vendredi 8 décembre 2023

Sucker Punch

                                              
                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Zack Snyder. 2011. U.S.A. 2h07 (version longue). Avec Emily Browning, Abbie Cornish, Jena Malone, Vanessa Hudgens, Jamie Chung, Carla Gugino, Michael Adamthwaite, Danny Bristol, Scott Glenn, Jon Hamm, Oscar Isaac...

Sortie en France le 31 Mars 2011, U.S.A le 24 Mars 2011

FILMOGRAPHIE: Zack Snyder est un réalisateur, scénariste et acteur américain né le 1er mars 1966 à Green Bay, Wisconsin (États-Unis). 2004 : L'Armée des morts (Dawn of the Dead). 2007 : 300. 2009 : Watchmen. 2010 : Le Royaume de Ga'hoole : La Légende des gardiens (Legend of the Guardians: The Owls of Ga'Hoole). 2011 : Sucker Punch. 2012 : Superman: Man of Steel. 2016 : Batman v Superman : L'Aube de la justice (Batman v Superman: Dawn of Justice). 2017 : Justice Leaguenote 1 - (version de Whedon). 2021 : Zack Snyder's Justice League - (version Snyder Cut). 2021 : Army of the Dead. 2023 : Rebel Moon - Partie 1 : Enfant du Feu. 2024 : Rebel Moon - Partie 2 : L'Entailleuse. 

                                      (mea-culpa:) Plus qu'un film, une philosophie existentielle.

Partagé entre la séduction et la déception au 1er visionnage (alors qu'un ami me l'avait fortement recommandé à renfort d'insatiables dithyrambes), il m'eut fallut patienter plus de 12 ans pour retenter l'expérience (à un moment aléatoire qui plus est) afin d'apprécier à sa juste valeur ce monstrueux morceau de pellicule autant inscrit dans la démesure homérique que dans la fragilité pour le profil imparti à la cause féministe en voie de surpassement de soi. Si bien que dans le cadre du film d'action épique où tout y est permis s'y chevauchent par le truchement du rêve (échappatoire à une réalité sordide) les composantes de la romance (déchue), de la science-fiction, de la Fantasy, de la violence belliqueuse (plus précisément le film de guerre), du film musical (surtout dans la version longue) et du drame. Sucker Punch nous étourdissant les sens (mirettes, ouïe, encéphale) parmi l'efficacité (pour ne pas dire l'audace) d'un concept musical (les numéros de danse que nous ne verrons jamais ouvertement tout en rendant hommage en filigrane au music-hall) avec une puissance émotionnelle inusitée. Eu égard de la mine déconfite, hagarde, sans voix que nous exprimions dans la finalité du déroulement du générique de fin. Tout du moins auprès de ma sensibilité ballotée durant tout ce périple ne ressemblant à nulle autre aventure de par son acuité formelle, symbolique pour autant numérisée. Et là aussi on peut parler de tour de force technique d'un réalisme immersif si stupéfiant, si dépaysant que l'on aimerait à jamais rejoindre cette armée de rebelles en jupes courtes plus que jamais remontées à bloc (ça pétarade à tout va au sein d'une action TOUJOURS lisible !) faute de leur condition d'exclusion. 


Jack Snyder
nous livrant à mon sens le plus beau métrage de sa carrière tant il déclare sa flamme à cette cause féministe avec intelligence, audace, sincérité indéfectible auprès de la fragilité démunie de ses héroïnes des temps modernes en apprentissage frondeur. Car sous couvert de métaphore fantasmagorique auprès des délires internes d'une orpheline ballerine s'imaginant son propre univers hyperbolique afin de s'échapper de sa geôle, et pour y transcender sa condition à la fois soumise et torturée, Jack Snyder, habité par une ambition morale à feu et à sang, aligne à rythme métronome les séquences d'anthologie toutes plus ébouriffantes les unes que les autres au fil de missions chevaleresques rigoureusement décomplexées, stylées, zélées, débridées. Tout en prenant soin de ne jamais omettre la dimension humainement fragile de ses patientes internées par une gente masculine misogyne, machiste, abusive, pour ne pas dire haïssable. Ainsi, en nous immergeant de plein fouet dans son univers hybride d'une beauté stylisée sans égale, le spectateur est embarqué dans un jeu de rôle plus intelligent que les apparences si bien que le moindre détail narratif et visuel prime au fil d'un cheminement à suspens davantage épineux, risqué, cruel d'où le sens du sacrifice y prendra tout son sens lors de son final inoubliable. Quant aux actrices sexy mais nullement vulgaires, elles se prêtent admirablement au jeu de l'action belliciste avec un charisme typé, une foi morale aussi déterminée qu'indécise. Car outre son hymne à cette cause féminine plongée dans le rêve le plus exaltant et cauchemardesque qui soit, le message essentiel de Snyder sous-tend une réflexion mystique sur le pouvoir chimérique des anges, leur faculté innée, délibérée à nous observer pour nous protéger et ainsi forger notre propre destin (à condition d'être à leur écoute; et donc de croire à l'improbable, l'invisible, pourtant bien présent si l'on reste attentif) en dépassant nos affres de l'échec, de la solitude, de l'égarement, de la désillusion. Croire en soi en somme. 


Spectacle absolu de décadence à travers sa mélancolie d'une beauté funeste.
Divertissement hybride ébouriffant d'impact émotionnel à travers son hymne à l'évasion vers d'autres mondes, entre fulgurance visuelle et dramaturgie vériste aussi bien fébrile que rugueuse, Sucker Punch est peut-être l'un des films d'action les plus beaux, les plus ténébreux, les plus jouissifs et insensés jamais réalisés au sein d'une chorégraphie musicale terriblement vertigineuse. D'où l'emprise irrépressible que génère l'héroïne infantile Babydoll à travers notre sensibilité torturée aussi rêveuse que pessimiste avec, comme message salvateur, de croire en soi à condition de se battre contre nos démons. 

Pensée particulière pour Luke...

*Bruno
02.04.11.
08.12.23. 2èx. Vostfr

                                                                         Ci-joint ma chronique de 2011:

Attendu depuis plus d'un an par une horde de fans surexcités à l'idée du projet (en résumé, dans un monde fantastique, un trio sexy de donzelles armées jusqu'aux dents ont décidé de dépuceler la gente masculine à coups de mitraillettes dégénérés et de sabre acéré !), le nouveau film scénarisé pour la première fois par Zack Snyder accuse une sévère divergence du côté des critiques bien pensantes ! Attendu au tournant pour voir enfin aboutir l'accomplissement d'une oeuvre personnelle d'un auteur polémique, Sucker Punch attise la curiosité, délie les traditionnels préjugés et engendrent les critiques assassines n'y voyant qu'un énième blockbuster dans la tradition culinaire du genre. Alors que du côté du public, une flopée de spectateurs téméraires sans influence eurent vécu un formidable divertissement fun et débridé, beaucoup plus profond et intelligent qu'il n'y parait.

Synopsis: Baby Doll et sa soeur sont les souffre-douleur d'un beau-père incestueux alors que leur mère vient de décéder. Après que celui-ci eut découvert que seules les deux filles pourront bénéficier du versement testamentaire légué par leur mère, il décide de punir l'une d'elle en la battant violemment. Témoin de la posture moribonde de sa soeur, Baby Doll, éprise d'une haine vindicative s'empare d'une arme à feu et tire en direction de son beau-père. Malheureusement, sa soeur sévèrement touchée par la balle meurtrière s'écroule. Contrainte de se retrouver dans un asile psychiatrique à la suite d'une magouille financière, la jeune orpheline coupable d'homicide va s'inventer à présent un monde imaginaire afin de trouver la force de combattre et de retrouver sa liberté en tentant de s'évader avec la complicité de ces acolytes féminines.

Je dois avouer qu'après avoir assisté à la projection de Sucker Punch, quelques heures à peine alors que je me décide de divulguer mes impressions à chaud, me laisse dans un futile état de doute et de frustration. Non pas que le film m'eut déçu, bien au contraire, mais qu'il alterne dans ma psyché dérouté un sentiment persistant d'émotions troublées, désorientées, irritées, déstructurées pour finalement m'apercevoir  après le douloureux acte final que le personnage héroïque de Baby Doll reste ancré dans mon esprit pour me hanter sur ma façon d'envisager mon propre avenir. Mais aussi sur l'influence spéculative que peut exercer sur ma conscience une jeune fille chimérique au passé fustigé, reflet de mes réminiscences indociles et éhontées. Ce flamboyant concentré de fantasy échevelée, de tendresse innocente, d'action débridée et surtout de quête existentielle sur le sens du courage abouti de mon point de vue personnel à une oeuvre foisonnante hybride, baroque, imparfaite, insolite, hors norme, d'une fragilité insoupçonnée !
                             
Le préambule à l'ambiance superbement gothique, filmée à la manière d'un mini-clip et rythmé par un célèbre tube de Eurythmics amorce dès le départ une empathie certaine auprès de notre jeune héroïne condamnée à se retrouver jusqu'aux restants de ces jours dans un asile psychiatrique pour y être lobotomisée. Présentation glauque des lieux désaturés accentuant l'aliénation mentale des malades ainsi que la noblesse de personnages perfides avant l'entrée en scène d'un gigantesque décor de salle de théâtre des années 50 ! C'est après avoir fait connaissance avec les commanditaires régissant cette sordide hiérarchie et ses femmes esclaves soumises que Baby Doll décidera de combattre ses faiblesses, sa peur, sa timidité en s'inventant un monde imaginaire. Mais dans son univers irréel se dédouble également celui de sa propre réalité perçue dans le refuge putassier de ce centre médical ! Celui de l'asile transformé dans son esprit en bordel de luxe pour la clientèle de vieillards embourgeoisés. Un réseau de prostitution (lieu perverti influencé par le caractère incestueux du beau-père putanesque) auquel la directrice de l'établissement ordonnera à Baby Doll de se préparer à un cours de danse artistique inscrit dans la sensualité pour appâter cette gente masculine. Ainsi, dans un maelström d'images cinglantes furieusement spectaculaires dont la virtuosité technique indiscutable appâte systématiquement la vue et l'ouïe du spectateur désorienté, Zack Snyder nous invite aux rêves introspectifs de notre jeune héroïne accompagnée de farouches guerrières impliquées dans les combats de front tous plus belliqueux les uns que les autres. Univers post-apocalyptique de guerre mondiale auquel des zombies lobotomisés sont déployés en masse, époque ancestrale moyenâgeuse gouvernée par un dragon ailé ou ville futuriste régie par des cyborgs argentés se succèdent à chaque nouvelle leçon de danse magistralement chorégraphiée dans le délire fantasmé de la psyché de notre héroïne évasive.
Cette idée insolite, séduisante et originale faisant intervenir en lieu et place d'un show de danse sexy un clip actionner survitaminé possède toutefois son revers de médailles. Les séquences très spectaculaires impliquant des icônes pernicieuses de monstres hérités de la Fantasy ou du jeu-vidéo manquent cependant d'une certaine densité pour l'intensité dramatique. Car les combats incessants que mènent l'héroïne et ses guerrières rebelles au travers de son imaginaire refoulé ne permettent pas de s'impliquer pleinement dans l'action et l'aventure intrépide. Dans le sens émotionnellement parlant puisque l'ennemi envisagé et redouté change à chaque fois d'identité et de lieu et surtout qu'il est éludé d'un véritable enjeu dramatique malgré les indices concourus. Ne subsiste alors que le côté fun et outrancier de l'action survoltée et des décors dantesques incroyablement décharnés.
                                       
Je regrette aussi que Baby Doll ne démontre jamais au spectateur ses véritables talents d'artiste innée, chorégraphiant ses pas de danse sur un air musical envoûté d'Eurythmics ou de Bjork ! Régulièrement, durant la projection, je me suis dit que cette fois-ci nous allons avoir droit à une séquence d'anthologie accès sur la sensualité épurée d'une jeune fille photogénique ! Malheureusement, mon espoir fantasmé ne sera jamais exaucé et Zack Snyder gardera la cadence du caractère ultra spectaculaire pour ses scènes d'actions festives et jouissives (telle la séquence faisant intervenir un dragon démesuré en plein donjon moyenâgeux, proprement impressionnante et fascinante d'imagerie épique !) avant la dernière demi-heure d'une riche intensité dramatique.

C'est cette dernière partie particulièrement dure et sombre auprès des conflits humains que le récit adopte une ampleur dramatique soudainement austère. Depuis le début, on s'était rendu compte de la portée métaphysique du script et que toute cette équipée féministe pleine de bruit et de fureur investie à travers l'esprit tourmenté d'une jeune fille esseulée constitue un véritable cri du coeur asséné aux défavorisés des athées. De ceux qui ont la malchance de ne pouvoir trouver la foi en la création de son propre monde. Que chacun est maître de son destin, qu'il suffit de trouver la clef qui est en soi pour pouvoir se libérer de nos démons carnassiers, nos craintes tant redoutées et d'affronter avec risque notre nouvel univers matérialisé. Sucker Punch souhaitant aussi nous convaincre que les anges existent, sous quelque forme qu'il se représente et que nous possédons tous cette entité bienfaitrice à nos côtés, prête à nous épauler ou favoriser si l'on veut bien se prendre la peine de croire à nos rêves les plus insensés. A moins que le devoir de sacrifice nous rappelle à la raison et nous transforme soi même en ange purificateur afin de pouvoir sauver la vie de celui ou celle que l'on chéri.
                               
Dans le rôle de Baby doll, la jeune Emilie Browning insuffle une séduction probante dans une composition en demi-teinte d'héroïne aussi téméraire, combative que chétive et angoissée, à deux doigts de la vulnérabilité. Doté d'un charisme troublant dans sa physiologie blême et pastel, la comédienne confirmée semble habitée par sa prestance militante pour la quête identitaire, la foi au courage et au dépassement de soi.

Submergé d'une BO rock endiablée et louablement interprété par des jeunes comédiennes aussi attachantes et survoltées que fragiles et anxiogènes, Sucker Punch est un spectacle atypique d'une richesse cérébrale dans sa philosophie existentielle et d'une acuité parfois bouleversante lors de sa dernière partie élégiaque. Dans tous les cas, cette oeuvre insolite est l'exemple type du blockbuster intelligent qui ose proposer au spectateur quelque chose de singulier et de viscéral auprès de son humanité torturée, au risque de dérouter et de laisser certains spectateurs dubitatifs par son esbroufe quelque peu gratuite.

Dédicace à LUKE MARS (l'ange d'une destinée ?!)

02.04.11
*Bruno 
                                        
à 11:58:00  
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1 commentaire:

luke2 avril 2011 à 23:50
ÉNORME CRITIQUE! J'en ai quasi pleuré, qui me va droit au cœur et me colle le frison. Il est vrai que le film souffre de nombreux défauts, mais le voyage intérieur que l'on vit grâce à BABYDOLL n'en reste pas moins d'une intensité extraordinaire. Je suis ému de voir que quelqu'un a su voir le film dans le film, je pensais être fou!
En revanche, je constate qu'on a une interprétation différente des faits (la danse de BABYDOLL),ce qui est finalement normal puisque c'est sa propre souffrance personnelle que l'on projette dans BABYDOLL, cela en fait du coup un film encore plus dense pour moi. J'y est projeté ma propre expérience, mes souffrances étant jeune et le besoin d'aller au cinéma pour m'évader, m'échapper et tenir le coup, m'enfuir ailleurs comme l'héroïne de cette bombe.
Je suis marqué par ce film et ce de façon indélébile et encore plus par la petite notation que tu as ajouté à coté de la dédicace.
Merci et tu me pousse à continuer à aller au cinéma TOUS les jours. En ce sens, mon ange, protecteur, celui de mes valeurs cinématographique, c'est bien toi Bruno!

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mercredi 6 décembre 2023

Killers of the Flower Moon

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Martin Scorsese. 2023. U.S.A. 3h29. Avec Leonardo DiCaprio, Robert De Niro, Lily Gladstone, Jesse Plemons, Tantoo Cardinal, Scott Shepherd, Jason Isbell, William Belleau, Cara Jade Myers, John Lithgow, Brendan Fraser.

Sortie salles France: 18 Octobre 2023

FILMOGRAPHIE: Martin Scorsese est un réalisateur américain né le 17 Novembre 1942 à Flushing (New-york). 1969: Who's That Knocking at my Door, 1970: Woodstock (assistant réalisateur), 1972: Bertha Boxcar, 1973: Mean Streets, 1974: Alice n'est plus ici, 1976: Taxi Driver, 1977: New-York, New-York, 1978: La Dernière Valse, 1980: Raging Bull, 1983: La Valse des Pantins, 1985: After Hours, 1986: La Couleur de l'Argent, 1988: La Dernière Tentation du Christ, 1990: Les Affranchis, 1991: Les Nerfs à vif, 1993: Le Temps de l'innocence, 1995: Un voyage avec Martin Scorsese à travers le cinéma américain, 1995: Casino, 1997: Kundun, 1999: Il Dolce cinema -prima partie, A Tombeau Ouvert, 2002: Gangs of New-York, 2003: Mon voyage en Italie (documentaire), 2004: Aviator, 2005: No Direction Home: Bob Dylan, 2006: Les Infiltrés,  2008: Shine a Light (documentaire), 2010: Shutter Island. 2011: Hugo Cabret. 2013 : Le Loup de Wall Street. 2016 : Silence. 2019 : The Irishman. 2023 : Killers of the Flower Moon. 

Pas un chef-d'oeuvre mais du vrai et grand cinéma en dépit de sa durée injustifiée (on aurait pu sucrer 30 à 45 minutes de bavardages sur 3h30 de métrage) même si Martin Scorsese a raison de prendre son temps pour planter, développer son intrigue et ses personnages innommables qui nécrosent le récit. Et c'est bien dommage car le rythme nécessairement lent s'y fait (peut-être trop) ressentir durant toute la pellicule faute de cette durée disproportionnée pas si fructueuse que cela (sur ce point je rejoins à 100% Tommy). 

Magnifiquement interprété tous azimuts, c'est à mes yeux Di Caprio qui emporte la palme de l'acteur le plus expressif tant il semble littéralement habité, pénétré, transi par son personnage véreux à la fois inculte, torturé, influençable, vil, servile, pour ne pas dire pathétique au final. Il explose l'écran à chaque recoin d'autant plus qu'il est omniprésent face caméra.

Le score monocorde (tel un battement de coeur perpétuel) sied à merveille à l'ambiance vénéneuse de l'intrigue fétide militant pour la cause indienne avec un réalisme réfrigérant, insolent. 

La mise en scène constamment virtuose de Scorsese fait le job avec une inspiration circonspecte tant il maîtrise tous les pores de son (gros) bébé avec un art consommé de la perfection. 

Et c'est évidemment à ne pas rater même si tous les spectateurs n'en sortiront point comblés si bien que l'on reste captivé sans céder à la passion.

*Bruno

Vostfr

Love Actually

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Richard Curtis. 2003. Angleterre/U.S.A/France. 2h15. Avec Hugh Grant, Liam Neeson, Emma Thompson, Laura Linney, Alan Rickman, Martine McCutcheon, Bill Nighy, Colin Firth, Andrew Lincoln, Keira Knightley, Chiwetel Ejiofor, Rowan Atkinson, Kris Marshall, Heike Makatsch.

Sortie salles France: 3 Décembre 2003

FILMOGRAPHIERichard Curtis est un réalisateur, scénariste, et producteur néo-zélando-britannique, né le 8 novembre 1956 à Wellington (Nouvelle-Zélande). 2003 : Love Actually. 2009 : Good Morning  England. 2013 : Il était temps (About Time). 

Un bonheur capiteux de chaque instant que ce conte de Noël placé sous le signe de la romance la plus candide, la plus émoustillante, la plus frétillante, la plus décomplexée aussi, parfois. 

2h15 de tendresse. d'humour, d'insouciance, d'une pointe de tracas, de remise en doute et (d'une avalanche) de sentiments qui nous donne la furieuse envie d'étreindre son prochain quelque soit l'issue envisagée. 

En suffisant d'oser, de se lancer car le courage c'est d'avoir peur mais d'affronter quand même la (délicate) situation potentiellement casse-gueule. 

Un cadeau de Noël avant l'heure en somme même si le hasard n'existe pas si bien qu'Estelle Denis et son équipe me l'ont suggéré en éveillant ma curiosité par média interposé avec une foi inébranlable. 

Immense merci à vous au point de ne jamais omettre ce Mardi 5 Décembre 2023 au moment du déjeuner.

On pleure beaucoup, davantage en roue libre, mais c'est tout le temps au nom de la joie, de l'espoir et du bonheur. 

Le métrage aurait pu durer 3h00 qu'on ne s'en serait jamais plaint tant on en redemande encore et toujours d'avoir trop précipitamment quitter ces personnages choraux (pléiade de stars à la fête !) soumis à leurs nouveaux périples dans un ultime élan de tendresse mélancolique.

Il n'est jamais trop tard, alors maintenant je sais. Je sais enfin ce que signifie un conte de Noël conçu pour déclarer sa flamme aux romantiques dans la simplicité d'une poésie ingénue.

Les bons sentiments ont beau pleuvoir on est tellement ailleurs, parmi eux, au sein de l'écran, qu'on ne cherche pas à évaluer ses menus défauts puisqu'on se sent si en accord avec eux.

*Bruno.

vf

mercredi 29 novembre 2023

La Colline a des Yeux 2 / The Hills have eyes 2

                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Martin Weisz. 2007. U.S.A. 1h29. Avec Michael McMillian, Jessica Stroup, Daniella Alonso, Jacob Vargas, Lee Thompson Young, Ben Crowley. 

Sortie salles France: 20 Juin 2007 (Int - 16 ans)

FILMOGRAPHIE: Martin Weisz est un réalisateur allemand né le 27 mars 1966 à Berlin. 2006 : Confession d'un cannibale. 2007 : La Colline a des yeux 2. 2014 : Squatters. 

Pourquoi tant de haine ? 

Etrillé de façon tranchée par la critique et le public dès sa sortie, La Colline a des Yeux 2 ne méritait pas tant de discrédit, aussi superficiel soit son contenu mainstream conçu pour rameuter les foules en mal de sensations. Car si effectivement le réalisateur allemand Martin Weisz ne cherche surement pas la subtilité à travers son intrigue à la fois triviale et éculée, l'énergie de sa mise en scène, la beauté de sa photo solaire, la brutalité de ses séquences ultra gores, certaines trouvailles bienvenues (l'incursion d'un antagoniste salvateur, la cabine des WC) et l'intensité de certains affrontements barbares renforcent le capital hautement sympathique du projet. Quand bien même on peut tout aussi bien vanter l'aspect repoussant des mutants cannibales ici toujours aussi dégénérés, terrifiants, dénués de pitié comme le soulignent certaines séquences furibondes à la limite du supportable (le viol crapoteux est franchement impressionnant de par son réalisme insolent imparti aux châtiments pervers). 

Ainsi donc, si la psychologie sommaire des protagonistes laisse évidemment à désirer, Martin Weisz pratique pour autant une certaine forme de second degré et d'humour noir en se raillant du corps militaire avec une ironie souvent délectable tant certains d'eux se fondent dans le corps de gros bras avec une prétention (presque) sciemment ridicule. Sans compter leur attitude tantôt irresponsable lorsqu'ils osent s'aventurer indépendamment dans les endroits les plus épineux. Mais outre cette galerie de personnages gogos toutefois assez convaincants pour tenir compte de leur sort en instance de survie, deux personnages (un homme, une femme) tirent leur épingle du jeu afin de s'attacher à eux durant le périple horrifique fertile en trafalgars, chausse-trappes (avec une assez belle exploitation des décors miniers) et rebondissements à travers leur humanisme empathique, leur solidarité commune, leur bravoure de dernier ressort assez fructueux. 

Franchement ludique et jamais ennuyeux de par son rythme homérique exempt de césure, La Colline a des Yeux 2 contient suffisamment de rythme, d'intensité, d'audaces et de formalité dépaysante pour maintenir notre attention avec une immersion finalement complice. Flingué fissa à sa sortie pour des raisons qui m'échappent, ce "Vendredi 13" à  la fois hardcore, sépia et vitriolé est loin de naviguer vers les cimes du navet tant il divertit avec une générosité résolument sincère et métronome. A redécouvrir. 

Pour public averti.

*Bruno
2èx. Vostfr

vendredi 24 novembre 2023

The Crow, la Cité des Anges / The Crow: City of Angels

                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Tim Pope. 1996. U.S.A. 1h26. Avec Vincent Perez, Mia Kirshner, Richard Brooks, Iggy Pop, Thuy Trang, Thomas Jane.

Sortie salles France: 5 Février 1997. U.S: 30 Août 1996.

FILMOGRAPHIETim Pope est un réalisateur britannique né le 12 février 1956 à Hackney. 
1996 : The Crow, la cité des anges (The Crow: City of Angels). 


Totalement inutile (juste un copié-collé à peu de choses près), et donc à 100 lieux de son modèle insurpassable, The Crow la cité des anges est néanmoins (avec le recul) gentiment charmant et attachant, parfois même envoûtant auprès de son ambiance néo-gothique, auprès du charme innocent de Sarah (Mia Kirshner transperce l'écran de par la douce intensité de son regard bleu-émeraude) et surtout auprès de sa facture visuelle autrement cauchemardesque à travers ses teintes jaunes et ocres. Et si Vincent Perez a bien du mal à nous faire omettre l'icone Brandon Lee, il s'efforce toutefois d'imposer sa propre personnalité avec une certaine sobriété l'évitant ainsi de sombrer dans le ridicule. En revanche excellent atout en la présence inattendue du chanteur Iggy Pop endossant un junky destroy avec son charisme en lame de couteau indécrottable. Dommage enfin que certaines scènes d'action (parfois habilement) bricolées ne soient pas si percutantes qu'escomptée et que sa BO pop/rock, heavy metal soit un peu mal exploitée pour mieux nous immerger dans son opéra macabre sur un air festoyant de carnaval mexicain.


*Bruno
3èx. Vostfr.

mercredi 22 novembre 2023

Les Innocents aux mains sales

                                            
                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Claude Chabrol. 1975. France/Italie/Allemagne de l'Ouest. 2h01. Avec Romy Schneider, Rod Steiger, Paolo Giusti, Pierre Santini, François Maistre, Jean Rochefort, François Perrot, Hans Christian Blech.

Sortie salles France: 26 Mars 1975

FILMOGRAPHIE (Part 1): Claude Chabrol, né le 24 juin 1930 à Paris où il est mort le 12 septembre 2010, est un réalisateur français, également producteur, scénariste, dialoguiste et à l'occasion acteur. 1958 : Le Beau Serge. 1959 : Les Cousins. 1959 : À double tour. 1960 : Les Bonnes Femmes. 1961 : Les Godelureaux. 1962 : Les Sept Péchés capitaux (segment L'Avarice). 1962 : L'Œil du Malin. 1963 : Ophélia. 1963 : Landru. 1964 : L'Homme qui vendit la tour Eiffel (segment dans Les Plus Belles Escroqueries du monde). 1964 : Le Tigre aime la chair fraîche. 1965 : Paris vu par... (segment La Muette). 1965 : Marie-Chantal contre docteur Kha. 1965 : Le Tigre se parfume à la dynamite. 1966 : La Ligne de démarcation. 1967 : Le Scandale. 1967 : La Route de Corinthe. 1968 : Les Biches. 1969 : La Femme infidèle. 1969 : Que la bête meure. 1970 : Le Boucher. 1970 : La Rupture.


Plutôt rare et oublié, cet excellent thriller Chabrolien se veut un hommage à Hitchcock à travers son incroyable scénario machiavélique multipliant les rebondissements sans pouvoir les anticiper. Et ce en imposant la patte de notre auteur français instaurant un climat d'étrangeté au rythme lent qui pourrait dérouter une frange de spectateurs, faibles connaisseurs de sa filmographie pour autant pléthorique. Bénéficiant d'une distribution solide (Jean Rochefort nous offre un savoureux numéro d'avocat lunaire aussi zélé que tranquille, Rod Steiger est à la fois pathétique et empathique en époux bourru sombrant dans l'alcoolisme faute de son échec conjugal), Les Innocents aux mains sales se pare d'une rigueur indéfectible en la présence de Romy Schneider. Une mante religieuse discrètement vénéneuse à l'évolution morale passionnante eu égard de sa rétractation à reconsidérer ses actions et l'amour pour ses amants auprès d'une rédemption improvisée à notre (agréable) surprise. Claude Chabrol bouclant son récit dramatique autour de ce trio sans vergogne à travers un épilogue aussi couillu que singulier afin de hanter le spectateur emporté dans une amertume dérangée. Sans compter cette misogynie insoluble auprès d'une gent masculine plutôt machiste, à l'instar des 2 inspecteurs d'une verve ironique à la fois salace, méprisante, arrogante. Un thriller moite, inquiétant, désarçonnant, baroque, chaudement recommandé donc si bien qu'il ne nous laisse pas indemne sitôt le générique clos. 


*Bruno

FILMOGRAPHIE (Part 2): 1971 : Juste avant la nuit. 1971 : La Décade prodigieuse. 1972 : Docteur Popaul. 1973 : Les Noces rouges. 1974 : Nada. 1975 : Une partie de plaisir. 1975 : Les Innocents aux mains sales. 1976 : Les Magiciens. 1976 : Folies bourgeoises. 1977 : Alice ou la Dernière Fugue. 1978 : Les Liens de sang. 1978 : Violette Nozière. 1980 : Le Cheval d'orgueil. 1982 : Les Fantômes du chapelier. 1984 : Le Sang des autres. 1985 : Poulet au vinaigre. 1986 : Inspecteur Lavardin. 1987 : Masques. 1988 : Le Cri du hibou. 1988 : Une affaire de femmes. 1990 : Jours tranquilles à Clichy. 1990 : Docteur M. 1991 : Madame Bovary. 1992 : Betty. 1993 : L'Œil de Vichy. 1994 : L'Enfer. 1995 : La Cérémonie. 1997 : Rien ne va plus. 1999 : Au cœur du mensonge. 2000 : Merci pour le chocolat. 2002 : La Fleur du mal. 2004 : La Demoiselle d'honneur. 2006 : L'Ivresse du pouvoir. 2007 : La Fille coupée en deux. 2009 : Bellamy.

mardi 21 novembre 2023

Les Canons de Navarone / The Guns of Navarone

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Ebay.fr

de Jack Lee Thompson. 1961. Angleterre/U.S.A. 2h37. Avec Gregory Peck, David Niven, Anthony Quinn, Stanley Baker, Anthony Quayle, James Darren,Irène Papas, Gia Scala.

Sortie salles France: 8 Septembre 1961. U.S: 22 Juin 1961

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Jack Lee Thompson (John Lee Thompson), est un réalisateur, scénariste et producteur britannique, né le 1er Août 1914 à Bristol (Royaume-Uni), décédé le 30 Août 2002 à Sooke (Canada). 1955: An Alligator Named Daisy. 1959: Aux Frontières des Indes. 1959: Les Yeux du Témoin. 1961: Les Canons de Navarone. 1962: Les Nerfs à Vif. 1962: Tarass Boulba. 1963: Les Rois du Soleil. 1964: Madame Croque-maris. 1965: l'Encombrant Monsieur John. 1966: l'Oeil du Malin. 1969: l'Or de Mackenna. 1969: l'Homme le plus dangereux du monde. 1970: Country Dance. 1972: La Conquête de la Planète des Singes. 1973: La Bataille de la Planète des Singes. 1976: Monsieur St-Yves. 1977: Le Bison Blanc. 1979: Passeur d'Hommes. 1980: Cabo Blanco. 1981: Happy Birthday. 1981: Code Red (télé-film). 1983: Le Justicier de Minuit. 1984: l'Enfer de la Violence. 1984: l'Ambassadeur: chantage en Israel. 1985: Allan Quatermain et les Mines du roi Salomon. 1986: La Loi de Murphy. 1986: Le Temple d'Or. 1987: Le Justicier braque les Dealers. 1988: Le Messager de la Mort. 1989: Kinjite, sujets tabous.

Du grand cinéma d'action à l'ancienne entouré de stars prestigieuses qu'on ne se lassera jamais de revoir (on ne voit même pas défiler les 2h37) tant le travail artisanal est ici retranscrit avec souci consciencieux. On apprécie en filigrane la qualité de ses effets-spéciaux toujours aussi bluffants aujourd'hui, récompensé à juste titre d'un Oscar. 

Copie 4K: 10/10

*Bruno

                                                       L'archétype du film de commando

Une grosse machine de guerre anglo-américaine qui décrit des aventures militaires plus spectaculaires que vraiment surprenantes. Inspiré d'une histoire romancée par Alistair McLean entièrement fictive, mais plausible, c'est du cinéma à grand spectacle tourné en Grèce et dans les Balkans, et soutenu par une célèbre musique de Dimitri Tiomkin, où les événements dramatiques se succèdent comme une série de petits morceaux de bravoure, et dont le clou final reste la destruction de ces énormes canons. La recette est courante : un petit groupe d'hommes intrépides, une mission impossible et périlleuse, les inévitables Allemands dans le rôle du méchant, une grosse dose de suspense et d'héroïsme... et ça vous donne un grand film de guerre au succès international, qui bénéficie d'une interprétation de qualité grâce à de grandes stars et une poignée de solides acteurs de second plan. Vu comme ça, on a l'impression que je présente le film d'une façon ironique, mais pas du tout, j'adore ce film, je l'ai en DVD et j'adore le revoir, j'aime ces superproductions qui même si elles n'ont pas toujours une grande ambition artistique, ont ce côté soigné et cet amour du travail bien fait, et je sais que je passerai à chaque fois un bon moment. Les personnages sont dessinés simplement et restent au sein de cette aventure des hommes pris dans la guerre qui doivent remplir une mission coûte que coûte, l'essentiel réside donc dans l'action et le suspense ; on passera aussi sur les effets obsolètes (les canons en cartons qui s'écroulent dans un bassin), il est clair qu'on ne ferait plus ainsi de nos jours, mais pour l'époque c'est pas si mal. Une grande fresque à gros budget, sans cesse captivante, et devenue un classique.

Ugly (Sens Critique)
9/10       

Récompenses:

Oscars 1962 : Meilleurs effets spéciaux pour Bill Warrington

Golden Globes 1962 :

Golden Globe du meilleur film dramatique

Golden Globe de la meilleure musique de film pour Dimitri Tiomkin

vendredi 17 novembre 2023

Ghost

                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Jerry Zucker. 1990. U.S.A. 2h06. Avec Patrick Swayze, Demi Moore, Whoopi Goldberg, Tony Goldwyn, Rick Aviles, Vincent Schiavelli. 

Sortie salles France: 7 Novembre 1990. U.S: 13 Juillet 1990

FILMOGRAPHIE: Jerry Zucker est un réalisateur, producteur, acteur et scénariste américain, né le 11 mars 1950 à Milwaukee, dans le Wisconsin. 1979 : Rock 'n' Roll High School. 1980 : Y a-t-il un pilote dans l'avion ? (Airplane!) coréalisé avec Jim Abrahams et David Zucker. 1984 : Top secret ! coréalisé avec Jim Abrahams et David Zucker. 1986 : Y a-t-il quelqu'un pour tuer ma femme ? (Ruthless People) coréalisé avec Jim Abrahams et David Zucker. 1990 : Ghost. 1995 : Lancelot, le premier chevalier (First Knight). 2001 : Rat Race. 

                                             

Enorme succès international (chez nous il cumule 3 047 553 entrées) si bien qu'il engrange 505,7 millions de dollars de recettes (vs 22 millions de budget) alors que les critiques à l'époque (tout du moins chez nous) furent assez timorées en dépit de ses 2 oscars (Meilleur Scénario, Meilleure Actrice de second-rôle pour Whoopi Goldberg), Ghost marqua de son empreinte commerciale l'année 90. Et à la revoyure, ce succès notoire est largement compréhensible et mérité eu égard du pouvoir attractif de ce divertissement rondement mené, étudié, géré, digéré de par sa maîtrise des genres étonnamment disparates (thriller, horreur, romance, comédie, drame se télescopent avec une alchimie insensée !). Car outre l'aspect jouissif de nos sentiments contradictoires manipulés avec beaucoup d'habileté et d'intelligence (on passe du rire aux larmes, de l'angoisse à une certaine forme de terreur - les ombres démoniales qui emportent les âmes damnées font franchement froid dans le dos -), Ghost doit autant de sa vigueur émotionnelle, de son pouvoir séducteur pour la structure d'une intrigue passionnante multipliant quiproquos et rebondissements avec autant d'humour que de suspense haletant, que pour l'emprise sentimentale que génère le couple Demi Moore / Patrick Swayze crevant l'écran 2h06 durant. 


D'autre part, l'oeuvre tantôt grave, sensible, touchante et bouleversante (à l'instar de la fragilité épurée d'une Demi Moore juvénile d'une surprenante sensibilité naturelle à s'efforcer de croire à l'improbable pour y accepter son deuil) est exacerbée par la disparition de Patrick Swayze illuminant l'écran avec une force émotive toute aussi bien tenace que bienveillante à s'efforcer de préserver la vie de sa partenaire en berne en proie à un danger létal aussi sournois que perfide. Tony Goldwyn endossant le méchant cadre cupide avec une aisance expressive littéralement détestable. Quant à Whoopi Goldberg récompensée de son Oscar, son naturel inné à susciter les éclats de rire parmi son insatiable fringance fait mouche tant le spectateur se divertit en diable de ses excentricités labiales et comportementales durant tout le long de la seconde partie du récit fertile en actions aussi bien décomplexées que nuisibles quant aux tueurs lancés à ses trousses. Et pour parachever je tiens à relever 2 séquences anthologiques d'une puissance émotive proche de la féerie en me référant à la magnifique scène érotique de la poterie et à celle des adieux de nos amants lors d'une étreinte spirituelle résolument divine. Une ultime séquence (prémonitoire) d'autant plus bouleversante quant on connait le triste destin que connu en fin de carrière le regretté Patrick Swayze nous imprimant ici une interprétation nuancée dans toutes les mémoires en ectoplasme inconsolable transi d'émoi, d'amour et de fulgurance colérique pour préserver l'être aimé. 


On y croit tous ! 
Un divertissement commercial, certes, mais une vraie réussite (des genres) n'ayant rien perdu de son pouvoir émotionnel/ludique sous l'impulsion d'effets-spéciaux encore aujourd'hui crédibles pour tenir lieu de croire à l'improbable (même si l'ultime image incandescente demeure un tantinet grossière) 

*Bruno
5èx. vf

Oscars 1991 :

Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour Whoopi Goldberg

Oscar du meilleur scénario original pour Bruce Joel Rubin

Golden Globes 1991 : Golden Globe de la meilleure actrice dans un second rôle pour Whoopi Goldberg

Saturn Awards 1991 :

Saturn Award du Meilleur film fantastique

Saturn Award de la Meilleure actrice pour Demi Moore

Saturn Award de la Meilleure actrice dans un second rôle pour Whoopi Goldberg

British Academy Film Awards 1991 : BAFTA de la meilleure actrice dans un rôle secondaire pour Whoopi Goldberg

NAACP Image Awards 1992 : prix de la Meilleure actrice pour Whoopi Goldberg

Nikkan Sports Film Awards 1990 : prix du Meilleur film étranger

ASCAP Film and Television Music Awards 1991 : prix du « Top Box Office Films » pour Maurice Jarre

American Comedy Awards 1991 : prix de l'actrice dans un rôle secondaire la plus drôle pour Whoopi Goldberg

Goldene Leinwand 1991

Kansas City Film Critics Circle Awards 1991 : prix de la Meilleure actrice dans un second rôle pour Whoopi Goldberg

People's Choice Awards 1991 : prix du Film dramatique préféré

Prix du film Mainichi 1991 : prix du choix des lecteurs du Meilleur film étranger

Prix Sant Jordi 1991 : prix du Meilleur film étranger

Young Artist Awards 1991 : prix du Film familial le plus divertissant

mardi 14 novembre 2023

The Creator

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Gareth Edwards. 2023. U.S.A. 2h15. Avec John David Washington, Madeleine Yuna Voyles, Gemma Chan, Ken Watanabe, Allison Janney, Sturgill Simpson, Ralph Ineson, Marc Menchaca.

Sortie salles France: 27 Septembre 2023

FILMOGRAPHIE: Gareth Edwards est un réalisateur, scénariste et producteur britannique, né le 31 Décembre 1975. 2010 : Monsters. 2014 : Godzilla. 2016: Rogue One: a star wars story. 2023: The Creator. 


L'enfant roi.
Impossible pour moi d'établir un avis concret détaillé juste après avoir subi de plein fouet ce choc visuel aussi prégnant que Blade Runner (carrément oui j'ose le dire), si bien que je n'ai pas vu défiler les 2h15 (2h04 sans le générique) au point de me surprendre de voir débouler brutalement le générique final sans pouvoir comprendre ce que je venais de vivre le temps (trop furtif) de cette expérience chimérique. Alors oui, si certains ont reproché la simplicité de son scénario classique il est vrai, il m'eut paru pour autant dense, réflexif, spirituel, métaphysique, digne d'intérêt pour les rapports de force les moins véreux, pour son discours sur l'impérialisme ricain et pour l'enjeu de la survie de l'humanité sous l'impulsion d'une profondeur humaine désespérée. Et ce en y opposant personnages de chair et humanoïdes au sein d'une compétition belliqueuse militant en filigrane pour une paix universelle quand on saisi les tenants et aboutissants des rapports de force finalement fallacieux. Ainsi donc, à cause de son pouvoir visuel littéralement fascinatoire, ensorcelant, immersif, capiteux, de par l'intensité de ce dépaysement authentifié, je suis parfois un peu passé à côté de son intensité émotionnelle impartie aux rapports humains d'amour filial et familial. A moins qu'il y manque une certaine maîtrise pour rendre compte de la psychologie fragile de ces personnages partagés entre doute, remise en question, revirement sacrificiel. 

Or, les acteurs (communément) charismatiques sont pleinement investis dans leur mission alerte pour se fondre dans ce décor d'anticipation avec un humanisme aussi torturé que contrarié eu égard de l'avalanche d'incidents guerriers qui irriguent l'intrigue auprès d'effets spéciaux numériques ahurissant de réalisme presque charnel. Bref, le grand spectacle escompté est rigoureusement si stupéfiant, palpable, sensoriel, plus vrai que nature, que l'on en perd parfois le fil narratif à force de (trop) se concentrer sur sa virtuosité formelle fourmillant d'autant de détails techniques et ornementaux que Blade Runner de Scott (encore lui). Je reste en tous cas persuadé que The Creator gagnera en fiabilité et réputation au fil des années pour atteindre le niveau de classique tant le métrage novateur dégage une puissance formelle (mais aussi discursive) résolument trouble quant à notre devenir de l'humanité potentiellement tributaire de l'IA, pour le meilleur et (ou) pour le pire. En tout état de cause, loin de se soumettre à l'apologie de la guerre (c'est tout le contraire dont il s'agit en y dénonçant le mensonge, l'hypocrisie, le faux-semblant), The Creator me semble porteur d'espoir par son message autant divin que technologique afin de préserver le calme plutôt que la tempête dans un futur anarchisé. Tristement actuel donc au point de se questionner sur l'éventuelle humanisation d'une intelligence artificielle autrement plus lucide, pacifiste, tolérante, déférente envers son prochain. A revoir absolument passée sa digestion visuelle. 

*Bruno

Doomsday

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Neil Marshal. 2008. U.S.A/Afrique du Sud, Allemagne/Angleterre. 1h52 (Uncut). Avec Rhona Mitra, Bob Hoskins, Adrian Lester, Alexander Siddig, David O'Hara, Malcolm McDowell, Craig Conway.

Sortie salles France: 2 Avril 2008

FILMOGRAPHIE: Neil Marshall, né le 25 mai 1970 à Newcastle upon Tyne en Angleterre au Royaume-Uni, est un réalisateur, scénariste, monteur et producteur britannique. 2002: Dog Soldiers. 2005: The Descent. 2008: Doomsday. 2010: Centurion.

Un Bis de luxe incompris formidablement ludique pour le plus pur plaisir du fun décomplexé. 

Pur trip d'actionner bourrin (Dieu sait si je déteste cette locution), Doomsday est un plaisir de chaque instant à tous ceux et toutes celles qui vouent une véritable affectation au cinéma Bis "post-apo" que les transalpins se sont surtout appropriés dans les années 80 à travers leur système D, entre débrouillardise et générosité en roue libre. C'est peut-être d'ailleurs à cause de ce malentendu que le film fut à l'époque si mal perçu par la critique quand bien même le jeune public réfractaire aux séries Z de cette époque révolue n'avaient pas le bagage culturel pour les comprendre. Si bien qu'en l'occurence, et à la revoyure d'un regard autrement plus indulgent, complice, fougueux, en mode "âme d'enfant", Doosmday transpire l'amour de la série Z (de luxe !) à l'aide d'un budget contrairement plus dense, substantiel eu égard de l'avalanche de scènes d'action pétéradantes chorégraphiées au sein d'une scénographie urbaine aussi vaste que dépaysante (la partie moyen-ageuse totalement lunaire injecte un effet de surprise beaucoup plus appréciable à la revoyure). Et si on peut déplorer que les bastonnades corporelles demeurent étonnamment timorées car peu véloces et inventives, les gun-fight, courses poursuites et cascades automobiles sont heureusement d'un niveau technique autrement plus persuasif afin d'appuyer l'attrait jouissif de situations aussi saugrenues que débridées. 

Le final mad-maxien est d'aileurs sans doute le moment le plus jubilatoire par son délire assumé d'une action hyperbolique à donner le vertige. L'intrigue, à peine influencée par le référentiel  New-York 1997 (on remplace l'anti-héros par une anti-héroïne en mission pour récupérer un sérum au sein de la prison urbaine d'Ecosse afin de sauver Londres d'un virus mortel) n'étant qu'un pur prétexte à cumuler les affrontements barbares, bourrins, bien gorasses avec un art consommé de la désinhibition (tous les acteurs sont à la fête). Neil Marshal ne se prenant nullement au sérieux pour rendre hommage à tout un pan de la série Z italienne qu'auront marqué de leur empreinte Atomic Cyborg, 2019 après la chute de New-York, les Guerriers du Bronx; le Gladiateur du Futur et consorts). Pour se faire, outre son budget beaucoup plus conséquent au sein d'un format scope crépusculaire (en dépit du final résolument solaire), il s'entoure notamment d'illustres acteurs que forment Bob Hoskins en faire-valoir conseiller jouant la sobriété assumé et Malcolm McDowell en dictateur médiéval à l'ironie à peine tacite. Quant à Rhona Mitra, si elle ne délivre pas l'interprétation de l'année, elle s'avère suffisamment pugnace, renfrongnée, affirmative, voire même assez charismatique de par son regard borgne (électronique !) pour se laisser aimablement convaincre de sa posture héroïque en leader féministe à l'autorité frondeuse (l'épilogue attendu, pied de nez au politiquement correct). 

                                            

Généreux en diable à travers son contexte de divertissement du Samedi soir ne tablant que sur le rythme endiableé et l'excentricité des punks décervelés pour rendre un charmant hommage à la série B/Z du post-nuke des Eighties, Doomsday insuffle une sympathie assez jouissive pour rendre l'attraction pop-rock (concert improvisé en sus génialement entrainant sous l'impulsion de Frankie Goes to Hollywood) jamais ennuyeuse au sein de ces règlements de compte déjantés, cocasses, triviaux, devergondés aussi. 

*Bruno
2èx. Vf

lundi 13 novembre 2023

The Killer

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de David Fincher. 2023. U.S.A. 2h00. Avec Michael FassbinderTilda Swinton, Charles Parnell, Arliss Howard, Kerry O'Malley, Sophie Charlotte, Emiliano Pernía.

Diffusé sur Netflix le 10 Novembre 2023

FILMOGRAPHIE: David Fincher est un réalisateur et producteur américain, né le 28 Août 1962 à Denver (Colorado). 1992: Alien 3. 1995: Seven. 1997: The Game. 1999: Fight Club. 2002: Panic Room. 2007: Zodiac. 2008: L'Etrange histoire de Benjamin Button. 2010: The Social Network. 2011: Millénium. 2014: Gone Girl. 2020: Mank. 2023: The Killer. 

Pas un grand Fincher, faute d'une intrigue éculée plutôt classique, mais un excellent polar qui tient la route et retient l'attention (on ne s'ennuie pas une seconde) grâce au jeu personnel de Michael Fassbinder en tueur à gage méthodique, taiseux, impassible, et à la maîtrise de la mise en scène quasi hypnotique. Avec une scène de baston sidérante d'intensité fulgurante pour tenir lieu de brio technique et de gestion des sentiments d'appréhension et d'effroi. Photo scope, subtilité de la luminosité nocturne et bande-son à la fois concise et monocorde aussi habités par le goût du travail bien fait.

*Bruno

jeudi 9 novembre 2023

U-571

                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Jonathan Mostow. 2000. U.S.A/France. 1h56. Avec Matthew McConaughey, Bill Paxton, Harvey Keitel, Jon Bon Jovi, David Keith.

Sortie salles France: 6 Septembre 2000

FILMOGRAPHIE: Jonathan Mostow est un réalisateur, producteur et scénariste américain né le 28 novembre 1961 à Woodbridge, Connecticut (États-Unis). 1991: Flight of Black Angel. 1997: Breakdown. 2000: U-571. 2003: Terminator 3: Le Soulèvement des machines. 2009: Clones. 2017: The Professionnal (Hunter's Prayer).


Ce film est dédié aux matelots et aux officiers alliés qui risquèrent leur vie pour s'emparer d'Enigma pendant la bataille de l'Atlantique. 
9 Mai 1941, Machine Enigma et codes saisis sur l'U-110 par HMS Bulldog et HMS Aubretia. 
30 Octobre 1942, Chiffre météo saisi sur l'U-559 par HMS Petard. 
4 Juin 1944, Machine Enigma et codes saisis sur l'U-505 par US Navy. 

Epoustouflant ! Peux pas mieux dire. S'il y a bien un film de sous-marin oublié aujourd'hui et méritant toute votre attention, c'est bien ce métrage natif des années 2000. Et c'est bougrement dommage lorsque l'on revoit ce modèle du genre mené de main de maître par Jonathan Mostow (sa déclinaison super efficace de DuelBreakdown, le mal aimé et pourtant fort réussi Terminator 3) cumulant les scènes d'anthologie à rythme quasi métronomique passée la 1ère partie pour la présentation des personnages et des préparatifs de leur mission. Véritable expérience immersive au sein d'un huis-clos à la fois humecté, exigu, étouffant, rubigineux, notamment grâce à la précision du son récompensé d'un Oscar à l'époque (faites tourner urgemment vos Home Cinema !), U 571 prône admirablement les valeurs de bravoure, de résilience et de sens du sacrifice avec une intensité surmenée. 

Eu égard de l'avalanche d'incidents, offensives, contre-offensives explosives qu'une poignée de matelots et d'officiers ricains tentent de repousser après s'être emparés d'un sous-marin allemand détenant la fameuse chiffreuse Enigma qui leur permettait de communiquer secrètement entre alliés. Sans céder à une quelconque surenchère aussi vaine que gratuite, toutes les séquences d'action qui empiètent les enjeux de survie sont entièrement soumises à l'épreuve de force que transcendent ces forces navales américaines sous l'impulsion d'un cast (Matthew McConaughey d'une redoutable ténacité en commandant de fortune, Bill Paxton, Harvey Keitel, Jon Bon Jovi, David Keith) habité par l'appréhension autant que le courage de vaincre l'insurpassable. Et c'est autant ce qui fait la force, la dignité de ce furibond récit inspiré de fait réels que de nous démontrer avec un réalisme ahurissant les efforts surhumains qu'ont pu perpétrer ces héros de la seconde guerre avec une audace aussi stoïque et incongrue que désespérée. On en sort donc aussi lessivé qu'admiratif d'avoir témoigné d'autant de bravoures en un minimum de temps et parmi la présence d'un ennemi allemand impitoyable. 


Spectacle absolu littéralement époustouflant au sens large autant que vibrant hommage héroïque forçant le respect, U-571 est à ne rater sous aucun prétexte d'autant plus qu'il est conçu à l'ancienne à faire pâlir les films d'action actuels bien trop souvent débilitants, opportunistes, hyperboliques, vite oubliés. Du grand art.

P.S: Copie 4K restaurée hallucinante de beauté immaculée. 

*Bruno
2èx. vf

mercredi 8 novembre 2023

Les Ordres du Mal / Sister Death / Hermana muerte

                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Paco Plaza. 2023. Espagne. 1h30. Avec Aria Bedmar, Maru Valdivielso, Luisa Merelas, Almudena Amor, Chelo Vivares, Sara Roch, Olimpia Roch.

Diffusé sur Netflix le 27 Octobre 2023

FILMOGRAPHIE: Paco Plaza est un réalisateur et scénariste espagnol, né en 1973 à Valence (Espagne). 2002: Les Enfants d'Abraham. 2004: L'Enfer des Loups. 2006: Scary Stories. 2007: REC. 2008: REC 2. 2012: REC 3 Genesis. 2019: Quien a hierro mata. 2021: La abuela. 2023: Hermana Muerte. 

Si réducteur de discréditer de manière (trop souvent) expéditive les productions Netflix, principalement à travers les réseaux sociaux où les langues se délient facilement pour le meilleur et surtout pour le pire. Si bien que Les Ordres du Mal ne déroge pas à la règle de la bonne surprise sous l'impulsion de Paco Plaza étonnamment inspiré à nous proposer un film d'horreur 1er degré. Pour ne pas dire à contre-emploi des prods mainstream ciblant bien trop souvent le public ado en mal d'effets chocs n'ayant aucune culture du cinéma Fantastique au sens noble. Et même si on pourrait reprocher, à raison, une intrigue simpliste cédant lors des 20 dernières minutes à une démonstration de force en roue libre, Les Ordres du Mal demeure si constamment efficace et inquiétant, formellement soigné (un réel plaisir des yeux), atmosphérique en diable (à ce niveau il y a une véritable création picturale au sein de cet univers chrétien sous formol), anxiogène au possible, parfois même terrifiant auprès de visions d'effroi aussi originales qu'inventives qu'il ne peut que ravir le public adulte résolument attentif aux faits et gestes de soeur Narcisa. 

Celle-ci affublée d'une toge de soie blanche naviguant entre hallucinations et réalité au point de ne plus pouvoir distinguer la rationalité de sa quotidienneté déjà perturbée par la culpabilité morale. Aria Bedmar portant le film sur ses frêles épaules de par sa fragilité torturée, ses doutes et ses craintes grandissantes de témoigner d'évènements surnaturels davantage délétères, pour ne pas dire mortifères parmi le témoignage d'adolescentes très attachantes auprès de leurs tourments psychologiques d'assister impuissantes aux évènements inexpliqués. Les autres seconds-rôles, adeptes du fanatisme religieux, ne sont pas en reste pour ne convaincre de leur foi religieuse chargée de déni et de mutisme, faute de secrets inavouables, pour ne pas dire éhontés. Quand bien même les étudiantes scolaires s'avèrent irréprochables à travers leur innocence naturelle archaïque, leur charisme sensiblement trouble, pour ne pas dire dérangeant, surtout si je me réfère au profil ambigu de Rosa génialement crédible en victime soumise seule contre les nonnes (en dépit de l'appui bienfaiteur de Narcisa). 

Ainsi, grâce au parti-pris de Plaza d'élever le genre horrifique dans la catégorie A, en prenant beaucoup de soin à peaufiner son cadre religieux et le profil de ses interprètes en berne, Les Ordres du Mal redore le blason de la Nunsploitation au sein d'un contexte historique criant de vérité, notamment à travers tous ses symboles religieux hantés d'une aura acrimonieuse. Impeccablement interprété sans fard, mené avec ambition (notamment auprès de certains effets de mise en scènes stylisés) et beaucoup de sincérité, Les Ordres du Mal se forge surtout le talent d'y parfaire une ambiance occulte sans se laisser dériver par les effets-chocs gratuits (puisque toujours justifiés du point de vue de l'entité en mal de justice, d'amour et de reconnaissance) coutumier au sous-genre. A découvrir avec un vif intérêt donc.

*Bruno