de Steven R.Monroe. 2010. U.S.A. 1H48. Avec Sarah Butler, Chad Lindberg, Daniel Franzese, Rodney Eastman, Jeff Branson, Andrew Howard, Saxon Sharbino, Tracey Walter.
FILMOGRAPHIE: Steven R. Monroe est un réalisateur américain.
Le piège (2004), Terreur en milieu hostille, House of 9 (2005), les Mangeurs d'âme (2006), Sasquatch Mountain (2006), Ogre (2008. T.V), Tornade de Glace (T.V. 2009).
En 1978, à travers une mise en scène rugueuse proche du documentaire, I spit on your Grave éclabousse l'écran de par son sujet brûlant traité avec crudité, et immortalise au passage le portrait de sa victime incarnée par l'inoubliable Camille Keaton. Le réalisateur Meir Zarchi s'inspirait à la base d'un drame véridique lorsqu'il fut témoin en 1974 qu'une femme errait nue dans un parc de New York après avoir été fait violée. Le film controversé choqua tant à l'époque qu'une poignée de féministes lui intentèrent un procès (à tort). 33 ans plus tard, Steven Monroe s'accorde de le remaker. Une tentative plutôt audacieuse afin de tenter de renouer avec l'ambiance malsaine d'un rape and revenge poisseux, à l'instar de sa séquence de viol difficilement supportable. Une séduisante écrivaine s'isole dans un chalet en pleine forêt pour se remettre à l'écriture de son nouveau livre. Mais une bande de marginaux qu'elle aborda furtivement sur sa route décide de l'agresser pour la violer. Laissé pour morte, elle décide d'entamer une chasse à l'homme pour punir ses bourreaux. Dans une photographie désaturée laissant transparaître la clarté solaire des paysages forestiers, ce remake tant redouté est soutenu par la sobriété de sa mise en scène insufflant un climat d'insécurité à travers le refuge rural d'une cabane perdue au milieu de nulle part auquel une jeune femme s'adonne en guise de repos. Steven R. Monroe ne s'attarde pas à épiloguer sur la banalité du quotidien paisible de la jeune écrivaine. Il pénètre donc rapidement dans le vif du sujet et nous entraîne dans son 1er acte à un éprouvant moment d'ultra violence centrée sur l'humiliation et le viol de l'héroïne. Autant dire que l'ambiance malsaine et claustro s'insinue dans l'esprit du spectateur face au calvaire enduré par la victime.
Tant pour les humiliations récursives que la scène de viol brutale et (une fois de plus) difficilement supportable. Ainsi, comme dans le modèle de Meir Zarchi, aucune complaisance n'est requise pour tenter de l'émuler alors que la seconde partie accès sur la revanche de Nemesis ira encore plus loin dans la violence graphique dépassant largement les débordements sanglants de Meir Zarchi. Ces règlements de compte habilement mis en scène sont exploités de manière anti conventionnelle même si l'on sent l'influence en vogue du tortur'porn. Ici, les pièges mortels n'ont heureusement rien de ludiques et ne rivalisent donc pas d'ingéniosité machiavélique pour épater le spectateur voyeuriste. En prime, pour renforcer le caractère crédible de la vendetta, Sarah Butler (A Couple of White Chicks at the Hairdresser, Flu bird Horror) s'impose en digne héritière de Camille Keaton si je peux me permettre. Son regard sournois dénué de compassion et ses exactions tous plus barbares les uns que les autres nous interpelle, déconcerte, voir nous attriste de par son acharnement sur ses tortionnaires réduits à l'état d'objet. Si bien qu'ici, les victimes terrifiées en état de marasme, agonisent, hurlent, supplient, pissent dans leur froc, vomissent et transpirent la sueur. Tout un programme trashouille donc ! Qui plus est, ces antagonistes s'avèrent honorablement crédibles de par leur prestance virile et sanguinaires, principalement le shérif endossé par Andrew Howard. Commanditaire le plus répréhensible du fait de son autorité castratrice envers ses acolytes mais aussi redoutablement insidieux dans son rôle vertueux de bon père de famille. Dans le rôle de l'attardé, Chad Linberg peut de prime abord laisser le spectateur dubitatif par le biais de son apparence stéréotypée mais sa volonté de nous convaincre avec une certaine émotion finit par emporter notre adhésion.
L'ange du mal
Poisseux, glauque, parfois insupportable, brutal et gore, I Spit on your Grave détonne et convoque la nausée dans son traitement radical, jusqu'au boutiste sur l'instinct bestial qui sommeille en chacun de nous. Sa réflexion sur l'auto-justice auquel une victime avilie se révèle encore plus monstrueuse que ses odieux agresseurs ne manque pas d'intelligence à l'écran pour dénoncer ses exactions criminelles inscrites dans le sadisme. On pardonnera par contre quelques scories (la musique parfois pompeuse souhaitant souligner l'horreur du danger ou la facilité de Jennifer à s'accaparer de ces bourreaux tombant comme des mouches dans les mailles du filet) pour approuver la qualité de ce remake assez couillu, dépassant même son modèle lors de sa seconde partie incisive. C'est d'ailleurs vers l'icone féminine que la caméra s'attardera pour clôturer I spit on your grave, une image glaçante de non-dit. Plutôt excellent donc sans évidemment atteindre l'intensité crapoteuse de son modèle (une toute autre époque documentée !).
*Bruno
01.02.11
Le film date de 2011 donc c'est pas 13 ans plus tard mais 33 ans plus tard
RépondreSupprimerContent de voir que je ne suis pas le seul à avoir apprécié ce remake : http://deadstillalive.canalblog.com/archives/2011/03/07/20564164.html
RépondreSupprimerVivement la sortie du blu-ray chez nous !
Bien vu Anonyme mais c'est une erreur de frappe ! Merci de l'avoir souligné.
RépondreSupprimerJ'ai une plétore d'amis qui ont adoré ce remake Leatherface !
Il est intéressant ton site Leatherface !
RépondreSupprimerC'est gentil :D
RépondreSupprimerSinon, j'ai hâte de la sortie du blu-ray !
merci pour cette critique qui m'éclaire dans le choix de voir ou non I SPIT ON YOUR GRAVE pour moi ce sera oui.
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