jeudi 24 juin 2021

Soupçons

                                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Suspicion" d'Alfred Hitchcock. 1941. 1h39. Avec Cary Grant, Joan Fontaine, Sir Cedric Hardwicke, Nigel Bruce, Dame May Whitty, Isabel Jeans, Heather Angel.

Sortie salles France: 23 Octobre 1946. U.S: 20 Janvier 1942

FILMOGRAPHIE: Alfred Hitchcock est un réalisateur, producteur et scénariste anglo américain, né le 13 Août 1899, décédé le 29 Avril 1980. 1935: Les 39 Marches. 1936: Quatre de l'Espionnage. Agent Secret. 1937: Jeune et Innocent. 1938: Une Femme Disparait. 1939: La Taverne de la Jamaique. 1940: Rebecca. Correspondant 17. 1941: Soupçons. 1942: La 5è Colonne. 1943: l'Ombre d'un Doute. 1944: Lifeboat. 1945: La Maison du Dr Edward. 1946: Les Enchainés. 1947: Le Procès Paradine. 1948: La Corde. 1949: Les Amants du Capricorne. 1950: Le Grand Alibi. 1951: L'Inconnu du Nord-Express. 1953: La Loi du Silence. 1954: Le Crime était presque parfait. Fenêtre sur cour. 1955: La Main au Collet. Mais qui a tué Harry ? 1956: l'Homme qui en savait trop. Le Faux Coupable. 1958: Sueurs Froides. 1959: La Mort aux Trousses. 1960: Psychose. 1963: Les Oiseaux. 1964: Pas de Printemps pour Marnie. 1966: Le Rideau Déchiré. 1969: l'Etau. 1972: Frenzy. 1976: Complot de Famille.

Si Soupçons ne fait pas parti des chefs-d'oeuvre du maître du suspense Alfred Hitchock, il n'en demeure pas moins un excellent thriller misant essentiellement sur la paranoïa aigue d'une épouse aussi vulnérable que vertueuse de s'accrocher au basque de son époux gouailleur franchement immature. Et ce au point de nous irriter sans modération face à son arrogance insolente d'y brimer (sciemment ou non ? !) la jeune Lina qu'il prénomme "Ouistiti" en proie à une psychose peu à peu capiteuse. Oscar de la Meilleure Actrice un an après la sortie du film, Joan Fontaine irradie l'écran du début à la fin de par sa présence au ténue qu'attendrissante en prime de sa beauté sensuelle résolument suprême. Oasis de tendresse, de pudeur et d'angélisme de par son doux regard inspirant naturellement la pureté. Celle-ci endossant une épouse habitée par le "coup de foudre" mais davantage contrariée et démunie à suspecter son époux (un Dom Juan gentiment manipulateur) de tendances meurtrières eu égard des rebondissements qui empiètent l'intrigue au gré d'un suspense aussi latent que captivant. Celle-ci ne cessant de lui pardonner ses erreurs, ses mensonges et ses maladresses au nom de son amour irrépressible pour lui. 

Captivant et inquiétant, Soupçons tisse sa toile à suspense sans jamais ennuyer le spectateur. Et ce en dépit d'un final un chouilla décevant selon mon jugement de valeur si bien que j'aurai opté pour un revirement autrement dramatique quant aux véritables intentions du mari qu'incarne élégamment Gary Grant en joueur invétéré rarement à court de ruse pour amasser son gain et pour duper sa partenaire face à sa situation désargentée. Au niveau d'une intensité franchement éprouvante, si bien que le spectateur reste rivé au siège face à pareille poursuite effrénée, je tiens à souligner l'incroyable maîtrise d'Hitchcock d'y parfaire une escapade en voiture sillonnant les routes sinueuses à proximité des falaises. L'épouse, persuadée de trépasser dans la seconde à venir, insufflant une appréhension terrifiée au fil de la vitesse toujours plus furtive du bolide braquant sans aucune vigilance d'étroits virages. Une séquence anthologique littéralement crispante dans son art d'y provoquer une terreur à la fois sournoise et incertaine quant aux véritables intentions du suspect potentiellement criminel. Lina, fragilement éprouvée par son enchainement de suspicions se retrouvant piégée en interne du véhicule sans pouvoir crier à l'aide. 


Paranoïa criminelle.
Magnifiquement endossé par le duo infortuné Gary Grant / Joan Fontaine, Soupçons vaut avant tout pour leur prestance infaillible à travers leur vénéneuse liaison conjugale en perdition. Et ce jusqu'à sa conclusion éprouvante peut-être pas aussi percutante qu'escomptée quant au dénouement Spoil ! salvateur fin du Spoil jetant une certaine ambiguïté sur la personnalité (interrogative) de l'époux inopinément versatile. 

*Bruno

Récompenses: Deux trophées pour Joan Fontaine (tant mérités !):
- en 1941, le New York Film Critics Circle Award
- Oscar de la meilleure actrice en 1942. 

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