de John Harrison. 2008. Angleterre. 1H36. Avec Jonas Armstrong, Sophie Ward, Paul Blair, Romana Abercromby, Simon Bamford, Doug Bradley, Gowan Calder, James McAnerney, Marcus McLeod, James Watson.
(avis subjectif d'un puriste amateur)
FILMOGRAPHIE: John Harrison est un réalisateur, scénariste et acteur américain composant parfois la musique de films (Le jour des morts-vivants, Creepshow)
1979 : Effects
1984: Tales from The Darkside, Saison 1.
1990 : Darkside, les contes de la nuit noire (également compositeur)
2005: Supernova
2008: Livre de sang, Blank Slate
BOOK OF BARKER.
Cette nouvelle adaptation cinématographique est tirée d'une célèbre anthologie de l'horreur regroupant 6 recueils créés par le romancier britannique Clive Barker, publiés au milieu des années 80, intitulée Livres de sang.
Durant cette décennie, le cinéma n'aura pas tardé à exploiter l'incroyable richesse d'un univers sadomasochiste mêlant fétichisme, sexe, perversion et horreur. Un premier essai cinématographique verra le jour avec Rawhead Rex, nanar folichon qui aura tellement vexé le romancier, dépité du résultat final, qu'il décide d'entreprendre lui même la réalisation de Hellraiser, film culte par excellence et saga incontournable du cinéma d'horreur à l'icône mondialement célébrée.
Ce sera ensuite au tour du génial Candyman d'être porté à l'écran par Bernard Rose alors que Barker reprend furtivement le poste de metteur en scène avec l'excellent Le Maitre des Illusions. Il y aura également le film à sketchs de Mick Garris, Quicksilver Highway, tiré d'une nouvelle de Stephen King et de Barker.
Plus récemment, le romancier anglais monte le projet Midnight Picture Show pour une nouvelle réadaptation de ses écrits.
Le premier film sera Midnight Meat Train de Ryuhei Kitamura, le second, dread de Anthony DiBlasi et enfin ce Book of Blood, produit par Barker lui même, traduit en France par Livre de sang dont je vais m'attarder ici à vous dévoiler mes impressions à chaud.
Une professeur spécialiste des phénomènes paranormaux décide de s'installer dans une étrange demeure où de sinistres évènements macabres ont eu lieu récemment. Elle va faire la connaissance d'un de ces jeunes élèves de cours, Simon, qui posséderait le don de prescience. Epaulés d'un assistant, ils vont tenter ensemble de découvrir les secrets que renfermerait la maison maudite.
Livre de sang démarre avec une étonnante scène d'intro déroutante et hermétique ! Après avoir rencontré dans un fast-food un jeune vagabond au visage tuméfié, un homme se réfugie à l'intérieur d'une cabane parmi l'étranger et décide de le dépecer vivant sous les ordres d'un mystérieux leader.
Le metteur en scène déploie ensuite tranquillement sa trame éventuelle après nous avoir présenté ses protagonistes austères et attachants pour renouer avec les conventions sommaires du film de maison hantée. On déballe donc l'artillerie balisée d'effets superficiels et grand-guignols n'impressionnant plus personne aujourd'hui comme ces chuchotements entendus dans les couloirs, des tambourinements résonnants via les cloisons ou l'incandescence de flammes s'éjectant des murs. Dès lors, on se demande l'air dubitatif dans quel bourbier nous sommes nous encore réfugiés ?
Que nenni ! Car la suite des évènements vont heureusement élucider ces potentiels phénomènes paranormaux pour entamer la véritable narration d'une intrigue fascinante, richement gambergée par le maitre de cérémonie, Clive Barker.
C'est l'incroyable univers concocté par notre romancier qui permet d'offrir via l'intermédiaire du cinéma inspiré ce pouvoir de fascination contemplatif, visuellement fourni et dépaysant pour ceux qui aiment se noyer dans les mondes occultes aux intersections parallèles à notre réalité. Un carrefour de la mort auquel certains vivants vont tenter d'y accéder au péril d'une découverte incongrue. Un règne des ténèbres où des morts nonchalants cheminant inlassablement leur destinée souhaitent nous faire parvenir leur labeur incriminée, leurs histoires invoquées, leur douleur de ne pouvoir étaler au grand jour la vérité des faits au monde des vivants !
C'est cette seconde partie du métrage laissant libre cours à son foisonnement visuel intense (même si les CGI dénaturent quelque peu la texture vétuste du climat décrit) et à une imagination hors normes que Livre de sang déploie son talent consolidé dans sa richesse narrative et son sens débridé de l'horreur accès à l'abnégation d'un bonimenteur torturé.
C'est Sophie Ward qui incarne de manière langoureuse le rôle équivoque, en demi-teinte de Mary. Une professeur d'université ambitieuse, passionnée par les mondes occultes auquel elle semble éprouver une attraction malsaine sous-entendue. Etrangement, elle ressemble à s'y méprendre au personnage de Julia dans le célèbre Hellraiser, interprétée par Clare Higgins. On y retrouve une certaine similitude dans son regard de braise voluptueux à souhait, dans sa sombre stature à l'érotisme charnel jous-jacent et aux tendances sadiennes insidieusement perverses dans sa quête effrontée du pouvoir.
RESPECT AUX NONS MORTS.
Interprété avec bienséance par des comédiens frugaux au caractère trouble et sournois, Livre de sang est une excellente petite série B qui prend son sujet à coeur, dans une mise en forme adulte à la sincérité probante, et cela même si la mise en scène manque d'une certaine ambition.
Son univers mortuaire et pénétrant nous accorde des images baroques (la plénitude des ténèbres aux nuances ocres) et poétiques (les libellules apprivoisées par le corps de Mary), fantasmant notre esprit sollicité par l'emprise d'un au-dela cafardeux et mélancolique. Alors que l'efficacité de quelques scène gores assez gratinées (le dépeçage à vif d'un visage, les écrits mis en exergue sur la chair humaine) occupent logiquement leur revendication dans ce sombre requiem dédié à la souffrance des morts.
25.01.11
FILMOGRAPHIE: John Harrison est un réalisateur, scénariste et acteur américain composant parfois la musique de films (Le jour des morts-vivants, Creepshow)
1979 : Effects
1984: Tales from The Darkside, Saison 1.
1990 : Darkside, les contes de la nuit noire (également compositeur)
2005: Supernova
2008: Livre de sang, Blank Slate
BOOK OF BARKER.
Cette nouvelle adaptation cinématographique est tirée d'une célèbre anthologie de l'horreur regroupant 6 recueils créés par le romancier britannique Clive Barker, publiés au milieu des années 80, intitulée Livres de sang.
Durant cette décennie, le cinéma n'aura pas tardé à exploiter l'incroyable richesse d'un univers sadomasochiste mêlant fétichisme, sexe, perversion et horreur. Un premier essai cinématographique verra le jour avec Rawhead Rex, nanar folichon qui aura tellement vexé le romancier, dépité du résultat final, qu'il décide d'entreprendre lui même la réalisation de Hellraiser, film culte par excellence et saga incontournable du cinéma d'horreur à l'icône mondialement célébrée.
Ce sera ensuite au tour du génial Candyman d'être porté à l'écran par Bernard Rose alors que Barker reprend furtivement le poste de metteur en scène avec l'excellent Le Maitre des Illusions. Il y aura également le film à sketchs de Mick Garris, Quicksilver Highway, tiré d'une nouvelle de Stephen King et de Barker.
Plus récemment, le romancier anglais monte le projet Midnight Picture Show pour une nouvelle réadaptation de ses écrits.
Le premier film sera Midnight Meat Train de Ryuhei Kitamura, le second, dread de Anthony DiBlasi et enfin ce Book of Blood, produit par Barker lui même, traduit en France par Livre de sang dont je vais m'attarder ici à vous dévoiler mes impressions à chaud.
Une professeur spécialiste des phénomènes paranormaux décide de s'installer dans une étrange demeure où de sinistres évènements macabres ont eu lieu récemment. Elle va faire la connaissance d'un de ces jeunes élèves de cours, Simon, qui posséderait le don de prescience. Epaulés d'un assistant, ils vont tenter ensemble de découvrir les secrets que renfermerait la maison maudite.
Livre de sang démarre avec une étonnante scène d'intro déroutante et hermétique ! Après avoir rencontré dans un fast-food un jeune vagabond au visage tuméfié, un homme se réfugie à l'intérieur d'une cabane parmi l'étranger et décide de le dépecer vivant sous les ordres d'un mystérieux leader.
Le metteur en scène déploie ensuite tranquillement sa trame éventuelle après nous avoir présenté ses protagonistes austères et attachants pour renouer avec les conventions sommaires du film de maison hantée. On déballe donc l'artillerie balisée d'effets superficiels et grand-guignols n'impressionnant plus personne aujourd'hui comme ces chuchotements entendus dans les couloirs, des tambourinements résonnants via les cloisons ou l'incandescence de flammes s'éjectant des murs. Dès lors, on se demande l'air dubitatif dans quel bourbier nous sommes nous encore réfugiés ?
Que nenni ! Car la suite des évènements vont heureusement élucider ces potentiels phénomènes paranormaux pour entamer la véritable narration d'une intrigue fascinante, richement gambergée par le maitre de cérémonie, Clive Barker.
C'est l'incroyable univers concocté par notre romancier qui permet d'offrir via l'intermédiaire du cinéma inspiré ce pouvoir de fascination contemplatif, visuellement fourni et dépaysant pour ceux qui aiment se noyer dans les mondes occultes aux intersections parallèles à notre réalité. Un carrefour de la mort auquel certains vivants vont tenter d'y accéder au péril d'une découverte incongrue. Un règne des ténèbres où des morts nonchalants cheminant inlassablement leur destinée souhaitent nous faire parvenir leur labeur incriminée, leurs histoires invoquées, leur douleur de ne pouvoir étaler au grand jour la vérité des faits au monde des vivants !
C'est cette seconde partie du métrage laissant libre cours à son foisonnement visuel intense (même si les CGI dénaturent quelque peu la texture vétuste du climat décrit) et à une imagination hors normes que Livre de sang déploie son talent consolidé dans sa richesse narrative et son sens débridé de l'horreur accès à l'abnégation d'un bonimenteur torturé.
C'est Sophie Ward qui incarne de manière langoureuse le rôle équivoque, en demi-teinte de Mary. Une professeur d'université ambitieuse, passionnée par les mondes occultes auquel elle semble éprouver une attraction malsaine sous-entendue. Etrangement, elle ressemble à s'y méprendre au personnage de Julia dans le célèbre Hellraiser, interprétée par Clare Higgins. On y retrouve une certaine similitude dans son regard de braise voluptueux à souhait, dans sa sombre stature à l'érotisme charnel jous-jacent et aux tendances sadiennes insidieusement perverses dans sa quête effrontée du pouvoir.
RESPECT AUX NONS MORTS.
Interprété avec bienséance par des comédiens frugaux au caractère trouble et sournois, Livre de sang est une excellente petite série B qui prend son sujet à coeur, dans une mise en forme adulte à la sincérité probante, et cela même si la mise en scène manque d'une certaine ambition.
Son univers mortuaire et pénétrant nous accorde des images baroques (la plénitude des ténèbres aux nuances ocres) et poétiques (les libellules apprivoisées par le corps de Mary), fantasmant notre esprit sollicité par l'emprise d'un au-dela cafardeux et mélancolique. Alors que l'efficacité de quelques scène gores assez gratinées (le dépeçage à vif d'un visage, les écrits mis en exergue sur la chair humaine) occupent logiquement leur revendication dans ce sombre requiem dédié à la souffrance des morts.
25.01.11
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