"Quand on aime, on aime toujours trop". "Quand on aime on voit les belles choses".
mardi 18 mai 2021
Les Nouveaux Barbares
lundi 17 mai 2021
Night in Paradise
samedi 15 mai 2021
Le Dernier train de Gun hill
vendredi 14 mai 2021
Les Tueurs de l'Ouest
jeudi 13 mai 2021
Le défi de Robin des Bois
mercredi 12 mai 2021
Stella
Tiré d'un récit autobiographique, Sylvie Verheyde nous dépeint avec souci de vérité documenté le souvenir de l'époque révolue des années 70. La peinture sociétale d'une classe ouvrière en perdition que l'on découvre du point de vue d'une fillette chétive comme rarement un cinéaste ne l'eut décrit avec autant de précision et de détails (on peut d'ailleurs songer au cinéma de Pialat au point même de croire que le film soit véritablement originaire des années 70 !). Ainsi, 1h42 durant, nous allons suivre à travers son regard de 11 ans son parcours de vie aussi difficile que tumultueux. Stella, introvertie, taciturne et timorée, débordante de sensibilité, de fragilité et de curiosité durant son parcours houleux d'une quotidienneté morose, faute de parents peu communicatifs, tenanciers d'un bistrot à la clientèle férue de fiesta jusqu'à enivrement. Des parents volages sur la corde raide comme nous l'apprendrons au fil du cheminement dubitatif de Stella coexistant au sein de ce huis-clos fuligineux à travers les rapports amiteux de ces petites gens au grand coeur mais résolument paumée dans leur condition à la fois marginale, désoeuvrée, voire parfois même déviante et paraphile. Ce qui portera atteinte à Stella d'après ses mauvaises notes scolaires, faute de ces nuits noctambules beaucoup trop inaudibles, agitées, pour ne pas dire licencieuses, ingérables.
- Grand Prix du Meilleur scénariste 2006 : Prix Arlequin
- Festival international du film de Flandre-Gand 2008 : Prix du scénario SABAM pour Sylvie Verheyde
mardi 11 mai 2021
L'Ombre du Fouet
vendredi 7 mai 2021
Le Cercle Infernal. Grand Prix à Avoriaz, 78.
Sortie salles France: 3 Mai 1978
FILMOGRAPHIE: Richard Loncraine est un réalisateur britannique né le 20 Octobre 1946 à Cheltenham du Gloucestershire, Grande Bretagne. 1975: Flame. 1977: Le Cercle Infernal. 1982: Drôle de missionnaire. Pierre qui brûle. 1995: Richard III. 2004: La Plus belle victoire. 2006: Firewall. 2009: My One and Only
Elégie maternelle.
Scandé de l'inoubliable mélodie élégiaque de Colin Towns à marquer d'une pierre blanche, Le Cercle Infernal se décline en chef-d'oeuvre diaphane de par sa puissance émotionnelle aussi subtile que dépouillée émanant d'un récit irrésolu. Richard Loncraine illustrant avec tact et pudeur la trajectoire désargentée d'une mère en berne en quête d'une main secourable par le biais des forces de l'au-delà. Sensiblement angoissant et anxiogène à travers un climat ouaté difficilement explicable par les mots, malsain et dérangeant (la séance de spiritisme plutôt glaçante alors qu'elle n'y dévoile rien, Julia brandissant sans raison une tortue ensanglantée dans le parc à enfants, les révélations horrifiantes d'un témoin clef du meurtre d'Olivia mais aussi celles de la mère impotente confinée dans l'asile), Le Cercle Infernal se substitue en poème obsédant auprès de son épilogue capiteux sciemment filandreux et interrogatif. Et ce bien au-delà du générique de fin, le spectateur restant tétanisé par cette image figée profondément mélancolique ! Car un final tragique d'une beauté funèbre sensorielle infiniment hypnotique. Diamant noir (étonnamment) chétif, comparable à la céramique d'une porcelaine, Le Cercle Infernal s'érige en drame maternel singulier au fil (si ténu) d'une acuité émotionnelle aussi obscure que déchue.
Remerciement immodéré à Ciné-Bis-Art
*Bruno
16.10.10. (1098)
jeudi 6 mai 2021
The Father
Difficile d'imprimer ses impressions à chaud après avoir vécu une expérience aussi dérangeante que bouleversante, eu égard du talent du cinéaste français Florian Zeller à nous immerger de plein fouet dans l'introspection morale d'un père sclérosé peu à peu atteint de démence. Car d'une intensité dramatique parfois éprouvante sans jamais y être programmée, The Father laisse en état de choc "dépressif" au cours du générique final défilant lentement sous nos yeux rougis de larmes. Magnifiquement endossé par le monstre sacré Anthony Hopkins (Oscar du Meilleur Acteur 2021), littéralement habité par ses expressions à la fois tendres, cocasses et erratiques, et du jeu démuni de l'actrice anglaise Olivia Colman sobrement accablée d'y observer la déliquescence mentale de celui-ci, ces derniers se livrent corps et âme face caméra à extérioriser leurs sentiments fébriles au gré d'échanges de désarroi, d'amour, d'amertume et d'interrogation. Ainsi, à travers leur récurrent affrontement psychologique tentant de renouer avec la réalité quotidienne d'autrefois, Florian Zeller demeure redoutablement alchimiste à nous impliquer intimement dans leur liaison houleuse de par sa mise en scène aussi inventive qu'expérimentale.
Si bien que le spectateur, en perte de repère et de raisonnement, est constamment contraint de s'interroger sur la véracité des faits exposés du point de vue subjectif d'Anthony en perdition mentale. Celui-ci voyant défiler face à lui une poignée de protagonistes à la fois avenants et inquiétants (aide-soignante et beau-père en mode bicéphale !) aux visages aussi familiers que méconnaissables selon son humeur journalière. Le réalisateur portant un regard pétri d'affection entre le père et la fille en quête insoluble de résolution si bien que celle-ci ne peut se résoudre à terme qu'à privilégier une solution de dernier recourt pour le sort de son paternel toujours plus éprouvé par le vertige de ses incohérences. Ainsi donc, fort du climat anxiogène régnant au sein de leur huis-clos domestique, The Father nous désarme d'émotions rigoureuses face à la moralité affligée de ce malade sénile s'efforçant de retrouver des parcelles de lucidité dans sa triste condition demeurée. Celui-ci se rabattant notamment sur la nostalgie de ses réminiscences funèbres (sa défunte mère et sa seconde fille décédée lors d'un accident) pour tenir lieu de compensation affectueuse.
Très dur, cruel (l'hypocrisie et la posture abusive de l'amant désobligeant que j'ai omis de traiter) et davantage éprouvant à travers la dextérité d'une mise en scène extrêmement chiadée, The Father ne nous laisse nul répit à observer la dégradation mentale d'un malade sénile toujours plus replié dans une solitude aussi aigre que désespérée. Le cinéaste ayant notamment le tact d'éluder le pathos grâce à la noblesse de ces acteurs au plus près de leurs sentiments fragiles et à l'originalité de sa réalisation nous faisant participer à une expérience morale terriblement déstabilisante. Au point de s'identifier pleinement aux personnages pétris d'amour l'un pour l'autre (tant auprès de la fille si résiliente que du père en proie à sa conscience traumatique) et de s'interroger sur notre propre sort si nous étions un jour confrontés à une situation pathologique aussi ingérable que déraisonnée. L'un des grands films de l'année 2021 ne vous laissera pas indemne de par la bouleversante rigueur de son ode à l'amour filial et paternel.
Récompenses:
Oscar du Meilleur Acteur Anthony Hopkins Lauréat
Oscar du Meilleur Scénario adapté Florian Zeller et Christopher Hampton Lauréat
mercredi 5 mai 2021
Le Retour de l'Hirondelle d'Or
mardi 4 mai 2021
Big Eyes
Sortie salles France: 18 Mars 2015.
FILMOGRAPHIE: Tim Burton est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma américain, né le 25 août 1958 à Burbank (Californie).1985 : Pee-Wee Big Adventure. 1988 : Beetlejuice. 1989 : Batman. 1990 : Edward aux mains d'argent. 1992 : Batman : Le Défi. 1994 : Ed Wood. 1996 : Mars Attacks! 1999 : Sleepy Hollow. 2001 : La Planète des singes. 2003 : Big Fish. 2005 : Charlie et la Chocolaterie. 2005 : Les Noces funèbres. 2007 : Sweeney Todd. 2010 : Alice au pays des merveilles. 2012 : Dark Shadows. 2012 : Frankenweenie. 2014 : Big Eyes. 2016 : Miss Peregrine et les Enfants particuliers. 2019 : Dumbo.
*Bruno
Dédicace à Philippe Beun-Garbe
Récompense: Golden Globes 2015 : meilleure actrice dans un film musical ou une comédie pour Amy Adams
lundi 3 mai 2021
L'Année des Méduses
samedi 1 mai 2021
L'Hirondelle d'Or
Sortie salles France: 28 Janvier 2004. Hong-Kong: 7 Avril 1966
FILMOGRAPHIE: King Hu (chinois simplifié : 胡金铨 ; chinois traditionnel : 胡金銓 ; pinyin : Hú Jīnquán) (29 avril 1931 à Pékin - 14 janvier 1997 à Taipei) est un réalisateur et acteur chinois. 1963 : The Love Eterne. 1964 : The Story of Sue San. 1965 : Sons of Good Earth. 1966 : L'Hirondelle d'or. 1967 : Dragon Gate Inn. 1970 : Four Moods. 1970 : A Touch of Zen. 1974 : L'Auberge du printemps. 1975 : Pirates et Guerriers. 1979 : Raining in the Mountain. 1979 : Legend of the Mountain. 1981 : The Juvenizer. 1983 : All the King's Men. 1984 : The Wheel of Life. 1990 : Swordsman. 1992 : Painted Skin.
Immense succès critique et public dans son pays initial alors que chez nous il aura fallu attendre 2004 pour le découvrir en salles, L'Hirondelle d'Or révolutionna le wu xia pian (film de cape et d'épée chinois) de par sa modernité, le brio de sa mise en scène et la présence de l'actrice Cheng Pei-pei (les Griffes de Jade) littéralement magnétique en guerrière intrépide. Ancienne ballerine après m'être renseigné sur sa biographie tant et si bien qu'à travers la majestuosité de ses combats je m'interrogeais sans cesse sur leur fluidité s'apparentant à de vrais ballets de danse; Cheng Pei-pei ensorcelle l'écran de par sa présence fluette et son regard impassible qu'aucun adversaire ne puisse dévisager. Ainsi, à travers son intrigue linéaire (le houleux compromis d'échanger un dangereux brigand contre le frère de l'Hirondelle d'Or retenu par les 5 tigres de Jade), King Hu multiplie les confrontations homériques des combats au sabre au service narratif.
Notamment en y faisant intervenir avec pas mal d'humour un mendiant aviné auquel l'hirondelle collaborera. D'ailleurs, selon mon point de vue strictement personnel, je regrette un peu que le final si spectaculaire et bondé de figurants laisse moins de place à la présence divine de l'hirondelle au profit du mendiant délibéré à se venger auprès d'un abbé, son ancien maitre d'art martial. Pour autant, en y introduisant de manière inopinée des éléments surnaturels lors de cette ultime demi-heure, et en y relançant l'action au gré d'une stratégie offensive, L'Hirondelle d'Or continue de divertir et de fasciner de par son aspect baroque en accord avec une nature aussi fraîche que sauvage (la fameuse cascade et la capacité télépathique du mendiant à y modifier son mouvement et sa vitesse). Quand bien même le combat final confiné en interne d'une bicoque laisse étrangement exprimer une violence gore inattendue auprès d'échanges de coup peu nombreux et concis !
Ainsi donc, dans sa volonté d'offrir au public un spectacle d'aventures hors norme (comme le souligne son influence westernienne lors de la confrontation laconique dans l'auberge, et l'ajout musical de 2 séquences chantonnées !), l'Hirondelle d'Or dégage un charme et une puissance visuelle indicibles. Tant auprès de la beauté filiforme de Cheng Pei-pei (je ne me lasse pas d'insister sur sa présence iconique particulièrement radieuse et affinée) que de la chorégraphie des combats inventifs d'une lisibilité somme toute sereine. Un wu xia pian exaltant donc où la femme, guerrière rebelle d'un temps révolu, y dégage une force ténue bâtie sur l'honneur, l'autorité et le sens du devoir à travers sa bravoure inébranlable.