(avis subjectif d'un puriste amateur)
de Guillaume Canet. 2010. France. 2H25. Avec François Cluzet, Marion Cotillard, Benoît Magimel, Gilles Lellouche, Jean Dujardin, Laurent Lafitte, Valérie Bonneton, Pascale Arbillot, Joel Dupuch...
Date de Sortie France: 20 Octobre 2010.
FILMOGRAPHIE: Guillaume Canet, né le 10 avril 1973 à Boulogne-Billancourt en France, est un acteur, réalisateur, producteur associé, scénariste, dialoguiste et adaptateur français.
2002: Mon Idole
2006: Ne le dis à Personne
2010: Les Petits mouchoirs.
Après l'excellent thriller Ne le dit à Personne, Guillaume Canet s'attribue pour son troisième long-métrage d'une comédie tendre et savoureuse sur les liens fraternels de l'amitié.
Une oeuvre fleuve et ambitieuse (2H25 au compteur passant comme une lettre à la poste !) pleine de vigueur, dans la lignée de ces précurseurs notoires brassant ce thème universel avec légèreté mais beaucoup d'humanité: Mes chers amis, un éléphant ça trompe énormément et sa suite, Nous irons tous au Paradis.
A la sortie d'un night club d'une soirée bien arrosée, Ludo repart avec son scooter pour regagner son domicile. Sur la route matinale qu'il traverse sereinement, un camion va violemment le percuter de plein fouet.
Sa bande de fidèles amis bouleversée par ce soudain revirement dramatique décide malgré tout de partir communément en vacances comme il est traditionnellement admis annuellement le temps de deux semaines de détente ludique et apaisante.
Durant cette période estivale, leurs relations vont être chamboulées par une succession d'évènements inopinés entre règlements de compte, déception amoureuse et invités imprévus.
Alors que Ludo, gravement blessé, essaie de se raccrocher au fil de sa vie dans la chambre d'un hôpital parisien.
Dans une ambiance chaleureuse et estivante, sous le soleil du Cap-Ferret, Guillaume Canet tisse le portrait d'une bande de potes réunis dans un chalet au bord de mer, en l'absence d'un de leur plus méritoire acolyte, Ludo, gravement blessé suite à un accident de scooter.
Durant 2H25, et cela sans jamais nous ennuyer ou se répéter, nous allons suivre les instants de vie ludiques, épanouis mais aussi complexés, réprimandés d'un groupe d'amis étroitement soudés dans leur relation familière. Ces futiles moments d'insouciance égayée vont être perturbés par quelques brefs incidents mineurs (les incessantes dérives caractérielles de Max, interprété par François Cluzet) alors que d'autres plus majeurs comme le fait que Vincent (Benoit Magimel), marié et père de famille, va éprouver une attraction sentimentale envers Max, époux téméraire, vont sérieusement rendre perplexe la troupe d'amis prise de stupeur.
Tandis qu'au final indirectement inopiné, leurs états d'âme bafoués et la loyauté de leur esprit de camaraderie seront plus que jamais mis à rude épreuve.
La narration de ces Petits mouchoirs s'avère habilement structurée et n'aligne pas bêtement une succession d'épisodes sommaires prétexte à un défouloir répétitif ou superficiel. Voguant sans cesse entre le rire fougueux et les larmes contraignantes, Guillaume Canet maitrise sa mise en scène (l'introduction en plan séquence de 5 minutes est épatante !) entièrement vouée à l'évolution passionnée de ces protagonistes superbement dépeints. De plus, il évoque au passage avec sensibilité le délicat problème de l'homosexualité à travers le portrait établi de Vincent et Max pour un message de tolérance octroyé au droit à la différence.
François Cluzet impose une formidable prestance austère dans le rôle d'un riche cinquantenaire bougon et irascible, démotivé d'un quelconque optimisme salvateur. Un personnage névrosé d'une exigeante droiture en constante quête de la perfection dans sa hiérarchie autoritaire, totalement tributaire de ses exigences matérielles consciencieusement planifiée et ordonnées.
Il faut le voir en état de marasme aliéné fracasser une porte de sellier à la hache pour tenter d'exterminer quelques petits furets trop bruyants venus se faufiler sur le toit du chalet !
La pétillante Marion Cotillard excelle dans son tempérament naturel déluré pour celle d'une brebis charmeuse, paumée et indolente, démunie de sentiments amoureux. Une jeune fille bisexuelle flânant le moment présent en fumant de manière récurrente ses joints de cannabis entre deux moments de coucheries parmi ses impromptues conquêtes lambdas. Mais derrière ce masque se cache une profonde aigreur, une quête identitaire et un sentiment de défaite affecté dans ses relations sexuelles accordés pour compenser son profond manque affectif.
L'excellent Benoit Maginel se révèle particulièrement touchant, d'une belle justesse refoulée dans celui d'un père marié troublé, déstructuré par son esprit hybride soudainement confronté à une potentielle homosexualité envers Max.
Les autres formidables interprètes du film (Laurent Laffite, irrésistible de maladresse infantile dans ses tentatives de reconquérir l'amour de sa vie) accordent harmonieusement un ton sympathique indéniable et beaucoup de chaleur humaine dans leur attachante complicité amicale. Des tranches de vies superbement dessinées, mises en exergue dans leurs tourments personnels confrontés à l'estime de soi, la culpabilité, les regrets ou les remords irrémédiables.
Juste un peu dommage que Pascale Arbillot (la femme de Vincent/Benoit Maginel) et Anne Marivin (l'amie d'antoine/Laurent Laffite) soient un peu mises en retrait et manque d'une certaine profondeur face à leur enjeu hésitant, compromis dans les amours contrariés.
L'AMITIE, L'AMOUR, LA MORT.
Sévèrement réprimandé à sa sortie par certaines critiques pseudos intellos qui s'attendaient peut-être à un "Vincent, François, Paul et les autres" nouvelle génération mais nanti d'un succès commercial fructueux, Les Petits Mouchoirs est une comédie dramatique formidablement communicative, attachante, remplie d'humour pittoresque (on est loin de l'esprit franchouillard des Bronzés ou Camping !) et de tendresse qui font souvent mouche. Traversé de célèbres tubes musicaux venus de tous horizons (rock, pop, reggae, disco, mélodie acoustique), ce portrait en demi-teinte parfois acide d'individus lambdas déborde de vitalité dans leur état d'esprit contrarié et leur humeur versatile, pris en travers de leur part d'égoïsme qui se trouve en chaque être humain ainsi que les mensonges insidieux que l'on n'ose même pas s'avouer à soi-même.
Il est juste dommageable que son final lacrymal tirant sommairement sur la corde sensible se laisse un peu trop aller à la grandiloquence inscrite dans une niaiserie redondante ATTENTION SPOILER !!! (Jean Louis / Joël Dupuch en fait des tonnes dans la mièvrerie complaisante quand il déverse une pluie de sable sur le cercueil du défunt) FIN SU SPOILER.
Pour conclure, Les Petits Mouchoirs (titre judicieux) est une comédie généreuse très attachante, sincère, drôle, émouvante, sortant du lot traditionnel des oeuvres insignifiantes bedonnantes du même genre dans notre pays hexagonal et qui fait un bien fou revigorant au moral mais aussi au coeur.
BOX-OFFICE: 5 317 542 entrées en France, 194 888 entrées à l'étranger pour un cumul de 5 512 430 entrées
Dédicace à Antonin Carette.
21.02.11
de Guillaume Canet. 2010. France. 2H25. Avec François Cluzet, Marion Cotillard, Benoît Magimel, Gilles Lellouche, Jean Dujardin, Laurent Lafitte, Valérie Bonneton, Pascale Arbillot, Joel Dupuch...
Date de Sortie France: 20 Octobre 2010.
FILMOGRAPHIE: Guillaume Canet, né le 10 avril 1973 à Boulogne-Billancourt en France, est un acteur, réalisateur, producteur associé, scénariste, dialoguiste et adaptateur français.
2002: Mon Idole
2006: Ne le dis à Personne
2010: Les Petits mouchoirs.
Après l'excellent thriller Ne le dit à Personne, Guillaume Canet s'attribue pour son troisième long-métrage d'une comédie tendre et savoureuse sur les liens fraternels de l'amitié.
Une oeuvre fleuve et ambitieuse (2H25 au compteur passant comme une lettre à la poste !) pleine de vigueur, dans la lignée de ces précurseurs notoires brassant ce thème universel avec légèreté mais beaucoup d'humanité: Mes chers amis, un éléphant ça trompe énormément et sa suite, Nous irons tous au Paradis.
A la sortie d'un night club d'une soirée bien arrosée, Ludo repart avec son scooter pour regagner son domicile. Sur la route matinale qu'il traverse sereinement, un camion va violemment le percuter de plein fouet.
Sa bande de fidèles amis bouleversée par ce soudain revirement dramatique décide malgré tout de partir communément en vacances comme il est traditionnellement admis annuellement le temps de deux semaines de détente ludique et apaisante.
Durant cette période estivale, leurs relations vont être chamboulées par une succession d'évènements inopinés entre règlements de compte, déception amoureuse et invités imprévus.
Alors que Ludo, gravement blessé, essaie de se raccrocher au fil de sa vie dans la chambre d'un hôpital parisien.
Dans une ambiance chaleureuse et estivante, sous le soleil du Cap-Ferret, Guillaume Canet tisse le portrait d'une bande de potes réunis dans un chalet au bord de mer, en l'absence d'un de leur plus méritoire acolyte, Ludo, gravement blessé suite à un accident de scooter.
Durant 2H25, et cela sans jamais nous ennuyer ou se répéter, nous allons suivre les instants de vie ludiques, épanouis mais aussi complexés, réprimandés d'un groupe d'amis étroitement soudés dans leur relation familière. Ces futiles moments d'insouciance égayée vont être perturbés par quelques brefs incidents mineurs (les incessantes dérives caractérielles de Max, interprété par François Cluzet) alors que d'autres plus majeurs comme le fait que Vincent (Benoit Magimel), marié et père de famille, va éprouver une attraction sentimentale envers Max, époux téméraire, vont sérieusement rendre perplexe la troupe d'amis prise de stupeur.
Tandis qu'au final indirectement inopiné, leurs états d'âme bafoués et la loyauté de leur esprit de camaraderie seront plus que jamais mis à rude épreuve.
La narration de ces Petits mouchoirs s'avère habilement structurée et n'aligne pas bêtement une succession d'épisodes sommaires prétexte à un défouloir répétitif ou superficiel. Voguant sans cesse entre le rire fougueux et les larmes contraignantes, Guillaume Canet maitrise sa mise en scène (l'introduction en plan séquence de 5 minutes est épatante !) entièrement vouée à l'évolution passionnée de ces protagonistes superbement dépeints. De plus, il évoque au passage avec sensibilité le délicat problème de l'homosexualité à travers le portrait établi de Vincent et Max pour un message de tolérance octroyé au droit à la différence.
François Cluzet impose une formidable prestance austère dans le rôle d'un riche cinquantenaire bougon et irascible, démotivé d'un quelconque optimisme salvateur. Un personnage névrosé d'une exigeante droiture en constante quête de la perfection dans sa hiérarchie autoritaire, totalement tributaire de ses exigences matérielles consciencieusement planifiée et ordonnées.
Il faut le voir en état de marasme aliéné fracasser une porte de sellier à la hache pour tenter d'exterminer quelques petits furets trop bruyants venus se faufiler sur le toit du chalet !
La pétillante Marion Cotillard excelle dans son tempérament naturel déluré pour celle d'une brebis charmeuse, paumée et indolente, démunie de sentiments amoureux. Une jeune fille bisexuelle flânant le moment présent en fumant de manière récurrente ses joints de cannabis entre deux moments de coucheries parmi ses impromptues conquêtes lambdas. Mais derrière ce masque se cache une profonde aigreur, une quête identitaire et un sentiment de défaite affecté dans ses relations sexuelles accordés pour compenser son profond manque affectif.
L'excellent Benoit Maginel se révèle particulièrement touchant, d'une belle justesse refoulée dans celui d'un père marié troublé, déstructuré par son esprit hybride soudainement confronté à une potentielle homosexualité envers Max.
Les autres formidables interprètes du film (Laurent Laffite, irrésistible de maladresse infantile dans ses tentatives de reconquérir l'amour de sa vie) accordent harmonieusement un ton sympathique indéniable et beaucoup de chaleur humaine dans leur attachante complicité amicale. Des tranches de vies superbement dessinées, mises en exergue dans leurs tourments personnels confrontés à l'estime de soi, la culpabilité, les regrets ou les remords irrémédiables.
Juste un peu dommage que Pascale Arbillot (la femme de Vincent/Benoit Maginel) et Anne Marivin (l'amie d'antoine/Laurent Laffite) soient un peu mises en retrait et manque d'une certaine profondeur face à leur enjeu hésitant, compromis dans les amours contrariés.
L'AMITIE, L'AMOUR, LA MORT.
Sévèrement réprimandé à sa sortie par certaines critiques pseudos intellos qui s'attendaient peut-être à un "Vincent, François, Paul et les autres" nouvelle génération mais nanti d'un succès commercial fructueux, Les Petits Mouchoirs est une comédie dramatique formidablement communicative, attachante, remplie d'humour pittoresque (on est loin de l'esprit franchouillard des Bronzés ou Camping !) et de tendresse qui font souvent mouche. Traversé de célèbres tubes musicaux venus de tous horizons (rock, pop, reggae, disco, mélodie acoustique), ce portrait en demi-teinte parfois acide d'individus lambdas déborde de vitalité dans leur état d'esprit contrarié et leur humeur versatile, pris en travers de leur part d'égoïsme qui se trouve en chaque être humain ainsi que les mensonges insidieux que l'on n'ose même pas s'avouer à soi-même.
Il est juste dommageable que son final lacrymal tirant sommairement sur la corde sensible se laisse un peu trop aller à la grandiloquence inscrite dans une niaiserie redondante ATTENTION SPOILER !!! (Jean Louis / Joël Dupuch en fait des tonnes dans la mièvrerie complaisante quand il déverse une pluie de sable sur le cercueil du défunt) FIN SU SPOILER.
Pour conclure, Les Petits Mouchoirs (titre judicieux) est une comédie généreuse très attachante, sincère, drôle, émouvante, sortant du lot traditionnel des oeuvres insignifiantes bedonnantes du même genre dans notre pays hexagonal et qui fait un bien fou revigorant au moral mais aussi au coeur.
BOX-OFFICE: 5 317 542 entrées en France, 194 888 entrées à l'étranger pour un cumul de 5 512 430 entrées
Dédicace à Antonin Carette.
21.02.11
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire