lundi 28 février 2011

M. Night Shyamalan Presents: DEVIL (The Night Chronicles: Devil)

(avis subjectif d'un puriste amateur)



de John Erick Dowdle et Drew Dowdle. 2010. U.S.A. 1H20. Avec Chris Messina, Logan Marshall-Green, Jenny O'Hara, Bojana Novakovic, Bokeem Woodbine, Geoffrey Arend, Jacob Vargas, Matt Craven, Joshua Peace...

Sortie en salles en France le 26 Janvier 2011.

FILMOGRAPHIE: John Erick Dowdle est un réalisateur, scénariste et producteur américain.
Son frère Drew Dowdle l'épaulera pour s'octroyer la réalisation du remake américain Quarantaine ainsi que Devil. 
  • 1996 : Full Moon Rising
  • 2005 : The Dry Spell
  • 2007 : The Poughkeepsie Tapes
  • 2008 : Quarantine
  • 2011 : The Night Chronicles: Devil


OUT OF ORDER.
Devil est le premier d'une série de films intitulée Night Chronicles. Ces longs-métrages auront la particularité d'être tous écrits et produits par le réalisateur M. Night Shyamalan (en perte de vitesse depuis pas mal d'années). 

A la manière d'un épisode ludique de la célèbre série de Rod Serling, La 4è Dimension, Devil tire son effet attractif par sa trame résumable en une ligne : un groupe de 5 personnes se retrouve enfermé dans un ascenseur alors qu'une présence meurtrière indocile semble s'acharner sur chacun d'entre eux. 


Cette série B fleurant bon le divertissement décomplexé du samedi soir mise tout son potentiel et ses effets frissonnants dans un sens de l'efficacité éprouvée à travers une histoire diabolique mettant en vedette le Diable en personne.
Par le fait du hasard, cinq personnes réunies dans l'ascenseur d'un immeuble high-tech vont devoir s'opposer et se confronter parce que l'un d'eux a (peut-être) décidé de supprimer chacun des intervenants.
L'habileté de ce jeu de massacre attrayant et débridé vient du fait que nous ne voyons jamais les agressions violemment commises en leur défaveur puisque les attaques répétées de manière intermittente se dérouleront dans le noir le plus opaque !
Cette idée pernicieuse est formidablement bien gérée et attise le danger d'une manière si perverse et insidieuse.
Ce qui accentue le sentiment anxiogène et l'angoisse perceptible de chacun de nos protagonistes, retrouvés prisonniers dans l'étroitesse d'une cabine d'ascenseur trafiquée ! Ajoutez à cela une ambiance quelque peu suffocante en cohésion avec les sens du spectateur.


Nous sommes bien conscients au fur et à mesure de la structure du récit que le responsable des crimes violemment perpétrés vient du Diable en personne (d'où le titre en anglais). Mais le fait que la police dubitative, assistant impuissante aux évènements diffusés en direct devant un écran de télévision et que les otages davantage paniqués s'accusent mutuellement du potentiel meurtrier présumé nous amène à penser que le coupable pourrait bien être parmi eux.

On déplorera que l'interprétation (bien que crédible) soit si stéréotypée et que chaque intervenant manque singulièrement de profondeur. Car cette petite série B bien troussée et techniquement soignée qui postule d'un argument délirant sait créer une certaine tension angoissée, un suspense futilement constant et des séquences spectaculaires qui n'épargnent pas la violence des impacts subis.
Le final cathartique avec sa morale bienfaisante sur la dualité indissociable du Bien et du Mal, fera pouffer de rire certains spectateurs criant au nanar alors que d'autres adhèreront à sa docile naïveté partant d'un bon sens.


L'ANGE DU MAL.
Nonobstant le peu d'épaisseur attribué aux personnages campés malgré tout avec conviction, une voix-off risible bien pensante et un final tiré par les cheveux, Devil est une série B mineure sans surprise mais oh combien ludique, captivante et parfaitement efficace dans sa réalisation gérée avec savoir-faire (en exemple, la séquence générique est formidablement virtuose).
Un pur plaisir coupable de samedi soir jamais ennuyeux que certains pourront aussi savourer comme un (futur) nanar  débridé auquel son postulat de départ est à lui tout seul un défouloir sardonique.

13.12.10

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