Sortie salles France: 6 février 1985. U.S: 14 Décembre 1984
FILMOGRAPHIE: David Lynch est un réalisateur, photographe, musicien et peintre américain, né le 20 Janvier 1946 à Missoula, dans le Montana, U.S.A. 1976: Eraserhead. 1980: Elephant Man. 1984: Dune. 1986: Blue Velvet. 1990: Sailor et Lula. 1992: Twin Peaks. 1997: Lost Highway. 1999: Une Histoire Vraie. 2001: Mulholland Drive. 2006: Inland Empire. 2012: Meditation, Creativity, Peace (documentaire).
"Un monde au-delà de vos rêves. Un film au-delà de votre imagination", dixit la tagline de l'époque. Et c'est véritablement (au mot près) ce que nous propose l'alchimiste David Lynch qui renia hélas son oeuvre sans jamais lui pardonner (notamment auprès des producteurs dont De Laurentiis). Or, à l'instar de films aussi mésestimés par leur auteur (Gloria de Cassavetes, Nomads de Mac Tiernan, La Forteresse Noire de Mann), Dune est un monumental spectacle SCI-FI qu'on aurait tort de bouder si on se laisse influencer par les mauvaises langues (bien qu'aujourd'hui il est enfin estampillé "culte"). Un OFNI ne ressemblant à nul autre métrage donc avec son budget de 45 000 000 dollars. Aussi dégingandé, confus, imbitable par moments, austère, froid, distant et elliptique soit ce grand spectacle d'un autre temps. Ce qui occasionna inévitablement un sévère échec public plutôt compréhensif selon moi tant l'oeuvre malade ne s'adresse surement pas au grand public (on est très loin du divertissement bonnard de la Guerre des Etoiles). D'autre part, à la (5è) revoyure, ou plutôt à chaque révision, j'ai la trouble impression de contempler et de (re)vivre une expérience quasi inédite comme s'il s'agissait de la toute première fois. Qui plus est dans une qualité 4K à damner un saint (je pèse mes mots, il faut le voir - et le comparer avec le BR - pour le croire). Du jamais vu j'vous dit !
Ainsi, le spectacle surdimensionné à beau nous en foutre plein la vue chaque minute (de par ses vastes décors - naturels / domestiques / sculpturaux - hérités du péplum, du film historique et de l'univers stellaire, ses costumes gradés taillés sur mesure, ses FX mécaniques charnels, sa photo sépia, son imposante figuration digne d'un De Mille, le score de Toto d'une sombre ampleur homérique) et nous déconcerter par son aspect baroque incommensurable, on reste hypnotisé par son indicible beauté funeste, lyrique, onirique, étrange, ombrageuse. Lynch nous composant avec son ambition personnelle de ballet funèbre une moisson de séquences atypiques (surtout auprès des rapports de force, des cohésions et rivalités psychologiques) nous interpelant par leur dialecte philosophique quand bien même la posture déroutante des protagonistes nous laisse pantois d'impassibilité. Tant auprès de leur façon de communiquer (en prime de certains pouvoirs télépathes), de combattre l'ennemi par un cri guerrier destructeur, que par sa foule de détails morbides (les pustules sur le visage de l'empereur, baudruche volante emplie de perversité), de pièges, ustensiles mortels et armements jamais inscrits sur pellicule.
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