Sortie salles Angleterre: 9 Juillet 1972
FILMOGRAPHIE: Peter Collinson est un réalisateur anglais, né le 1er avril 1936 à Cleethorpes (Angleterre), décédé le 16 décembre 1980 à Los Angeles (Californie).1963 : Blackwater Holiday (doc). 1967 : La Nuit des alligators. 1968 : Les Bas Quartiers. 1968 : Un jour parmi tant d'autres. 1969 : L'or se barre. 1970 : Les Baroudeurs. 1971 : La Peur. 1972 : Straight on Till Morning. 1972 : Nid d'espions à Istanbul. 1973 : Les Colts au soleil. 1974 : La Chasse sanglante. 1974 : Dix petits nègres. 1975 : La Nuit de la peur. 1976 : Le Sursis. 1977 : Un risque à courir. 1978 : Demain, la fin ou La Rage au cœur. 1980 : Australia Kid.
C'est une réelle curiosité expérimentale que nous propose la Hammer Film par l'auteur du classique maudit La Chasse Sanglante (on désespère d'une sortie BR !), Peter Colinson. Très peu connu du public, inédit en salles dans nos contrées et rarement cité auprès des aficionados, Straight on till morning se décline en huis-clos domestique un tantinet psychédélique si je me réfère aux 20 minutes liminaires festoyantes et à son montage épileptique alternant deux séquences distinctes (voirs 3 par moments) de manière furtive, pour ne pas dire agressive. Tant et si bien que de prime abord il m'eut été difficile de me familiariser à cette romance schizo auquel un célibataire utopiste (il refuse de grandir, de travailler, d'entreprendre quelconque projet) multiplie les conquêtes féminines en s'efforçant d'y dénicher le physique standard. Dans la mesure où Peter (allusion à Peter Pan), victime de sa beauté physique, ne supporte plus les cagoles d'un soir à la posture aussi sexy qu'orgueilleuse.
Or, un jour, il fait la connaissance de Brenda, jeune fille immature et influençable, venant tout juste de quitter son cocon, faute d'une maman bigote monoparentale. Au fil de leur relation amoureuse que l'on nous illustre de manière à la fois interlope et déroutante, avec parfois cette tendance d'y privilégier le montage bicéphale moins irritable, la dinette vire au cauchemar relationnel. Avec, en intermittence, trois séquences horrifiques expérimentales assez perturbantes et épeurantes, de par une très habile utilisation auditive résolument terrifiante, dérangeante, malaisante, plutôt que de céder aux sirènes du gore graphique. Cependant, Straight on till morning a du mal à captiver à travers son ambiance atypique quasi ineffable, à l'aune de son cheminement narratif assez prévisible et conté de manière si personnelle, même si notre curiosité reste en éveil jusqu'au générique de par l'excellence de l'acting infiniment convaincant. Et c'est bien là la plus grande qualité du métrage que de tabler sur le duo galvaudé Rita Tushingham (au physique fort particulier dans son corps de femme enfant aux yeux azurs) / Shane Briant particulièrement magnétique dans leurs postures dégingandées de grands gamins borderline inévitablement livrés à la déroute conjugale.
A réserver toutefois à un public averti dans la mesure où son climat hermétique peu affable et amiteux, risque de déplaire à une frange de spectateurs. C'est d'ailleurs probablement le métrage le plus bizarroïde que j'ai pu voir au sein de la firme Hammer qui tentait ici de se redorer le blason à l'orée des Seventies.
*Bruno
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