lundi 14 juin 2021

La Cuisine au Beurre

                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Gilles Grangier. 1963. France/Italie. 1h22. Avec Fernandel, Bourvil, Claire Maurier, Andrex Mag-Avril, Edmond Ardisson, Henri Arius

Sortie salles France: 20 Décembre 1963

FILMOGRAPHIE: Gilles Grangier, né le 5 mai 1911 à Paris et mort le 27 avril 1996 à Suresnes, est un réalisateur français. 1943 : Adémaï bandit d'honneur. 1945 : Le Cavalier noir. 1946 : Trente et quarante. 1946 : Leçon de conduite. 1946 : L'Aventure de Cabassou. 1947 : Rendez-vous à Paris. 1947 : Histoire de chanter. 1947 : Danger de mort. 1948 : Par la fenêtre. 1948 : Femme sans passé. 1949 : Au p'tit zouave. 1949 : Jo la Romance. 1950 : Amédée. 1950 : Amour et compagnie. 1950 : Les femmes sont folles. 1950 : L'Homme de joie. 1951 : L'Amant de paille. 1951 : Les petites Cardinal. 1951 : Le Plus Joli Péché du monde. 1952 : L'Amour, Madame. 1952 : Douze heures de bonheur. 1953 : Faites-moi confiance. 1953 : Jeunes Mariés. 1953 : La Vierge du Rhin. 1954 : Poisson d'avril. 1955 : Le Printemps, l'automne et l'amour. 1955 : Gas-oil. 1956 : Le sang à la tête. 1957 : Reproduction interdite ou Meurtre à Montmartre. 1957 : Le rouge est mis. 1958 : Trois jours à vivre. 1958 : Échec au porteur . 1958 : Le Désordre et la Nuit. 1959 : Archimède le clochard. 1959 : 125, rue Montmartre. 1959 : Les Affreux. 1960 : Les Vieux de la vieille. 1961 : Le Cave se rebiffe. 1962 : Le Gentleman d'Epsom. 1963 : Le Voyage à Biarritz. 1963 : Maigret voit rouge. 1963 : La Cuisine au beurre. 1964 : L'Âge ingrat. 1965 : Les Bons Vivants ou Un Grand seigneur. 1965 : Train d'enfer. 1968 : L'Homme à la Buick. 1969 : Sous le signe du taureau. 1972 : Un cave. 1974 : Gross Paris. 1975 : Piratii din Pacific film roumain codirigé avec Sergiu Nicolaescu. 1975 : Insula comorilor. 


Pas un chef-d'oeuvre certes, mais un moment de détente si bienveillant prônant la joie de vivre, d'aimer et de plaisanter en cette époque révolue. 
Pas très bien accueilli par la critique si je ne m'abuse en dépit de son immense succès public (il se hisse 2è au Box-Office avec 6 396 439 entrées), la Cuisine au Beurre est l'occasion pour Fernandel et Bourvil de se réunir pour la 1ère fois à l'écran. Et bien que ce dernier vouait une admiration sans borne pour l'illustre Fernandel depuis sa tendre enfance, leur relation de prime abord amiteuse s'est hélas rapidement étiolée au fil du tournage houleux si bien que la Cuisine au Beurre restera leur unique contribution. Alors sans révolutionner le genre et encore moins d'y parfaire le chef-d'oeuvre attendu, cette comédie bonnard demeure toute à fait plaisante sous l'impulsion du duo d'acteurs portant le film sur leurs épaules avec une spontanéité payante. Car s'il faut bien avouer que l'intrigue s'avère aussi simpliste que futile (le couple Colombey voit son quotidien bouleversé le jour ou Fernand, ancien époux de Christiane Colombey refait surface 10 ans plus tard dans leur restaurant !), la complémentarité enjouée des acteurs emporte tout sur leur passage. 

Mais au-delà de la fantaisie fougueuse de Fernandel et Bourvil jouant les rivaux au grand coeur avec une complicité badine, on peut également compter sur le tempérament frétillant de la belle Claire Maurier remarquablement crédible en épouse autoritaire contrainte de gérer sa situation extra-conjugale avec une force de caractère somme toute sensuelle. L'actrice dégageant un charme assez suave à travers ses rapports aussi tendres que compromettants auprès de ses deux amants communément amoureux d'elle au point d'y engager une procédure de divorce pour leur enjeu à la fois pécuniaire (Qui possédera enfin la propriété du restaurant ?) et sentimental. Et si on rit rarement aux éclats à travers ses gentils gags bon enfant, la Cuisine au Beurre nous imprime un sourire permanant grâce à ses acteurs communément sémillants. Mais aussi de par son climat solaire estival prônant l'insouciance, les plaisirs culinaires, l'influence de la camaraderie, le désir d'indépendance au sein du couple (l'émancipation du duo contre l'autorité féminine) et enfin l'amitié au fil de l'évolution morale du duo marital sur le point de se tolérer. 

Très agréable à suivre en dépit d'un manque évident d'ambition narrative et de drôlerie déjantée, La Cuisine au Beurre parvient tout de même louablement à se démarquer du produit vite consommé grâce à la fringance des comédiens nous transmettant leurs sentiments de tendresse et de bonne humeur avec avec une harmonie résolument conviviale. Tant et si bien que quelques décennies plus tard, la Cuisine au Beurre n'a point usurpé sa réputation de (modeste) classique du genre en préservant en mémoire la séquence irrésistible où Fernandel et Bourvil éclatent de rire face écran en se murmurant des grivoiseries à l'oreille. Une séquence cocasse d'une extrême simplicité mais redoutablement efficace  dans la communion expansive des fous-rires incontrôlés. 

*Bruno
3èx

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