lundi 28 juin 2021
Sans un bruit 2 / A Quiet Place: Part II
jeudi 24 juin 2021
Soupçons
Sortie salles France: 23 Octobre 1946. U.S: 20 Janvier 1942
FILMOGRAPHIE: Alfred Hitchcock est un réalisateur, producteur et scénariste anglo américain, né le 13 Août 1899, décédé le 29 Avril 1980. 1935: Les 39 Marches. 1936: Quatre de l'Espionnage. Agent Secret. 1937: Jeune et Innocent. 1938: Une Femme Disparait. 1939: La Taverne de la Jamaique. 1940: Rebecca. Correspondant 17. 1941: Soupçons. 1942: La 5è Colonne. 1943: l'Ombre d'un Doute. 1944: Lifeboat. 1945: La Maison du Dr Edward. 1946: Les Enchainés. 1947: Le Procès Paradine. 1948: La Corde. 1949: Les Amants du Capricorne. 1950: Le Grand Alibi. 1951: L'Inconnu du Nord-Express. 1953: La Loi du Silence. 1954: Le Crime était presque parfait. Fenêtre sur cour. 1955: La Main au Collet. Mais qui a tué Harry ? 1956: l'Homme qui en savait trop. Le Faux Coupable. 1958: Sueurs Froides. 1959: La Mort aux Trousses. 1960: Psychose. 1963: Les Oiseaux. 1964: Pas de Printemps pour Marnie. 1966: Le Rideau Déchiré. 1969: l'Etau. 1972: Frenzy. 1976: Complot de Famille.
Si Soupçons ne fait pas parti des chefs-d'oeuvre du maître du suspense Alfred Hitchock, il n'en demeure pas moins un excellent thriller misant essentiellement sur la paranoïa aigue d'une épouse aussi vulnérable que vertueuse de s'accrocher au basque de son époux gouailleur franchement immature. Et ce au point de nous irriter sans modération face à son arrogance insolente d'y brimer (sciemment ou non ? !) la jeune Lina qu'il prénomme "Ouistiti" en proie à une psychose peu à peu capiteuse. Oscar de la Meilleure Actrice un an après la sortie du film, Joan Fontaine irradie l'écran du début à la fin de par sa présence au ténue qu'attendrissante en prime de sa beauté sensuelle résolument suprême. Oasis de tendresse, de pudeur et d'angélisme de par son doux regard inspirant naturellement la pureté. Celle-ci endossant une épouse habitée par le "coup de foudre" mais davantage contrariée et démunie à suspecter son époux (un Dom Juan gentiment manipulateur) de tendances meurtrières eu égard des rebondissements qui empiètent l'intrigue au gré d'un suspense aussi latent que captivant. Celle-ci ne cessant de lui pardonner ses erreurs, ses mensonges et ses maladresses au nom de son amour irrépressible pour lui.
Captivant et inquiétant, Soupçons tisse sa toile à suspense sans jamais ennuyer le spectateur. Et ce en dépit d'un final un chouilla décevant selon mon jugement de valeur si bien que j'aurai opté pour un revirement autrement dramatique quant aux véritables intentions du mari qu'incarne élégamment Gary Grant en joueur invétéré rarement à court de ruse pour amasser son gain et pour duper sa partenaire face à sa situation désargentée. Au niveau d'une intensité franchement éprouvante, si bien que le spectateur reste rivé au siège face à pareille poursuite effrénée, je tiens à souligner l'incroyable maîtrise d'Hitchcock d'y parfaire une escapade en voiture sillonnant les routes sinueuses à proximité des falaises. L'épouse, persuadée de trépasser dans la seconde à venir, insufflant une appréhension terrifiée au fil de la vitesse toujours plus furtive du bolide braquant sans aucune vigilance d'étroits virages. Une séquence anthologique littéralement crispante dans son art d'y provoquer une terreur à la fois sournoise et incertaine quant aux véritables intentions du suspect potentiellement criminel. Lina, fragilement éprouvée par son enchainement de suspicions se retrouvant piégée en interne du véhicule sans pouvoir crier à l'aide.
Arts-Martiaux
Bras de la Vengeance (le): https://brunomatei.blogspot.com/.../le-bras-de-la...
Kill Bill 2: http://brunomatei.blogspot.com/2012/01/kill-bill-volume-2.html
mercredi 23 juin 2021
Duo Mortel
Photo empruntée sur Google, appartenant à Dvdfr.com
"Shuang xia" de Cheh Chang. 1971. Hong-Kong. 1h21. Avec David Chiang, Lung Ti, Feng Ku, Lei Cheng, Sing Chen
Sortie salles Hong-Kong: 22 Décembre 1971
FILMOGRAPHIE: Chang Cheh (張徹 en chinois, Zhāng Chè en hànyǔ pīnyīn) est un réalisateur chinois hongkongais, né en 1923 à Hangzhou en Chine et mort le 22 juin 2002 à Hong Kong. 1966 : Le Trio magnifique. 1967 : Un seul bras les tua tous. 1968 : Le Retour de l'hirondelle d'or. 1969 : The Singing Thief. 1969 : Le Bras de la Vengeance. 1969 : The Flying Dagger. 1969 : Le Sabreur solitaire. 1970 : Vengeance. 1970 : Les Treize Fils du Dragon d’Or. 1971 : La Rage du tigre. 1971 : Duel aux poings. 1971 : Duo Mortel. 1972 : Le Justicier de Shanghaï. 1972 : La Légende du lac. 1972 : Le Nouveau justicier de Shanghaï. 1973 : Frères de sang. 1974 : Ceinture noire contre kung-fu. 1974 : Les Cinq Maîtres de Shaolin. 1978: 5 Venins Mortels. 1982 : The Brave Archer and His Mate. 1984 : Shanghai 13. 1993 : Ninja in Ancient China.
Réalisé par le spécialiste du genre Chang Cheh qu'on ne présente plus; Duo Mortel, (réalisé la même année que la Rage du Tigre), demeure un incontournable de la Shaw Brothers pour tous les fans d'action homérique d'une vélocité sans égale. Le pitch: Un prince de la dynastie Sing est retenu en otage auprès du clan des Yuan réputé pour leur barbarie insidieuse. Après un 1er essai infructueux de daigner le sauver, Pao Ting Tien et ses comparses vont à nouveau tenter une opération de sauvetage en compagnie d'un expert en arts-martiaux inébranlable. Intrigue simpliste mais redoutablement efficace, Duo Mortel brille de 1000 feux de par l'ampleur de sa mise en scène au plus près des combats épiques que Chang Cheh filme parfois en oscillant plusieurs combats à la fois. Et ce sans jamais perdre de vue la chorégraphie (tatillonne) des moults affrontements sanglants épaulés de l'ultra dynamisme du montage où rien n'est laissé au hasard. Des combats parfois ternaires à nous donner le tournis de par l'agilité de la caméra se réjouissant d'y parfaire les arts martiaux auprès de ces chevaliers aguerris maniant le sabre, la lance, la hache ou encore d'autres outils singuliers comme nulle autre guerrier.
Qui plus est, le métrage se permet une violence gore permanente avec parfois l'utilisation du ralenti pour y parfaire des tableaux baroques à travers ses morts exclamant un dernier cri de rage (ou de haine, c'est selon). Mais au-delà de la vigueur des nombreux combats martiaux qui émaillent sans cesse le récit, Chang Cheh s'intéresse autant à ses personnages, loyaux ou fourbes selon le clan ciblé, en mettant en appui un sens du sacrifice ébouriffant si je me réfère à la posture d'un des duos mortels au paroxysme de l'héroïsme suicidaire. On se réjouit également des stratégies offensives de certains membres de la dynastie Sing lorsqu'ils doivent par exemple traverser un pont pour accéder au manoir d'où est retenu prisonnier le prince Kang. Et ce avant qu'un premier groupe eut essuyé une sévère déroute macabre particulièrement escarpée. Des stratagèmes retors à répétition jusqu'à ce que le groupe supervisé par le duo "mortel" parvient à se faire accepter au fief des Yuan avec une audace extrêmement périlleuse.
*Bruno
2èx
mardi 22 juin 2021
Blue Valentine
lundi 21 juin 2021
Oscar
Sortie salles France: 11 Octobre 1967
FILMOGRAPHIE: Edouard Molinaro est un réalisateur et scénariste français, né le 13 Mai 1928 à Bordeaux, en Gironde, décédé le 7 Décembre 2013 à Paris.1958: Le Dos au mur. 1959: Des Femmes disparaissent. 1959: Un Temoin dans la ville. 1960: Une Fille pour l'été. 1961: La Mort de Belle. 1962: Les Ennemis. 1962: Les 7 Pêchers capitaux. 1962: Arsène Lupin contre Arsène Lupin. 1964: Une Ravissante Idiote. 1964: La Chasse à l'Homme. 1965: Quand passent les faisans. 1967: Peau d'Espion. 1967: Oscar. 1969: Hibernatus. 1969: Mon Oncle Benjamin. 1970: La Liberté en Croupe. 1971: Les Aveux les plus doux. 1972: La Mandarine. 1973: Le Gang des Otages. 1973: L'Emmerdeur. 1974: L'Ironie du sort. 1975: Le Téléphone Rose. 1976: Dracula, père et fils. 1977: L'Homme pressé. 1978: La Cage aux Folles. 1979: Cause toujours... tu m'intéresses ! 1980: Les Séducteurs. 1980: La Cage aux Folles 2. 1982: Pour 100 briques t'as plus rien... 1984: Just the way you are. 1985: Palace. 1985: L'Amour en douce. 1988: A gauche en sortant de l'ascenseur. 1992: Le Souper. 1996: Beaumarchais, l'insolent. 1996: Dirty Slapping (court-métrage).
Vaudeville mené sur un train d'enfer, Oscar n'a pas volé ses 6 122 387 entrées dans l'hexagone (second au box-Office derrière Les Grandes Vacances !) après avoir triomphé au théâtre à l'orée des années 60. Si bien que la pièce de Claude Magnier est adapté au cinéma par le spécialiste Edouard Molinaro avec autant d'efficacité en roue libre. Car outre son scénario irracontable multipliant à un rythme effréné les quiproquos et rebondissements en pagaille autour de l'enjeu pécuniaire d'une valise ballotée tous azimuts, les comédiens affichent communément une spontanéité frétillante à se crêper le chignon et à se pardonner pour une cause maritale. Louis De Funès, omniprésent, monopolisant l'écran avec une énergie galvanisante infatigable.
Maître de la répartie, celui-ci s'oppose à ses partenaires avec une expansivité exubérante au point de nous donner le vertige à force d'outrances verbales fréquemment hilarantes. Car si Oscar dégage une bonne humeur et un entrain formidablement communicatifs, les éclats de rire qui irriguent l'intrigue s'interposent violemment pour nous donner des crampes aux fossettes. C'est dire si le spectacle conçu par Molinaro demeure jubilatoire à travers ses allers et venues de convives et d'étrangers surprises se précipitant dans la demeure de Bertrand Barnier (De Funes) avec un art consommé du bagout. Claude Rich dans le rôle de Christian Martin demeurant indétrônable à tenter d'amadouer et de duper son adversaire Bertrand Barnier avec une force tranquille et de sureté enclin à l'ironie. Quand bien même les seconds-rôles impartis aux domestiques (Paul Préboist en tête) reluquent leur cacophonie conjugale dans une posture soumise amiteuse.
Authentique classique de la comédie populaire alloué au huis-clos domestique, Oscar parvient à s'extirper du carcan théâtral grâce à la mise en scène efficace du cinéaste, au sens du détail architectural et au jeu lunaire des acteurs semant le désordre avec une expressivité sémillante. Sa drôlerie en roue libre émanant surtout de la gestuelle de De Funes mais aussi de ses comparses déversant sans aucune modération une verve impayable pour tenter de s'y réconcilier. Et signe que cette comédie pulsatile demeure bel et bien une réussite probante du genre, elle n'a aujourd'hui pas pris une ride !
Box-Office France: 6 120 862 entrées (d'autres sources évoquent 6 122 387)
samedi 19 juin 2021
La Bataille de San Sebastian
FILMOGRAPHIE: Henry Verneuil (de son vrai nom Achod Malakian) est un réalisateur et scénariste français d'origine arménienne, né le 15 Octobre 1920 à Rodosto, décédé le 11 Janvier 2002 à Bagnolet. 1951: La Table aux crevés. 1952: Le Fruit Défendu. 1952: Brelan d'As. 1953: Le Boulanger de Valorgue. 1953: Carnaval. 1953: l'Ennemi public numéro 1. 1954: Le Mouton a 5 pattes. 1955: Les Amants du Tage. 1955: Des Gens sans importance. 1956: Paris, palace Hôtel. 1957: Une Manche et la belle. 1958: Maxime. 1959: Le Grand Chef. 1959: La Vache et le Prisonnier. 1960: l'Affaire d'une Nuit. 1961: Le Président. 1961: Les Lions sont lâchés. 1962: Un Singe en Hiver. 1963: Mélodie en sous-sol. 1963: 100 000 Dollars au Soleil. 1964: Week-end à Zuydcoote. 1966: La 25è Heure. 1967: La Bataille de San Sebastian. 1969: Le Clan des Siciliens. 1971: Le Casse. 1972: Le Serpent. 1975: Peur sur la ville. 1976: Le Corps de mon ennemi. 1979: I comme Icare. 1982: Mille Milliards de Dollars. 1984: Les Morfalous. 1991: Mayrig. 1992: 588, rue du Paradis.
Unique incursion dans le western chez le cinéaste français Henry Verneuil alors qu'il s'agit d'une co-production entre l'hexagone, l'Italie et le Mexique, La Bataille de San Sebastian renoue avec le souffle épique des grosses productions hollywoodiennes ayant bercé notre enfance ainsi que celle de nos parents. Inexplicablement flingué par la critique lors de sa sortie confidentielle, peut-être à cause du portrait peu recommandable de l'anti-héros athée qu'endosse l'immense Anthony Quinn, ce western parfois influencé par le cinéma italien (principalement sa première demi-heure lorsque Leon Alastray - Anthony Quinn - se voit torturé par Teclo - Charles Bronson - avec sadisme non simulé) demeure un divertissement de haut calibre. Notamment auprès de ses moyens techniques mis en oeuvre, ses décors naturels éclectiques littéralement flamboyants et ses moults figurants se prêtant au jeu de la guérilla avec une frénésie inépuisable. Et pour en revenir au western spaghetti doucement évoqué plus haut, la musique est composée par le maestro Ennio Morricone faisant ouvertement écho aux chefs-d'oeuvre de Sergio Leone. La fameuse bataille demeurant un morceau de bravoure terriblement impressionnant de par l'impact de sa violence effrénée épaulée il est vrai d'un montage ultra dynamique à faire pâlir de jalousie nos classiques précurseurs ! L'intrigue tout à fait efficace nous illustrant l'initiation héroïque d'un bandit substitué en prêtre (alors qu'il ne cessera durant l'aventure d'y nier sa fonction biaisée d'émissaire religieux) au sein du village démuni de San Sebastian.
Si bien que les habitants davantage désargentés redoutent la prochaine attaque des Yaquis supervisés par le traître Teclo. Remake de La main gauche du Seigneur d'Edward Dmytryk, sorti en 1955 dont j'ignorai l'existence; La Bataille de San Sebastian est largement rehaussé du talent viril d'Anthony Quinn incarnant avec une aisance incorruptible un magnifique portrait d'anti-héros aussi entêté que dur et intransigeant. Or, au fil de se relation houleuse avec les habitants et par le biais d'une main secourable éprise d'amour pour lui, Leon Alastray s'allouera d'une mission héroïque afin de réveiller de leur torpeur ses métayers serviles préférant fuir leurs cocons plutôt que de combattre fusil à la main l'ennemi que représentent les indiens eux mêmes influencés par un influenceur perfide. Plutôt hétérodoxe à renier la cause divine alors que tout un peuple s'adonne à lui dans leur idéologie chrétienne, La Bataille de San Sebastian met en exergue le profil athée de ce bandit solitaire peu enclin à éprouver une quelconque empathie pour autrui (notamment celle auprès du prêtre moribond lors du prologue) alors qu'au fil de son parcours moral il se laissera guider par un instinct de loyauté dans son éthique contestataire. C'est ce qui fait la force dramatique de l'intrigue sublimant ce portrait marginal qui plus est affublé d'une toge religieuse pour contenter ce peuple soumis à la morale conservatrice. On apprécie également l'impossible romance entre Alastray et la douce Kinita ne cessant de lui implorer son affection pour lui alors qu'il reste un fugitif en fuite recherché également par les autorités. Sa condition d'homme traqué tous azimuts le contraignant à s'isoler vers l'exil plutôt que d'amorcer une vie harmonieuse et équilibrée somme toute sereine.
Gros spectacle issu de l'ancienne école (et d'une "Dernière Séance" !), La Bataille de San Sebastian n'a rien perdu de sa patine (en scope technicolor svp !) et de son entrain homérique au fil d'un récit aussi belliciste qu'humaniste militant pour les valeurs de dignité, de loyauté, de courage et d'héroïsme à condition de savoir pardonner au moment opportun, voir même d'y négocier une trêve pour éviter une guerre d'ampleur disproportionnée. A feu et à sang.
*Bruno
mercredi 16 juin 2021
L'Emmerdeur
Tant et si bien que l'on reste stupéfiais par la crédibilité des quiproquos et situations rocambolesques lorsqu'un tueur à gage est contraint de se coltiner un boulet (François Pignon donc) au sein de sa chambre d'hôtel. Un pauvre type dépressif délibéré à se suicider après s'être séparé de sa femme partie batifoler avec son psychiatre. Retors, badin et masochiste, Edouard Molinaro parvient fréquemment à faire déplacer ses personnages d'une chambre à l'autre (filmé caméra à l'épaule pour exacerber les précipitations de mésententes irascibles) pour ensuite les extraire de l'hôtel pour un mobile sentimental mais aussi curatif quant au sort de Milan (le tueur à gage) substitué en François Pignon par la cause de ce dernier. Mais le génie narratif est également d'y reconfiner à moult reprises notre duo impromptu après que ceux-ci eurent arpentés les villes et nationales en voiture lors de poursuites endiablées. Ainsi, à travers sa frénésie rocambolesque davantage hilarante (les éclats de rire sont habilement dosés lors d'effets de surprise aléatoires), l'Emmerdeur gagne en efficacité en roue libre jusqu'à sa conclusion caustique.
De par les remarquables performances de Jacques Brel (incroyablement juste et sobre en boulet au grand coeur pétri d'insolence malgré lui) et du massif Lino Ventura (tout en flegme de colère contenue avant d'y extérioriser une rogne expansive), l'Emmerdeur affiche de sacrés tempéraments contradictoires à travers ses profils psychologiques contraints malgré eux de s'unir pour le pire des imbroglios catastrophes. Et ce grâce au génie du scénariste Francis Veber jamais à court de carburant pour relancer la machine à rire lors d'un festival d'entraide, de bévues et d'infortune mutuelles. Jusqu'au paroxysme du règlement de compte homérique étonnamment percutant dans les échanges de tirs chorégraphiés...
mardi 15 juin 2021
Soif de Sang
"Thirst" de Rod Hardy. 1979. Australie. 1h35. Avec Chantal Contouri, Shirley Cameron, Max Phipps, Henry Silva, Rod Mullinar, David Hemmings.
Sortie salles Australie: 28 Septembre 1979
FILMOGRAPHIE: Rod Hardy est un réalisateur australien né en 1949 à Melbourne.
1979 : Soif de sang. 1997 : Robinson Crusoé. 2007 : December Boys.
Une perle culte vrillée native de l'âge d'or du Fantastique Australien.
Outre ses aimables seconds-couteaux parmi lesquels se succèdent Henry Silva, David Hemmings et Shirley Cameron, Chantal Contouri monopolise l'écran de son regard névrosé (pour ne pas dire borderline) tantôt outré, tantôt anémique au gré de séquences hallucinogènes où fiction et réalité ne cessent de se contredire dans sa psyché en perte de repère. On peut également vanter sa troublante beauté brunâtre notamment auprès de son regard noir aussi sensuel que compromis d'une paranoïa grandissante de par sa condition soumise de victime expérimentale. En dépit également d'un mise en place un tantinet déconcertante car enchaînant trop précipitamment les évènements pour son hospitalité forcée, Soif de Sang insuffle un climat trouble d'envoûtement en son témoignage chétif si bien qu'elle perdure une multitude d'expériences irrationnelles afin de s'accoutumer au sang humain. Quand bien même son entourage lobotomisé déambule dans le jardin à l'instar de zombies dénué de conscience. Multipliant avec un soupçon de redondance les tentatives d'évasion et d'endoctrinement de l'héroïne à bout de souffle réfutant au possible sa nouvelle condition vampire, Rod Hardy parvient miraculeusement à aviver notre attention par le biais d'évènements sataniques (les rituels de la communauté) et d'incidents horrifiques où les idées débridées fusent tous azimuts. Soif de Sang nous entraînant par la main dans un cauchemar schizo au fil d'une énigme aussi sinueuse qu'étrange, à l'instar de sa conclusion fortuite d'une audace pessimiste.
Etonnamment trouble et délirant auprès d'une réalisation parfois soignée et maîtrisée, Soif de Sang ne peut laisser indifférent par ses audaces visuelles assez habiles et son concept sardonique aussi improbable que décapant ! Il y émane une série B hybride assez couillue oscillant le chaud et le froid avec une surprenante alchimie ! Comme en témoignent notamment la mélodie de sa partition entêtante signée Brian May svp !, la splendeur de sa photo sépia ainsi que la beauté vénéneuse de l'impénétrable Chantal Contouri (son unique rôle à l'écran !). A (re)découvrir car il s'agit bel et bien d'une oeuvre culte au sens le plus authentique.
*Bruno.
lundi 14 juin 2021
La Cuisine au Beurre
Sortie salles France: 20 Décembre 1963
FILMOGRAPHIE: Gilles Grangier, né le 5 mai 1911 à Paris et mort le 27 avril 1996 à Suresnes, est un réalisateur français. 1943 : Adémaï bandit d'honneur. 1945 : Le Cavalier noir. 1946 : Trente et quarante. 1946 : Leçon de conduite. 1946 : L'Aventure de Cabassou. 1947 : Rendez-vous à Paris. 1947 : Histoire de chanter. 1947 : Danger de mort. 1948 : Par la fenêtre. 1948 : Femme sans passé. 1949 : Au p'tit zouave. 1949 : Jo la Romance. 1950 : Amédée. 1950 : Amour et compagnie. 1950 : Les femmes sont folles. 1950 : L'Homme de joie. 1951 : L'Amant de paille. 1951 : Les petites Cardinal. 1951 : Le Plus Joli Péché du monde. 1952 : L'Amour, Madame. 1952 : Douze heures de bonheur. 1953 : Faites-moi confiance. 1953 : Jeunes Mariés. 1953 : La Vierge du Rhin. 1954 : Poisson d'avril. 1955 : Le Printemps, l'automne et l'amour. 1955 : Gas-oil. 1956 : Le sang à la tête. 1957 : Reproduction interdite ou Meurtre à Montmartre. 1957 : Le rouge est mis. 1958 : Trois jours à vivre. 1958 : Échec au porteur . 1958 : Le Désordre et la Nuit. 1959 : Archimède le clochard. 1959 : 125, rue Montmartre. 1959 : Les Affreux. 1960 : Les Vieux de la vieille. 1961 : Le Cave se rebiffe. 1962 : Le Gentleman d'Epsom. 1963 : Le Voyage à Biarritz. 1963 : Maigret voit rouge. 1963 : La Cuisine au beurre. 1964 : L'Âge ingrat. 1965 : Les Bons Vivants ou Un Grand seigneur. 1965 : Train d'enfer. 1968 : L'Homme à la Buick. 1969 : Sous le signe du taureau. 1972 : Un cave. 1974 : Gross Paris. 1975 : Piratii din Pacific film roumain codirigé avec Sergiu Nicolaescu. 1975 : Insula comorilor.
Mais au-delà de la fantaisie fougueuse de Fernandel et Bourvil jouant les rivaux au grand coeur avec une complicité badine, on peut également compter sur le tempérament frétillant de la belle Claire Maurier remarquablement crédible en épouse autoritaire contrainte de gérer sa situation extra-conjugale avec une force de caractère somme toute sensuelle. L'actrice dégageant un charme assez suave à travers ses rapports aussi tendres que compromettants auprès de ses deux amants communément amoureux d'elle au point d'y engager une procédure de divorce pour leur enjeu à la fois pécuniaire (Qui possédera enfin la propriété du restaurant ?) et sentimental. Et si on rit rarement aux éclats à travers ses gentils gags bon enfant, la Cuisine au Beurre nous imprime un sourire permanant grâce à ses acteurs communément sémillants. Mais aussi de par son climat solaire estival prônant l'insouciance, les plaisirs culinaires, l'influence de la camaraderie, le désir d'indépendance au sein du couple (l'émancipation du duo contre l'autorité féminine) et enfin l'amitié au fil de l'évolution morale du duo marital sur le point de se tolérer.
Très agréable à suivre en dépit d'un manque évident d'ambition narrative et de drôlerie déjantée, La Cuisine au Beurre parvient tout de même louablement à se démarquer du produit vite consommé grâce à la fringance des comédiens nous transmettant leurs sentiments de tendresse et de bonne humeur avec avec une harmonie résolument conviviale. Tant et si bien que quelques décennies plus tard, la Cuisine au Beurre n'a point usurpé sa réputation de (modeste) classique du genre en préservant en mémoire la séquence irrésistible où Fernandel et Bourvil éclatent de rire face écran en se murmurant des grivoiseries à l'oreille. Une séquence cocasse d'une extrême simplicité mais redoutablement efficace dans la communion expansive des fous-rires incontrôlés.
*Brunojeudi 10 juin 2021
Lantana. Prix spécial du jury et prix de la critique, Cognac, 2002.
mercredi 9 juin 2021
Bullitt
Sortie salles France: 17 Mars 1969
FILMOGRAPHIE: Peter Yates, né le 24 juillet 1929 à Aldershot et mort le 9 janvier 2011 à Londres1, est un réalisateur britannique. 1964 : One Way Pendulum. 1967 : Trois milliards d'un coup. 1968 : Bullitt. 1969 : John et Mary. 1971 : La Guerre de Murphy. 1972 : Les Quatre Malfrats. 1973 : Les Copains d'Eddie Coyle. 1974 : Ma femme est dingue. 1976 : Ambulances tous risques. 1977 : Les Grands Fonds. 1979 : La Bande des quatre. 1981 : L'Œil du témoin. 1983 : L'Habilleur. 1984 : Krull. 1985 : Eleni. 1987 : Suspect dangereux. 1988 : Une femme en péril. 1989 : Délit d'innocence. 1992 : Year of the Comet. 1995 : Un ménage explosif.
Référence du genre ayant influencé une pléthore de classiques à venir (French Connection, L'Inspecteur Harry pour citer les plus notoires), Bullitt prouve bien que les classiques sont imputrescibles à la revoyure. Tant et si bien que s'il parvient toujours à captiver et à fasciner un demi-siècle plus tard, il le doit avant tout à la personnalité novatrice de Peter Yates privilégiant un réalisme documenté au sein du genre policier dénué de fioriture. A l'instar de son anthologique poursuite automobile dénuée d'accord musical et de trucages afin de mieux nous immerger dans cet intense affrontement (de vitesse vertigineuse !) souvent réalisé en caméra subjective. Quand bien même les infrastructures de San Francisco (ville, hôpital, morgue, commerces) nous sont illustrées de manière détaillée, notamment en insistant sur les bruitages des pots d'échappement ou d'un avion, et des allers et venues des citadins et passagers étrangers. Et si l'intrigue linéaire n'a pas pour ambition de s'y transcender, le tact de sa mise en scène posée prenant son temps à décrire les situations de danger et confrontations psychologiques insuffle une ampleur insoupçonnée.