vendredi 16 juillet 2021

Dans ma peau

                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Marina de Van. 2002. France. 1h34. Avec Marina de van, Laurent Lucas, Léa Drucker, Thibault de Montalembert, Dominique Reymond, Bernard Alane, Marc Rioufol. 

Sortie salles France: 4 Décembre 2002 (Int - 16 ans avec mention: certaines scènes du film peuvent être difficilement soutenable).

FILMOGRAPHIEMarina de Van est une réalisatrice, scénariste, écrivaine et actrice française de cinéma, née le 8 février 1971 à Boulogne-Billancourt. 2002 : Dans ma peau. 2009 : Ne te retourne pas. 2011 : Le Petit Poucet (Téléfilm). 2013 : Dark Touch.


"La femme qui se mange elle même"
Oeuvre extrême flirtant avec l'horreur viscérale lorsqu'une jeune femme plonge dans l'automutilation après s'être incidemment blessée à la jambe, et ce sans y éprouver sur le moment une quelconque douleur, Dans ma peau est formellement déconseillé aux personnes sensibles si bien que certaines séquences sont difficilement supportables de par son réalisme cru (personnellement j'ai détourné le regard une poignée de secondes à 2 reprises). Autant prévenir d'entrée de jeu car ce premier film réalisé par l'actrice du film, Marina de Van, demeure une éprouvante expérience corporelle lorsque celle-ci s'adonne à la mutilation, la scarification et même l'anthropophagie à la suite de pulsions morbides incontrôlées, pour ne pas dire littéralement addictives. Dans la mesure où celle-ci, perturbée de n'avoir pu ressentir une quelconque douleur lors de sa première blessure, tente de renouer, de communiquer avec son corps en se martyrisant la peau. Un parti-pris névrotique d'y retrouver la souffrance dans son intimité secrète. 

Il s'agit donc d'un film d'auteur premier degré redoutablement malaisant et dérangeant à travers une incroyable mise en scène épurée si bien que l'on observe sa déliquescence morale avec une fascination répulsive (le sang, les cicatrices, les plaies béantes, les bouts de chair sont instaurés a une fréquence métronome). Mais bien au-delà de sa réalisation clinique étrangement poétique, documentée et vertigineuse, Dans ma peau est transcendé du jeu schizo de Marina de Van absolument épeurante en victime dépressive apprenant par le goût du sang à réinterpréter (remodeler ?) son corps tout en lui faisant intimement l'amour et ainsi s'offrir une nouvelle chair (le morceau de peau qu'elle se tanne pour le caler entre son sein et son soutien-gorge). Possible métaphore sur le malaise de nos sociétés modernes au sein d'une spéculation professionnelle avide de rentabilité dans leur enjeu d'émulation, Dans ma peau laisse également transparaître l'égoïsme, l'opportunisme de certains employés dans leur esprit  compétitif (la discussion rébarbative au restaurant entre confrères et consoeurs). Alors que Sandrine, amie envieuse d'Esther, s'endosse une nouvelle posture de rivale dans sa soif de revanche à la fois sadique et infantilisante à la suite d'un poste de leader.  


La nouvelle chair.
Que l'on adhère ou que l'on rejette en bloc cet objet inclassable rigoureusement autre et couillu, Dans ma peau ne peut laisser indifférent tout passionné de cinéma en requête d'expérience créative, aussi malsain et dérangeant soit son contenu extrême adepte de déchéance mortifiée. Et ce sans jamais se complaire dans une démonstration de force complaisante (un exploit pour un sujet aussi scabreux et déviant !). Etouffant et psychologiquement terrifiant à travers l'accoutumance pathologique de l'héroïne en proie à une solitude délétère (son cheminement en perdition semble irréversible auprès d'une conclusion néanmoins ouverte), Dans ma peau tire parti de son pouvoir de fascination grâce à sa puissance visuelle résolument sensorielle. Qui plus est transfiguré du jeu ambivalent de l'étrange Marina de Van franchement inquiétante d'expression faciale indicible lors de ses prises de conscience contradictoires, ses feintes et ses simulacres avec son amant contrarié (incarné par l'excellent Laurent Lucas !). Une attitude froidement érotisante fréquemment accompagnée d'un regard effacé dénué d'explication, de logique, de résolution. 
Pour public averti.

*Eric Binford
2èx

jeudi 15 juillet 2021

L'Anti-gang

                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Ecranlarge.com

"Sharky's Machine" de Burt Reynolds. 1981. U.S.A. 2h02. Avec Burt Reynolds, Charles Durning, Vittorio Gassman, Brian Keith, Bernie Casey, Rachel Ward, Darryl Hickman, Earl Holliman, Henry Silva. 

Sortie salles France: 7 Juillet 1982 (Int - 13 ans). U.S: 18 Décembre 1981 (Int - 17 ans)

FILMOGRAPHIE: Burton Leon Reynolds, dit Burt Reynolds est un acteur, producteur de cinéma et cascadeur américain né le 11 février 1936 à Lansing au Michigan, décédé le 6 septembre 2018 à Jupiter en Floride. 1976 : Gator. 1978 : Suicidez-moi docteur. 1985 : Stick, Le Justicier de Miami. 1993: La gloire oubliée (TV Movie). 1993: Harlan & Merleen (TV Movie). 1998: Hard time - Coup dur (TV Movie). 2000 : The Last Producer. 


Encore une oeuvre maudite, un polar urbain oublié des années 80, une perle rare que Burt Reynolds  réalisa avec inspiration somme toute consciencieuse. Tant et si bien qu'à la revoyure, l'Anti-gang peut se targuer d'être sa plus grande réussite (nulle hésitation possible !) à travers son lot d'actions sanglantes (peu de le dire !), de suspense latent surfant sur le principe du psycho-killer (il y plane parfois un climat délétère aux cimes de l'horreur; notamment de par la prestance hallucinée d'Henry Silva habité par son personnage de junkie psychotique), de romance suave et de policier investigateur. Le tout mis en scène avec une solide inventivité afin d'y détourner les codes de manière aussi finaude que narquoise (ah ce 1er baiser fallacieux que Sharky hésite à échanger avec Dominoe lors de regards mutiques !). Le pitch: à la suite d'une bavure ayant engendré la mort d'une victime par un preneur d'otage froidement abattu l'instant d'après, « Sharky » se retrouve muté à la brigade des moeurs pour prendre en filature une prostituée de luxe. Mais un mystérieux assassin poursuit sa série de meurtres auprès de jeunes catins en coït avec des sénateurs. Quand bien même Sharky est sur le point d'alpaguer un éminent macro en étroite connivence avec son frère toxico, le ténébreux "Billy Score". Clairement influencé par la saga l'Inspecteur Harry et son fameux 357 magnum, L'Anti-gang réexploite surtout le flingue et ses éclairs de violence encore plus incisifs (aux States le film est interdit aux moins de 17 ans) au sein d'une efficace intrigue minutieusement charpentée. 


Burt Reynolds
soignant autant la caractérisation de ses personnages, en prime de nous dresser un magnétique profil de flic à la fois stoïque, réac, studieux et empathique (sa relation naissante avec Dominoe donne lieu à des étreintes romantiques d'une élégance épurée, sans compter une splendide et mélancolique vision fantasmatique biaisée) que sa réalisation assidue où rien n'est laissé au hasard (décors high-tech parfaitement exploités à l'appui avec en sus un épilogue vertigineux en gratte-ciel). Burt Reynolds se fondant dans le corps d'un flic en faction au tempérament discret et laconique mais perspicace dans sa colère contenue lorsqu'il s'agit de mettre hors d'état de nuire un réseau de prostitution huppée. Et si Burt Reynolds monopolise l'écran sans jamais singer Harry Callahan pour imposer sa personnalité autonome, les seconds-rôles délétères, machiavéliques, ne sont pas en reste. Tant auprès du monstre sacré Vittorio Gassman en mac pédant injecté d'arrogance à travers ces petits yeux noirs viciés, que du monolithique Henry Silva absolument bluffant d'expression démoniale à travers ses hurlements hystérisés faute d'abus de coke. Probablement l'un de ses meilleurs rôles à l'écran, tout du moins le plus électrisant, se permettant d'ailleurs à un moment fatidique de larmoyer face écran avec un réalisme toujours aussi trouble que dérangeant. Qui plus est, le final homérique se permet d'y exacerber sa présence délétère en instaurant subitement un climat horrifique à la lisière du surnaturel ! Une démarche aussi couillue que convaincante grâce au talent de la réalisation profilant cet acteur charismatique en proie à une haine indécrottable. Quant à l'envoûtante Rachel Ward (à la carrière hélas concise mais fascinante),  elle illumine naturellement l'écran de sa présence charnelle aussi voluptueuse que rassurante. Aucunement potiche, elle livre une sobre prestance de prostituée au grand coeur en instaurant parfois des séquences intimistes quelque peu empathiques dans sa condition soumise sans échappatoire. 


Captivant et passionnant de par son enquête soigneusement brodée, cinglant et sans concession auprès de ses bravoures sanguinolentes impeccablement montées, surprenant et fréquemment imprévisible à travers ces rebondissements ou situations faussement éculées, L'Anti-gang se décline en polar de grande classe en prime d'y côtoyer le psycho-killer en mode thriller érotique. Si bien que De Palma s'en serait peut-être inspiré pour y parfaire Body Double (notamment auprès de la posture spectrale, assumée, du tueur sans pitié, comme extirpé d'un film d'horreur). A ne pas rater, ou à redécouvrir d'urgence sous l'impulsion d'un score génialement stylé oscillant Jazz, Funk and Soul ! 

*Eric Binford. 
3èx

mardi 13 juillet 2021

Comme un homme libre

                              Photo emprunté sur Google, appartenant au site Senscritique.com

"The Jericho Mile" de Michael Mann. 1979. U.S.A. 1h37. Avec Peter Strauss, Richard Lawson, Roger E. Mosley, Brian Dennehy, Geoffrey Lewis, Billy Green Bush, Ed Lauter, Beverly Todd, William Prince, Miguel Pinero, Richard Moll, Edmund Penney.

Sortie salles France: 6 Mai 1981. U.S: 18 March 1979 (diffusion ABC)

FILMOGRAPHIE: Michael Kenneth Mann est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma américain né le 5 février 1943 à Chicago, dans l'État de l'Illinois, aux États-Unis. 1979: Comme un homme libre, 1981 : Le Solitaire, 1983 : La Forteresse noire, 1986 : Le Sixième Sens, 1992 : Le Dernier des Mohicans, 1995 : Heat, 1999 : Révélations, 2001 : Ali, 2004 : Collatéral,  2006 : Miami Vice - Deux flics à Miami ,2009 : Public Enemies. 2015 : Hacker 


“Tout ce que tu vois, derrière ou devant toi, tu dois le dépasser en te dépassant toi-même.”
Oublié de nos jours, Comme un homme libre est le premier long-métrage de Michael Mann réalisé pour la télévision. Sa diffusion programmée sur la chaine ABC le 18 Mars 1979 eut un tel écho médiatique qu'elle fut réexploitée dans certaines salles de cinéma (ce qui était déjà le cas 8 ans plus tôt avec Duel de Spielberg). Quand bien même sa diffusion TV chez nous aura marqua toute une génération de téléspectateurs fasciné par les talents athlétiques d'un taulard pas comme les autres. Le pitch: Rain Murphy est un détenu du pénitencier de Folsom condamné à perpétuité pour le meurtre sauvage de son père. Afin de palier sa routine, faute de sa privation de liberté, il court machinalement autour du terrain de la prison sans jamais y éprouver un sentiment de lassitude. Et ce face au témoignage médusé de la populace carcérale et de son directeur compatissant. Au point d'ailleurs que celui-ci lui propose de concourir aux jeux olympiques ! Avec un certain souci de réalisme proche du documentaire, le néophyte Michael Mann exploite son intrigue au coeur d'un véritable pénitencier de Californie, et ce parmi la présence d'authentiques prisonniers purgeant leur peine. Ainsi, durant le tournage parfois houleux, un meurtre fut hélas perpétré sans qu'un quelconque comédien n'y soit impliqué. Scrupuleusement dépeint, l'atmosphère étouffante du pénitencier éclairé d'un soleil écrasant n'a pas de peine à nous immerger dans cet environnement marginal où plane incessamment les provocations entre bandes rivales. 


Par conséquent, parmi cette foule peu recommandable aussi sournoise qu'arrogante, un détenu s'extirpe du lot. Il s'agit de Larry Murphy condamné à perpétuité mais aspiré à retrouver un semblant de liberté de par son enjeu d'une course à pied en interne de la cour de la prison surveillée par les géôliers. Ainsi, avec la permission du directeur accort et de l'aide fraternelle de prisonniers afros résolument reconnaissants pour son courage et son amitié indéfectible pour l'un des leurs, le terrain de l'établissement y devient une piste chevronnée afin de parfaire ses performances. Dès lors, Murphy va pouvoir s'entrainer dans des conditions idéales et ainsi envisager de participer aux fameux jeux olympiques bien qu'il préfère expier sa faute dans une solitude assumée. Au-delà de la sobriété des comédiens, connus et méconnus, assez attachants et au charisme assorti, Peter Strauss s'y détache haut la main dans celui du coureur aguerri rongé par une culpabilité morale irrévocable. Déterminé et acharné à accomplir un exploit afin de cultiver la rédemption, Peter Strauss se transcende corps et âme, mâchoire serrée, pour se donner un nouveau sens à sa vie dans sa condition recluse. Ainsi, grâce à sa force d'expression pugnace et à sa résilience communicative, l'acteur soulève le métrage du poids de ses agiles épaules avec une dignité poignante. L'intérêt de l'intrigue résidant dans son évolution morale à se pardonner sa culpabilité en affichant une résilience qui laissera pantois d'admiration tout le corps carcéral après un règlement de compte meurtrier et en dépit de la décision drastique d'un dirigeant impassible. 


Vivre libre.
En dépit d'un score obsolète plutôt inapproprié auprès de certaines actions romantisées (alors que paradoxalement son thème principal affiche une tonalité cadencée beaucoup plus idoine), Comme un homme libre reste un témoignage fort du surpassement de soi auprès d'un taulard en guerre contre lui même pour autant décidé à accomplir l'improbable en guise de catharsis. Humble et loyal, torturé et écorché la rage au ventre, spartiate et intransigeant auprès de son éthique, Peter Strauss imprimant de son empreinte un poignant portrait de forçat renouant avec la liberté (morale et corporelle) par sa passion du sprint. 

*Bruno
13.07.21. 3èx
21.02.11

lundi 12 juillet 2021

Alphabet City

                                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Amos Poe. 1984. U.S.A. 1h25. Avec Vincent Spano, Michael Winslow, Kate Vernon, Jami Gertz, Zohra Lampert, Raymond Serra. 

Sortie salles France: 27 février 1985. U.S.A: 4 Mai 1984

FILMOGRAPHIEAmos Poe est un réalisateur et scénariste américain né en 1949 à Tel-Aviv, Israël. Night Lunch (1975). The Blank Generation (1976). Unmade Beds[2] (1976). The Foreigner (1978). TV Party (1978). Subway Riders (1981). Alphabet City (1985). Rocket Gibraltar (1988) (screenplay)
Triple Bogey on a Par Five Hole (1991). Dead Weekend (1994). Frogs for Snakes (1998). 29 Palms (2001) (murchian engineering). Steve Earle: Just An American Boy (2003). When You Find Me (2004). John The Cop (2004). Her Illness (2004). Empire II (2007). La Commedia di Amos Poe (2010). Ladies & Gentlemen (2012). A Walk in the Park (2012). Happiness Is a Warm Gun (2015). 


Série B oubliée des années 80 (tournée en seulement 20 nuits), Alphabet City n'échappe pas aux poncifs et au personnages caricaturaux à travers un scénario prévisible beaucoup trop faible pour captiver le spectateur embarqué dans la virée nocturne d'un petit caïd de la drogue mis à mal avec sa hiérarchie après avoir refusé une mission. Si Vincent Spano demeure quelque peu attachant en mafieux en herbe au tempérament (gentiment) rebelle tentant de se fonder un semblant de vie familiale malgré sa marginalité criminelle, les autres seconds-rôles sont beaucoup trop outrés dans leur posture caricaturale à forcer le trait d'expressions surjouées. Et si l'ensemble s'avère éculé et que les situations effleurent la semi-parodie le rythme est bizarrement assez soutenu (épaulé de l'omniprésence de sa bande-son pop désuète), sa réalisation parfois stylisée et son climat nocturne quelque peu surréaliste (néons à dominante rouge, rose et bleue). Si bien que Alphabet City dégage un petit charme bisseux symptomatique des années 80 tout en étant largement dispensable. 


*Eric Binford
2èx

jeudi 8 juillet 2021

Frankie et Johnny

                                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site Ebay.fr

de Garry Marshall. 1991. U.S.A. 1h58. Avec Al Pacino, Michelle Pfeiffer, Hector Elizondo, Nathan Lane, Kate Nelligan, Jane Morris 

Sortie salles France: 5 Février 1992

FILMOGRAPHIE: Garry Masciarelli, dit Garry Marshall, né le 13 novembre 1934 à New York et mort le 19 juillet 2016 à Burbank (Californie), est un acteur, réalisateur, scénariste et producteur américain. 1982 : Docteurs in love. 1984 : Le Kid de la plage. 1986 : Rien en commun. 1987 : Un couple à la mer. 1988 : Au fil de la vie. 1990 : Pretty Woman. 1991 : Frankie et Johnny. 1994 : Exit to Eden. 1996 : Escroc malgré lui. 1999 : L'Autre Sœur. 1999 : Just Married. 2001 : Princesse malgré elle. 2004 : Fashion Maman. 2004 : Un Mariage de princesse. 2007 : Mère-fille, mode d'emploi. 2010 : Valentine's Day. 2011 : Happy New Year. 2016 : Joyeuse fête des mères. 


Une ballade romantique férue de charme, d'humour et de tendresse à la faveur du couple fusionnel Pacino / Pfeiffer. 
Reconnu avec son succès planétaire Pretty Woman, Gary Marshall remet le couvert un an plus tard avec Frankie et Johnny. Une romcom pleine de bons sentiments que les midinettes raffolent prioritairement à travers un concentré d'humour frivole et de tendresse romantique. Inévitablement mielleux donc à travers 2/3 séquences triviales, caricatural au possible auprès d'une poignée de seconds-rôles forçant le trait, parfois maladroit de par sa réalisation classique exploitant des clichés gros comme des boules de billard, un peu trop gentillet aussi ou carrément improbable auprès de situations romancées (le type sortant de prison comme s'il revenait du club-med face à un géôlier mimant la mine impassible, arme à la main), Frankie et Johnny ne peut faire office de chef-d'oeuvre bien que les critiques et le public ne furent pas insensibles à la nouvelle contribution sentimentale de Gary Marshall. Et pourtant, 1h58 durant, le miracle opère comme par magie. Ou plutôt grâce au tempérament incandescent du couple Al Pacino / Michelle Pfeiffer, le film dégage un charme et une spontanéité aussi rafraichissantes que galvanisantes. Si bien que Franky et Johnny parvient haut la main à nous duper et à nous manipuler de par les échanges tantôt torrides, tantôt houleux du couple orageux en voie perpétuelle de contradiction. Et ce sans jamais nous lasser d'une scène de ménage en trop, notamment grâce à l'utilisation judicieuse d'un humour quasi omniprésent, voir parfois même très drôle.

On peut d'ailleurs évoquer l'exploit tant la recette habilement fusionnelle y porte ses fruits sans prétention. Johnny étant frappé du coup de foudre dès son embauche au snack de leur première rencontre, Frankie étant pétrie de trouille à l'idée de s'engager auprès de ce cuisinier éloquent fraîchement sorti de détention pour une fraude bancaire. Par conséquent, de par son intensité émotionnelle étonnamment pure, vertueuse et si scintillante, on peut rapprocher l'alchimie du couple à celui de Rocky et Adrian à travers leurs ballades romantiques (parfois crépusculaires) inscrites dans la simplicité des sentiments et la tendresse candide que Pacino provoque incessamment sans ambages. Les 2 acteurs se livrant corps et âme face caméra avec une redoutable efficacité eu égard de leurs étreintes et apartés romantiques qu'ils nous communiquent dans une modestie souvent intime si on épargne leur crépage de chignon en communauté amicale. Michelle Pfeiffer insufflant une prestance renfrognée nullement outrée et encore moins ridicule en femme blessée d'un passé résolument torturé. Taciturne et frigide mais curieuse et sensiblement attirée à travers ses sentiments et réflexions contradictoires où le chaud et le froid ne cessent de s'y télescoper, Michelle Pfeiffer crève l'écran de A à Z sans jamais nous susciter une émotion programmée préjudiciable. Al Pacino tentant d'y percer les causes de sa souffrance morale avec une verve aussi chaleureuse que loyale au gré de ses ardents sentiments pour elle qu'il chérit sans modération. Là aussi l'acteur viril demeure tout bonnement éclatant de sincérité dans sa fonction de Dom Juan empoté pour autant productif dans ses intentions de prétendant intègre. 


Je t'aime, moi non plus. 
D'une simplicité prévisible à travers l'universalité d'un amour en demi-teinte où l'un ne cesse d'y faire marche arrière par peur de l'engagement alors que l'autre emprunte un cheminement autrement optimiste à travers sa persuasion amoureuse, Frankie et Johnny se permet en outre d'y traiter en filigrane le thème de la violence conjugale du point de vue de la femme molestée incapable de se reconstruire passée l'épreuve traumatique. En dépit de ses maladresses précitées, de son manque de tact et de subtilité et de ses conformités trop aimables, Frankie et Johnny est un trésor d'émotions  gratifiantes en compagnie d'un couple d'acteurs au diapason de leur carrière. Rien que pour leur complémentarité démiurge (ils étaient vraiment fait l'un pour l'autre à travers le conte !), cette ballade romantique à la fois drôle, charnelle et attendrissante atteint haut la main son but: ensorceler le spectateur infiniment troublé, charmé, consumé par leur symbiose amoureuse !

Dédicace à Sonia. 

*Bruno
2èx

mardi 6 juillet 2021

Les Guerriers de l'Enfer

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

"Who'll Stop the Rai" de Karel Reisz. 1978. U.S.A. 2h06. Avec  Nick Nolte, Jonathan Banks, Michael Moriarty, Tuesday Weld, Anthony Zerbe, Richard Masur, Ray Sharkey, Gail Strickland.

Sortie salles France: ?. U.S: 2 Août 1978

FILMOGRAPHIEKarel Reisz est un réalisateur, producteur et théoricien du cinéma puis un metteur en scène de théâtre britannique d'origine tchécoslovaque, né le 21 juillet 1926 à Ostrava (ex-Tchécoslovaquie), décédé le 25 novembre 2002 à Londres. 1955 : Momma Don't Allow (court métrage documentaire). 1958 : We Are the Lambeth Boys (documentaire). 1960 : Samedi soir, dimanche matin. 1964 : La Force des ténèbres. 1966 : Morgan. 1968 : Isadora. 1974 : Le Flambeur. 1978 : Les Guerriers de l'enfer (Who'll Stop the Rain). 1981 : La Maîtresse du lieutenant français. 1985 : Sweet Dreams. 1990 : Chacun sa chance. 1994 : Performance - épisode The Deep Blue Sea (TV). 2000 : Act Without Words I (TV).


Découvrir pour la 1ère fois en 2021, et à titre de (grande) curiosité, ce drame guerrier totalement passé aux oubliettes prouve à quel point le cinéma des années 70 reste une source intarissable de classiques inoxydables de par son âpre réalisme dénué de fioriture. Car Les Guerriers de l'Enfer a beau être honteusement non reconnu, il demeure selon moi l'un des plus forts témoignages que le cinéma ricain nous ait offert sur la guerre du Vietnam. En tout état de cause le plus intègre, le plus authentique, le plus  sombre et désespéré à travers son climat fétide transpirant haine et avarice. Omettez cependant son titre fallacieux que les français ont osé singer afin sans doute de rameuter le grand public friand d'action belliqueuse, si bien que "Qui arrêtera la pluie" "Who'll Stop the Rai" est avant tout un puissant drame psychologique que Nick Nolte (certains critiques prétendent qu'il s'agit - à raison - d'un de ses meilleurs rôles), Michael Moriarty (toujours abonné aux seconds-rôles de paumé avenant avec un talent ici au diapason !), Tuesday Weld (superbe portrait de femme fragile en junkie en devenir) impriment de leur talent avec une force d'expression tacitement sentencieuse. Par conséquent, l'intrigue tourne autour de la rivalité latente entre des agents fédéraux vénaux (principalement une paire d'engeances ne reculant devant rien pour gruger 2 kilos d'héro) et 2 combattants du vietnam tout juste rentrés au bercail. Or, livré à lui même et traumatisé par les horreurs du passé, John Converse (Michael Moriarty) se permet de passer en contrebande de l'héroïne avec l'aide de son comparse Ray Hicks (Nick Nolte), jeune loup autrement stoïque. 


Mais au moment du R.V fixé au foyer conjugal, Ray se retrouve seul avec l'épouse de John ignorant tout de leur transaction alors que 2 flics y surveillent sa demeure. Voilà pour l'exposé brillamment mis en scène si bien que Karel Reisz affiche une circonspection à la présentation de ces personnages empotés impliqués dans un pathétique compromis avec des agents sans vergogne. C'est également ce qui fait la force de l'intrigue habilement structurée (puisque TOUJOURS imprévisible) car plus le méchant est réussi, meilleur le film sera ! Autant dire que l'oeuvre à la fois insidieuse et lestement malsaine captive dès le départ avec l'entrée en matière de tous ces personnages véreux ne comptant que sur leur indépendance pour venir à bout de leur désir. Anti-manichéen quant à ses anciens combattants fascinés par le nouveau marché juteux de la drogue dure, les Guerriers de l'Enfer laisse un goût de plus en plus âcre dans la bouche lorsque ceux-ci ont décidé de passer au front lors d'un final westernien d'une originalité audacieuse. Karel Reisz  injectant une dose d'ironie acide à travers sa sinistre farce de règlements de compte sanglants. Une mise en scène "pop rock opératique" détournant le symbolique "peace and love" peinturée sur une falaise, où l'action lisible s'y confine d'autant plus de nuit ! Intense et captivant, de par son suspense aléatoire et la posture couillue de ces protagonistes aussi entêtés que suicidaires, Les Guerriers de l'Enfer suscite une émotion à la fois trouble et poignante auprès de ces laissés pour compte se réfugiant dans l'illusion de la drogue en guise d'exutoire moral. 


Remarquablement interprété par un cast vibrant d'émotions dépouillées de par le brio de la mise en scène soumise à leurs actions acharnées, les Guerriers de l'Enfer nous laisse sur une mélancolique impression de défaite en dépit de sa lueur d'espoir de dernier ressort que l'on entérine facilement. D'une intensité dramatique sobrement instillée, ce grand film âpre, violent et pessimiste cultive un sentiment d'amertume poignant à travers son réquisitoire contre les conséquences morales de la guerre du Vietnam tout en égratignant ostensiblement le piège avilissant de la drogue. C'est donc évidemment à ne pas rater afin de tenter de lui offrir une seconde vie, bouche à oreille aidant si possible. 

*Eric Binford (immense merci à buddy-movierepack, en espérant voir débarquer un jour prochain une édition blu-ray digne d'éloges, on a bien le droit de rêver !)

Ci-joint sa superbe affiche ricaine :

lundi 5 juillet 2021

Trois Heures, l'heure du crime

                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Three O'Clock High" de Phil Joanou. 1987. U.S.A. 1h29. Avec Casey Siemaszko, Annie Ryan, Richard Tyson, Stacey Glick, Jonathan Wise, Jeffrey Tambor

Sortie salles U.S: 9 Octobre 1983. Inédit en salles en France. 

FILMOGRAPHIEPhil Joanou est un réalisateur américain, né le 20 novembre 1961 à La Cañada Flintridge en Californie (États-Unis).1984 : Last Chance Dance (court métrage). 1987 : Trois heures, l'heure du crime. 1990 : Les Anges de la nuit. 1992 : Sang chaud pour meurtre de sang-froid. 1996 : Vengeance froide. 1988 : U2: Rattle and Hum (documentaire sur U2). 1999 : Entropy. 2006 : Rédemption. 2012 : Dirty Laundry (court métrage). 2016 : The Veil. 

Objet d'infortune s'il en est, de par son échec public aux States, sa privation de salle chez nous et la discorde entre Spielberg, producteur ayant soutiré son nom au générique, et Phil Joanou, réalisateur néophyte l'ayant trahi à concevoir une copie de Karaté Kid, Trois heures, l'heure du crime est une perle rare comme on en voit peu dans la comédie. Autrement dit un vrai film culte que ce teen movie décalé parvenant à imprimer sa propre personnalité afin de se démarquer de l'ornière codifiée. Le réalisateur demeurant scrupuleusement attentif à sa réalisation inventive, tant en terme de souci technique (avec des effets de style alambiqués ou saccadés annonciateurs de la série Parker Lewis !) qu'idées retorses parfois génialement décomplexées (la drague improvisée entre Jerry et sa prof en plein cours afin d'espérer bénéficier d'heures de colle et ainsi rejeter le compromis de buddy). Et s'il nous faut un petit temps d'adaptation durant les 20/30 premières minutes si bien que l'on a un peu de mal à discerner son ambiance décalée et ses persos pas si attachants que cela, Trois heures, l'heure du crime demeure peu à peu stimulant, voir toujours plus captivant au fil des vicissitudes de Jerry multipliant les stratagèmes de dernier ressort afin de faire annuler son R.V avec la terreur du lycée Buddy Revell (endossé par le monolithique Richard Tyson littéralement imperturbable dans sa carrure de mastard suffisant). Celui-ci ayant proposé à son adversaire une baston de rue à 15h de l'après-midi dans la cour du lycée que tout le monde s'empressera d'y assister en espérant la victoire de Jerry. 

Tout cela parce que ce dernier eut le malheur de toucher l'épaule de son adversaire avec son index lors de leur rencontre improvisée dans les toilettes du lycée. Sorte de After Hours scolaire si j'ose dire, Trois heures, l'heure du crime demeure diablement réjouissant à travers l'épreuve morale (et physique) de Jerry pétrifié à l'idée de se faire massacrer par cet étranger de triste renommée. Phil Joanou dirigeant habilement ses comédiens, pour la plupart méconnus, à l'aide d'un parti-pris dépouillé dans leur jeu contracté de ne point s'adonner à la franche rigolade. Aucun esprit potache donc et c'est justement ce qui fait le charme du film de par son climat discrètement débridé utilisant à bon escient nombre de séquences ubuesques réalisées avec une expression sérieuse pour chacun des personnages juvéniles et chacun des profs à la mine impassible. Son côté jubilatoire émanant notamment de la progression morale de Jerry s'attirant tout compte fait la sympathie de ses camarades, le soutien indéfectible de sa soeur et la curiosité d'une gente féminine attirée par son éventuel courage de se mesurer au dur à cuire. Or, durant toute la journée, Jerry tâchera en secret de trouver astuces et combines pour fuir son ennemi juré. Et ce quitte à y braver l'interdit ! Ce qui nous vaudra de façon paroxystique un pugilat final remarquablement troussé à travers ses rebondissements cocasses (que les protagonistes expriment toujours avec le plus grand des sérieux) et cette montée en puissance du suspense en crescendo à savoir qui emportera la mise. 

Si Trois heures, l'heure du crime affiche modestement un charme aussi irrésistible que subtilement décalé à travers ses attachants personnages sans fard issus des années 80, il demeure aussi drôle qu'envoûtant sous l'impulsion du score de Tangerine Dream (pour rappel, le meilleur groupe instrumental au monde !) insufflant parfois une émotion exaltée lors d'intimités oniriques. On s'attache enfin et surtout au jeu craintif de Casey Siemaszko au physique ordinaire parvenant à nous enjailler et séduire dans sa fonction de pleutre en initiation valeureuse. A ne pas rater ! 

*Eric Binford

vendredi 2 juillet 2021

L'Homme des Hautes Plaines

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Dvdfr.com

"High Plains Drifter" de Clint Eastwood. 1973. U.S.A. 1h45. Avec Clint Eastwood, Billy Curtis, Mitchell Ryan, Ted Hartley, Geoffrey Lewis, Verna Bloom, Walter Barnes. 

Sortie salles France: 23 Août 1973

FILMOGRAPHIE: Clint Eastwood est un acteur, réalisateur, compositeur et producteur américain, né le 31 Mai 1930 à San Francisco, dans l'Etat de Californie. 1971: Un Frisson dans la Nuit. 1973: L'Homme des Hautes Plaines. 1973: Breezy. 1975: La Sanction. 1976: Josey Wales, Hors la Loi. 1977: L'Epreuve de Force. 1980: Bronco Billy. 1982: Firefox, l'arme absolue. 1982: Honkytonk Man. 1983: Sudden Impact. 1985: Pale Rider. 1986: Le Maître de Guerre. 1988: Bird. 1990: Chasseur Blanc, Coeur Noir. 1990: Le Relève. 1992: Impitoyable. 1993: Un  Monde Parfait. 1995: Sur la route de Madison. 1997: Les Pleins Pouvoirs. 1997: Minuit dans le jardin du bien et du mal. 1999: Jugé Coupable. 2000: Space Cowboys. 2002: Créance de sang. 2003: Mystic River. 2004: Million Dollar Baby. 2006: Mémoires de nos pères. 2006: Lettres d'Iwo Jima. 2008: L'Echange. 2008: Gran Torino. 2009: Invictus. 2010: Au-delà. 2011: J. Edgar. 2014: Jersey Boys. 2015: American Sniper.


"Les dieux de la vengeance exercent en silence."
Quel bien étrange western que cet Homme des Hautes plaines filmé et interprété par Clint Eastwood alors qu'il s'agit de sa seconde réalisation. Le pitch: un étranger sans nom arrive dans un village pour y semer meurtres et désordre à la suite de la flagellation mortelle de l'ancien shérif exécuté parmi la complicité des citadins. Si le prologue jubilatoire inspire le western spaghetti à influence Léonienne à travers ses visages impassibles, son climat laconique et sa violence percutante, l'Homme des hautes plaines bifurque ensuite vers un climat hybride détonnant où l'humour (assez cruel) et le baroque se dispute ensuite au surréalisme le plus feutré. Tant auprès de son ironie métronome parfois imprégnée de machisme anti-manichéen (l'étranger ira jusqu'au viol pour y châtier la garce du village sans une once de remord) que de sa progression dramatique davantage malsaine quant aux intentions vindicatives de l'étranger nullement empathique auprès des résidents de la ville hantés de honte et de culpabilité d'avoir laissé pour mort le shérif sans broncher d'un cil. 


Et sur ce point Eastwood ne lésine pas sur la violence sanguine (quitte parfois à s'y complaire à force d'insister à plusieurs reprises au châtiment extrême du shérif lors de flash-back d'un sadisme à rude épreuve) au point de mettre à mal le spectateur voyeur malgré lui de ce lynchage crapuleux imprimé dans la pénombre. Qui plus est, accompagné d'une bande musicale tantôt inquiétante, tantôt spectrale afin de renforcer le malaise auprès de ses félons observant l'agonie d'un homme par 3 bandits sans vergogne, l'Homme des Hautes plaine nous paraît davantage fétide au fil de son cheminement punitif dénué de concession. On peut également relever le traitement misogyne imparti aux femmes du quartier d'après la posture de l'étranger se raillant d'elles avec une ironie spécialement caustique. Autant dire que ce western pas comme les autres n'a pas froid aux yeux pour y exclure la bienséance à renfort de provocations et d'idéologie réactionnaire quant aux agissements impérieux de l'étranger asservissant toute la populace (ou presque) à renfort de métaphores (les maisons peinturées en rouge avec, en guise de prologue identitaire, le mot "hell" placardé à l'entrée du village en guise d'hospitalité !). 


Vengeance d'outre-tombe
Western sardonique davantage crépusculaire et inquiétant au gré d'un rythme vif, l'Homme des Hautes plaines laisse des traces dans l'encéphale de par son ambiance pestilentielle au confins du Fantastique. Avec comme maître à penser Clint Eastwood en exterminateur fraîchement décomplexé à accomplir sa marche funeste auprès d'une confrérie d'engeances aussi pleutres qu'insidieuses. 

*Eric Binford
2èx

jeudi 1 juillet 2021

Dans la ligne de mire

                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Wolfgang Petersen. 1993. U.S.A. 2h08. Avec Clint Eastwood, John Malkovich, Rene Russo, Dylan McDermott, Gary Cole, Tobin Bell, John Heard.

Sortie salles France: 8 Septembre 1993

FILMOGRAPHIE: Wolfgang Petersen est un réalisateur allemand né le 14 Mars 1941 à Emden. 1974: Einer von uns beiden. 1977: La Conséquence. 1981: Le Bateau. 1984: L'Histoire sans Fin. 1985: Enemy. 1991: Troubles. 1993: Dans la ligne de mire. 1995: Alerte ! 1997: Air force one. 2000: En pleine tempête. 2004: Troie. 2006: Poséidon. 2016 : Braquage à l'allemande

Thriller tendu comme un arc à travers l'affrontement cérébral entre un agent secret sclérosé et un tueur, ex-agent de la CIA délibéré à assassiner le président des Etats-Unis, Dans la ligne de mire s'y décline en divertissement de haut calibre sous l'impulsion d'Eastwood et Malkovich se disputant la brimade avec une ironie génialement sournoise (les réparties fusant tous azimuts même aux moments les plus précaires). Jeu du chat et de la souris impeccablement mené par un Wolfgang Petersen circonspect si bien que l'on effleure le modèle d'efficacité, Dans la ligne de mire déménage en diable entre ses actions oppressantes d'une vigueur pulsatile (les poursuites sur bitume et celle sur le toit), son suspense ciselé aux influences Hitchcockiennes (quel final anthologique en doublon !) et sa romance attachante que se partagent sans effet de manche l'agent Horrigan et l'agent Lilly Raines qu'endosse avec charme suave René Russo toute en discrétion. Autant confirmer que les genres disparates se conjuguent aisément au gré d'une ossature narrative dénuée de temps morts, qui plus est accompagnée d'une action intermittente imprévisible et jamais gratuite. 

D'où l'intensité graduelle des diverses courses-poursuites exécutées avec un brio géométrique au point de s'accrocher au siège pour ne rater aucune seconde d'inattention. Rare pour ne pas le souligner dans ce type de production Hollywoodienne ne s'embarrassant guère de subtilité et d'originalité pour appâter le grand public (souvent friand d'action décérébrée). Si bien que Dans la ligne de mire demeure fréquemment retors auprès des stratégies morales d'Eastwood s'efforçant d'appréhender son pire ennemi avec une hargne toujours plus appuyée quant à l'arrogance du tueur particulièrement machiavélique à contredire son adversaire. Un duel psychologique de longue haleine également corporel puisque Petersen s'alloue d'un masochisme assumé à mettre l'épreuve notre garde du corps dépendant de son âge avancé mais délibéré à se racheter une conduite rédemptrice en tentant de sauver le nouveau président des Etats-Unis. L'intrigue y brossant donc ce joli portrait d'homme torturé par sa culpabilité de n'avoir pu empêcher l'assassinat de Kennedy en 1963. Quand bien même on en apprend autant sur le passé accablé du tueur sociopathe avide de rancoeur contre le système politique après avoir exercé dans l'une des agences de renseignement les plus réputées des États-Unis (j'ai nommé la CIA). 

Formidable machine à tension scandée des performances infaillibles de Clint Eastwood (encore impressionnant en héros à la traîne) et John Malkovich (au sommet de sa carrière avec son flegme tranquille !), Dans la ligne de mire demeure un jouissif affrontement entre ses monstres sacrés se disputant la mise à coup de répliques et pugilats génialement vaniteux. Du grand spectacle intelligent donc conçu avec un art consommé du savoir-faire si bien que le temps n'y accuse aucun préjudice. On peut donc sans rougir adouber qu'il s'agit d'un des meilleurs thrillers des années 90 à revoir urgemment.

*Eric Binford

P.S: l'édition 4K est d'une beauté renversante.

Box Office France: 924 875 entrées. 

mercredi 30 juin 2021

Le Vampire et le Sang des Vierges

                                          
                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinemadequartier.over-blog

"Die Schlangengrube und das Pendel" de Harald Reinl. 1967. Allemagne. 1h23. Avec Lex Barker, Karin Dor, Christopher Lee, Carl Lange, Vladimir Medar, Christiane Rücker.

Sortie salles France: 5 Mars 1969. Allemagne: 5 Octobre 1967


Affichant une carrière prolifique de plus de soixante films, l'autrichien Harald Reinl est surtout connu pour les adaptations des romans d'Edgar Wallace et de Karl May, dont la série des Winnetou, ainsi que deux métrages illustrant le personnage notoire du docteur Mabuse. Mais c'est avec le Vampire et le Sang des Vierges, probablement son oeuvre la plus reconnue et méritoire, que son talent explose de par sa liberté de ton saugrenue. A titre d'anecdote morbide, Harald Reinl accuse un triste destin si bien qu'il décéda le 9 octobre 1986 à Puerto de la Cruz (Espagne), assassiné par sa femme, l'actrice tchèque  Daniela Maria Delis. Tiré d'une nouvelle d'Egard PoeLe Vampire et le sang des vierges nous narre la terrible vengeance du Comte Regula autrefois écartelé par ses bourreaux pour avoir assassiné douze  vierges innocentes 35 ans plus tôt. Mais ses obscures exactions expérimentales étaient conçues pour le compte de l'immortalité. En l'occurrence, Regula, de retour à la vie avec l'aide de son comparse, eut concocté une diabolique machination pour entraîner nos héros, (un faux prêtre, un avocat, une comtesse et sa dame de compagnie) au sein d'un dédale de tous les dangers. Et parmi ses hôtes y sont conviés le fils et la fille des ancêtres responsables de sa mort. Dans la lignée des grands films gothiques influencés par Roger Corman, Mario Bava ou encore par l'illustre firme anglaise, Hammer FilmLe Vampire et le sang des vierges, production allemande auréolée de la présence du dandy Christopher Lee, est un régal esthétique pour l'amateur d'ambiance gothique aux p'tits oignons. Un envoûtement permanent de par ses fastes décors d'une poésie morbide et d'agréments macabres qu'on nous improvise avec une insolence excentrique. 


Reprenant la trame canonique d'une vengeance spectrale héritée du Masque du Démon de Bava (le préambule avec l'idée du masque assorti de pointes pour l'écraser sur le visage de la victime), Le Vampire... se révèle à la fois atypique, fascinant et irrésistiblement ludique. Une variation germanique à l'identité propre car dépeignant un univers baroque complètement décalé à travers sa saturation formelle vue nulle part ailleurs. Ainsi donc, bienvenue dans ce corpus d'images gothiques déployant non sans raffinement des auberges alsaciennes à l'accueil douillet, des villageoises aux joues rubicondes et à poitrine opulente et des bourreaux trapus aux muscles d'airain affublés de cagoules noires. Pour les séquences marquantes, on parachève avec ce coché apeuré fuyant la mort à vive allure sur ses chevaux endiablés au sein d'une forêt enchantée, sans compter cette soudaine vision diaphane de pendus suspendus sur les branches  d'arbres quand bien même d'autres victimes nues y sont carrément ensevelis à travers l'écorce. Mais d'autres surprises encore plus débridées vont intervenir durant l'investigation de nos héros emprisonnés dans le château poussiéreux ! Si bien que l'on peut répertorier ce défilé de vierges ensanglantées affalées sur des instruments de torture ingénieux, ces cranes humains encastrés dans les murs d'un corridor, ces reptiles rampants, volatiles carnassiers et autres mammifères sortis de nulle part, ces cachots humides insalubres suintant la mort ou encore ces pièges machiavéliques planqués sous le sol et à l'intérieur des murs tapissés d'esquisses picturales. Un programme rétro singulier puisant sa force et son charme dans cette forme extravagante laissant libre court à une inventivité débordante parmi l'appui d'une intrigue  ludique truffée de chausses trappes ! Magnifiquement photographié à travers ses teintes polychromes alternant le rouge, le jaune, l'oranger ainsi qu'une touche de mauve criard afin d'exacerber sa frénésie fantasmagorique, le Vampire et le sang des vierges  détonne incessamment sous l'impulsion d'une partition folklorique parfois décalée de par ses sonorités modernes plutôt stylées pour ce type de production gothique !


Sans se compromettre à une vaine outrance formelle et au patchwork d'idées grotesques, Le Vampire et le sang des vierges parvient miraculeusement à s'y harmoniser en rêve éveillé (à la croisée du cauchemar et du merveilleux donc) au travers d'une scénographie picturale parfois novatrice, voire déjantée et souvent ensorcelante. Sans forcément de maîtrise sereine mais avec une générosité et une sincérité sans égales, le franc-tireur Harald Reinl sacralise sous des allures de train fantôme séculaire une quintessence gothique influencée par ses pairs anglais et italiens mais dont sa patte, à la fois autonome et effrontée, se démarque du tout venant ! On peut enfin avouer en guise de cerise que les personnages communément attachants affichent une spontanéité payante dans leur complémentarité solidaire dénuée de prétention. 
     
Anecdote: Le réalisateur se maria entre 1954 et 1968 avec l'actrice allemande Karin Dor, notamment connue pour avoir incarné un rôle dans la série des James Bond, On ne vit que deux fois (1967).

*Eric Binford
30.06.21
17/06/10. 453 v

FILMOGRAPHIE: Harald Reinl, né le 8 juillet 1908 à Bad Ischl, Autriche, décédé le 9 octobre 1986 à Puerto de la Cruz (Espagne), était un scénariste et réalisateur allemand.
1937: Wilde Wasser, 1939: Osterkitour in Tirol, 1948: Zehn Jahre spater, 1949: Bergkristall, 1951: Gesetz ohne Gnade, Nacht am Mont-Blanc, 1952: Hinter Klostermauern, 1952: Der Herrgottschnitzer von Ammergau, 1953: Der Klosterjager, 1954: Der Schweigende Engel, Rosen-Resli, 1955: Solange du lebst, 1956: Ein Herz schlagt fur Erika, La Fée du Bodensee, Johannisnacht, 1957: Die Prinzessin von St.Wolfgang, Die Zwillinge vom Zillertal, Almenrausch und Edelweib, 1958: Les Diables verts de Monte Cassino, U47 - Kapitanleutnant Prien, Romarei, das Madchen mit den grunen Augen, 1959: Paradies der Matrosen, La Grenouille attaque Scotland Yard, 1960: Scotland Yard contre le masque, Wir wollen niemals auseinandergehen, 1961: Der Falsher von London, Le Retour du Dr Mabuse, 1962: L'invisible Dr Mabuse, 1962: Der Teppich des Grauens, Le Trésor du Lac d'Argent, 1963: L'Araignée blanche défie Scotland Yard, Le Mystère du chateau de Blackmoor, La Révolte des Indiens Apaches, 1964: Attaque au fourgon postal, Le Trésor des Montagnes Bleues, 1965: Le Dernier des Mohicans, Winnetou - 3. Teil, 1965: Der Unheimliche Monch, 1966: Das Schwert des Nibelungen, Die Nibelungen, Teil 1: Siegfried, 1967: Die Nibelungen, Teil 2: Kriemhilds Rache, Le Vampire et le Sang des Vierges, 1968: Dynamit in gruner Seide, L'Homme à la jaguar rouge, Winnetou und Shatterhand im Tal Der Toten , 1969: Todesschusse am Broadway, Dr Med. Fabian - Lachen ist die beste Medizin, Pepe, der Paukerschreck, 1970: Erinnerungen an die Zukunft, Wir hau'n die pauker in die Pfanne, 1971: Wer zuletzt lacht, lacht am besten, Kommissar X jagt die roten Tiger, Verliebte Ferien in Tirol, 1972: Sie Liebten sich einen Sommer, Der Schrei der schwarzen Wolfe, Grun ist die Heide, 1973: In search of Ancient Astronauts (TV), Die Blutigen Geier von Alaska, Schlob Hubertus, 1974: Ein Toter Taucher nimmt kein Gold, Der Jager von fall, 1976: Botshchaft der Gotter, 1977: ...und die Bibel hat doch recht, 1982: La Jungle en Folie, 1987: Sri Lanka - Leuchtendes Land.

Wendy

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Benh Zeitlin. 2020. U.S.A. 1h52. Avec Devin France, Elle Fanning, Tommie Milazzo, Allison Campbell, Yashua Mack, Gage Naquin, Gavin Naquin.

Sortie salles France: 23 Juin 2021

FILMOGRAPHIE: Benh Zeitlin est un réalisateur, scénariste, compositeur américain, né à New-York. 2012: Les bêtes du Sud Sauvage. 2020: Wendy.


“La plupart des hommes trahissent leur jeunesse.”
Reconnu pour avoir réalisé le splendide Les Bêtes du sud sauvage en 2012, Benh Zeitlin nous revient 8 ans plus tard avec Wendy. Un second chef-d'oeuvre (le terme est lâché sans rougir !) renouant avec le conte existentiel avec un similaire sens de l'improvisation et de l'impulsion musicale enjouée (on y retrouve les mêmes tonalités exaltées). Car loin de nous livrer une variation hollywoodienne du mythe de Peter Pan, Wendy y demeure le contre-pied d'une vision édulcorée dénuée de personnalité. Une oeuvre indépendante aussi fragile que bouillonnante établie du point de vue de bambins avides de tendresse et d'évasion. Le tout traité dans le non-dit, la pudeur, le sous-entendu, l'imaginaire, la poésie des mots découlant de leurs pensées les plus profondes et intimes. Avec toujours cette cantique éperdue pour la maternité que Wendy nous murmure avec mélancolie gratifiante. Il s'agit donc d'une relecture naturaliste du célèbre personnage créé par le romancier J. M. Barrie comme nul autre cinéaste ne l'eut entrepris avec autant de force de caractère et de fulgurance formelle. Ce qui aura d'ailleurs sans doute rebuté une frange de critiques et de parents responsables boudant son climat vériste dénué de fioritures et de bons sentiments à travers ses personnages plus vrais que nature jouant parfois à des jeux dangereux ou entreprenant des décisions beaucoup trop radicales (le châtiment de la main coupée d'un des protagonistes !). 

Par conséquent, ce qui frappe irrémédiablement à la vision de cette aventure éperdument lyrique émane de la posture dépouillée des enfants d'une expression innocente à donner le vertige de par cette émotion  commune ressentie sans ambages. Benh Zeitlin parvenant à capter les silences au-delà des mots pour les remplir d'humanité avec ces regards candides inscrits dans la pureté existentielle. Ainsi, à travers leur refus impératif de grandir au sein d'une île mystérieuse peuplée de vieillards décatis ayant perdu tout espoir, Wendy et ses amis vont tenter de réanimer chez eux la fougue et la passion d'autrefois (ah cette danse improvisée nous bouleversant aux larmes jouasses !) à travers le pouvoir de suggestion et l'interaction amicale. Filmant ses décors naturels avec un souffle épique sensoriel, Wendy se feuillette en splendide livret d'images estampillées "national geographic" sans jamais se laisser déborder par une quelconque outrance opportuniste. Qui plus est on y remarque dès la prémices de l'aventure les valeurs si nobles au cinéaste que symbolisent l'écologie (le volcan en semi-activité) et la cause animale (la baleine iconisée par la "mère" rédemptrice). Ainsi, regorgeant de poésie, de métaphores spirituelles et métaphysiques, Wendy se décline en invitation au rêve à travers l'instinct de la jeunesse dévorant la vie avec une curiosité insatiable. Une tribu primitive en connexion avec cette nature environnante comme s'il s'agissait de leurs propres parents. Pour autant, à travers sa puissance émotionnelle confinant au chef-d'oeuvre, Wendy parvient avec originalité à nous broder un récit d'aventures parfois sombre et sensiblement désespéré émaillé de rebondissements un tantinet cruels mais toujours rattrapés d'une poésie démiurge en harmonie avec l'enfant, l'animal et la nature étroitement liés à la jeunesse éternelle. 


"Qui aime la jeunesse, aime la mer".
Infiniment pur, archange, aimant, absolu au point de nous chavirer de larmes de la manière la plus mesurée (le dernier quart d'heure est un moment d'onirisme proprement vertigineux de par sa grâce existentielle !), Wendy est un morceau de cinéma anthologique à travers sa réflexion universelle sur une jeunesse retrouvée. Un cri du coeur d'une fulgurance humaniste libératrice si on est avant tout prêt à se réconcilier avec (la mère,) la faune et la flore.  

*Eric Binford

Ci-joint la chronique des Bêtes du sud sauvage: http://brunomatei.blogspot.fr/2012/11/les-betes-du-sud-sauvage-beasts-of.html

Remerciement à Thierry Spadino et Frederic Serbource.

lundi 28 juin 2021

Sans un bruit 2 / A Quiet Place: Part II

                                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de John Krasinski. 2020. U.S.A. 1h37 (1h28 sans le générique). Avec Emily Blunt, Millicent Simmonds, Noah Jupe, Cillian Murphy, Djimon Hounsou

Sortie salles France: 16 Juin 2021. U.S: 28 Mai 2021

FILMOGRAPHIE: John Krasinski est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur américain, né le 20 Octobre 1979 à Newton, Massachusetts, USA. 2020: Sans un bruit 2. 2018: Sans un bruit. 2016: La Famille Hollar. 2010-2012: The Office (TV Series: 3 episodes). 2009: Brief Interviews with Hideous Men.


Toujours réalisé par John Krasinski, Sans un bruit 2 tente de renouer avec le succès du 1er opus avec plus ou moins d'efficacité faute de son effet de surprise aujourd'hui rompu. Toujours bâti sur les enjeux de survie auprès de la famille Abbott contraint de se séparer pour explorer d'autres horizons en compagnie d'un survivant en quête de rédemption, Sans un bruit 2 mise surtout sur l'action de ses nombreuses créatures à la fois teigneuses et véloces en prime de nous dénicher d'autres survivants après deux jours de marche tendue. Comme le souligne d'ailleurs son implacable prologue rappelant un peu celui de la Guerre des Mondes de Spielberg lorsque les citadins ébaubis par une vision cauchemardesque venue du ciel s'empressent de fuir la menace meurtrière avec un affolement cuisant. Une séquence anthologique; la plus puissante de tout le métrage. L'intrigue, sans surprise mais modestement efficace se focalisant ensuite sur les vicissitudes de la famille Abbott toujours confinée dans des planques de fortune mais contrainte de s'extirper de leur tanière pour des motifs sanitaires et d'appels à l'aide via fréquence radio musicale. 


Emaillé de séquences d'attaques assez bien torchées, voires parfois même quelque peu terrifiantes de par la fascination qu'exercent les créatures décharnées assez crédibles, Sans un bruit 2 manque toutefois d'intensité et de suspense exponentiel en dépit de la bonne volonté du réalisateur à honorer son modèle et de ces acteurs irréprochables dans leur fonction de victime mutique en progression héroïque. Notamment en mettant en valeur la bravoure de deux adolescents retors afin de venir à bout de la menace meurtrière terriblement véloce. Sympathique donc de par le soin de sa réalisation faisant notamment intervenir avec une efficacité autrement payante 2 actions distinctes en simultanée grâce à l'habileté du montage au cordeau afin d'amplifier l'angoisse des agressions redoutées, Sans un bruit 2 demeure à terme un honorable divertissement horrifique, qui plus est visuellement expressif auprès de sa nature feutrée insécurisante.

*Bruno
22.03.24. 2èx. Vostfr

La chronique de "Sans un bruit": http://brunomatei.blogspot.fr/2018/05/sans-un-bruit.html