de Yann Gozlan. 2009. France. 1H24. Avec Zoé Félix, Eric Savin, Arié Elmaleh, Ivan Franek, Igor Skreblin, Philippe Krhajac.
(avis subjectif d'un puriste amateur)
Sorti en France le 6 Octobre 2010.
FILMOGRAPHIE: Yann Gozlan est un réalisateur et scénariste français. Captifs est son premier long-métrage.
2006: Echo (court-métrage, réalisateur et scénariste)
2009: Captifs.
Dans la mouvance de Hostel et des tortur'porn florissants des années 2000, Captifs se veut un démarquage hexagonal d'une oeuvre mineure d'exploitation pour en tirer un maximum d'efficacité dans une réalisation alerte menée avec un indéniable savoir-faire. Pour une première réalisation, et comme pour la Horde du duo Rocher/Dahan, Yann Gozlan prouve que dans notre pays policé, nous sommes indubitablement capables de rivaliser avec les ricains en terme de frissons ludiques et jouissifs.
Une équipe humanitaire composé de deux hommes et une femme sont sur le point d'achever leur mission au Kosovo quand subitement un groupuscule terroriste décide de les kidnapper. Enfermés dans des cachots au beau milieu d'une nature forestière hostile et reculée, nos trois protagonistes vont tenter de s'en échapper. Mais leur mince espoir de survie s'amenuise d'heure en heure, surtout après qu'ils aient découvert les horribles motivations de leurs ravisseurs.
On prend les mêmes et on recommence ! Un trio d'individus lambdas est enlevé et emprisonné contre leur gré par des tortionnaires aux méthodes sordides pour le compte d'un odieux trafic. Ne reste plus alors pour les victimes que de tenter d'y survivre et pourquoi pas d'y réchapper !
La première partie du film assez intense s'attribue à un oppressant huis-clos glauque et étouffant dans le refuge moite de cellules opaques et vétustes, d'où suinte l'odeur du sang exsangue et en attendant les lointains cris d'agonie désespérés, autorisés derrière la grande porte d'entrée du bagne crapuleux.
Le néophyte Yann Gozlan s'attache à nous accorder dans la fluidité d'une réalisation maitrisée le portrait humanisé de nos trois protagonistes pris au piège d'un impitoyable cauchemar sans rescousse, étant pertinemment conscients que leur avenir est mené droit vers les tortures d'un abattoir éhonté.
Soutenu par un trio de comédiens persuasifs, le réalisateur sait retransmettre avec empathie et émotion sobre le calvaire psychologique et physique enduré par nos prisonniers désemparés, apeurés de leur destin indubitablement moribond.
De plus, l'auteur utilise judicieusement une bande son oppressante dans le bruitage élémentaire d'objets anodins comme un téléphone et sa sonnerie stridente annonçant la prochaine victime offerte en sacrifice ou d'autres plus nuisibles comme la décharge d'un explosif auquel l'héroïne située aux abords perdra malencontreusement son ouïe auditif.
Des séquences particulièrement stressantes et terrifiantes exacerbées par ces vibrations sonores contraignantes, adroitement exploitées dans un montage vigoureux.
La dernière partie du film nous refait le coup de l'inévitable survival forestier affolant et potentiellement rédempteur dans une traque inlassable parfaitement rythmée et coordonnée. Et cela même si certains clichés archi rebattus (la facilité à laquelle l'héroïne arrive à se dépêtrer des pires situations d'extrême danger) amoindrissent le caractère crédible de l'entreprise salvatrice.
Dans le seul rôle féminin primordial, Zoé Félix tire admirablement son épingle du jeu parmi la virilité de ses deux coéquipiers tempérés. Une prestance assez viscérale, évoquant avec dimension humaine et fragilité aigüe sa séquestration infligée. Elle accorde également autant de crédit dans la partie survival parmi sa détresse tangible d'échapper à ses ignobles ravisseurs ainsi qu'à une meute de chiens enragés lancés à ses trousses. Il est juste un peu dommageable que les poncifs citées plus haut s'octroient une facilité rudimentaire (sans parler du profil identitaire de nos tueurs stéréotypés).
Violent et oppressant, Captifs est une série B qui n'invente rien et ne prétend pas surpasser ce qui a été célébré avec succès dans les films d'exploitation que l'on connait. Il s'agit avant tout d'une oeuvre modeste, respectueuse et sincère d'offrir avec un indéniable savoir faire technique et une efficacité certaine un sujet mainte fois traité, établi ici sans aucune surprise.
Avec ce premier film bien troussé, Yann Gozlan prouve qu'il est un aimable artisan plutôt doué et sans présomption. En attendant de lui souhaiter un prochain projet plus ambitieux, original et dense.
08.02.11
A part quelques idées de mise en scène, je considère ce film, vraiment très moyen. Tout y est prévisible, de bout en bout, notamment cette scène cul cul la praline et inutile du trauma de l'héroine envers le méchant toutou de son enfance. Malgré cela, on sait pertinemment qu'elle finira par s'en sortir, ( tout comme on devine aisement qui va y passer ! ) car elle en a dans le ventre et les méchants préleveurs d'organes sont tellement peu intelligents qu'elle en viendra a bout, sans trop de problème. Quant à la partie du survival final, elle se pressent a mille lieues, et la scène ou elle arrive enfin a se débarrasser de son trauma d'enfance en supprimant ce pauvre chien, dans la foret reste pour ma part, ridicule. Un total manque d'originalité à tous les niveaux, je préfère largement, "ils" et ces agresseurs inconnus, qui au moins savait préserver un minimum de suspense jusqu'a la fin, plus sombre et retenant un minimu l'interet (bien qu'"ils" ne soit pas parfait, mais plus efficace qd meme) . bref, j'ai vu des premiers films, autrement mieux troussé que ce "captifs" tres conventionnel et sans ame..
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