mercredi 5 juillet 2023

Dans ses yeux / El secreto de sus ojos. Oscar du Meilleur Film Etranger, 2010.

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Juan José Campanella. 2009. Argentine. 2h09. Avec Ricardo Darín, Soledad Villamil, Pablo Rago, Javier Godino, Guillermo Francella, José Luis Gioia

Sortie salles France: 5 mai 2010. Espagne : 25 septembre 2009

FILMOGRAPHIEJuan José Campanella (né le 19 juillet 1959 à Buenos Aires) est un metteur en scène de cinéma argentin qui a surtout travaillé pour les télévisions américaines. 1979 : Prioridad nacional (court-métrage). 1984 : Victoria 392 (documentaire). 1991 : The Boy Who Cried Bitch (en). 1997 : La Part du mal. 1999 : El mismo amor, la misma lluvia. 2001 : Le Fils de la mariée (El hijo de la novia). 2004 : Luna de Avellaneda. 2009 : Dans ses yeux (El secreto de sus ojos). 2013 : Metegol. 2019 : La Conspiration des belettes. 

A la lisière du chef-d'oeuvre élégiaque politiquement incorrect.
Lardé de récompenses en Argentine, à Beaune et aux Oscars, Dans ses yeux est un plaisir de cinéma à la fois auteurisant et populaire comme on en voit peu dans le paysage du divertissement trop souvent formaté. Tant et si bien qu'ici on est constamment étonné, fasciné, attentionné, interloqué par le profil psychologique de ses personnages ibériques communément tourmentés, hantés, obsédés, chagrinés de culpabilité à la suite d'un viol crapuleux à l'issue finalement irrésolue. De par la profondeur psychologique de ceux-ci et cette trajectoire narrative reptilienne qu'on ne peut anticiper, on reste fasciné, magnétisé du jeu hétérodoxe des acteurs endossant leur rôle de façon à la fois si personnelle, naturelle, impliqués corps et âmes (jusque dans le non-dit), humainement versatile (notamment auprès de l'ami de Benjamin, Pablo, ivrogne prévenant, et du héros traumatisé par la candeur d'une victime sacrifiée à la beauté épurée). 

D'autre part, par sa science du suspense lestement latente et diffuse oscillant avec une rare intelligence, et au travers de nombreux flash-back, la fragilité de sentiments passionnels indécis avec l'enquête policière de longue haleine, Juan José Campanella y magnifie sa scénographie alambiquée, élégante, maîtrisée (notamment ce surprenant plan-séquence amorçant un zoom plongeant sur un stade de foot lors d'une filature) afin de parfaire une douloureuse histoire d'amour à l'issue indécise. A l'instar de son final ambigu à double niveau de lecture que le héros imagine dans sa psyché torturée. Ainsi, au bout du compte, Dans ses yeux demeure un sublime drame psychologique à la fois, trouble, ambivalent, ensorcelant, cruel et douloureux sous l'impulsion d'un récit passionnel remarquablement construit afin de surprendre le spectateur emporté dans un maelstrom d'émotions tendues, bouleversées, contrariées à la suite d'une découverte morbide inconsolable. Et d'y parfaire avec autant de brio métronome suspense, émotions et tendresse tout en prenant son temps afin de mieux nous surprendre de la tournure dramatique des évènements auprès de personnages complémentaires en proie à la corruption politique relève d'une gageure à l'identité propre. 


Dédicace à Steph Passoni

*Bruno

Récompenses

Prix Sud 2009 : 13 prix dont ceux du meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur et meilleure actrice argentins

Prix Goya 2010 : meilleur film étranger en langue espagnole

Oscars du cinéma 2010 : meilleur film en langue étrangère

festival international du film policier de Beaune 2010 : Grand prix du jury et prix du « jury spécial police »

1 commentaire:

  1. Un film simplement magnifique. Complexité des sentiments, recherche absolue de la vérité, magouilles politiciennes, protagonistes marquants et marqués. Une perle.

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