Dysart, Trevor Howard, Henry Fonda.

Sortie salles France: 9 Janvier 1980. U.S: 19 Octobre 1979

FILMOGRAPHIERonald Neame est un réalisateur, producteur et scénariste britannique, né le 23 avril 1911 à Londres (Angleterre) et mort le 16 juin 20101 à Los Angeles (Californie). 1947 : Je cherche le criminel. 1950 : La Salamandre d'or. 1952 : Trois dames et un as. 1954 : L'Homme au million. 1956 : L'Homme qui n'a jamais existé. 1956 : De la bouche du cheval. 1957 : Alerte en Extrême-Orient. 1957 : La Passe dangereuse. 1960 : Les Fanfares de la gloire. 1962 : Les Fuyards du Zahrain. 1963 : L'Ombre du passé. 1963 : Mystère sur la falaise. 1965 : Mister Moses. 1966 : Un hold-up extraordinaire. 1966 : D pour danger. 1968 : Prudence et La Pilule. 1969 : Les Belles Années de miss Brodie. 1970 : Scrooge. 1972 : L'Aventure du Poséidon. 1974 : Le Dossier ODESSA. 1979 : Meteor. 1980 : Jeux d'espions. 1981 : First Monday in October. 1986 : Le Sorcier de ces dames. 1990 : The Magic Balloon. 

On ne va pas se mentir, Meteor a beau avoir été réalisé par Ronald Neame à qui l'on doit le grand classique L'Aventure du Poséidon, il ne lui arrive jamais à la cheville de par la maîtrise de son suspense  ici plus timoré (en dépit d'une première partie assez passionnante quant à la mise en place "documentée" des concertations puis de l'accord unifié entre l'URSS et les Etats-Unis pour dévier de sa trajectoire la menace stellaire) et de 2/3 séquences spectaculaires hélas souvent désamorcées d'absence de réalisme d'FX cheap. Pour autant, avec indulgence, une pointe de nostalgie, et grâce à la sobriété de sa prestigieuse distribution (Sean Connery,  Natalie Wood, Karl Malden, Brian Keith, Martin Landau, Richard Dysart, Trevor Howard, Henry Fonda font preuve d'un charisme irréprochable), Meteor se laisse revoir sans déplaisir (surtout la 1ère heure plutôt captivante, j'insiste) sous l'impulsion de son pitch singulier toutefois issu d'un fait-divers. Si bien qu'en 1968, à l'institut technologique du Massachusetts, un plan de protection contre un météore géant en trajectoire de collision avec la terre fut mis en chantier. Ce plan porta le nom de projet ICARE nous précisera le générique final. Franchement dommage donc qu'à travers un sujet aussi opaque que fascinant, sa progression du suspense demeure finalement de faible intensité faute d'une dimension dramatique infructueuse au gré de péripéties davantage alertes et spectaculaires que l'on contemple d'un oeil aussi indulgent que gentiment fureteur.  


*Bruno
01.03.23. 3èx

lundi 22 février 2021

La Possédée

                                                                                                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site Lupanarsvisions

"Exorcisation" de Mario Gariazzo. 1974. Italie. 1h30. Avec Stella Carnacina, Lucretia Love, Ivan Rassimov, Gabriele Tinti

Sortie salle Italie: 6 Novembre 1974

FILMOGRAPHIEMario Gariazzo est un réalisateur italien né le 4 Juin 1930 à Biella, Italie, décédé en Mars 2002 à Rome. 1992: Che meraviglia, amici! 1990 Sapore di donna. 1988 Intrigues sensuelles.  1988 Étranger de l'espace. 1987 Attraction fatale. 1985 L'esclave blonde. 1984 Cet emmerdeur d'ange gardien. 1980 Attenti a quei due napoletani. 1979 Play Motel. 1978 Incontri molto... ravvicinati del quarto tipo. 1978 La quatrième rencontre. 1974 Il venditore di palloncini. 1974 La possédée. 1973 Colin. 1973 La fureur d'un flic. 1971 Acquasanta Joe. 1971 Le jour du jugement. 1969 Dieu pardonne à mon pistolet. 1962 Lasciapassare per il morto.


Sorti 2 mois après l'ExorcisteLa Possédée est un épigone poussif mollement réalisé en dépit de ses décors réalistes d'une Province italienne, de quelques seconds-rôles convaincants (familiers des amateurs de Bis) et d'une partition funèbre gentiment sympa. Pour autant, avec indulgence, les fans de bisserie Z transalpine peuvent y trouver leur compte à travers son ambiance d'étrangeté parfois envoûtante, à  l'instar de son générique liminaire enchaînant une succession de plans fixes sur des visages épeurés, ou encore lors de ses visites touristiques au sein d'églises latines poussiéreuses. Vraiment dommage que le scénario soit aussi plat que peu motivant. Une curiosité donc, parfois glauque et malsaine, que la belle Stella Carnacina renchérit dans un jeu démonial outré quelque peu attractif. 

*Bruno
26.06.17. 389 v
22.02.21. 3èx



vendredi 19 février 2021

Enemy Mine

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site themindreels.com

"Enemy Mine" de Wolfgang Petersen. 1985. U.S.A/Allemagne. 1h48. Avec Dennis Quaid, Louis Gossett Jr., Brion James, Richard Marcus, Carolyn McCormick, Bumper Robinson.

Sortie salles France: 5 Mars 1986. U.S: 20 Décembre 1985

FILMOGRAPHIE: Wolfgang Petersen est un réalisateur allemand né le 14 Mars 1941 à Emden. 1974: Einer von uns beiden. 1977: La Conséquence. 1981: Le Bateau. 1984: L'Histoire sans Fin. 1985: Enemy. 1991: Troubles. 1993: Dans la ligne de mire. 1995: Alerte ! 1997: Air force one. 2000: En pleine tempête. 2004: Troie. 2006: Poséidon.

Abordant le problème du racisme dans le cadre d'un divertissement familial ponctué d'humour et d'action (en dépit de la contradiction d'une violence parfois brutale et d'un écart gore rigoureusement intense et percutant lorsque Willis manque de perdre sa jambe par une créature souterraine), Enemy constitue un jolie spectacle SF où les bons sentiments flirtent auprès d'une amitié naissante entre 2 étrangers que tout sépare. Au-delà de son attachant récit initiatique pour le droit à la différence et à la tolérance à travers l'esprit d'équipe et le sens de la coopération, Enemy Mine est rehaussé d'une forme dépaysante (photo rutilante à l'appui) à travers sa scénographie stellaire mais aussi terrestre. Entre batailles galactiques étonnamment fluides et spectaculaires (pour l'époque), chutes de météores, bourrasques enneigées et pérégrinations que notre héros arpente sur des contrés désertiques afin de dénicher toute forme humaine. On peut d'ailleurs y suggérer une sorte de Robinson Crusoé en mode sci-fi à travers les rapports étroits de nos 2 héros contraints de réapprendre à vivre et à se respecter dans leur rapport de force ethnique. 

Ainsi, quelques décennies après sa sortie, on reste toujours impressionné par la qualité de ses FX typiquement artisanaux. De ses décors rocheux (parfois en matte painting), de ses vaisseaux belliqueux et de ses maquillages pour crédibiliser des reptiles humanoïdes affublés de prothèse en latex. Quant au cast notoire, Louis Gossett Jr. se fond sans le corps du lézard humanoïd avec une sagesse d'esprit bienveillante (en dépit de son entêtement à contredire parfois son partenaire), quand bien même Dennis Quaid lui offre la réplique à l'aide d'une force d'expression transi d'émoi de par sa résilience de survie et son appréhension de l'inconnu de trépasser au sein d'une planète pourtant colonisée par ses semblables (dont ces fameux déterreurs de mine). Métaphore sur la traite des noirs en seconde partie un peu plus épique auprès des pugilats sur une population asservie, Enemy mine déclare enfin sa flamme, non sans une certaine naïveté, quelques bons sentiments et raccourcis un peu trop expéditifs (notamment la convalescence elliptique de Willis), à la paix entre peuples sous l'impulsion d'un amour paternel que Willis chérit de son âme et son coeur envers Spoil ! le fils de son défunt compagnon fin du Spoil en proie à une pédagogie altruiste. 

Mené sans temps morts à travers la simplicité d'une émouvante histoire d'amitié, Enemy Mine se décline en divertissement intelligent, poétique et attachant que l'on a plaisir à revoir en dépit d'une passion des sentiments pas si vibrante et lyrique qu'escomptée. 

*Bruno
19.02.21
08.01.18. 1009 v
4èx

jeudi 18 février 2021

Palm Springs

                                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Max Barbakow. 2020. U.S.A. 1h30. Avec Andy Samberg, Cristin Milioti, J. K. Simmons, Camila Mendes, Tyler Hoechlin. 

Diffusion US: 10 Juillet 2020

FILMOGRAPHIEMax Barbakow est un réalisateur et scénariste américain. 2020: Palm Springs. 


Un jour sans Femme (?).
Comédie fantastique empruntant le concept payant d'Un jour sans fin, Palm Springs demeure un excellent divertissement pour qui apprécie les romcoms à la fois pétulantes et inventives, réfractaires au politiquement correct et autres nunucheries. Car si de prime abord on peut craindre la fâcheuse redite lors des 20 premières minutes calquées sur le chef-d'oeuvre d'Harold Ramis (j'évoque son schéma narratif diurne), la suite, endiablée, extravertie, décomplexée, nonsensique, nous entraîne dans un euphorisant délire festoyant. Des bouffées d'air frais et de tonicité mâtinées de crises de fou-rire, de tendresse et de poésie. Réflexion sempiternelle sur le sens de la vie à travers l'apprentissage existentiel de se (re)connaître sois même, Palm Springs aborde les thématiques de la peur de l'engagement, de l'hypocrisie, de la félonie, de la solitude et de l'initiation à la maturité sous le pilier d'un amour salvateur qu'Andy Samberg et Cristin Milioti endossent avec une spontanéité frétillante. Leur relation galvanisante nous entraînant toujours plus loin dans leur profit du temps présent dénué de complexe, de bienséance et de moralité. Tous les coups sont permis donc si bien que notre duo indocile brûle leur vie à coups de saillies fantaisistes tantôt hilarantes, tantôt oniriques (leur trip nocturne à contempler vers l'horizon la démarche nonchalante de deux dinosaures distille une émotion lyrique étonnamment impromptue !). Et si on loin du chef-d'oeuvre susnommé de Ramis ayant préalablement tout inventé, Palm Springs parvient malgré tout à s'extirper du produit lambda à travers sa frénésie tendre et drolatique sous l'impulsion de ses acteurs juvéniles crevant le cadre de l'écran à chacune de leur interprétation déjantée. 


*Bruno