Photo empruntée sur Google, appartenant au site dvdclassik.com
d'Alan Clarke. 1979. Angleterre. 1h37. Avec Ray Winstone, Mick Ford, Julian Firth, John Blundell, Phil Daniels, John Fowler.
Sortie salles France: 19 Mars 1980. Angleterre: 28 Septembre 1979
FILMOGRAPHIE: Alan Clarke est un réalisateur et scénariste britannique né le 28 octobre 1935 à Liverpool (Angleterre), décédé d'un cancer le 24 juillet 1990. 1967-1968 : Half Hour History (TV). 1969 : The Gold Robbers (TV). 1969-1970 : The Wednesday Play (TV). 1970 : I Can't See My Little Willie (TV). 1972 : The Edwardians (TV). 1972 : Thirty Minute Theatre (TV). 1972 : To Encourage the Others (TV). 1975 : BBC2 Playhouse (TV). 1977 : Scum (TV). 1978 : Play of the Month (TV). 1979 : Scum. 1970-1981 : Play for Today (TV). 1982 : Baal (TV). 1982 : Made in Britain (TV). 1985 : Billy the Kid and the Green Baize Vampire (TV). 1985 : Contact (TV). 1986 : Rita, Sue and Bob Too. 1987 : Road. 1987 : Christine. 1988 : The Firm. 1989 : Elephant.
Effroyable descente aux enfers au sein d'un centre de redressement anglais, Scum est un uppercut émotionnel comme on en voit peu dans le paysage carcéral. Réalisé sans fioriture dans un style documentaire, interprété par de jeunes débutants plus vrais que nature et évacué de score musical, ce film choc d'une violence parfois insupportable ne nous laisse pas indemne sitôt le couperet de sa conclusion à la fois radicale et profondément pessimiste. Dénonçant les méthodes inhumaines et la corruption de (certains) surveillants castrateurs, Scum constitue un réquisitoire contre le conservatisme et la répression lorsque de jeunes délinquants sont soumis à une hiérarchie aux relents de nazisme. Ces derniers destitués de leur patronyme étant définis par 4 chiffres afin de discréditer leur véritable identité. Tant et si bien que les plus fragiles d'entre eux, tiraillés entre l'épuisement ou la révolte, car humiliés, violés ou violentés, cèdent au suicide en guise de délivrance. Quand bien même les plus pugnaces tentent d'imposer leur autorité afin d'asseoir leur suprématie.
D'une grande intensité dramatique, Scum ne lésine pas sur les affrontements barbares et les sévices sexuels pour mieux dénoncer la déliquescence morale de ces jeunes détenus livrés à la solitude, à l'isolement et à l'embrigadement (celle des cachots en guise de châtiment), et ce sans une once d'empathie de la part des dirigeants convaincus de leur doctrine draconienne. Toujours plus tendu au fil d'un cheminement cauchemardesque en perdition et oppressant par son climat austère irrespirable qu'une photo limpide contraste cliniquement, Scum tire-parti de son efficacité grâce à l'intelligence de sa mise en scène détournant les conventions au sein d'une narration aléatoire. Et ce en dépit des traditionnels confrontations entre têtes de turc qu'Alan Clarke contourne sans esbroufe si bien qu'il préconise l'immersion morale de ces détenus confrontés à l'animosité, à la démence ou à la dépression. Plaidoyer pour la liberté d'expression, Scum interpelle et ébranle face à la situation chaotique de ces mineurs hurlant en silence leur désir de dignité auprès d'un gouverneur impassible.
Impitoyable et sans concession, Scum fustige avec une vérité glaçante l'inefficacité du système carcéral subordonnée à une idéologie aussi rétrograde que tyrannique. Déprimant et nihiliste pour les conséquences criminogènes que cet enseignement dictatorial finit par engendrer (notamment celle de provoquer le suicide), il laisse en état d'aigreur par son irrévocable constat d'échec.
Pour Public averti
La séquence la + marquante: le suicide insoutenable d'un des jeunes détenus suppliant vainement de l'extérieur de sa cellule un secours de dernier ressort.
Bruno Matéï
2èx
Ci-dessous, l'affiche française de l'époque.
Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinema.jeuxactu.com
"Quand on aime, on aime toujours trop". "Quand on aime on voit les belles choses".
jeudi 20 avril 2017
mercredi 19 avril 2017
La Chose / The Deadly Spawn
Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com
"Return of the Aliens: The Deadly Spawn" de Douglas McKeown. 1983. U.S.A. 1h21. Avec Charles George Hildebrandt, Tom DeFranco, Richard Lee Porter, Jean Tafler, Karen Tighe, James Brewster, Elissa Neil.
Sortie salles U.S: 22 Avril 1983
FILMOGRAPHIE: Douglas McKeown est un réalisateur et scénariste américain, ne lé 14 Janvier 1947 à New York City, 1983: La Chose.
Hommage aux films de monstres des années 50 à la sauce Tomato Ketchup, La Chose demeure un miracle de série Z que les vidéophiles ont gardé en mémoire avec un souvenir ému. Unique réalisation de Douglas McKeown, La Chose tire-parti de son charme par le côté candide d'une réalisation approximative palliant ses carences techniques et narratives et un jeu d'acteurs amateuristes par le biais d'effusions sanglantes irrésistiblement complaisantes. Le réalisateur ne lésinant pas sur les zooms des chairs entaillées ou corps démembrées afin de provoquer le choc esthétique, à l'instar de nos artisans italiens exploitant en cette époque décadente leurs films de zombies à renfort de gore putassier. En prime, grâce au charisme dismorphique du monstre extra-terrestre nanti de trois têtes et d'une dentition proéminente à plusieurs étages, celui-ci insuffle un pouvoir de fascination prégnant auprès de son apparence hybride.
Ses nombreuses attaques sanglantes imputées aux occupants d'une demeure familiale s'avérant assez jouissives, notamment lorsque ces derniers tentent maladroitement de lui échapper parmi des instants de panique tantôt hilarantes. On ne manquera pas non plus d'évoquer la fameuse pause déjeuner que des mamies organisent autour d'une réunion amicale quand bien même des petites créatures semblables à des anguilles au dents acérées vont infester la salle à manger pour leur dévorer les jambes et le visage ! Or, au sein de ce chambardement horrifique assez cartoonesque, un ado féru de cinéma d'horreur, membre de la famille assiégée, tentera de détruire le monstre après avoir assisté à ses exubérances sanglantes dans la cave. Etrangement inquiétant et laconique, ce personnage juvénile fascine le spectateur par son instinct voyeuriste à témoigner des exactions de la créature sans cligner de l'oeil (ou alors si peu à une exception près). A la fois observateur ambigu (il semble éprouver une fascination morbide pour les cadavres déchiquetés) et héros vaillant (il canalise sa peur lors de ses confrontations épiques avec le monstre), ce dernier parvient à donner chair à son personnage avec une trouble identité.
La séquence la + marquante: le dîner sanglant chez les mamies
Eric Binford
5èx. 13.02.23. vf
"Return of the Aliens: The Deadly Spawn" de Douglas McKeown. 1983. U.S.A. 1h21. Avec Charles George Hildebrandt, Tom DeFranco, Richard Lee Porter, Jean Tafler, Karen Tighe, James Brewster, Elissa Neil.
Sortie salles U.S: 22 Avril 1983
FILMOGRAPHIE: Douglas McKeown est un réalisateur et scénariste américain, ne lé 14 Janvier 1947 à New York City, 1983: La Chose.
Hommage aux films de monstres des années 50 à la sauce Tomato Ketchup, La Chose demeure un miracle de série Z que les vidéophiles ont gardé en mémoire avec un souvenir ému. Unique réalisation de Douglas McKeown, La Chose tire-parti de son charme par le côté candide d'une réalisation approximative palliant ses carences techniques et narratives et un jeu d'acteurs amateuristes par le biais d'effusions sanglantes irrésistiblement complaisantes. Le réalisateur ne lésinant pas sur les zooms des chairs entaillées ou corps démembrées afin de provoquer le choc esthétique, à l'instar de nos artisans italiens exploitant en cette époque décadente leurs films de zombies à renfort de gore putassier. En prime, grâce au charisme dismorphique du monstre extra-terrestre nanti de trois têtes et d'une dentition proéminente à plusieurs étages, celui-ci insuffle un pouvoir de fascination prégnant auprès de son apparence hybride.
Ses nombreuses attaques sanglantes imputées aux occupants d'une demeure familiale s'avérant assez jouissives, notamment lorsque ces derniers tentent maladroitement de lui échapper parmi des instants de panique tantôt hilarantes. On ne manquera pas non plus d'évoquer la fameuse pause déjeuner que des mamies organisent autour d'une réunion amicale quand bien même des petites créatures semblables à des anguilles au dents acérées vont infester la salle à manger pour leur dévorer les jambes et le visage ! Or, au sein de ce chambardement horrifique assez cartoonesque, un ado féru de cinéma d'horreur, membre de la famille assiégée, tentera de détruire le monstre après avoir assisté à ses exubérances sanglantes dans la cave. Etrangement inquiétant et laconique, ce personnage juvénile fascine le spectateur par son instinct voyeuriste à témoigner des exactions de la créature sans cligner de l'oeil (ou alors si peu à une exception près). A la fois observateur ambigu (il semble éprouver une fascination morbide pour les cadavres déchiquetés) et héros vaillant (il canalise sa peur lors de ses confrontations épiques avec le monstre), ce dernier parvient à donner chair à son personnage avec une trouble identité.
En dépit de faibles longueurs facilement pardonnables, de bavardages stériles et d'un montage hasardeux, La Chose s'extirpe miraculeusement de la nullité grâce à l'implication intègre du réalisateur en herbe vouant un amour pour les monstres articulés ici réalisés avec assez de soin pour prétendre à sa voracité. Aujourd'hui encore, et avec un délicieux parfum de nostalgie (comme en témoigne son score monocorde efficacement envoûtant), il n'a rien perdu de son intensité attractive à travers son esprit sardonique aussi généreux que décomplexé. Le terme culte est d'ailleurs approprié afin de mieux définir cette perle gore typiquement bisseuse !
La séquence la + marquante: le dîner sanglant chez les mamies
Eric Binford
5èx. 13.02.23. vf
mardi 18 avril 2017
L'ETE MEURTRIER. César de la Meilleure Actrice: Isabelle Adjani.
Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr
de Jean Becker. 1983. France. 2h11. Avec Isabelle Adjani, Alain Souchon, Suzanne Flon, Jenny Clève, Maria Machado, Évelyne Didi, Jean Gaven, François Cluzet, Manuel Gélin, Roger Carel, Michel Galabru, Marie-Pierre Casey, Cécile Vassort, Édith Scob, Martin Lamotte.
Sortie salles France: 11 Mai 1983.
FILMOGRAPHIE: Jean Becker est un réalisateur et scénariste français, né le 10 mai 1933 à Paris.
1961 : Un nommé La Rocca. 1964 : Échappement libre. 1965 : Pas de caviar pour tante Olga. 1966 : Tendre Voyou. 1983 : L'Été meurtrier. 1995 : Élisa. 1999 : Les Enfants du marais. 2001 : Un crime au Paradis. 2003 : Effroyables Jardins. 2007 : Dialogue avec mon jardinier. 2008 : Deux jours à tuer. 2010 : La Tête en friche. 2012 : Bienvenue parmi nous. 2014 : Bon Rétablissement ! 2018 : Le Collier rouge.
Gros succès commercial et critique transcendé par la performance viscérale d'Isabelle Adjani si bien qu'elle remporta un an plus tard le césar de la Meilleure Actrice, L'Eté Meurtrier constitue un grand moment de cinéma au sein du paysage français des années 80. D'après le roman éponyme de Sébastien Japrisot, l'intrigue, sombre et désenchantée, est entièrement bâtie sur le profil névrosé d'Eliane, délibérée à accomplir sa vengeance depuis que sa mère lui donna naissance à la suite d'un viol en réunion. Aujourd'hui âgée de 20 ans et à la recherche des trois coupables, elle s'empresse de de prime abord de draguer le jeune "pin-pon" depuis que le père de ce dernier ferait parti des présumés agresseurs. Si l'Eté Meurtrier sous-entend en 1er acte une comédie romantique légère et cocasse flirtant avec la nostalgie des années 70 au sein d'un village provincial ensoleillé, le profil scrupuleux imparti à l'héroïne adopte un revirement autrement obscur et intriguant quant à ses motivations intrinsèques. Par le biais de l'introspection morale d'Eliane en quête d'une impossible rédemption, Jean Becker, très inspiré et avisé, nous brosse un magnifique portrait de femme fragile tributaire d'un passé galvaudé.
Démoralisée par le poids de l'interrogation et d'une certaine culpabilité (celle d'avoir été malgré elle la progéniture d'un père dont elle ignore la véritable identité) et profondément marquée par ses rapports équivoques avec un paternel adoptif plutôt attentionné, Eliane est d'autant plus hantée par la lâcheté de ses parents confinés dans le mutisme et l'inavouable secret. Dans son rôle d'allumeuse à la fois minaude et désinvolte, Isabelle Adjani crève l'écran de la première à la dernière seconde par sa beauté lascive à courtiser la gente masculine avec une effronterie outrancière. Mais derrière l'apparence provocante de son plus simple appareil et son égoïsme se cache l'extrême fragilité d'une écorchée vive incapable d'assumer le deuil d'un viol maternel. Lui partageant inopinément la vedette avec une surprenante spontanéité, le chanteur Alain Souchon insuffle une densité autrement psychologique dans sa fonction d'amant naïf pris au piège d'une effroyable machination et qui, par l'enchaînement des circonstances dramatiques va peu à peu muter pour adopter un comportement irascible inquiétant en larbin délaissé. Captivant et toujours plus intense, le récit charpenté s'avère beaucoup plus leste et surprenant qu'il n'y parait, tant et si bien que les divers rebondissements qui empiètent l'investigation d'Eliane vont décupler l'intensité dramatique d'un effroyable dénouement où les rôles (victime/bourreau) vont subitement permuter.
Une vraie déclaration d'amour à Isabelle Adjani
Au rythme d'une sombre partition de Georges Delerue et de la mélodie attendrissante chantonnée par Yves Montand, l'Eté meurtrier emprunte brillamment le schéma du "rape and revenge" provincial sous l'autorité d'Isabelle Adjani illuminant l'écran avec une sensibilité davantage névralgique. Rien que par sa présence démiurge littéralement ensorcelante, l'Eté Meurtrier extériorise une charge érotique aussi tendre et gracile que diaphane et vénéneuse. Une expérience émotionnelle aiguë, un mélodrame inoubliable d'autant plus sans échappatoire dans sa dramaturgie en chute libre.
Les scènes les + marquantes: Le viol en réunion imposant une violence crue, le banquet des noces teinté de lyrisme et Spoiler !!! la situation schizophrène d'Eliane en institut psychiatrique. Fin du Spoil.
Bruno Dussart
3èx
Récompenses:
César de la meilleure actrice : Isabelle Adjani
César du meilleur montage : Jacques Witta
César de la meilleure actrice dans un second rôle : Suzanne Flon
César du meilleur scénario d'adaptation : Sébastien Japrisot
de Jean Becker. 1983. France. 2h11. Avec Isabelle Adjani, Alain Souchon, Suzanne Flon, Jenny Clève, Maria Machado, Évelyne Didi, Jean Gaven, François Cluzet, Manuel Gélin, Roger Carel, Michel Galabru, Marie-Pierre Casey, Cécile Vassort, Édith Scob, Martin Lamotte.
Sortie salles France: 11 Mai 1983.
FILMOGRAPHIE: Jean Becker est un réalisateur et scénariste français, né le 10 mai 1933 à Paris.
1961 : Un nommé La Rocca. 1964 : Échappement libre. 1965 : Pas de caviar pour tante Olga. 1966 : Tendre Voyou. 1983 : L'Été meurtrier. 1995 : Élisa. 1999 : Les Enfants du marais. 2001 : Un crime au Paradis. 2003 : Effroyables Jardins. 2007 : Dialogue avec mon jardinier. 2008 : Deux jours à tuer. 2010 : La Tête en friche. 2012 : Bienvenue parmi nous. 2014 : Bon Rétablissement ! 2018 : Le Collier rouge.
Gros succès commercial et critique transcendé par la performance viscérale d'Isabelle Adjani si bien qu'elle remporta un an plus tard le césar de la Meilleure Actrice, L'Eté Meurtrier constitue un grand moment de cinéma au sein du paysage français des années 80. D'après le roman éponyme de Sébastien Japrisot, l'intrigue, sombre et désenchantée, est entièrement bâtie sur le profil névrosé d'Eliane, délibérée à accomplir sa vengeance depuis que sa mère lui donna naissance à la suite d'un viol en réunion. Aujourd'hui âgée de 20 ans et à la recherche des trois coupables, elle s'empresse de de prime abord de draguer le jeune "pin-pon" depuis que le père de ce dernier ferait parti des présumés agresseurs. Si l'Eté Meurtrier sous-entend en 1er acte une comédie romantique légère et cocasse flirtant avec la nostalgie des années 70 au sein d'un village provincial ensoleillé, le profil scrupuleux imparti à l'héroïne adopte un revirement autrement obscur et intriguant quant à ses motivations intrinsèques. Par le biais de l'introspection morale d'Eliane en quête d'une impossible rédemption, Jean Becker, très inspiré et avisé, nous brosse un magnifique portrait de femme fragile tributaire d'un passé galvaudé.
Démoralisée par le poids de l'interrogation et d'une certaine culpabilité (celle d'avoir été malgré elle la progéniture d'un père dont elle ignore la véritable identité) et profondément marquée par ses rapports équivoques avec un paternel adoptif plutôt attentionné, Eliane est d'autant plus hantée par la lâcheté de ses parents confinés dans le mutisme et l'inavouable secret. Dans son rôle d'allumeuse à la fois minaude et désinvolte, Isabelle Adjani crève l'écran de la première à la dernière seconde par sa beauté lascive à courtiser la gente masculine avec une effronterie outrancière. Mais derrière l'apparence provocante de son plus simple appareil et son égoïsme se cache l'extrême fragilité d'une écorchée vive incapable d'assumer le deuil d'un viol maternel. Lui partageant inopinément la vedette avec une surprenante spontanéité, le chanteur Alain Souchon insuffle une densité autrement psychologique dans sa fonction d'amant naïf pris au piège d'une effroyable machination et qui, par l'enchaînement des circonstances dramatiques va peu à peu muter pour adopter un comportement irascible inquiétant en larbin délaissé. Captivant et toujours plus intense, le récit charpenté s'avère beaucoup plus leste et surprenant qu'il n'y parait, tant et si bien que les divers rebondissements qui empiètent l'investigation d'Eliane vont décupler l'intensité dramatique d'un effroyable dénouement où les rôles (victime/bourreau) vont subitement permuter.
Une vraie déclaration d'amour à Isabelle Adjani
Au rythme d'une sombre partition de Georges Delerue et de la mélodie attendrissante chantonnée par Yves Montand, l'Eté meurtrier emprunte brillamment le schéma du "rape and revenge" provincial sous l'autorité d'Isabelle Adjani illuminant l'écran avec une sensibilité davantage névralgique. Rien que par sa présence démiurge littéralement ensorcelante, l'Eté Meurtrier extériorise une charge érotique aussi tendre et gracile que diaphane et vénéneuse. Une expérience émotionnelle aiguë, un mélodrame inoubliable d'autant plus sans échappatoire dans sa dramaturgie en chute libre.
Les scènes les + marquantes: Le viol en réunion imposant une violence crue, le banquet des noces teinté de lyrisme et Spoiler !!! la situation schizophrène d'Eliane en institut psychiatrique. Fin du Spoil.
Bruno Dussart
3èx
Récompenses:
César de la meilleure actrice : Isabelle Adjani
César du meilleur montage : Jacques Witta
César de la meilleure actrice dans un second rôle : Suzanne Flon
César du meilleur scénario d'adaptation : Sébastien Japrisot
lundi 17 avril 2017
THE DEVIL'S CANDY. Prix du Public, Gérardmer 2017.
Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com
de Sean Byrne. 2015. U.S.A. 1h19. Avec Ethan Embry, Shiri Appleby, Kiara Glasco, Pruitt Taylor Vince, Craig Nigh
Sortie salles U.S: 17 Mars 2017
FILMOGRAPHIE: Sean Byrne est un réalisateur et scénariste australien. Après avoir entamé en 2006 quelques courts-métrages remarqués et un documentaire (The Secret), il dirige sa première réalisation trois ans plus tard avec The Loved Ones. 2015: The Devil's Candy.
Révélé par l'excellente surprise australienne The Loved Ones, Sean Byrne persévère dans le registre horrifique avec le très sympa The Devil's Candy. Une histoire satanique sur fond de musique métal qu'un père et sa fille se partagent passionnément. Un couple et leur fille emménagent dans une vaste demeure où s'est récemment produit un double meurtre. Fan de métal et peintre, Jessie Hellman entame une fresque baroque au moment même d'entendre d'étranges chuchotements. Un soir, le fils de la famille défunte frappe à leur porte pour une raison nébuleuse. Peu à peu, d'étranges évènements vont ébranler leur tranquillité. Série B horrifique d'une durée concise d'1h15 si on fait fi du générique final, The Devils' Candy n'a pas pour ambition de révolutionner le genre mais plutôt de nous offrir un savoureux suspense horrifique sous le pilier d'un schéma narratif particulièrement bien construit.
Empruntant le thème de la possession démoniaque sous l'impulsion agressive de la musique "Metal", The Devil's Candy prête un instant une allusion à Shining pour la caractérisation équivoque du père de famille obsédé à l'idée d'achever une peinture prémonitoire au mépris de l'amour filial. La grande force du film résidant justement dans la caractérisation de cette famille (dysfonctionnelle) de prime abord équilibrée et soudée que les comédiens endossent avec une spontanéité humaine. Bougrement attachants, on suit leur trajectoire indécise avec une angoisse savamment entretenue, et ce jusqu'au point d'orgue littéralement démoniaque. Outre la présence docile d'une épouse autrement prévenante, on apprécie surtout les rapports amicaux toujours plus fragiles que se disputent le père et sa fille depuis que ce dernier souffre d'obsession artistique. Si Sean Byrne ne renouvelle pas le genre en exploitant une intrigue somme toute simpliste, il s'avère suffisamment adroit, inspiré, parfois inventif et surtout intègre pour nous façonner un huis-clos horrifique assez stylisé (photo saturée à l'appui). L'intrusion obscure d'un personnage adipeux des plus dérangeants renforçant notamment le caractère inquiétant d'une stratégie meurtrière où l'innocence sacrifiée prédomine. Réaliste et parfois violent, le film adopte une tournure cauchemardesque de plus en plus oppressante si bien que sa dernière partie épique et flamboyante (saisissantes images de brasier infernale !) insuffle des moments de terreur très impressionnants.
Si The Devil's Candy n'a pas une aussi imposante stature que The Loved Ones, son réalisateur parvient tout de même à en extraire une excellente série B, de par son autorité et son savoir-faire à exploiter dans une facture moderne le combat éternel du Bien contre l'influence de Satan.
La séquence la + marquante: l'affrontement final dans la maison entre les occupants. Sauvage, intense, réaliste, sans concession et visuellement fulgurant.
Bruno Dussart.
Récompense: Prix du Public, Gérardmer 2017.
de Sean Byrne. 2015. U.S.A. 1h19. Avec Ethan Embry, Shiri Appleby, Kiara Glasco, Pruitt Taylor Vince, Craig Nigh
Sortie salles U.S: 17 Mars 2017
FILMOGRAPHIE: Sean Byrne est un réalisateur et scénariste australien. Après avoir entamé en 2006 quelques courts-métrages remarqués et un documentaire (The Secret), il dirige sa première réalisation trois ans plus tard avec The Loved Ones. 2015: The Devil's Candy.
Révélé par l'excellente surprise australienne The Loved Ones, Sean Byrne persévère dans le registre horrifique avec le très sympa The Devil's Candy. Une histoire satanique sur fond de musique métal qu'un père et sa fille se partagent passionnément. Un couple et leur fille emménagent dans une vaste demeure où s'est récemment produit un double meurtre. Fan de métal et peintre, Jessie Hellman entame une fresque baroque au moment même d'entendre d'étranges chuchotements. Un soir, le fils de la famille défunte frappe à leur porte pour une raison nébuleuse. Peu à peu, d'étranges évènements vont ébranler leur tranquillité. Série B horrifique d'une durée concise d'1h15 si on fait fi du générique final, The Devils' Candy n'a pas pour ambition de révolutionner le genre mais plutôt de nous offrir un savoureux suspense horrifique sous le pilier d'un schéma narratif particulièrement bien construit.
Empruntant le thème de la possession démoniaque sous l'impulsion agressive de la musique "Metal", The Devil's Candy prête un instant une allusion à Shining pour la caractérisation équivoque du père de famille obsédé à l'idée d'achever une peinture prémonitoire au mépris de l'amour filial. La grande force du film résidant justement dans la caractérisation de cette famille (dysfonctionnelle) de prime abord équilibrée et soudée que les comédiens endossent avec une spontanéité humaine. Bougrement attachants, on suit leur trajectoire indécise avec une angoisse savamment entretenue, et ce jusqu'au point d'orgue littéralement démoniaque. Outre la présence docile d'une épouse autrement prévenante, on apprécie surtout les rapports amicaux toujours plus fragiles que se disputent le père et sa fille depuis que ce dernier souffre d'obsession artistique. Si Sean Byrne ne renouvelle pas le genre en exploitant une intrigue somme toute simpliste, il s'avère suffisamment adroit, inspiré, parfois inventif et surtout intègre pour nous façonner un huis-clos horrifique assez stylisé (photo saturée à l'appui). L'intrusion obscure d'un personnage adipeux des plus dérangeants renforçant notamment le caractère inquiétant d'une stratégie meurtrière où l'innocence sacrifiée prédomine. Réaliste et parfois violent, le film adopte une tournure cauchemardesque de plus en plus oppressante si bien que sa dernière partie épique et flamboyante (saisissantes images de brasier infernale !) insuffle des moments de terreur très impressionnants.
La séquence la + marquante: l'affrontement final dans la maison entre les occupants. Sauvage, intense, réaliste, sans concession et visuellement fulgurant.
Bruno Dussart.
Récompense: Prix du Public, Gérardmer 2017.
samedi 15 avril 2017
KNOCK KNOCK
Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr
d'Eli Roth. 2014. U.S.A. 1h38. Avec Keanu Reeves, Lorenza Izzo, Ana de Armas, Ignacia Allamand
Sortie salles France: 23 Septembre 2015. U.S: 23 Janvier 2015
FILMOGRAPHIE: Eli Roth est un réalisateur américain, né le 18 Avril 1972 à Boston.
2002: Cabin Fever. 2006: Hostel. 2007: Thanksgiving (faux trailer). 2007: Hostel 2. 2009: Nation's Pride - Stolz der Nation (trailer). 2013: The Green Inferno. 2015: Knock Knock.
Chronique express
Une satire sur l'infidélité et le féminisme
Remake du méconnu Ca peut vous arriver demain sorti chez VIP en Vhs à l'orée des années 80, Knock Knock est un thriller à suspense rondement mené sous couvert d'une mise en garde du racket en ligne ! Un jeu sournois de manipulation et de soumission érotiques qu'Eli Roth coordonne efficacement autour d'un huis-clos anxiogène. De par la multitude de brimades et épreuves de survie souvent cruelles qu'endure la victime et le jeu toujours plus psychotique du duo de misandres s'en donnant à coeur joie dans les effronteries sardoniques. En dépit de 1 ou 2 moments à la limite du grotesque (l'intervention du confrère de la victime frôle la cocasserie involontaire dans son affolement outré), du jeu parfois perfectible de Keanu Reeves un peu trop austère dans ses expressions démunies et d'un épilogue un peu décevant nous laissant sur notre faim (même s'il est audacieux de s'écarter du traditionnel happy-end), Knock Knock joue avec nos nerfs avec une perversité en roue libre.
Bruno Matéï
d'Eli Roth. 2014. U.S.A. 1h38. Avec Keanu Reeves, Lorenza Izzo, Ana de Armas, Ignacia Allamand
Sortie salles France: 23 Septembre 2015. U.S: 23 Janvier 2015
FILMOGRAPHIE: Eli Roth est un réalisateur américain, né le 18 Avril 1972 à Boston.
2002: Cabin Fever. 2006: Hostel. 2007: Thanksgiving (faux trailer). 2007: Hostel 2. 2009: Nation's Pride - Stolz der Nation (trailer). 2013: The Green Inferno. 2015: Knock Knock.
Chronique express
Une satire sur l'infidélité et le féminisme
Remake du méconnu Ca peut vous arriver demain sorti chez VIP en Vhs à l'orée des années 80, Knock Knock est un thriller à suspense rondement mené sous couvert d'une mise en garde du racket en ligne ! Un jeu sournois de manipulation et de soumission érotiques qu'Eli Roth coordonne efficacement autour d'un huis-clos anxiogène. De par la multitude de brimades et épreuves de survie souvent cruelles qu'endure la victime et le jeu toujours plus psychotique du duo de misandres s'en donnant à coeur joie dans les effronteries sardoniques. En dépit de 1 ou 2 moments à la limite du grotesque (l'intervention du confrère de la victime frôle la cocasserie involontaire dans son affolement outré), du jeu parfois perfectible de Keanu Reeves un peu trop austère dans ses expressions démunies et d'un épilogue un peu décevant nous laissant sur notre faim (même s'il est audacieux de s'écarter du traditionnel happy-end), Knock Knock joue avec nos nerfs avec une perversité en roue libre.
Bruno Matéï
vendredi 14 avril 2017
EDMOND
Photo empruntée sur Google, appartenant au site blog.dnevnik.hr
de Stuart Gordon. 2005. US.A. 1h22. Avec William H. Macy, Frances Bay, Rebecca Pidgeon, Joe Mantegna, Denise Richards, Bai Ling.
Sortie salles U.S: 14 Juillet 2006. France, uniquement en Vod: 1er Juin 2006
FILMOGRAPHIE: Stuart Gordon est un acteur, producteur, réalisateur et scénariste américain, né le 11 Août 1947 à Chicago, dans l'Illinois.
1979: Bleacher Bums (Téléfilm), 1985: Ré-animator, 1986: From Beyond, 1987: Dolls, 1988: Kid Safe: the vidéo, 1990: Le Puits et le pendule, La Fille des Ténèbres (téléfilm), Robot Jox, 1993: Fortress, 1995: Castle Freak, 1996: Space Truckers, 1998: The Wonderful Ice Cream Suit, 2001: Dagon, 2003: King of the Ants, 2005: Edmond, Master of Horrors (2 épisodes), 2007: Stuck, 2008: Fear Itself (1 épisode)
Le pitch:
Lassé de son existence bourgeoise sans histoire, Edmond plaque subitement sa femme pour s'aventurer dans les bas quartiers à la recherche d'une aventure lubrique. Constamment raillé et méprisé par une gente féminine cupide, il finit d'autant mieux par extérioriser sa colère après avoir été agressé par un macro. Gagné par sa bravoure de lui avoir tenu tête, il continue d'arpenter les rues en ayant cette fois-ci la conviction d'être un citoyen en nouvelle révélation identitaire. Seulement, ce dernier, égoïste, raciste, homophobe, pingre et un poil misogyne finit par céder à une folie meurtrière !
Film choc d'une extrême violence autant physique que psychologique (d'où son interdiction aux - de 16 ans au travers de deux séquences éprouvantes), Edmond dépeint avec lucidité et vérité humaine le portrait d'un sociopathe en perdition morale. Si Stuart Gordon a délaissé le genre horrifique depuis Dagon, il n'a absolument rien perdu de son brio pour façonner en l'occurrence un film noir des plus dérangeants tant et si bien que son constat sociétale nourrit une réflexion existentielle sur notre propre réussite ou défaite à s'être inséré dans notre société où prime l'élitisme. Descente aux enfers introspective au sein du psyché névrosé d'un cadre supérieur blasé par sa société de consommation et l'esprit d'individualité, Edmond demeure un croisement vitriolé entre Chute Libre, Taxi Driver, After Hours et à moindre échelle Henry, portrait d'un serial-killer. Stuart Gordon filmant ses errances nocturnes, sa déchéance criminelle et son embrigadement avec un réalisme ardu saupoudré de dérision caustique. Notamment cette dernière partie instaurée derrières les barreaux d'une cellule où Edmond doit peu à peu s'adapter à sa nouvelle existence avec l'appui d'un détenu gay afro-américain. Fort de la prestance névralgique de William H. Macy absolument terrifiant car habité par sa frustration sexuelle et ses pulsions fielleuses, ce dernier nous livre un très impressionnant jeu d'acteur avec une intensité dramatique où perce le désespoir existentiel. A l'instar de sa conclusion métaphysique auquel sa nouvelle remise en question spirituelle nous laisse dans l'interrogation religieuse et un sentiment d'amertume pour sa nouvelle condition introvertie.
"Toute société a les crimes qu'elle mérite".
D'une noirceur absolue et d'un réalisme glaçant quant au scrupuleux portrait imputé à un sociopathe paumé, Edmond tend à nous interroger sur la responsabilité morale de nos sociétés matérialistes déshumanisant les consommateurs au mépris des plus fragiles risquant parfois de céder à une révolte psychotique. Dès lors, difficile de sortir indemne de ce terrible constat d'échec identitaire.
Focus sur la séquence la + marquante: les rapports de force psychologiques ULTRA STRESSANTS entre Edmond et la serveuse au sein d'une chambre d'hôtel !
Bruno Matéï
2èx
de Stuart Gordon. 2005. US.A. 1h22. Avec William H. Macy, Frances Bay, Rebecca Pidgeon, Joe Mantegna, Denise Richards, Bai Ling.
Sortie salles U.S: 14 Juillet 2006. France, uniquement en Vod: 1er Juin 2006
FILMOGRAPHIE: Stuart Gordon est un acteur, producteur, réalisateur et scénariste américain, né le 11 Août 1947 à Chicago, dans l'Illinois.
1979: Bleacher Bums (Téléfilm), 1985: Ré-animator, 1986: From Beyond, 1987: Dolls, 1988: Kid Safe: the vidéo, 1990: Le Puits et le pendule, La Fille des Ténèbres (téléfilm), Robot Jox, 1993: Fortress, 1995: Castle Freak, 1996: Space Truckers, 1998: The Wonderful Ice Cream Suit, 2001: Dagon, 2003: King of the Ants, 2005: Edmond, Master of Horrors (2 épisodes), 2007: Stuck, 2008: Fear Itself (1 épisode)
Le pitch:
Lassé de son existence bourgeoise sans histoire, Edmond plaque subitement sa femme pour s'aventurer dans les bas quartiers à la recherche d'une aventure lubrique. Constamment raillé et méprisé par une gente féminine cupide, il finit d'autant mieux par extérioriser sa colère après avoir été agressé par un macro. Gagné par sa bravoure de lui avoir tenu tête, il continue d'arpenter les rues en ayant cette fois-ci la conviction d'être un citoyen en nouvelle révélation identitaire. Seulement, ce dernier, égoïste, raciste, homophobe, pingre et un poil misogyne finit par céder à une folie meurtrière !
Film choc d'une extrême violence autant physique que psychologique (d'où son interdiction aux - de 16 ans au travers de deux séquences éprouvantes), Edmond dépeint avec lucidité et vérité humaine le portrait d'un sociopathe en perdition morale. Si Stuart Gordon a délaissé le genre horrifique depuis Dagon, il n'a absolument rien perdu de son brio pour façonner en l'occurrence un film noir des plus dérangeants tant et si bien que son constat sociétale nourrit une réflexion existentielle sur notre propre réussite ou défaite à s'être inséré dans notre société où prime l'élitisme. Descente aux enfers introspective au sein du psyché névrosé d'un cadre supérieur blasé par sa société de consommation et l'esprit d'individualité, Edmond demeure un croisement vitriolé entre Chute Libre, Taxi Driver, After Hours et à moindre échelle Henry, portrait d'un serial-killer. Stuart Gordon filmant ses errances nocturnes, sa déchéance criminelle et son embrigadement avec un réalisme ardu saupoudré de dérision caustique. Notamment cette dernière partie instaurée derrières les barreaux d'une cellule où Edmond doit peu à peu s'adapter à sa nouvelle existence avec l'appui d'un détenu gay afro-américain. Fort de la prestance névralgique de William H. Macy absolument terrifiant car habité par sa frustration sexuelle et ses pulsions fielleuses, ce dernier nous livre un très impressionnant jeu d'acteur avec une intensité dramatique où perce le désespoir existentiel. A l'instar de sa conclusion métaphysique auquel sa nouvelle remise en question spirituelle nous laisse dans l'interrogation religieuse et un sentiment d'amertume pour sa nouvelle condition introvertie.
"Toute société a les crimes qu'elle mérite".
D'une noirceur absolue et d'un réalisme glaçant quant au scrupuleux portrait imputé à un sociopathe paumé, Edmond tend à nous interroger sur la responsabilité morale de nos sociétés matérialistes déshumanisant les consommateurs au mépris des plus fragiles risquant parfois de céder à une révolte psychotique. Dès lors, difficile de sortir indemne de ce terrible constat d'échec identitaire.
Focus sur la séquence la + marquante: les rapports de force psychologiques ULTRA STRESSANTS entre Edmond et la serveuse au sein d'une chambre d'hôtel !
Bruno Matéï
2èx
jeudi 13 avril 2017
Le Grand Inquisiteur / Witchfinder General
Photo empruntée sur Google, appartenant au site orologi.forumfree.it
de Michael Reeves. 1968. Angleterre. 1h26. Avec Vincent Price, Ian Ogilvy, Hilary Dwyer, Rupert Davies, Robert Russell.
Sortie salles France: 10 Septembre 1969. U.S: 14 Août 1968
FILMOGRAPHIE: Michael Reeves est un réalisateur, producteur et scénariste anglais né le 17 Octobre à Sutton, Surrey, décédé le 11 février 1969 à Londres. 1968: Le grand inquisiteur. 1967: La créature invisible. 1966: The She Beast. 1964: Le château des morts vivants (non crédité).
Grand classique de l'horreur britannique natif de 1968, Le Grand Inquisiteur fait preuve d'une grande violence pour dénoncer les méthodes sadiennes de chasseurs de sorcières délibérés à débusquer le mal chez d'innocentes victimes dévotes. En 1665, l'inquisiteur Matthew Robbins et son adjoint sillonnent les campagnes anglaises durant la guerre civile. Profitants de ce désordre politique, ils s'en prennent aujourd'hui à un prêtre et à sa nièce depuis que ces derniers furent suspectés de pactiser avec le diable par la population locale. De son côté, alors qu'il est prochainement chargé de renverser le roi, Richard Marshall apprend que sa fiancée (la nièce du prêtre) est entre les mains du grand inquisiteur. Il part à sa recherche et découvre avec effroi la résultante des châtiments religieux.
Nanti d'un magnifique score mélancolique composée par Paul Ferris et d'une distribution infaillible menée par l'autoritaire Vincent Price dans une posture aussi impassible que viciée, Le Grand Inquisiteur tire-parti de son intensité dramatique auprès de son réalisme crapuleux étonnamment couillu (le film datant de 1968) sous couvert d'un thème religieux où les tortures perpétrées sur l'innocence furent monnaie courante. A redécouvrir d'urgence si bien qu'à mon sens ce chef-d'oeuvre infiniment malsain reste toujours inégalé à travers sa scrupuleuse reconstitution plus vraie que naure.
Eric Binford.
de Michael Reeves. 1968. Angleterre. 1h26. Avec Vincent Price, Ian Ogilvy, Hilary Dwyer, Rupert Davies, Robert Russell.
Sortie salles France: 10 Septembre 1969. U.S: 14 Août 1968
FILMOGRAPHIE: Michael Reeves est un réalisateur, producteur et scénariste anglais né le 17 Octobre à Sutton, Surrey, décédé le 11 février 1969 à Londres. 1968: Le grand inquisiteur. 1967: La créature invisible. 1966: The She Beast. 1964: Le château des morts vivants (non crédité).
Grand classique de l'horreur britannique natif de 1968, Le Grand Inquisiteur fait preuve d'une grande violence pour dénoncer les méthodes sadiennes de chasseurs de sorcières délibérés à débusquer le mal chez d'innocentes victimes dévotes. En 1665, l'inquisiteur Matthew Robbins et son adjoint sillonnent les campagnes anglaises durant la guerre civile. Profitants de ce désordre politique, ils s'en prennent aujourd'hui à un prêtre et à sa nièce depuis que ces derniers furent suspectés de pactiser avec le diable par la population locale. De son côté, alors qu'il est prochainement chargé de renverser le roi, Richard Marshall apprend que sa fiancée (la nièce du prêtre) est entre les mains du grand inquisiteur. Il part à sa recherche et découvre avec effroi la résultante des châtiments religieux.
Oeuvre coup de poing si j'ose dire car d'une cruauté inouïe quant à sa représentation graphique d'une violence parfois insupportable, Le Grand Inquisiteur puise son intensité dans son réalisme cru et son refus de concession à mettre en exergue les exactions crapuleuses d'inquisiteurs assouvissant leur perversité au nom de Dieu. Abordant les thèmes de la superstition, du fanatisme religieux et de l'abus de pouvoir sous l'autorité véreuse d'un notable ecclésiastique que Vincent Price endosse avec un cynisme délétère, Michael Reeves souhaite provoquer le malaise pour mieux dénoncer la barbarie de l'inquisition aussi insidieuse que bonimenteuse. Ainsi, à travers une histoire de vengeance tour à tour haletante et vigoureuse, il en profite au passage d'y brosser le portrait autrement corrompu d'un soldat anglais plongé dans une auto-justice criminelle. A l'instar des bourreaux qu'il traque sans relâche au point d'y perdre son âme lorsqu'il cède à ses pulsions animales. Préfigurant notamment Massacre à la Tronçonneuse avec 6 ans d'avance si je me réfère au zoom final appliqué sur l'expression faciale de la survivante en crise démentielle, faute d'un carnage perpétré sous ses yeux (un massacre à la hache éludé du hors-champs), Le Grand Inquisiteur nous laisse KO pour son constat tragique d'une horreur sociale où personne n'en sortira indemne.
Nanti d'un magnifique score mélancolique composée par Paul Ferris et d'une distribution infaillible menée par l'autoritaire Vincent Price dans une posture aussi impassible que viciée, Le Grand Inquisiteur tire-parti de son intensité dramatique auprès de son réalisme crapuleux étonnamment couillu (le film datant de 1968) sous couvert d'un thème religieux où les tortures perpétrées sur l'innocence furent monnaie courante. A redécouvrir d'urgence si bien qu'à mon sens ce chef-d'oeuvre infiniment malsain reste toujours inégalé à travers sa scrupuleuse reconstitution plus vraie que naure.
3èx
mercredi 12 avril 2017
Shaun of the dead
Photo empruntée sur Google, appartenant au site impawards.com
d'Edgar Wright. 2004. Angleterre/France/U.S.A. 1h39. Avec Simon Pegg, Kate Ashfield, Nick Frost, Lucy Davis, Dylan Moran, Bill Nighy, Penelope Wilton.
Sortie salles France: 27 Juillet 2005. U.S: 24 Septembre 2004
FILMOGRAPHIE: Edgar Wright est un réalisateur et scénariste britannique, né le 18 avril 1974 à Poole, dans le Dorset (Royaume-Uni). 1994 : A Fistful of Fingers. 2005 : Shaun of the Dead. 2007 : Hot Fuzz. 2010 : Scott Pilgrim. 2013 : Le Dernier Pub avant la fin du monde. 2017 : Baby Driver.
Hommage parodique à la trilogie de Romero, Shaun of the dead demeure un coup de maître pour une première oeuvre d'un jeune réalisateur friand de cinéma d'horreur, particulièrement les films de Zombie qu'Edgar Wright et son complice Simon Pegg affectionnent avec autant de tendresse que d'intégrité. Car outre ses clins d'oeil percutants et ses situations pittoresques aussi originales qu'irrésistibles, Shaun of the dead tire également parti de son charme et de sa fascination par son angoissant réalisme lorsqu'une invasion de morts-vivants intentent soudainement à la tranquillité d'une bourgade anglaise. Au sein de ce barnum inexpliqué, Shaun aura pour tâche de préserver la vie de sa mère restée confinée chez elle parmi son beau-père et de renouer avec l'amour de sa petite amie Liz. Cette dernière étant en divergence depuis que Shaun a pour habitude de fréquenter le pub "le Winchester" parmi son acolyte Ed. Ensemble, ils vont se lancer vaillamment dans l'aventure cauchemardesque avec l'appui solidaire d'un autre couple en perdition.
Zombier
Tour à tour cocasse, inquiétant et attachant, Shaun of the dead se permet en sus de distiller malaise sous-jacent et angoisse tangible quant à la résurrection des morts implantée dans une bourgade anglaise où la consommation de la bière endosse un goût frelaté chez nos rescapés en porte-à- faux. Se prêtant au jeu de la parodie au risque de flirter avec une trivialité persifleuse (remember Scary Movie !), Shaun of the dead constitue au contraire une référence du genre dans son alliage d'émotions hybrides, entre inventivité, drôlerie et originalité si bien que le cinéaste parvient à se réapproprier des clichés au sein d'un schéma somme toute classique.
*Bruno
3èx. vf
Récompenses:
2004 : Prix du meilleur scénario aux British Independent Film Awards.
2005 : Saturn Award du meilleur film d'horreur par l'Académie des films de science-fiction, fantastique et horreur (Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films).
2005 : Prix Bram Stoker (Bram Stoker Award) du meilleur scénario.
2005 : Empire Award du meilleur film britannique.
2005 : Prix du meilleur film lors des International Horror Guild Awards.
lundi 10 avril 2017
NEMESIS (Sam was here). Mention spéciale du jury, Utopiales 2016.
Photo empruntée sur Google, appartenant au site trollombrerobot.wordpress.com
de Christophe Deroo. 2016. U.S.A/France. 1h12. Avec Rusty Joiner, Sigrid La Chapelle, Rhoda Pell, Hassan Galedary.
Sortie Dtv France: 30 Mars 2016 (Interdit aux - de 12 ans)
FILMOGRAPHIE: Christophe Deroo est un réalisateur et producteur français. 2016: Nemesis.
Exercice de style réalisé par le débutant Christophe Deroo, Nemesis emprunte la démarche d'un suspense horrifique par le biais d'une intrigue hermétique restée en suspens. A l'instar d'un épisode long format de la 4è Dimension, la trame suit les pérégrinations esseulées d'un colporteur au coeur d'un désert californien. Destitué d'habitants, Sam Cobritz finit par se lasser de son exercice professionnel au moment même où un tueur sévit dans la région et qu'une étrange lumière rouge s'immobilise dans le ciel. Rapidement, il devient la cible d'individus masqués résignés à l'assassiner en guise de vengeance quand bien même il tente à moult reprises d'avertir sa femme qu'il est sur le chemin du retour.
D'une durée concise d'1h09 si on épargne son générique final, Nemesis tire parti de son efficacité grâce à la maîtrise de sa mise en scène sublimant l'atmosphère solaire d'un désert photogénique (format scope à l'appui) et à ses nombreuses péripéties inexpliquées que le héros tente de contrecarrer avec une déveine inépuisable. Scandé du score électro de Christine n'ayant rien à envier au mélodies cinétiques du cinéma de Carpenter, Nemesis s'inspire de ce dernier avec l'évidente volonté d'envoûter le spectateur par le biais d'un contexte insécuritaire à la lisière du fantastique. Outre ses références empruntées à Carpenter (à l'instar de ces silhouettes nocturnes d'individus figés comme des zombies si bien qu'on les croiraient sortis d'Assaut ou de Prince des Ténèbres !), le film peut également prêter un croisement entre U-Turn (pour l'infortune sarcastique du héros et le cadre de l'environnement clairsemé dans lequel il évolue), Terreur extra-terrestre (pour la chasse à l'homme commanditée par un éventuel E.T) et Hitcher (pour la traque criminelle inlassable que le conducteur et les chasseurs se disputent sur bitume). Inquiétant et particulièrement prenant lorsque Sam s'efforce désespérément d'échapper régulièrement à la mort par le biais de sauvages affrontements que le réalisateur chorégraphie avec intensité, Nemesis aurait été encore plus original et détonnant s'il était un peu plus explicatif quant aux motifs imbitables de ses agresseurs en potentielle relation avec une origine extra-terrestre.
Assez captivant par son atmosphère envoûtante et l'intensité de son suspense progressif, Nemesis respecte ses aînés dans sa conception avisée de façonner un film d'ambiance horrifique hérité du cinéma des années 80. De par sa violence rugueuse, son style musical métronomique et le jeu expressif d'une victime à la fois pugnace et désorientée, Nemesis cultive un style percutant sous le pilier d'un road movie laconique, et ce avant de céder à la facilité d'une conclusion en demi-teinte plutôt déconcertante et moins convaincante.
Bruno Matéï
de Christophe Deroo. 2016. U.S.A/France. 1h12. Avec Rusty Joiner, Sigrid La Chapelle, Rhoda Pell, Hassan Galedary.
Sortie Dtv France: 30 Mars 2016 (Interdit aux - de 12 ans)
FILMOGRAPHIE: Christophe Deroo est un réalisateur et producteur français. 2016: Nemesis.
Exercice de style réalisé par le débutant Christophe Deroo, Nemesis emprunte la démarche d'un suspense horrifique par le biais d'une intrigue hermétique restée en suspens. A l'instar d'un épisode long format de la 4è Dimension, la trame suit les pérégrinations esseulées d'un colporteur au coeur d'un désert californien. Destitué d'habitants, Sam Cobritz finit par se lasser de son exercice professionnel au moment même où un tueur sévit dans la région et qu'une étrange lumière rouge s'immobilise dans le ciel. Rapidement, il devient la cible d'individus masqués résignés à l'assassiner en guise de vengeance quand bien même il tente à moult reprises d'avertir sa femme qu'il est sur le chemin du retour.
D'une durée concise d'1h09 si on épargne son générique final, Nemesis tire parti de son efficacité grâce à la maîtrise de sa mise en scène sublimant l'atmosphère solaire d'un désert photogénique (format scope à l'appui) et à ses nombreuses péripéties inexpliquées que le héros tente de contrecarrer avec une déveine inépuisable. Scandé du score électro de Christine n'ayant rien à envier au mélodies cinétiques du cinéma de Carpenter, Nemesis s'inspire de ce dernier avec l'évidente volonté d'envoûter le spectateur par le biais d'un contexte insécuritaire à la lisière du fantastique. Outre ses références empruntées à Carpenter (à l'instar de ces silhouettes nocturnes d'individus figés comme des zombies si bien qu'on les croiraient sortis d'Assaut ou de Prince des Ténèbres !), le film peut également prêter un croisement entre U-Turn (pour l'infortune sarcastique du héros et le cadre de l'environnement clairsemé dans lequel il évolue), Terreur extra-terrestre (pour la chasse à l'homme commanditée par un éventuel E.T) et Hitcher (pour la traque criminelle inlassable que le conducteur et les chasseurs se disputent sur bitume). Inquiétant et particulièrement prenant lorsque Sam s'efforce désespérément d'échapper régulièrement à la mort par le biais de sauvages affrontements que le réalisateur chorégraphie avec intensité, Nemesis aurait été encore plus original et détonnant s'il était un peu plus explicatif quant aux motifs imbitables de ses agresseurs en potentielle relation avec une origine extra-terrestre.
Assez captivant par son atmosphère envoûtante et l'intensité de son suspense progressif, Nemesis respecte ses aînés dans sa conception avisée de façonner un film d'ambiance horrifique hérité du cinéma des années 80. De par sa violence rugueuse, son style musical métronomique et le jeu expressif d'une victime à la fois pugnace et désorientée, Nemesis cultive un style percutant sous le pilier d'un road movie laconique, et ce avant de céder à la facilité d'une conclusion en demi-teinte plutôt déconcertante et moins convaincante.
Bruno Matéï
vendredi 7 avril 2017
THE GIRL NEXT DOOR
Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com
de Gregory M. Wilson. 2007. U.S.A. 1h35. Avec William Atherton, Blythe Auffarth, Madeline Taylor, Blanche Baker, Kevin Chamberlin.
Sortie Dvd France: 4 Décembre 2007. Salles U.S: 3 Octobre 2007.
FILMOGRAPHIE: Gregory M. Wilson est un réalisateur, scénariste, acteur et producteur américain. 2012: Ghoul (TV Movie). 2007 The Girl Next Door. 2001 Home Invaders.
Les Enfants du Mal
D'après le roman éponyme de Jack Ketchum, The Girl next door s'est taillé au fil des années et d'un bouche à oreille (surtout dans l'hexagone où il fut notamment proscrit de nos salles !) une réputation de film d'horreur insoutenable dans son lot de tortures et sévices sexuels infligés sur une victime adolescente. Basé sur l'histoire vraie du meurtre de Sylvia Likens perpétré au cours des années 60, The Girl next door demeure un uppercut émotionnel si bien qu'il est impossible d'en sortir indemne. Sorte de Stand by me au vitriol par son ambiance nostalgique faussement sereine, anti-tortur'porn par excellence, Gregory M. Wilson n'a pas ici pour ambition de divertir et de surenchérir une violence sardonique ou cartoonesque (ce que la saga Saw s'est rapidement tolérée au fil de ces opus mercantiles) mais au contraire de provoquer malaise et dégoût lorsqu'une mégère psychotique parvient à endoctriner chez son entourage infantile l'enseignement du châtiment punitif auprès de sa jeune nièce un peu trop arrogante. Cette dernière embrigadée et attachée dans une cave devenant le souffre-douleur de leurs exactions putassières, et ce jusqu'à ce que mort s'ensuive. D'ailleurs, l'affaire authentique fut autrefois nommée dans les journaux comme "pire crime perpétré contre une personne dans l'histoire de l'Indiana".
Si The Girl next door parvient autant à éprouver et déranger de manière aussi viscérale que cérébrale, il le doit à son réalisme cru jamais complaisant (le réal privilégiant la suggestion en se focalisant surtout sur les hurlements et gémissements insupportables que la victime endure) et aux profils éhontés des agresseurs infantiles impliqués dans une connivence depuis l'influence d'une matriarche leur prodiguant la haine contre la gente féminine. Traitant frontalement de l'instinct pervers enfoui dès notre plus jeune âge et d'une pédagogie maternelle fondée sur le machisme et la misogynie, The Girl next door provoque l'affliction face à notre témoignage démuni de spectateur voyeur contraint d'observer les pires humiliations et souffrances corporelles exercées (la plupart du temps) par des mioches fascinés par la souffrance. D'où notre sentiment extrême de malaise diffus face à leur complicité phallocrate inscrite dans un jeu de débauche et de soumission. Bouleversant jusqu'aux larmes quant à la fragilité de la victime épuisée par la douleur et terriblement étouffant par son climat irrespirable, The Girl next door renvoie à notre image spectrale tapie dans l'ombre. Dans le sens où un monstre enfoui en chacun de nous peut s'y extraire à l'occasion d'une dynamique de groupe prête à expérimenter l'interdit en laissant libre court à leurs pulsions immorales.
Un électro-choc hautement éprouvant jusqu'aux larmes de la délivrance
En dépit de son aspect télé-film, The Girl next door constitue une épreuve de force morale d'une intensité horrifico-dramatique à la limite du supportable quant aux séquences les plus scabreuses (à l'instar du frère cadet suppliant sa mère de lui laisser violer sa propre soeur !). Le chemin de croix d'une ado martyr sacrifiée par sa communauté à la fois familiale et amicale quand bien même la perte de l'innocence les mènera jusqu'au bout des ténèbres. Un film monstre au sens étymologique laissant derrière nous de profondes cicatrices morales après visionnage.
Pour public averti.
P.S: A découvrir impérativement en VOSTFR, l'impact n'en sera que beaucoup plus rigoureux !
Bruno Dussart.
2èx
de Gregory M. Wilson. 2007. U.S.A. 1h35. Avec William Atherton, Blythe Auffarth, Madeline Taylor, Blanche Baker, Kevin Chamberlin.
Sortie Dvd France: 4 Décembre 2007. Salles U.S: 3 Octobre 2007.
FILMOGRAPHIE: Gregory M. Wilson est un réalisateur, scénariste, acteur et producteur américain. 2012: Ghoul (TV Movie). 2007 The Girl Next Door. 2001 Home Invaders.
Les Enfants du Mal
D'après le roman éponyme de Jack Ketchum, The Girl next door s'est taillé au fil des années et d'un bouche à oreille (surtout dans l'hexagone où il fut notamment proscrit de nos salles !) une réputation de film d'horreur insoutenable dans son lot de tortures et sévices sexuels infligés sur une victime adolescente. Basé sur l'histoire vraie du meurtre de Sylvia Likens perpétré au cours des années 60, The Girl next door demeure un uppercut émotionnel si bien qu'il est impossible d'en sortir indemne. Sorte de Stand by me au vitriol par son ambiance nostalgique faussement sereine, anti-tortur'porn par excellence, Gregory M. Wilson n'a pas ici pour ambition de divertir et de surenchérir une violence sardonique ou cartoonesque (ce que la saga Saw s'est rapidement tolérée au fil de ces opus mercantiles) mais au contraire de provoquer malaise et dégoût lorsqu'une mégère psychotique parvient à endoctriner chez son entourage infantile l'enseignement du châtiment punitif auprès de sa jeune nièce un peu trop arrogante. Cette dernière embrigadée et attachée dans une cave devenant le souffre-douleur de leurs exactions putassières, et ce jusqu'à ce que mort s'ensuive. D'ailleurs, l'affaire authentique fut autrefois nommée dans les journaux comme "pire crime perpétré contre une personne dans l'histoire de l'Indiana".
Si The Girl next door parvient autant à éprouver et déranger de manière aussi viscérale que cérébrale, il le doit à son réalisme cru jamais complaisant (le réal privilégiant la suggestion en se focalisant surtout sur les hurlements et gémissements insupportables que la victime endure) et aux profils éhontés des agresseurs infantiles impliqués dans une connivence depuis l'influence d'une matriarche leur prodiguant la haine contre la gente féminine. Traitant frontalement de l'instinct pervers enfoui dès notre plus jeune âge et d'une pédagogie maternelle fondée sur le machisme et la misogynie, The Girl next door provoque l'affliction face à notre témoignage démuni de spectateur voyeur contraint d'observer les pires humiliations et souffrances corporelles exercées (la plupart du temps) par des mioches fascinés par la souffrance. D'où notre sentiment extrême de malaise diffus face à leur complicité phallocrate inscrite dans un jeu de débauche et de soumission. Bouleversant jusqu'aux larmes quant à la fragilité de la victime épuisée par la douleur et terriblement étouffant par son climat irrespirable, The Girl next door renvoie à notre image spectrale tapie dans l'ombre. Dans le sens où un monstre enfoui en chacun de nous peut s'y extraire à l'occasion d'une dynamique de groupe prête à expérimenter l'interdit en laissant libre court à leurs pulsions immorales.
Un électro-choc hautement éprouvant jusqu'aux larmes de la délivrance
En dépit de son aspect télé-film, The Girl next door constitue une épreuve de force morale d'une intensité horrifico-dramatique à la limite du supportable quant aux séquences les plus scabreuses (à l'instar du frère cadet suppliant sa mère de lui laisser violer sa propre soeur !). Le chemin de croix d'une ado martyr sacrifiée par sa communauté à la fois familiale et amicale quand bien même la perte de l'innocence les mènera jusqu'au bout des ténèbres. Un film monstre au sens étymologique laissant derrière nous de profondes cicatrices morales après visionnage.
Pour public averti.
P.S: A découvrir impérativement en VOSTFR, l'impact n'en sera que beaucoup plus rigoureux !
Bruno Dussart.
2èx
jeudi 6 avril 2017
THE FULL MONTY
Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr
de Peter Cattaneo. 1997. Angleterre. 1h30. Avec Robert Carlyle, Tom Wilkinson, Mark Addy, William Snape, Steve Huison, Paul Barber, Hugo Speer
Sortie salles France: 22 Octobre 1997. Angleterre: 29 Août 1997
FILMOGRAPHIE: Peter Cattaneo est un réalisateur, scénariste, producteur et monteur britannique, , né le 30 novembre 1964 à Twickenham (Grand Londres) en Angleterre. 1990 : Dear Rosie. 1992 : Say Hello to the Real Dr Snide (TV). 1993 : Teenage Health Freak. 1995 : Loved Up (TV). 1997 : The Full Monty. 2001 : Lucky Break. 2005 : Le Secret de Kelly-Anne. 2008: The Rocker.
Gros succès public et critique à travers le monde comme le souligne notamment sa pléthore de récompenses (voir en fin d'article), Full Monty demeure un miracle de comédie anglaise par sa grande simplicité à exploiter les thématiques du courage, de la camaraderie et de la gagne sous le pivot d'un spectacle de streap tease. Séparé de sa femme et s'efforçant de préserver l'amitié avec son fils, Gaz va tenter en dernier ressort de monter un spectacle de chipendales avec sa troupe d'acolytes communément frappés par la crise du chômage. Au fil d'un cheminement indécis, car partagés entre le doute et la crainte de l'échec, l'espoir et le désir de réussite, ils s'entraînent à danser au sein des hangars abandonnés dans un élan de fraternité.
Hymne au goût du risque, au dépassement de soi et à la cristallisation de nos rêves les plus improbables, Full Monty alterne drôlerie et tendresse avec une belle homogénéité sous l'impulsion de protagonistes très attachants car humainement aussi fragiles que modestes. Victimes de la routine du chômage au sein de leur bourgade sinistrée et plombés par le pessimisme, ces derniers vont pour autant tenter de récupérer leur dignité et leur confiance grâce à l'utopie de leur leader gagné par une ambition saugrenue. Le but de ce dernier étant notamment de façonner ce show érotique afin de regagner l'assurance de son fils ballotté par la séparation conjugale. Truffé de séquences intimistes autour des tensions entre couples et de l'amour parental, Full Monty cultive l'empathie sous l'impulsion de situations cocasses constamment irrésistibles. De par le talent des interprètes criants de naturel dans leur fonction novice de streapteseur s'en donnant à coeur joie dans les postures décomplexées, et par l'invention des gags où le ridicule du contexte n'a pas lieu d'être lorsque ces derniers parviennent à transcender leur timidité ! Regorgeant de tubes entraînants aussi frais que sémillants durant leurs danses chorégraphiques, Full Monty distille bouffées d'air frais et énergie positive auprès de ses prolétaires en voie d'affirmation.
Un merveille de tendresse et de cocasserie comme seuls les anglais ont le secret si bien que 20 ans plus tard Full Monty a gagné son galon de classique du genre avec l'appui de son mémorable final riche en émotions.
Dédicace à Célina trinci.
Eric Binford.
3èx
Récompenses: Festival du film britannique de Dinard 1997: Hitchcock d'or et Prix du public
Prix du cinéma européen 1997 : People's Choice Award du meilleur film européen
BAFTA Awards 1998: Meilleur film. Meilleur acteur pour Robert Carlyle. Meilleur acteur dans un second rôle pour Tom Wilkinson.
Brit Awards 1998 : meilleure bande originale
David di Donatello 1998 : meilleur film étranger
Empire Awards 1998 : meilleur film britannique
Prix Goya 1998 : meilleur film européen
Oscars 1998 : meilleure musique de film pour Anne Dudley
Screen Actors Guild Awards 1998 : meilleure distribution
de Peter Cattaneo. 1997. Angleterre. 1h30. Avec Robert Carlyle, Tom Wilkinson, Mark Addy, William Snape, Steve Huison, Paul Barber, Hugo Speer
Sortie salles France: 22 Octobre 1997. Angleterre: 29 Août 1997
FILMOGRAPHIE: Peter Cattaneo est un réalisateur, scénariste, producteur et monteur britannique, , né le 30 novembre 1964 à Twickenham (Grand Londres) en Angleterre. 1990 : Dear Rosie. 1992 : Say Hello to the Real Dr Snide (TV). 1993 : Teenage Health Freak. 1995 : Loved Up (TV). 1997 : The Full Monty. 2001 : Lucky Break. 2005 : Le Secret de Kelly-Anne. 2008: The Rocker.
Gros succès public et critique à travers le monde comme le souligne notamment sa pléthore de récompenses (voir en fin d'article), Full Monty demeure un miracle de comédie anglaise par sa grande simplicité à exploiter les thématiques du courage, de la camaraderie et de la gagne sous le pivot d'un spectacle de streap tease. Séparé de sa femme et s'efforçant de préserver l'amitié avec son fils, Gaz va tenter en dernier ressort de monter un spectacle de chipendales avec sa troupe d'acolytes communément frappés par la crise du chômage. Au fil d'un cheminement indécis, car partagés entre le doute et la crainte de l'échec, l'espoir et le désir de réussite, ils s'entraînent à danser au sein des hangars abandonnés dans un élan de fraternité.
Hymne au goût du risque, au dépassement de soi et à la cristallisation de nos rêves les plus improbables, Full Monty alterne drôlerie et tendresse avec une belle homogénéité sous l'impulsion de protagonistes très attachants car humainement aussi fragiles que modestes. Victimes de la routine du chômage au sein de leur bourgade sinistrée et plombés par le pessimisme, ces derniers vont pour autant tenter de récupérer leur dignité et leur confiance grâce à l'utopie de leur leader gagné par une ambition saugrenue. Le but de ce dernier étant notamment de façonner ce show érotique afin de regagner l'assurance de son fils ballotté par la séparation conjugale. Truffé de séquences intimistes autour des tensions entre couples et de l'amour parental, Full Monty cultive l'empathie sous l'impulsion de situations cocasses constamment irrésistibles. De par le talent des interprètes criants de naturel dans leur fonction novice de streapteseur s'en donnant à coeur joie dans les postures décomplexées, et par l'invention des gags où le ridicule du contexte n'a pas lieu d'être lorsque ces derniers parviennent à transcender leur timidité ! Regorgeant de tubes entraînants aussi frais que sémillants durant leurs danses chorégraphiques, Full Monty distille bouffées d'air frais et énergie positive auprès de ses prolétaires en voie d'affirmation.
Un merveille de tendresse et de cocasserie comme seuls les anglais ont le secret si bien que 20 ans plus tard Full Monty a gagné son galon de classique du genre avec l'appui de son mémorable final riche en émotions.
Dédicace à Célina trinci.
Eric Binford.
3èx
Récompenses: Festival du film britannique de Dinard 1997: Hitchcock d'or et Prix du public
Prix du cinéma européen 1997 : People's Choice Award du meilleur film européen
BAFTA Awards 1998: Meilleur film. Meilleur acteur pour Robert Carlyle. Meilleur acteur dans un second rôle pour Tom Wilkinson.
Brit Awards 1998 : meilleure bande originale
David di Donatello 1998 : meilleur film étranger
Empire Awards 1998 : meilleur film britannique
Prix Goya 1998 : meilleur film européen
Oscars 1998 : meilleure musique de film pour Anne Dudley
Screen Actors Guild Awards 1998 : meilleure distribution
mardi 4 avril 2017
MELODIE POUR UN MEURTRE
Photo empruntée sur Google, appartenant au site impawards.com
"Sea of Love" de Harold Becker. 1989. 1h53. Avec Al Pacino, ,Ellen Barkin, John Goodman, Michael Rooker, Richard Jenkins, John Spencer, Paul Calderon, William Hickey.
Sortie salles France: 10 janvier 1990. U.S : 15 septembre 1989.
FILMOGRAPHIE: Harold Becker est un réalisateur et producteur américain né le 25 septembre 1928 à New York, dans l'État de New York (États-Unis). 1972 : The Ragman's Daughter. 1979: Tueurs de flics. 1980 : The Black Marble. 1981: Taps. 1985: Vision Quest. 1987: La Gagne. 1988: État de choc. 1989: Mélodie pour un meurtre. 1993: Malice. 1996: City Hall. 1998: Code Mercury. 2001: L'Intrus.
Tourné en pleine vogue du thriller érotique initié par Liaison Fatale, Mélodie pour un meurtre demeure aussi intense et captivant sous l'impulsion galvanisante du duo Al Pacino/Ellen Barkin. L'intrigue à suspense tournant autour de leur étreinte passionnelle avec une efficacité parfaitement huilée. Après avoir répondu à une annonce de rencontres, deux hommes sont retrouvés sauvagement assassinés dans leur chambre dans une posture soumise. Fraîchement divorcé, l'inspecteur Frank Keller se fait passer pour un coeur à prendre par le biais des annonces locales afin d'appréhender la potentielle misandre. Alternant suspense et romance passionnelle avec une alchimie infaillible, Mélodie pour un meurtre est un jubilatoire jeu de dupe et de manipulation lorsqu'un flic alcoolique tente d'alpaguer l'assassin après s'être laissé séduire par la présumée coupable. Gaffeur et littéralement compromis par l'amour de ses sentiments, Frank Keller ne sait plus où donner de la tête dans sa paranoïa progressive à déceler l'intégrité ou la culpabilité de sa partenaire par l'entremise d'indices préjudiciables !
Jouant sur l'éventuelle responsabilité de cette ardente aguicheuse, l'intrigue parvient jusque dans sa dernière partie à nous faire douter de sa véritable identité au rythme d'une mélodie entêtante. Et pour renforcer la crédibilité de ce couple fusionnel, le réalisateur aura pris soin de nous familiariser à leur interaction sentimentale du point de vue dubitatif du flic contrarié tentant à moult reprises de se racheter une conduite après ses vaines appréhensions. Totalement impliqué dans son rôle de faux dragueur en filature, Al Pacino porte le film sur ses épaules avec une spontanéité indéfectible si bien que sa présence magnétique crève l'écran à chaque seconde parmi la maladresse de ses sentiments contradictoires. Quand bien même l'électrisante Ellen Barkin lui dispute la vedette avec une force d'esprit et un raffinement lubrique ensorcelants. A l'instar de leurs deux étreintes charnelles qu'Harold Becker filme lestement avec une sensualité audacieusement sulfureuse ! Outre sa passionnante étude de caractères que transfigurent respectivement Pacino / Barkin envoûtés par leur rôle, Mélodie pour un meurtre ne manque jamais d'humour pour détendre l'atmosphère anxiogène. Et ce sans la gratuité de situations convenues et en instaurant une tension latente autour de leurs échanges sentimentaux. Les situations irrésistiblement cocasses s'enchaînant souvent au profit de la posture angoissée de Frank parvenant difficilement à brider ses émotions lorsqu'il pense se mesurer à l'assassin !
Sous couvert de thriller à suspense solidement mis en scène et interprété, Mélodie pour un meurtre se permet d'y greffer une histoire d'amour intense où passion, paranoïa, suspicion, trahison et jalousie n'auront de cesse de ballotter le couple en perdition avant d'y démasquer le véritable coupable. Un des meilleurs thriller des années 80 qui aura notamment permis de relancer la carrière du monstre sacré Pacino !
Bruno Dussart
3èx
"Sea of Love" de Harold Becker. 1989. 1h53. Avec Al Pacino, ,Ellen Barkin, John Goodman, Michael Rooker, Richard Jenkins, John Spencer, Paul Calderon, William Hickey.
Sortie salles France: 10 janvier 1990. U.S : 15 septembre 1989.
FILMOGRAPHIE: Harold Becker est un réalisateur et producteur américain né le 25 septembre 1928 à New York, dans l'État de New York (États-Unis). 1972 : The Ragman's Daughter. 1979: Tueurs de flics. 1980 : The Black Marble. 1981: Taps. 1985: Vision Quest. 1987: La Gagne. 1988: État de choc. 1989: Mélodie pour un meurtre. 1993: Malice. 1996: City Hall. 1998: Code Mercury. 2001: L'Intrus.
Tourné en pleine vogue du thriller érotique initié par Liaison Fatale, Mélodie pour un meurtre demeure aussi intense et captivant sous l'impulsion galvanisante du duo Al Pacino/Ellen Barkin. L'intrigue à suspense tournant autour de leur étreinte passionnelle avec une efficacité parfaitement huilée. Après avoir répondu à une annonce de rencontres, deux hommes sont retrouvés sauvagement assassinés dans leur chambre dans une posture soumise. Fraîchement divorcé, l'inspecteur Frank Keller se fait passer pour un coeur à prendre par le biais des annonces locales afin d'appréhender la potentielle misandre. Alternant suspense et romance passionnelle avec une alchimie infaillible, Mélodie pour un meurtre est un jubilatoire jeu de dupe et de manipulation lorsqu'un flic alcoolique tente d'alpaguer l'assassin après s'être laissé séduire par la présumée coupable. Gaffeur et littéralement compromis par l'amour de ses sentiments, Frank Keller ne sait plus où donner de la tête dans sa paranoïa progressive à déceler l'intégrité ou la culpabilité de sa partenaire par l'entremise d'indices préjudiciables !
Jouant sur l'éventuelle responsabilité de cette ardente aguicheuse, l'intrigue parvient jusque dans sa dernière partie à nous faire douter de sa véritable identité au rythme d'une mélodie entêtante. Et pour renforcer la crédibilité de ce couple fusionnel, le réalisateur aura pris soin de nous familiariser à leur interaction sentimentale du point de vue dubitatif du flic contrarié tentant à moult reprises de se racheter une conduite après ses vaines appréhensions. Totalement impliqué dans son rôle de faux dragueur en filature, Al Pacino porte le film sur ses épaules avec une spontanéité indéfectible si bien que sa présence magnétique crève l'écran à chaque seconde parmi la maladresse de ses sentiments contradictoires. Quand bien même l'électrisante Ellen Barkin lui dispute la vedette avec une force d'esprit et un raffinement lubrique ensorcelants. A l'instar de leurs deux étreintes charnelles qu'Harold Becker filme lestement avec une sensualité audacieusement sulfureuse ! Outre sa passionnante étude de caractères que transfigurent respectivement Pacino / Barkin envoûtés par leur rôle, Mélodie pour un meurtre ne manque jamais d'humour pour détendre l'atmosphère anxiogène. Et ce sans la gratuité de situations convenues et en instaurant une tension latente autour de leurs échanges sentimentaux. Les situations irrésistiblement cocasses s'enchaînant souvent au profit de la posture angoissée de Frank parvenant difficilement à brider ses émotions lorsqu'il pense se mesurer à l'assassin !
Sous couvert de thriller à suspense solidement mis en scène et interprété, Mélodie pour un meurtre se permet d'y greffer une histoire d'amour intense où passion, paranoïa, suspicion, trahison et jalousie n'auront de cesse de ballotter le couple en perdition avant d'y démasquer le véritable coupable. Un des meilleurs thriller des années 80 qui aura notamment permis de relancer la carrière du monstre sacré Pacino !
Bruno Dussart
3èx
lundi 3 avril 2017
CUBE. Grand Prix Gérardmer, 1999.
Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr
de Vincenzo Natali. 1997. Canada. 1h30. Avec David Hewlett, Julian Richings, Maurice Dean Wint,
Nicole de Boer, Nicky Guadagni, Andrew Miller.
Sortie salles France: 28 avril 1999.
FILMOGRAPHIE: Vincenzo Natali est un réalisateur, scénariste et producteur canadien, né le 6 janvier 1969 à Détroit, dans l'État du Michigan aux États-Unis. 1997: Cube. 2002: Cypher. 2003: Nothing. 2009: Splice. 2013: Haunter.
Honoré chez Gérardmer avec trois récompenses dont celui du prestigieux Grand Prix, Cube est une petite série B bougrement efficace n'ayant rien à envier à un épisode de la 4è Dimension. Emprisonnés dans de grands cubes mobiles pour une raison méconnue, 6 personnes au profil distinct s'interrogent sur leur sort avant de tenter de s'y extraire avec courage, détermination et perspicacité. Un pitch simpliste mais bougrement original que Vincenzo Natali parvient à mettre en boite avec autant d'astuces narratives que de soin formel. Ce dernier relançant l'action et les enjeux de survie dans de multiples directions que nos survivants arpentent sous les consignes d'une éminente mathématicienne. Car dans Cube, il faut faire preuve de sens déductif pour tenter de s'extirper de la prison dont les chiffres inscrits sur chaque porte d'entrée ont une importance capitale afin de contrecarrer les éventuelles chausses-trappes !
Fascinant, de par son décorum insolite particulièrement immersif et par la diversité des cages de métal aux éclairages fluctuants, Vincenzo Natali parvient aisément à nous égarer dans son univers hermétique aux confins de la science-fiction. Car jouant sur ce dépaysement inédit surgi de nulle part et sur l'aspect abyssal d'une vue externe, Cube interroge le spectateur quant à son origine et l'identité de ses créateurs tirant les ficelles avec une diabolique machination. Le film n'hésitant pas en prime à recourir à une violence cruelle quant aux affrontements psychologiques et musclés que se disputent les détenus au lieu de préconiser la concertation. D'où un sentiment d'insécurité permanent émanant de leur dissension morale et de leurs risques à tester des épreuves diaboliques fondées sur la dialectique des nombres premiers et des facteurs. Conçu comme un jeu macabre pour la survie, l'intrigue n'est donc qu'un prétexte pour à nouveau vilipender l'individualisme de l'homme compromis par la peur et la panique de trépasser. En l'occurrence, c'est par la cause d'un flic aussi sournois que sans vergogne que le groupe va peu à peu se dissoudre avec une déveine opiniâtre. Le réalisateur clôturant notamment son intrigue par une conclusion à la fois pessimiste et équivoque, et ce sans nous dévoiler les tenants et aboutissants de cette conspiration sans visage.
Par l'entremise de son climat anxiogène perméable instauré au coeur d'un huis-clos cauchemardesque et grâce au jeu convaincant des comédiens de seconde zone au caractère bien trempé, Cube insuffle fascination et dérision sardonique au rythme de rebondissements habiles faisant appel à l'intelligence des compétiteurs.
Eric Binford.
3èx
Récompenses: Festival international du film de Toronto 1997 : Prix du Meilleur Premier Film Canadien.
Festival de Gérardmer Fantastic'Arts 1999 : Grand Prix, Prix de la Critique et le Prix du Public
de Vincenzo Natali. 1997. Canada. 1h30. Avec David Hewlett, Julian Richings, Maurice Dean Wint,
Nicole de Boer, Nicky Guadagni, Andrew Miller.
Sortie salles France: 28 avril 1999.
FILMOGRAPHIE: Vincenzo Natali est un réalisateur, scénariste et producteur canadien, né le 6 janvier 1969 à Détroit, dans l'État du Michigan aux États-Unis. 1997: Cube. 2002: Cypher. 2003: Nothing. 2009: Splice. 2013: Haunter.
Honoré chez Gérardmer avec trois récompenses dont celui du prestigieux Grand Prix, Cube est une petite série B bougrement efficace n'ayant rien à envier à un épisode de la 4è Dimension. Emprisonnés dans de grands cubes mobiles pour une raison méconnue, 6 personnes au profil distinct s'interrogent sur leur sort avant de tenter de s'y extraire avec courage, détermination et perspicacité. Un pitch simpliste mais bougrement original que Vincenzo Natali parvient à mettre en boite avec autant d'astuces narratives que de soin formel. Ce dernier relançant l'action et les enjeux de survie dans de multiples directions que nos survivants arpentent sous les consignes d'une éminente mathématicienne. Car dans Cube, il faut faire preuve de sens déductif pour tenter de s'extirper de la prison dont les chiffres inscrits sur chaque porte d'entrée ont une importance capitale afin de contrecarrer les éventuelles chausses-trappes !
Fascinant, de par son décorum insolite particulièrement immersif et par la diversité des cages de métal aux éclairages fluctuants, Vincenzo Natali parvient aisément à nous égarer dans son univers hermétique aux confins de la science-fiction. Car jouant sur ce dépaysement inédit surgi de nulle part et sur l'aspect abyssal d'une vue externe, Cube interroge le spectateur quant à son origine et l'identité de ses créateurs tirant les ficelles avec une diabolique machination. Le film n'hésitant pas en prime à recourir à une violence cruelle quant aux affrontements psychologiques et musclés que se disputent les détenus au lieu de préconiser la concertation. D'où un sentiment d'insécurité permanent émanant de leur dissension morale et de leurs risques à tester des épreuves diaboliques fondées sur la dialectique des nombres premiers et des facteurs. Conçu comme un jeu macabre pour la survie, l'intrigue n'est donc qu'un prétexte pour à nouveau vilipender l'individualisme de l'homme compromis par la peur et la panique de trépasser. En l'occurrence, c'est par la cause d'un flic aussi sournois que sans vergogne que le groupe va peu à peu se dissoudre avec une déveine opiniâtre. Le réalisateur clôturant notamment son intrigue par une conclusion à la fois pessimiste et équivoque, et ce sans nous dévoiler les tenants et aboutissants de cette conspiration sans visage.
Par l'entremise de son climat anxiogène perméable instauré au coeur d'un huis-clos cauchemardesque et grâce au jeu convaincant des comédiens de seconde zone au caractère bien trempé, Cube insuffle fascination et dérision sardonique au rythme de rebondissements habiles faisant appel à l'intelligence des compétiteurs.
Eric Binford.
3èx
Récompenses: Festival international du film de Toronto 1997 : Prix du Meilleur Premier Film Canadien.
Festival de Gérardmer Fantastic'Arts 1999 : Grand Prix, Prix de la Critique et le Prix du Public
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