dimanche 27 février 2011

Amazonia, la Jungle blanche / Inferno in diretta - Cut and run. "Uncut Version"

                             (Crédit photo : image trouvée via Google, provenant du site senscritique. Utilisée ici à des fins non commerciales et illustratives).
 
de Rugero Deodato. 1985. Italie. 1h30. Avec Lisa Blount, Leonard Mann, Willie Aames, Richard Lynch, Richard Bright, Michael Berryman, Eriq La Salle.

Sortie en France en 1986.

FILMOGRAPHIE: Ruggero Deodato (7 mai 1939 -) est un réalisateur italien.
1964 : La Terreur des Kirghiz , 1968 : Fenomenal e il tesoro di Tutankamen , 1968 : Gungala la pantera nuda, 1968 : Donne... botte e bersaglieri , 1968 : Vacanze sulla Costa Smeralda , 1969 : I Quattro del pater noster , 1969 : Zenabel, 1975 : Una Ondata di piacere , 1976 : Uomini si nasce poliziotti si muore , 1977 : Le Dernier monde cannibale , 1978 : L'Ultimo sapore dell'aria (Last Feelings), 1979 : Concorde Affaire '79 , 1980 : Cannibal Holocaust , 1980 : La Maison au fond du parc , 1983 : Les Prédateurs du futur, 1985 : Amazonia: La jungle blanche , 1986 : Per un pugno di diamanti ,1987 : Les Barbarians, 1987 : Body Count, 1988 : Le Tueur de la pleine lune , 1988 : Angoisse sur la ligne , 1992 : Les Petites Canailles , 1993 : The Washing Machine.
 
 
"Sauvagerie tropicale : Deodato en mode série B furibarde".
Cinq ans après son controversé et maladif Cannibal Holocaust, Ruggero Deodato nous refourgue une de ces séries B d’exploitation jouissive et vigoureuse, portée par une mise en scène fougueuse, endiablée, entièrement vouée à un sens de l’efficacité roublarde. Sur le même schéma que son compère notoire précité, Amazonia, la jungle blanche mêle cinéma d’aventures et horreur gore éclaboussante avec un savoir-faire réjouissant, proprement attachant.
 
Une équipe de journalistes s’égare en pleine jungle hostile après la découverte d’un groupe de trafiquants de drogue mystérieusement massacrés sans mobile apparent. Dans le même temps, le fils du directeur d’une célèbre chaîne de télévision a disparu. Caméra au poing, nos deux reporters s’enfoncent dans la forêt pour exhumer l’horreur primitive de deux clans rivaux disputant le trafic et tenter de retrouver le jeune otage tombé entre les griffes de l’un des groupuscules.
 

Amazonia démarre pied au plancher avec une séquence introductive explosive et sanglante, où une bande de trafiquants est soudain taillée en pièces par des indigènes demeurés. Action et sang fusionnent avec un aplomb réjouissant pour livrer un divertissement fun, rondement mené. La suite nous entraîne au cœur de l’Amazonie, suivant ce duo de jeunes journalistes englués dans une sombre affaire de meurtres crapuleux perpétrés par des fauves humains sans pitié. Pour pimenter le tout, Deodato orchestre une guerre des gangs opposant deux factions de mercenaires chevronnés, dont l’un des leaders les plus fêlés — le Colonel Brian Horne (Richard Lynch) — s’est allié à une tribu primitive, sous son joug autoritaire et délirant. Ce Colonel, vestige halluciné d’une secte messianique inspirée de la tragédie du révérend Jim Jones (mais aussi du colonel d'Apocalypse Now !), est un junkie illuminé convaincu d’être la réincarnation de Jésus !

Toute la narration file en un chassé-croisé haletant : traque sanglante, embuscades, reportage-choc… Nos deux reporters dégainent leur matériel vidéo pour dénoncer l’horreur d’une guerre impitoyable, corrompue par l’appât du gain. Sous cette trame basique mais frondeuse, on sent Deodato animé par un plaisir contagieux de livrer un spectacle d’action furibard, chaque scène trépidante redoublée par le choc graphique d’un sang aussi outrancier que réussi. À ce déferlement sanglant (et ses pointes d’érotisme polisson), s’ajoute une scène quasi anthologique : un homme littéralement fendu en deux, dans le sens de la longueur ! L’effet, brutal et inopiné, imprime un réalisme cru saisissant. 
 

Au casting, quel plaisir de croiser une galerie de trognes mythiques : l’inénarrable Michael Berryman (La Colline a des Yeux) et sa gueule d’ahuri ; Eriq La Salle (L’Échelle de Jacob, Urgences) ; la regrettée et envoûtante Lisa Blount (Réincarnations, Officier et Gentleman, Prince des Ténèbres) ; Leonard Mann (Le Dernier des Salauds, Les Yeux de la Terreur) ; Richard Bright (Marathon Man, L’Ambulance), Karen Black (Trauma, la Poupée de la terreur) ; et bien sûr le patibulaire Richard Lynch (L’Épée Sauvage, Panic, Invasion U.S.A., Les Barbarians) en leader halluciné, suicidaire et orgueilleux.

Amazonia, la jungle blanche reste l’un des opus les plus nerveux et maîtrisés de Deodato. Porté par la partition trépidante de Claudio Simonetti, qui galvanise la moindre scène, ce bijou bisseux mené tambour battant dose habilement frénésie, violence sanguine et beauté sauvage d’une jungle aussi splendide qu’impitoyable (les panoramas nous en foutent plein la  vue !). Un pur spectacle de série B, savoureusement concocté pour offrir un plaisir innocent à la fougue communicative.

*Bruno

Dédicace à David Marchand et Léonard Lauwrence.

26.02.11
14.06.25.

2 commentaires:

  1. La claque à l'époque de sa sortie, j'avais alors 13 ans...Un véritable rollercoaster GORE et EXOTIQUE !!!

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  2. Morceau de choix qui tient ses promesses du travail de pro rien a dire....
    "Michael Berryman" c'est la cerise écrasé sur le gateau superbe prestation.
    A noter que le sinistre "Jim Jones" travaillait pour la CIA dans le cadre du projet très controversé "mind control experiments"(MK-ULTRA).....
    René Cardonna à réalisé "GUYANA" (la secte de l'enfer)en 89 sur le massacre de Joneston.
    "a glorious screamming end" (J.Jones)
    dr FrAnkein$ounD

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