mercredi 16 juin 2021

L'Emmerdeur

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

d'Edouard Molinaro. 1973. France. 1h24. Avec Jacques Brel, Lino Ventura, Caroline Cellier, Jean-Pierre Darras, Nino Castelnuovo, Angela Cardile.

Sortie salles France: 20 Septembre 1973

FILMOGRAPHIE: Edouard Molinaro est un réalisateur et scénariste français, né le 13 Mai 1928 à Bordeaux, en Gironde, décédé le 7 Décembre 2013 à Paris.1958: Le Dos au mur. 1959: Des Femmes disparaissent. 1959: Un Temoin dans la ville. 1960: Une Fille pour l'été. 1961: La Mort de Belle. 1962: Les Ennemis. 1962: Les 7 Pêchers capitaux. 1962: Arsène Lupin contre Arsène Lupin. 1964: Une Ravissante Idiote. 1964: La Chasse à l'Homme. 1965: Quand passent les faisans. 1967: Peau d'Espion. 1967: Oscar. 1969: Hibernatus. 1969: Mon Oncle Benjamin. 1970: La Liberté en Croupe. 1971: Les Aveux les plus doux. 1972: La Mandarine. 1973: Le Gang des Otages. 1973: L'Emmerdeur. 1974: L'Ironie du sort. 1975: Le Téléphone Rose. 1976: Dracula, père et fils. 1977: L'Homme pressé. 1978: La Cage aux Folles. 1979: Cause toujours... tu m'intéresses ! 1980: Les Séducteurs. 1980: La Cage aux Folles 2. 1982: Pour 100 briques t'as plus rien... 1984: Just the way you are. 1985: Palace. 1985: L'Amour en douce. 1988: A gauche en sortant de l'ascenseur. 1992: Le Souper. 1996: Beaumarchais, l'insolent. 1996: Dirty Slapping (court-métrage).

"J'espère un jour ne plus être à la mode pour devenir un classique." Pedro Almodovar. 
On a beau connaître les classiques par coeur, on ne parvient pas à s'en lasser. Ce qui est bel et bien le cas avec l'Emmerdeur auréolé d'un gros succès public (5è au Box-Office avec 3 354 756 entrées) et d'une reconnaissance critique. Bien que personnellement je ne l'ai vu que 2 fois, j'ai été franchement surpris à la revoyure par son envergure qualitative de par son rythme en crescendo toujours plus folingue alors que sa première demi-heure, grave et laconique, ne nous prépare nullement aux futurs rebondissements hilarants. Et ce pour 2 raisons majeures spécialement infaillibles; son casting irréprochable (jusqu'aux seconds-rôles particulièrement irrésistibles que forment Jean Pierre Darras en psychiatre snobinard et Nino Castelnuovo en maître d'hôtel aussi vigilant que prévenant) et son scénario superbement écrit par le spécialiste Francis Veber qui finira d'ailleurs par mettre en scène à 3 autres reprises le personnage de François Pignon dans Le Jouet, La Chèvre et le Diner de Con

Tant et si bien que l'on reste stupéfiais par la crédibilité des quiproquos et situations rocambolesques lorsqu'un tueur à gage est contraint de se coltiner un boulet (François Pignon donc) au sein de sa chambre d'hôtel. Un pauvre type dépressif délibéré à se suicider après s'être séparé de sa femme partie batifoler avec son psychiatre. Retors, badin et masochiste, Edouard Molinaro parvient fréquemment à faire déplacer ses personnages d'une chambre à l'autre (filmé caméra à l'épaule pour exacerber les précipitations de mésententes irascibles) pour ensuite les extraire de l'hôtel pour un mobile sentimental mais aussi curatif quant au sort de Milan (le tueur à gage) substitué en François Pignon par la cause de ce dernier. Mais le génie narratif est également d'y reconfiner à moult reprises notre duo impromptu après que ceux-ci eurent arpentés les villes et nationales en voiture lors de poursuites endiablées. Ainsi, à travers sa frénésie rocambolesque davantage hilarante (les éclats de rire sont habilement dosés lors d'effets de surprise aléatoires), l'Emmerdeur gagne en efficacité en roue libre jusqu'à sa conclusion caustique. 

De par les remarquables performances de Jacques Brel (incroyablement juste et sobre en boulet au grand coeur pétri d'insolence malgré lui) et du massif Lino Ventura (tout en flegme de colère contenue avant d'y extérioriser une rogne expansive), l'Emmerdeur affiche de sacrés tempéraments contradictoires à travers ses profils psychologiques contraints malgré eux de s'unir pour le pire des imbroglios catastrophes. Et ce grâce au génie du scénariste Francis Veber jamais à court de carburant pour relancer la machine à rire lors d'un festival d'entraide, de bévues et d'infortune mutuelles. Jusqu'au paroxysme du règlement de compte homérique étonnamment percutant dans les échanges de tirs chorégraphiés...

*Bruno
2èx

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