Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com
de Ray Lawrence. 2001. Australie/Allemagne. 2h01. Avec Anthony LaPaglia, Geoffrey Rush, Rachael Blake, Kerry Armstrong, Manu Bennett, Melissa Martinez.
Sortie salles France: 24 Juillet 2002. Australie: 4 Octobre 2001
FILMOGRAPHIE: Ray Lawrence est un réalisateur australien né en 1948. 1985 : Bliss. 2001 : Lantana. 2006 : Jindabyne, Australie.
Avant-propos: (wikipedia)
Le genre Lantana comprend environ 150 espèces de plantes à fleurs de couleurs variées (jaunes, marron, blancs, etc.) de la famille des Verbénacées.
Le lantana est un arbrisseau vivace pantropical originaire d'Amérique du Sud adapté aux conditions méditerranéennes. Cela signifie que dans certaines régions, il n'est pas nécessaire de les mettre hors gel mais dans d'autres il faut absolument les rentrer pour l'hiver. Il est possible de les trouver sous différentes formes : arbustive, pour parterre ou encore en tiges. Leur parfum est légèrement poivré et attire particulièrement les papillons et les abeilles.
Réalisé par l'australien
Ray Lawrence à qui l'on doit 3 uniques longs-métrages,
Lantana est probablement son oeuvre la plus puissante et réussie sous couvert de drame psychologique déguisé en thriller. Multi récompensé dans son pays initial (voir en fin d'article) et auréolé de 2 récompenses à Cognac (
Prix Spécial du Jury, Prix de la Critique),
Lantana n'a point dérobé ses trophées de par son intensité dramatique discrètement envoûtante que son cast irréprochable génère avec fébrile émotion. Oeuvre chorale nous caractérisant au compte goutte quatre couples en perdition conjugale,
Lantana demeure sensiblement capiteux à travers son score lancinant jamais envahissant et le vérisme de sa mise en scène au plus près des sentiments des personnages anti-manichéens se débattant avec leur propre démon. Tant et si bien qu'à travers leurs confidences et adultère rongées de remord ou d'indécision, nous témoignions de leur faiblesse avec une empathie de prime abord mesurée. Tout du moins lors de sa première partie attentionnée nous illustrant chaque point de vue avec souci d'humanisme torturé.
Mention spéciale à
Anthony LaPaglia dans le rôle irascible du détective Leon Zat trompant son épouse avec une voisine fraîchement séparée. L'acteur imposant une carrure massive d'autant plus impressionnante dans celui de l'infidèle davantage irrité par le poids de sa culpabilité se répercutant sur sa quotidienneté professionnelle. D'ailleurs, le final rédempteur finit par nous arracher des larmes lorsqu'il finit par moralement craquer dans l'habitacle de sa voiture après avoir entendu la suite des confidences de son épouse enregistrée sur une cassette audio. Pièce à conviction que celui-ci est parvenu à soutirer chez le mari de la thérapeute que son épouse consultait secrètement.
Kerry Armstrong incarnant la femme trahie avec un naturel à la fois faussement attendrissant et timidement contrariée, si bien que la comédienne demeure la plus émouvante du cast à travers sa posture quelque peu introvertie, douce et amiteuse. Mais lorsque la partie thriller se met en place de manière fluide et escomptée (le prologue débutant par le flash-forward d'une découverte macabre faisant référence à
Blue Velvet), la compassion éprouvée pour la plupart des personnages gagne du terrain au fil de l'investigation douloureuse de Léon (toujours aussi irascible) en proie à de troublantes coïncidences. Qui plus est au moment de tenter de résoudre cette découverte macabre auquel les témoins conjugaux de son entourage y seront plus ou moins impliqués.
Jouant intelligemment sur le faux-semblant et sur l'emprise de la séduction à travers les conséquences du mensonge, de la trahison ou de la délation, Lantana y engendre de manière aussi intime que prude une réflexion sur l'intégrité du couple lorsque la routine, la lassitude, une identité sexuelle refoulée ou un décès inconsolable viennent ternir leur fiabilité maritale. Magnifiquement incarné par des comédiens criants de vérité dans leur commun désagrément et désillusion vulnérable, Lantana s'illumine au fil de ces fragiles portraits de couple à la dérive dont certains parviendront toutefois à remonter à la surface face au poids de leur culpabilité morale saturé d'une découverte macabre dont nul ne sortira indemne. Une oeuvre intime désargentée à deux doigts d'effleurer le chef-d'oeuvre, tout du moins un grand classique conjuguant avec une surprenante harmonie les composants du mélo, du drame et du thriller.
*Bruno
2èx
Récompenses:
Australian Film Institute Awards 2001: meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario adapté, meilleur acteur pour Anthony LaPaglia, meilleure actrice pour Kerry Armstrong, meilleur acteur dans un second rôle pour Vince Colosimo et meilleure actrice dans un second rôle pour Rachael Blake
IF Awards 2001: Meilleur film, meilleur acteur (Anthony LaPaglia), meilleure actrice (attribué collectivement à Barbara Hershey, Kerry Armstrong, Leah Purcell, Rachael Blake et Daniella Farinacci), meilleur réalisateur, meilleur scénario, prix du box-office
Festival du Film de Melbourne 2001: Prix du film le plus populaire
Prix 2001 de la National Board of Review (USA): Reconnaissance spéciale pour l'excellence de la réalisation
Prix Awgie 2001 de l'Australian Writers' Guild: meilleure adaptation pour un long métrage au cinéma
Prix ASSG 2001 de l'Australian Screen Sound Guild: meilleur enregistrement son sur un tournage de long métrage
Festival du film policier de Cognac 2002: Prix spécial du jury et prix de la critique
Prix 2002 de la Film Critics Circle of Australia Awards: Meilleur film, meilleur acteur (Anthony LaPaglia), meilleure actrice (Kerry Armstrong), meilleur second rôle féminin (Daniella Farinacci), meilleur scénario d'adaptation
ARIA Music Awards 2002: Meilleur album de bande originale
Prix 2002 de l'Australian Cinematographers Society: Meilleure photo pour un long métrage au cinéma
British Independent Film Awards 2002: Meilleur film étranger en langue anglaise
Chlotrudis Awards 2003: Meilleur scénario d'adaptation
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