lundi 9 mars 2020

Une Vie Cachée. Prix du Jury oecuménique, Prix François-Chalais, Cannes 2019

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"A Hidden Life" de Terrence Malick. 2019. Allemagne/U.S.A. 2h54. Avec August Diehl, Valerie Pachner, Michael Nyqvist, Jürgen Prochnow, Matthias Schoenaerts, Bruno Ganz.

Sortie salles France: 11 Décembre 2019 

FILMOGRAPHIETerrence Malick est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né le 30 novembre 1943 à Ottawa (Illinois). 1973 : La Balade sauvage. 1978 : Les Moissons du ciel. 1998 : La Ligne rouge. 2005 : Le Nouveau Monde. 2011 : The Tree of Life. 2012 : À la merveille. 2015 : Knight of Cups. 2016 : Voyage of Time : Au fil de la vie. 2017 : Song to Song. 2019 : Une vie cachée.


"...Car le bien grandissant du monde dépend en partie d'actes non historiques, et que si les choses ne vont pas si mal pour vous et moi, on le doit beaucoup à tous ceux qui ont vécu fidèlement une vie cachée et qui reposent dans leur tombe abandonnée." - George Eliott.

Bouleversant requiem contre la guerre du point de vue d'un objecteur de conscience refusant de partir au front pour honorer ses propres convictions, Une Vie Cachée est le nouveau grand film de Terence Malick résolument inspiré à nous conter sa tragédie avec un sens sensitif immersif. Tant auprès de sa lumière naturelle sublimant sa nature autrichienne, sa mise en scène épurée abusant de zooms auprès des visages, que de sa caméra expérimentale souvent filmée à l'épaule afin de nous rapprocher des états d'âme des personnages en proie à la dictature du 3è Reich. D'un onirisme à la fois incandescent, flegme et apaisant afin de contraster avec la nature belliqueuse de l'homme impliqué dans une guerre à échelle mondiale, Une Vie Cachée envoûte les sens dans une libre plénitude. Tant auprès du rapport spirituel avec sa contrée montagneuse sauvage que des réflexions existentielles du couple d'une sagesse capiteuse quant à leur idée du bonheur et de la simplicité. A la fois beau à en pleurer et triste à en mourir, Une Vie Cachée nous fait donc partager la quotidienneté de Franz et Franziska Jägerstätter en plein coeur de leur bourgade reculée.


De paisibles métayers labourant leurs champs dans une harmonie amoureuse en dépit des voix davantage discordantes de leur voisinage réfutant la félonie d'après une opinion anticonformiste.  Terence Malick radiographiant dans un premier temps les sentiments fusionnels du couple avec énormément de pudeur eu égard de leur éthique fondée sur l'amour (conjugal et filial), la tolérance, le respect d'autrui et la foi religieuse. Mais alors que Franz refuse de voter contre l'Anschluss (l'unification entre la population allemande et autrichienne), il est appelé à combattre auprès des nazis. Fermement convaincu de l'idéologie arbitraire d'Hitler et de ses sbires, il refuse de combattre à leurs côtés et se retrouve emprisonné avant d'y être jugé. Alors que la dictature de la pensée refait des siennes au sein de notre quotidien depuis quelques années déjà, Une Vie Cachée aborde ce thème alarmiste du point de vue atrabilaire de villageois pointant du doigt la posture si entêtée de Franz, seul contre tous à s'opposer au dessein funeste du 3è reich engagé dans le génocide qu'on lui connait. Tout le récit latent s'articulant autour des pensées et réflexions intimes de Franz et Franziska séparés malgré eux mais d'une fidélité hors-pair lorsqu'il s'agit de respecter le choix moral d'un homme près à se sacrifier pour sa propre dignité et celle de sa liberté.


D'une fulgurance formelle ensorcelante au sein d'un jardin d'éden naturaliste, Une Vie Cachée s'érige en magnifique poème spirituel du point de vue d'un objecteur de conscience délibéré à se soulever contre une autorité sournoise militant pour le chaos. Un hymne à la vie d'une infinie tristesse mais porteur d'espoir, de rédemption et d'optimisme. 

*Bruno

Récompenses:
Festival de Cannes 2019 :
Prix du jury œcuménique8
Prix François-Chalais

jeudi 5 mars 2020

Hors Normes

                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Olivier Nakache et Éric Toledano. 2019. France. 1h54. Avec Vincent Cassel, Reda Kateb, Bryan Mialoundama, Hélène Vincent, Alban Ivanov, Benjamin Lesieur.

Sortie salles France: 23 Octobre 2019

FILMOGRAPHIE: Éric Toledano est un réalisateur, scénariste et dialoguiste français né le 3 juillet 1971 à Paris. Il travaille en binôme avec Olivier Nakache à la fois pour l'écriture et la réalisation.  Olivier Nakache est un réalisateur, scénariste et dialoguiste français né le 15 avril 1973 à Suresnes. Il travaille souvent en coréalisation avec Éric Toledano. Il est le frère de l'actrice et réalisatrice Géraldine Nakache. 2005 : Je préfère qu'on reste amis... 2006 : Nos jours heureux. 2009 : Tellement proches. 2011: Intouchables. 2014 : Samba. 2017 : Le Sens de la fête. 2019: Hors Normes.


"Entre déférence et indifférence, à toi de faire la différence."
Réalisé par le duo prodige Éric Toledano / Olivier Nakache (Intouchables, Samba, Le Sens de la Fête); Hors Normes est une poignante comédie sociale militant pour la cause des autistes par le biais d'éducateurs franc-tireurs débordant d'audaces, de volonté et d'humanisme à travers leur persuasion de les insérer au sein de notre société aussi bien drastique que bien pensante. Tourné avec de véritables autistes afin de renforcer son réalisme documenté et pour éviter un racolage sentimental que le métrage élude admirablement, Hors Normes sonne juste à travers son manifeste pour la tolérance et le droit à la différence que Vincent Cassel et Reda Kateb prodiguent avec une spontanéité intarissable. Pour autant, faute d'un rythme inégal et d'une combinaison pas si fructueuse d'humour et de gravité, Hors Normes demeure perfectible à nous passionner pour l'évolution morale de 2 de ces autistes que leurs éducateurs (d'une patience à couper au rasoir) tentent d'enseigner durant leur parcours social ou professionnel.


Qui plus est, faute d'un climat parfois austère et d'un manque d'émotions à travers le jeu improvisé des autistes, Hors Normes ne parvient pas tant à provoquer l'émotion escomptée. Quoiqu'il en soit, de par l'implication expansive des comédiens (tant connus que méconnus) et l'intelligence de sa mise en scène épurée dénuée d'artifice, Hors Normes reste de toute évidence un film salutaire puisque porteur d'espoir quant à la condition d'exclusion de ses autistes en proie à l'éveil d'indépendance (aussi encadrés soient-ils par leurs mentors). Qui plus est, renforcé d'un émouvant final en état de grâce (notamment auprès des corps en mouvement chorégraphiant leur danse lyrique !) et d'un score entêtant terriblement envoûtant (que l'on entend à 3 reprises en intermittence), Hors Normes nous laisse sur une intense émotion d'optimisme quant au portrait intègre de ces handicapés jouant leur propre rôle avec une candeur et une liberté de ton davantage poignantes. A découvrir et à revoir afin de mieux s'adapter à leur univers feutré.

*Bruno

Box-Office: 2 100 857 entrées

Récompenses:
Festival international du film de Saint-Sébastien 2019 : Prix du public
Label « Club 300 aime » - meilleure note remportée au Club 300 :
César des lycéens 2020

mercredi 4 mars 2020

Le cas Richard Jewell. AFI Awards 2019: Film de l'année

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Richard Jewell" de Clint Eastwood. 2019. U.S.A. 2h11. Avec Paul Walter Hauser, Sam Rockwell, Kathy Bates, Jon Hamm, Olivia Wilde, Ian Gomez, Wayne Duvall.

Sortie salles France: 19 Février 2020.

FILMOGRAPHIE: Clint Eastwood est un acteur, réalisateur, compositeur et producteur américain, né le 31 Mai 1930 à San Francisco, dans l'Etat de Californie. 1971: Un Frisson dans la Nuit. 1973: L'Homme des Hautes Plaines. 1973: Breezy. 1975: La Sanction. 1976: Josey Wales, Hors la Loi. 1977: L'Epreuve de Force. 1980: Bronco Billy. 1982: Firefox, l'arme absolue. 1982: Honkytonk Man. 1983: Sudden Impact. 1985: Pale Rider. 1986: Le Maître de Guerre. 1988: Bird. 1990: Chasseur Blanc, Coeur Noir. 1990: Le Relève. 1992: Impitoyable. 1993: Un Monde Parfait. 1995: Sur la route de Madison. 1997: Les Pleins Pouvoirs. 1997: Minuit dans le jardin du bien et du mal. 1999: Jugé Coupable. 2000: Space Cowboys. 2002: Créance de sang. 2003: Mystic River. 2004: Million Dollar Baby. 2006: Mémoires de nos pères. 2006: Lettres d'Iwo Jima. 2008: L'Echange. 2008: Gran Torino. 2009: Invictus. 2010: Au-delà. 2011: J. Edgar. 2014: Jersey Boys. 2015: American Sniper. 2016: Sully. 2017: 2018: Le 15h17 pour Paris. 2018: La Mule. 2019: Le cas Richard Jewell.


Inspiré de l'histoire vraie de l'agent de sécurité Richard Jewell considéré comme un héros après avoir déjoué un attentat lors des Jeux olympiques d'été de 1996, mais rapidement suspecté d'en être l'instigateur, Le cas Richard Jewell reconstitue avec minutie cette improbable mascarade négociée entre le FBI et une journaliste de The Atlanta Journal-Constitution. Si Clint Eastwood n'en finit plus de nous surprendre de par son âge avancé et ses passionnants projets, le Cas Richard Jewell prouve à nouveau qu'il perdure son mordant pour y fustiger les rouages d'une société paranoïde victime d'un cas de figure autrefois similaire (l'attentat des jeux olympiques de 1984 fut perpétré par un agent de sécurité), de faux témoignages auprès de riverains sans scrupule, des médias à sensations et d'une police judiciaire redoutablement sournoise lorsqu'il s'agit d'y manipuler (sans une once de preuve !) leur coupable(/victime) facilement influençable de par sa mentalité intègre. Paul Walter Hauser se fondant dans le corps placide de Jewell à l'aide d'une expression candide tour à tour empathique et irritante de par sa naïveté à se laisser berner par cet entourage impérieux. Ce dernier ayant toujours rêvé de porter l'uniforme, il porte donc sa plus haute estime au corps policier au grand dam de sa condition de culpabilité.


Nombre de scènes caustiques nous provoquant colère et dégoût à travers ses moments d'intimidation de par les chantages odieusement planifiées d'un dirigeant à côté de sa plaque. Jon Hamm s'avérant exemplaire de charisme impassible dans sa froide certitude d'y avoir profiler un coupable en manque de notoriété, selon son instinct et certains témoignages probants ! Mais pour revenir au jeu sobrement innocent de Hauser, acteur méconnu ressemblant comme 2 gouttes d'eau au véritable Jewell, Clint Eastwood y autopsie sa profonde loyauté à travers son nouveau quotidien (pour ne pas dire descente aux enfers morale) persécuté par la police et les feux de projecteurs. Et ce parmi le témoignage de sa mère démunie que campe avec intensité dramatique Kathy Bates dans une posture davantage éplorée, et de la tendre amitié que lui réplique l'infaillible Sam Rockwell en avocat d'une force d'expression tranquille. Ces derniers se soutenant mutuellement avec autant de persuasion que de désespoir quant aux stratégies et filatures licencieuses du FBI délibéré à mettre sous les verrous leur principal suspect. Autant dire que cette farce ubuesque nous provoque un aigre sentiment de gâchis (le vrai terroriste court toujours si bien qu'il sera appréhendé 6 ans plus tard !) et d'injustice quant à la dignité du héros amiteux mis au pilori du jour au lendemain par les médias et la police en concertation de gloire et de reconnaissance. Quand bien même la notion de héros s'y verra discréditée auprès du prochain quidam qui osera entreprendre pareille bravoure au péril de son éventuelle suspicion.

*Bruno


Récompenses:
National Board of Review Awards 2019
Meilleure actrice dans un second rôle pour Kathy Bates
Meilleur espoir pour Paul Walter Hauser
Top 10 films
AFI Awards 2019 : Film de l'année

mardi 3 mars 2020

La Créature du Marais

                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site cinefusion.wordpress.com

"Swamp Thing" de Wes Craven. 1982. U.S.A. 1h31. Avec Louis Jourdan, Adrienne Barbeau, Ray Wise, David Hess, Nicholas Worth, Don Knight, Al Ruban.

Sortie salles France: 30 Juillet 1982

FILMOGRAPHIE: Wesley Earl "Wes" Craven est un réalisateur, scénariste, producteur, acteur et monteur né le 2 Aout 1939 à Cleveland dans l'Ohio. 1972: La Dernière maison sur la gauche, 1977: La Colline a des yeux, 1978: The Evolution of Snuff (documentaire), 1981: La Ferme de la Terreur, 1982: La Créature du marais, 1984: Les Griffes de la nuit, 1985: La Colline a des yeux 2, 1986: l'Amie mortelle, 1988: l'Emprise des Ténèbres, 1989: Schocker, 1991: Le Sous-sol de la peur, 1994: Freddy sort de la nuit, 1995: Un Vampire à brooklyn, 1996: Scream, 1997: Scream 2, 1999: la Musique de mon coeur, 2000: Scream 3, 2005: Cursed, 2005: Red eye, 2006: Paris, je t'aime (segment), 2010: My soul to take, 2011: Scream 4.


Ereinté par la critique à sa sortie et considéré comme l'un des plus mauvais films de Craven, La Créature du Marais ne méritait pas tant de discrédit selon mon jugement de valeur. Car à la revoyure, et à condition de l'aborder au second degré, ce nanard bonnard dégage aujourd'hui un charme désuet plutôt irrésistible pour qui raffole des monstres caoutchouteux redresseurs de tort. D'ailleurs, tant décrié par les critiques, l'homme qui se tapi dans sa combinaison de latex ne s'avère pas si ridicule que cela, dans la mesure où l'on parvient facilement à s'attacher à sa condition miséreuse à travers ses expressions aussi candides que gentiment maladroites. Le rythme cinétique ne nous offrant que peu de répit à travers ses moults actions belliqueuses qu'enchaîne un escadron de militaires contre la créature traquée tous azimuts. Ainsi donc, tiré du célèbre comic Swamp Thing de Len Wein et Bernie Wrightson édité pour le première fois en 1971, La Créature du Marais joue la carte du cartoon ludique avec une attachante modestie eu égard des moyens low-cost employés pour donner chair à sa scénographie végétative.


Tant auprès du monstre mastard d'une force physique disproportionnée et d'une naïveté expressive émaillée de tendresse (son rapport amiteux avec un jeune afro avant de nous refaire le coup d'une variation de "la belle et la bête" parmi sa protégée Alice Cable qu'endosse Adrienne Barbeau), des seconds-rôles bellicistes forçant le trait du stéréotype avec un sérieux parfois hilarant (mention spéciale à David Heiss en militaire stoïque jamais avare d'y boire la tasse !) que d'autres créatures difformes qui interfèrent lors du final homérique (l'adjoint Bruno transformé en nabot, puis enfin le combat entre Alec et Arcane - épée à la main - dans les marais de l'enfer). L'intrigue linéaire arborant donc une chasse au monstre que des mercenaires aguerris affrontent dans les marais sous la mainmise du Dr Arcane. Ce dernier s'étant juré de s'approprier la formule du Dr Alec (une cellule végétale conçue à la base pour éradiquer la famine) afin de dominer le monde. Jamais ennuyeux car franchement distrayant de par son rythme alerte, La Créature du Marais s'avère donc truffé de situations impayables et d'action bon enfant sous l'impulsion de comédiens se prêtant au jeu de l'exubérance avec une spontanéité cocasse. Qui plus est, renforcé du score semi-horrifique d'Harry Manfredini (on croirait par moments sortir de l'ombre l'homme à la machette: Jason Voorhees !), la Créature du Marais se permet d'y injecter quelques scènes gores un tantinet cruelles de manière à renforcer son attrait autonome (pour ne pas dire franc-tireur).


Série B aussi mièvre que simpliste dans sa tentative avortée d'inscrire sur pellicule une BD réputée culte, La Créature du Marais s'avère pour autant plein de charme, de fantaisie, de tendresse et de cocasserie à travers sa naïve faculté de nous dépayser sous l'impulsion d'une action en roue libre aussi festive que décérébrée.  

*Bruno
3èx

lundi 2 mars 2020

Cold prey 2

                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Fritt Vilt II"de Mats Stenberg. 2008. Norvège. 1h26. Avec Ingrid Bolsø Berdal, Marthe Snorresdotter Rovik, Kim Wilafdt, Fridtjov Såheim.

Sortie France (uniquement Dvd/BR): 5 avril 2010. Sortie Salles, Norvège: 10 Octobre 2008

FILMOGRAPHIE: Mats Stenberg est un réalisateur norvégien. 2008: Cold Prey 2.


Si le norvégien Roar Uthaug a cédé sa place à Mats Stenberg, ce dernier est parvenu avec efficacité à réaliser une sympathique séquelle en se référant au schéma narratif d'Halloween 2. L'action réfrigérante ayant été délocalisée dans un huis-clos hospitalier auquel l'héroïne (du 1er opus) tentera d'y survivre avec l'appui de quelques rescapés. Gore et violent à travers un réalisme sans concession, Cold Prey 2 divertit honorablement (à défaut de terrifier) en dépit de situations archi convenues, symptomatiques du psycho-killer standard. Relançant l'action sanglante avec l'intervention de la police lors du second acte, Cold Prey 2 rebondit à nouveau lors de son final épique que se disputent l'héroïne pugnace et le tueur increvable confinés dans l'hôtel poussiéreux. Outre certaines facilités et clichés grossiers quant à la posture empotée de certains protagonistes, Cold Prey 2 fait toutefois preuve d'un entrain autrement convaincant quant aux ultimes survivants (surtout les femmes !) redoublant de bravoure et d'audaces afin de nuire au tueur.


Ci-joint l'article du 1er opus: http://brunomatei.blogspot.fr/…/12/cold-prey-fritt-vilt.html

*Bruno
2èx

samedi 29 février 2020

Wind Chill

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Gregory Jacobs. 2007. U.S.A/Angleterre. 1h31. Avec Emily Blunt, Ashton Holmes, Chelan Simmons, Martin Donovan, Ned Bellamy.

Sortie uniquement en Dvd en France: 30 Janvier 2008. U.S: 27 Avril 2007

FILMOGRAPHIEGregoy Jacobs est un réalisateur, scénariste et producteur américain. 2020: Untitled Tom Papa comedy special (Téléfilm). 2015: Magic Mike XXL. 2007: Wind Chill. 2004:  Criminal.


Un pur film d'ambiance méprisé et oublié. 
Limogé de nos salles obscures dans nos contrées alors qu'Outre-Atlantique il se voit réduit à une sortie limitée, Wind Chill débarque sous support Dvd neuf mois après sa sortie timorée. Nos distributeurs français ayant été probablement frileux de son potentiel commercial eu égard de son rythme faiblard et de son absence de gore ne misant donc que sur son ambiance horrifique particulièrement réfrigérante. Mais c'est justement à travers cette atmosphère d'étrangeté sous-jacente, ce sentiment d'insécurité palpable que Wind Child parvient à captiver pour s'extirper du produit lambda sous l'impulsion d'un attachant duo d'acteurs d'un humanisme à la fois sobrement fébrile et désemparé. La charmante Emily Blunt, douce, caractérielle, déterminée mais aussi chétive, et Ashton Holmes, dragueur empoté mais dévoué, se partageant la réplique avec une belle conviction, et ce jusqu'à l'émergence d'une brutale intensité dramatique. Si bien que l'on se familiarise dès le départ à leurs scènes de ménage qu'il se provoquent en huis-clos. A savoir, se renvoyer la faute de l'accident au moment même où celle-ci suspecte son chauffeur d'avoir pris un raccourci pour l'enjeu d'un plan cul.


Wind Child nous narrant à l'aide d'une économie de moyens la nuit de cauchemar de ce couple confiné dans l'habitacle de leur véhicule à la suite d'un accident avec un étrange chauffard. Filmé entièrement de nuit dès que ceux-ci se retrouvent perdus au coeur d'un sentier bucolique enneigé, Wind Child invoque une immersion constante en y provoquant en intermittence un surnaturel à la fois interlope et feutré, de par la présence d'ectoplasmes déambulant à proximité d'un cimetière. Et si l'intrigue bizarroïde (son argument surnaturel récursif), bâclée (les motivations expéditives des prêtres d'un étonnant charisme ténébreux !) et inachevée (un shérif serial-killer s'en prend aux touristes du coin en provoquant des accidents routiers) nous fait songer à un épisode grandeur nature de la 4è Dimension, notamment dans son parti-pris d'y télescoper réalité et cauchemar, elle ne manque pas de nous envoûter avec un humanisme empathique (renforcé du jeu mélancolique d'Emily Blunt). Ajoutez enfin à ce cruel enjeu de survie un sentiment d'isolement et d'inconfort tangibles, tant auprès du décorum forestier (qui plus est fouetté d'un blizzard !) que de la menace invisible rodant aux alentours. Quand bien même quelques fantômes s'y matérialisent pour se railler de leurs proies au gré d'hallucinations (et ce en dépit de 2 effets numériques plutôt foirés).


Purement atmosphérique dans un format scope joliment photographié de teintes désaturées, Wind Child mérite franchement le détour pour qui raffole les (purs) films d'ambiance. Et ce dans le cadre intègre de la série B intimiste adepte de la suggestion et de l'angoisse étouffée (au grand dam d'une narration inachevée). Une tentative ratée certes, pour autant magnétique, un brin mélancolique (quel joli score élégiaque !), attachante et sincère. A découvrir.  

*Bruno
2èx

vendredi 28 février 2020

Urban Legend

                                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Jamie Blanks. 1999. U.S.A. 1h39. Avec Jared Leto, Alicia Witt, Rebecca Gayheart, Tara Reid, Michael Rosenbaum, Loretta Devine

Sortie salles France: 17 Mars 1999

FILMOGRAPHIE: Jamie Blanks est un réalisateur et compositeur australien. 1998 : Urban Legend
2000 : Mortelle Saint-Valentin. 2007 : Storm Warning ou Insane. 2009 : Long Weekend. 2010 : Needle.


On ne va pas se leurrer ! Si vous abordez Urban Legend au 1er degré, il s'agit d'un produit de consommation standard surfant sur la vague Scream et Souviens toi l'été dernier à travers son florilège de clichés pachydermiques et de persos stéréotypés s'auto-parodiant. Cette série B modestement emballée (bien que son montage laisse à désirer - ce qui renforce aujourd'hui son charme désuet -) s'avère donc parfaitement dispensable, pour ne pas dire inutile (comme le soulignaient les critiques de l'époque). Pour autant, si vous êtes aptes à prendre le recul du second degré afin de le visionner tel un plaisir coupable, Urban Legend s'avère à la fois bonnard et franchement ludique. Tant auprès de son rythme cinétique fertile en mises à mort cruelles (le prélude s'avère d'ailleurs savoureux dans sa stratégie meurtrière en trompe l'oeil, même si téléphonée !), de son orchestration musicale éminemment stridente et de ses protagonistes juvéniles tentant de fuir le tueur avec une maladresse souvent (involontairement) hilarante. Tant et si bien que chaque comédien adopte leur rôle sobrement probablement afin de concurrencer la nouvelle référence des années 90 ayant revitaliser le sous-genre, Scream de Craven.


D'ailleurs, et pour parachever dans le délire folingue, on s'émoustille en sus des expressions désaxées du fameux tueur à capuche se raillant de ses ultimes victimes lors d'un final trinaire digne d'un cartoon de Tex Avery. Ainsi, Jamie Blanks parvient donc à jongler avec les clichés du psycho-killer avec une efficacité sarcastique (notamment auprès des postures décomplexées des ados), de par son (involontaire) dérision irriguant chaque situation de stress ou de terreur. Les meurtres inspirés de légendes urbaines intervenant comme de coutume tous les quarts d'heure entre 2 jumps-scare infructueux (avouons le !). Quand bien même ses fameuses allusions aux faux coupables nous divertissent tout autant dans leur volonté dérisoire de nous faire croire qu'un tel ou un tel demeure le véritable meurtrier. Quant à l'issue du dénouement grotesque, il s'avère tant capillotracté que l'on ri une ultime fois de bonne grâce face à ces argument éculés. Les infaillibles de psycho-killer connaissant tant les ficelles qu'il ne parviendront pas à retenir leur sérieux face aux mobiles de l'assassin en proie à une vendetta psychotique tirée par le chignon. Et je ne vous raconte pas l'intarissable cliffhanger de dernier ressort faisant office de pittoresque clin d'oeil afin de laisser le spectateur sur un sentiment de stupeur "bon enfant" !


Hommage semi-parodique aux psycho-killers des années 80; Urban Legend s'avère franchement ludique et facétieux à travers son pot-pourri de références horrifiques que le puriste s'amuse à comptabiliser avec un plaisir (coupable) de cinéphile. A moins de le rejeter en bloc et préférer revoir une 10è fois le parangon du genre: Halloween de Carpenter ! A vous de choisir votre camp et d'opérer le bon choix ^^

*Bruno
2èx

jeudi 27 février 2020

Les Valeurs de la Famille Addams

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Addams Family Values" de Barry Sonnenfeld. 1993. U.S.A. 1h34. Avec Anjelica Huston, Raúl Juliá, Christopher Lloyd, Christina Ricci, Jimmy Workman, Carol Kane, Joan Cusack.

Sortie salles France: 22 Décembre 1993

FILMOGRAPHIEBarry Sonnenfeld est un réalisateur, acteur, producteur et directeur de la photographie américain né le 1er avril 1953 à New York (États-Unis). 1991 : La Famille Addams. 1993 : Les Valeurs de la famille Addams. 1993 : Le Concierge du Bradbury. 1995 : Get Shorty. 1997 : Men in Black. 1999 : Wild Wild West. 2002 : Big trouble. 2002 : Men in Black 2. 2006 : Camping Car. 2012 : Men in Black 3. 2016 : Ma vie de chat.


Si Barry Sonnenfeld a déçu nombre de fans avec son 1er long La Famille Adams, sa séquelle réalisée 2 ans plus tard contredit à point nommé la formulation de la "suite ratée" de par son inventivité en roue libre et l'extravagance des acteurs s'en donnant à coeur joie dans les provocations macabres. Car véritable pied de nez au politiquement correct et à Walt Disney, tout en rendant un hommage caustique au génocide indien (l'anthologique pièce de théâtre face aux parents déconfits !), les Valeurs de la Famille Adams s'avère terriblement généreux à travers sa profusion de gags insolents qu'enchaînent chaque membre de la famille Addams avec sérieux inébranlable. Mention spéciale à Christina Ricci dans le rôle impassible de Mercredi délibérée à dynamiter les convenances au sein d'un camp de vacances dirigé par 2 moniteurs aussi benêts qu'ultra conservateurs.


L'intrigue oscillant les tribulations de Mercredi et de Pugsley tentant de s'adapter auprès d'une communauté de scouts grégaires, avec les stratégies sans vergogne de la veuve noire Debbie Jellinsky (Joan Cusack, exquise de diableries perverses en duchesse pimpante !) ayant tissé sa toile dans le coeur de Fétide. S'ensuit donc à rythme métronome une avalanche de gags gouailleurs où les coups les plus cyniques et les plus couards s'affrontent la vedette quant aux postures soumises de Mercredi, Pugsley, Fétide et du nouveau né Puberté que Mercredi a bien du mal à tolérer en guise de filiation. Quant aux décors gothiques fréquemment crépusculaires (tant internes qu'externes), ils se prêtent à merveille aux us et coutumes des Addams baignant dans l'indépendance la plus marginale à coup d'effets spéciaux parfaitement exploités si bien qu'ils ne sombrent jamais dans l'inanité. Une récréation bougrement pétulante donc, vent de fraîcheur roboratif contre les pisse-froids bien-pensants.

*Bruno
2èx

mercredi 26 février 2020

A l'Est d'Eden. Golden Globe du Meilleur film dramatique, 1956.

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Amazon.fr

"East of Eden" d'Elia Kazan. 1955. U.S.A. 1h56. Avec James Dean, Julie Harris, Raymond Massey, Richard Davalos, Burl Ives, Jo Van Fleet

Sortie salles France: 26 Octobre 1965

FILMOGRAPHIE: Elia Kazanjoglous, dit Elia Kazan est un réalisateur, metteur en scène de théâtre et écrivain américain d'origine grecque, né le 7 septembre 1909, décédé le 28 septembre 2003. 1940 : It's Up to You (documentaire). 1945 : Le Lys de Brooklyn. 1947 : Le Maître de la prairie. 1947 : Boomerang ! 1947 : Le Mur invisible. 1949 : L'Héritage de la chair. 1950 : Panique dans la rue. 1951: Un tramway nommé Désir. 1952 : Viva Zapata! 1953 : Man on a Tightrope. 1954 : Sur les quais. 1955 : À l'est d'Eden. 1956 : Baby Doll. 1957 : Un homme dans la foule. 1960 : Le Fleuve sauvage. 1961 : La Fièvre dans le sang. 1963 : America, America. 1969 : L'Arrangement. 1972 : Les Visiteurs. 1976 : Le Dernier Nabab.


“Le cinéma distille parfois une essence hermétique, et le propre de la magie, c'est qu'on ne peut l'expliquer.”
Chef-d'oeuvre d'Elia Kazan immortalisé par la présence démiurge de James Dean (alors qu'il s'agit de son 1er vrai rôle à l'écran !), A l'Est d'Eden perdure son pouvoir de fascination de par sa puissance dramatique littéralement épurée. Tant auprès du jeu des acteurs bouleversants d'humanité candide que de la mise en scène alambiquée de l'auteur se chargeant de poétiser une douloureuse rivalité familiale parmi la fulgurance de superbes éclairages et d'un rutilant technicolor. Nombre d'images faisant office de tableau pictural ou de jardin d'Eden à travers sa nature florissante, et ce sans se prêter au jeu d'une gratuité infructueuse. Les acteurs et les décors (naturels ou domestiques) se confondant dans le cadre avec une aisance alchimique irréelle (notamment pour rendre compte des états d'âmes des protagonistes sur l'instant présent). Prenant donc pour thème la famille dysfonctionnelle d'après le divorce d'un couple ayant rompu toute communication, A l'Est d'Eden retrace l'introspection morale du jeune Cal s'efforçant de retrouver sa mère au moment d'attirer l'attention de son père en guise d'amour et de considération. Ce dernier étant beaucoup plus sensible à la réussite de son fils Aaron qui plus est entouré d'une fiancée aussi compréhensive que vertueuse. Toute l'intrigue se focalisant sur le parcours épineux de Cal partagé entre sa quête maternelle, son mal être existentiel (davantage ingérable) et son désir de rédemption dans sa condition aussi maudite qu'infortunée. Son entourage ne cessant de discréditer sa farouche solitude faute de sa nature aussi taciturne que frondeuse.


Electrisant l'écran à chacune de ses constantes apparitions, James Dean possède cette rare sensualité d'y charmer son public grâce à sa présence naturelle d'une confondante discrétion. Terriblement chétif, un tantinet timoré, indécis, hésitant et souvent empoté lors de ses manifestations désespérées à gagner la confiance de son père, James Dean émeut sans fard au gré d'une expression sentencieuse inscrite dans une simplicité somme toute naturelle. Quand bien même Julie Harris lui partage la réplique avec une noble humanité à fleur de peau à travers sa sollicitude davantage grandissante de soutenir son beau-frère peu à peu épris de sentiments pour elle. Ce triangle amoureux que se disputent Cal, Aaron et Abra, Elian Kazan le retranscrit avec autant d'élégance que de simplicité épurée. De par la douceur de sa mélodie classique caressant chaque image et la sincérité des sentiments qu'extériorisent chaque acteur à travers leur charisme saillant. Car il faut bien souligner qu'A l'Est d'Eden transpire la magie du cinéma de par ses rutilantes couleurs qu'on ne retrouve plus sur écran de nos jours, le charme de ses acteurs touchés par une indicible grâce, la puissance de son histoire universelle (les rapports conflictuels entre enfants et parents et la jalousie que peut générer la fratrie) et l'intégrité du réalisateur caractérisant ses personnages à la fois meurtris et torturés avec une fine attention psychologique. L'intérêt du fil narratif résidant dans la progression morale de Cal, jeune ado pétri de belles valeurs mais incessamment incompris auprès d'un patriarche influent, égoïste, orgueilleux et rigoriste, et qui lors d'un concours de circonstances dramatiques tentera de se réconcilier auprès de lui mais aussi de son frère. Les rôles fraternels ayant été inversés en cours de route pour un enjeu conjugal.


Foncez donc revoir A l'Est d'Eden à l'infini car les chefs-d'oeuvre de ce calibre rétro sont éternels, comme l'exacerbe à chaque battement de cil l'éphèbe James Dean nous chavirant le coeur avec son désarmant naturel. 

*Bruno
3èx

Récompenses:
Golden Globe, Meilleur film Dramatique, 1956.
Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour Jo Van Fleet lors de la 28e cérémonie des Oscars.

mardi 25 février 2020

The Nightingale. Prix Spécial du Jury, Mostra de Venise.

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Jennifer Kent. 2018. Australie. 2h12. Avec Sam Claflin, Damon Herriman, Aisling Franciosi,
Charlie Shotwell, Ewen Leslie, Sam Smith.

Sortie salles Australie: 13 Octobre 2018. Italie (Mostra de Venise): 8 Septembre 2018

FILMOGRAPHIEJennifer Kent est une actrice, scénariste et réalisatrice australienne née à Brisbane en Australie. 2005 : Monstre (court métrage). 2014 : Mister Babadook. 2018 : The Nightingale.


"La meilleure façon de se venger d'un ennemi est de ne pas lui ressembler"
Pour son second long métrage, Jennifer Kent nous prouve que Mister Badadook n'était pas un accident, tant et si bien qu'avec The Nightingale elle s'avère autrement ambitieuse à transcender le sous-genre du Rape and Revenge avec une maturité insoupçonnée. Car les quelques séquences chocs qui émaillent l'intrigue ont beau flirter avec l'insoutenable (viols en réunion, bébé et enfant assassinés face caméra, exaction sordide auprès d'un violeur, ad nauseam), Jennifer Kent s'extirpe de la complaisance de par son parti-pris d'y exprimer un réalisme cru afin de mieux dénoncer les conséquences du châtiment punitif. Notamment eu égard de la victime éplorée s'efforçant de traquer ses tortionnaires avec une appréhension et un désarroi davantage prégnants. Aisling Franciosi portant le film à bout de bras avec une force d'expression à la fois fébrile et chétive au fil de son périple sévèrement hostile (la guerre éclatant tous azimuts lors de ses pérégrinations). Dénuée de fard et impeccablement dirigée, celle-ci parvient à susciter une bouleversante empathie lors de son périple meurtrier beaucoup plus imprévisible que prévu si je me réfère à sa remise en question sentencieuse. Et c'est bien là la grande force de The Nightingale lorsque la victime blasée de ses actes crapuleux décide à mi-parcours de rebrousser chemin pour s'obscurcir dans la nuit.


Outre l'impact émotionnel que l'actrice suscite à travers son tempérament bipolaire, Baykali Ganambarr lui partage la vedette avec une émotion souvent contenue de par sa virilité primitive et les cruelles épreuves de son passé comparables au vécu de sa partenaire Clare. A eux deux, ils forment un tandem névralgique inusité de par leur différence de culture et leur fragilité humaine teintée d'amour, de rédemption mais aussi d'amertume. De par leur appui commun à unir leurs forces pour l'enjeu d'une auto-justice, c'est également l'occasion pour la réalisatrice de nous transfigurer une magnifique histoire d'amitié et de tolérance que le couple infortuné uniformise dans leur condition d'exclusion. Quant au rôle du "méchant", ou plus précisément de l'engeance, c'est bien connu: "Plus réussi est le méchant, plus réussi sera le film !". Cette tagline empruntée à Hitchock ne déroge donc pas à la règle si bien que l'acteur Sam Claflin immortalise de son empreinte délétère le rôle d'un officier sans vergogne se vautrant dans le viol et le meurtre avec une impassibilité exécrable. Et ce en dépit de son physique bellâtre imprimé d'orgueil impérieux et de condescendance. On peut d'ailleurs noter qu'à travers la haine qu'il nous attise nous attendions impatiemment sa déroute promise, et ce avant de nous remettre sur le droit chemin de la morale, faute des exactions putassières de Clare subitement consciente de s'être adonnée à une ultra-violence préjudiciable. 


Récit initiatique à la sagesse et à la rédemption sous couvert d'une intelligente réflexion sur la perte de l'innocence, manifeste anti-raciste quant à la condition soumise des aborigènes victimes de la purge coloniale des britanniques en 1825, The Nightingale constitue une éprouvante descente aux enfers que Jennifer Kent inscrit sur pellicule de sa personnalité frondeuse. Dénué de partition musicale et tourné en 1.37 à travers une fastueuse flore naturelle, celle-ci honore le drame naturaliste sous couvert d'un Rape and Revenge âpre et tendu mais onirique (tant crépusculaire que limpide) et profondément humaniste quant à la valeur de son intensité dramatique. 

Dédicace à Cid Orlandu

*Bruno

Récompenses:
Mostra de Venise 2018 :
Prix Marcello Mastroianni du meilleur espoir pour Baykali Ganambarr
Prix spécial du jury pour Jennifer Kent

lundi 24 février 2020

The Machinist

                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Brad Anderson. 2004. U.S.A/Espagne. 1h42. Avec Christian Bale, Jennifer Jason Leigh, Aitana Sanchez-Gijon, John Sharian, Michael Ironside, Lawrence Gilliard.

Sortie salles France: 19 Janvier 2005. U.S: 18 Janvier 2004

FILMOGRAPHIEBrad Anderson est un réalisateur né en 1964 à Madison (Connecticut) aux États-Unis. Il est également scénariste et monteur. 1995 : Frankenstein's Planet Monster's! 1996 : The Darien Gap. 1999 : Et plus si affinités. 2001 : Session 9. 2001 : Happy Accidents. 2005 : The Machinist. 2008 : Transsibérien. 2010 : L'Empire des Ombres. 2013 : The Call. 2014 : Hysteria. 2018: Opération Beyrouth. 2019 : La Fracture.


Drame psychologique transplanté dans le cadre du thriller, The Machinist relate la lente folie paranoïde d'un ouvrier solitaire souffrant d'insomnie. Ayant perdu 28 kilos pour son rôle famélique, Christian Bale porte le film sur ses frêles épaules dans sa fonction contrariée de victime persécutée par un étrange mastard à lunettes noires. Eclairé d'une photo désaturée afin de contraster avec les états d'âmes torturés de Trevor ayant comme seules compagnies amiteuses une prostituée au grand coeur et une serveuse de snack, The Machinist plonge le spectateur dans sa psyché nébuleuse au gré d'un climat malsain toujours plus saillant. Brad Anderson parvenant à distiller un climat ombrageux perméable autour de ce personnage réellement empathique quant à l'injustice de sa condition morale et ses valeurs d'amabilité, d'amitié et de considération, particulièrement auprès de la gente féminine. Quand bien même, les confrères de son entreprise ne cessent de le brimer et de le discréditer, notamment faute d'un grave incident professionnel que Trevor intenta auprès de l'un d'eux.


Bercé d'une partition hitchcockienne de Roque Baños si bien que l'ombre de Bernard Herrman plane sur l'intrigue, The Machinist empreinte également certaines références à Lynch et à Polanski pour tenir lieu de la moralité en berne de Trevor persuadé d'être la victime d'un complot à grande échelle. Bien évidemment, le spectateur démystifie progressivement le côté irrationnel des situations émanant de l'esprit dérangé de Trevor victime de ses insomnies (il n'a pas dormi depuis 1 an avouera t-il à la prostituée) au point de lui traduire diverses hallucinations. Pour autant, et sans dévoiler son étonnant dénouement moins morbide et brutal qu'escompté (mais autrement plus grave quant à l'intensité dramatique de l'enjeu humain), Brad Anderson exploite un scénario plus subtil qu'il n'y parait au point de reconsidérer le profil de Trevor rongé Spoil ! par la culpabilité, la honte et le remord fin du Spoil. Ainsi, de par ce rebondissement aussi inopiné que résolument censé, un nouveau niveau de lecture s'offre à nous afin de nous permettre de mieux saisir les tenants et aboutissants moraux de Trevor Spoil ! occultant un odieux secret Fin du Spoil.


De par son climat malsain lestement envoûtant (au point d'y instiller un malaise moral) et le soin de sa mise en scène dépouillée observant les agissements interlopes d'une victime paranoïaque à deux doigts de la démence, The Machinist s'avère (finalement) un vrai thriller à suspense doublé d'un drame psychologique poignant que Christian Bale rehausse à l'aide d'un humanisme subtilement décent. 

*Bruno
2èx

vendredi 21 février 2020

Golden Glove

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

"Der Goldene Handschuh" de Fatih Akın. 2019. France/Allemagne. 1h50. Avec Jonas Dassler, Margarethe Tiesel, Katja Studt, Dirk Böhling, Hark Bohm

Sortie salles France: 26 Juin 2019 (Int - 16 ans). Allemagne: 21 Février 2019 

FILMOGRAPHIE: Fatih Akın est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur allemand d'origine turque, né le 25 août 1973 à Hambourg en Allemagne. 1998 : L'Engrenage. 2000 : Julie en juillet. 2001 : Denk ich an Deutschland - Wir haben vergessen zurückzukehren (documentaire). 2002 : Solino. 2004 : Head-On. 2005 : Crossing the Bridge - The Sound of Istanbul (documentaire). 2007 : De l'autre côté. 2009 : Soul Kitchen. 2012 : Polluting Paradise (documentaire). 2014 : The Cut. 2016 : Tschick. 2017 : In the Fade. 2019 : Golden Glove.


"Coeurs fragiles, s'abstenir !" Une tagline que les fans d'horreur ont pu lire des centaines de fois sur les affiches racoleuses en guise d'alibi mercantile. Sauf qu'en l'occurrence, une seule envie nous titille l'esprit à l'issue de la projo ! Prendre une douche afin de se purger des saillies d'immondices que le réalisateur vient de nous projeter 1h50 durant ! Ainsi donc, âmes sensibles (dans le sens viscéral j'entends !), vous voilà prévenus ! Tant et si bien que je viens personnellement d'assister au portrait de serial-killer le plus cradingue, insalubre et miséreux du genre horrifique (Maniac ou encore Henry n'ont qu'à bien s'tenir !). Car tiré de l'histoire vraie du tueur en série Fritz Honka ayant sévi à l'orée des années 70 en y assassinant 4 prostituées, Golden Glove demeure une éprouvante descente aux enfers dans les bas fonds des caniveaux et cuvettes de chiottes les plus dégueulbifs ! Putassier, effronté, débauché, (un chouilla) porno (masturbation épileptique face écran), émétique, hardcore, glauque, sordide et surtout crapoteux, de par son ambiance ultra malsaine oscillant taudis exigu et bar à poivrots suintant communément pisse, sueur, sperme et sang, Golden Glove  confine au malaise viscéral "ad nauseum". Si bien que Fatih Akin (déjà responsable du tétanisant mais autrement bouleversant Head-On !) n'y va pas par quatre chemin pour nous confronter au drame social le plus cru et fuligineux.


Pour ce faire, il nous immerge de plein fouet dans la quotidienneté ordurière d'un loser décérébré tuant sa sinistre condition morose dans l'alcool et la baise. Il faut dire que notre serial-killer s'avère physiquement laid, puant, vérolé, antipathique, fourbe, irascible, ultra brutal, et ce en dépit de sa détresse à combler ses lacunes sentimentales dans des concertations lubriques. Et donc, de par son tableau impitoyable d'une misère humaine en déliquescence (parmi l'appui d'authentiques gueules de poivrots déjà condamnés à trépasser !), Golden Glove nous vrille et salit les yeux de par sa vigueur olfactive découlant des coïts et exactions criminelles que Fritz Honka enchaîne lors d'addictions incontrôlées (tant pour l'alcool et la baise que l'homicide le plus brutal). Mais éludant miraculeusement la complaisance auprès des séquences horrifiques sanglantes, Fatih Akin joue d'autant mieux avec notre voyeurisme et nos nerfs quant à l'ultra réalisme des situations orageuses et expressions sentencieuses (je tire mon chapeau à chaque acteur, jusqu'aux second-rôles et figurants du fond !). Des échanges de regards évasifs que s'échangent Fritz et ses proies sexuelles pataudes, faute de sa repoussante laideur. A l'instar des odeurs d'excréments et cadavres putréfiés qui pullulent dans son appartement. Parfois caustique auprès de cette faune de quidams avinés à la limite de l'aliénation dans leur condition toxico, Golden Glove est une expérience extrême avec la précarité la plus irrécupérable. Bref, tout le monde est au fond du trou, il n'y a plus qu'à y tirer la chasse !


Affreux, sale et méchant
Maelstrom d'images obscènes où gueulantes et verres brisés se mêlent au foutre et aux vomissures au sein d'un microcosme sociétal tristement loqueteux, Golden Glove provoque à l'extrême pour y marquer de son empreinte rubigineuse l'authentique profil d'un tueur esseulé victime de son ignorance déficiente. Inoubliable car sensoriel, traumatique, dérangeant et à la limite du soutenable (l'interminable scène de strangulation est la pire que j'ai vu au cinéma), que l'on adhère ou que l'on rejette en bloc ce pavé décadent. 

Ci-joint la chronique de Head-Onhttps://brunomatei.blogspot.com/2018/11/head-on-ours-dor-berlin-2004.html

Dédicace à Mylène Lam.
*Bruno

Biographie de Fritz Honka (Wikipedia) :

" De petite taille (1,65 m), Fritz Honka était extrêmement complexé. À cause de cela, il aimait uniquement les femmes plus petites que lui, et les préférait édentées à cause de ses peurs incontrôlables de mutilation lors des fellations. Il aimait solliciter des prostituées âgées du Reeperbahn à Hambourg. Il massacra au moins quatre d'entre elles dans sa petite chambre se situant dans le grenier d'un immeuble situé au 74 de la Zeißstraße, dans le quartier d'Ottensen), à Hambourg. Il conservait les corps dans son appartement, et, pour lutter contre les odeurs nauséabondes à la suite d'une plainte des voisins due aux odeurs pestilentielles qui se dégageaient de son appartement, il les aspergea d'eau de Cologne. En janvier 1975, les restes momifiés furent découverts par les pompiers à la suite d'un incendie provoqué par l'accumulation des vapeurs d'alcool stagnantes dans la pièce. Veilleur de nuit, Honka n'était pas présent au moment des faits, et fut arrêté chez lui à son retour. Pour sa défense, Honka indiqua qu'il avait tué ces femmes après qu'elles se furent moquées ouvertement de sa préférence pour les fellations plutôt que pour des rapports sexuels classiques. Il fut condamné à l'emprisonnement à perpétuité, le maximum prévu par la loi allemande, mais il fut en fait libéré de prison en 1993. Il passa ses dernières années sous le nom de Peter Jensen dans une maison de retraite.

Il est mort à l'hôpital de Langenhorn, à Hambourg le 19 octobre 1998."

jeudi 20 février 2020

Le 13è Guerrier. Meilleur film, Imagen Foundation Awards 2000.


Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

"The 13Th Warrior" de John Mc Tiernan. 1999. U.S.A. 1h42. Avec Antonio Banderas, Omar Sharif, Vladimir Kulich, Dennis Storhoi, Clive Russell, Daniel Southern.

Sortie salles France: 18 Août 1999

FILMOGRAPHIE: John McTiernan est un réalisateur et producteur américain, né le 8 janvier 1951 à Albany à New-York. 1986: Nomads. 1987: Predator. 1988: Piège de Cristal. 1990: A la Poursuite d'Octobre Rouge. 1992: Medicine Man. 1993: Last Action Hero. 1995: Une Journée en Enfer. 1999: Le 13è Guerrier. 1999: Thomas Crown. 2002: Rollerball. 2003: Basic.


Déprécié par la critique et boudé par le public (il rapporte dans le monde 61 millions de dollars pour un budget estimé à 160 !), le 13è Guerrier constitue la pièce maudite du grand John Mc Tiernan. Tant et si bien que selon mon jugement de valeur je me demande encore aujourd'hui ce qui a bien pu chagriner les renfrognés en dépit de son montage éminemment chaotique (le prélude - les présentations entre l'ambassadeur Ahmed Ibn Fahdlan et les vikings - est expédié en quelques secondes alors qu'il aurait fallu le développer en 10/15 minutes, l'expédition des guerriers dans la grotte pose ce même problème elliptique) que Michael Chrichton se réappropria depuis sa discorde avec le réalisateur. C'est également au producteur qu'incombe la responsabilité d'avoir modifié la partition musicale en post-production initialement prévue par Graeme Revell, si bien qu'il fit personnellement appel à Jerry Goldsmith. En tout état de cause, ce nouveau score orchestral se prête pourtant en harmonie au climat épique de l'aventure menée avec un savoir-faire vertigineux. On peut d'ailleurs parler de modèle d'efficacité au grand dam d'un pitch somme toute linéaire (attaques/ contre-attaques et vice versa entre vikings et cannibales) que Tiernan élabore sous le moule du pur divertissement mené sur rythme alerte. Alors oui, par moments, on a bien le sentiment que les pérégrinations de nos héros demeurent beaucoup trop furtives, notamment auprès de l'ébauche des offensives, si bien que la précipitation des évènements fait un peu tache en terme de structure narrative.


Mais pour autant, et avec une volonté (payante) d'y transcender le genre, Mc Tiernan parvient à nous scotcher et à retenir notre souffle lors d'une succession de batailles anthologiques dignes d'un Conan le Barbare, Excalibur ou encore Dar l'Invincible. Autant souligner que le spectacle homérique fait fréquemment preuve de barbarie de par le fracas des armes et ses corps à corps ensanglantés n'hésitant pas à s'éventrer ou à se décapiter au gré d'un souffle épique sensitif. Tant et si bien que les magnifiques décors naturels font office de personnages à part entière lors d'intempéries diluviennes ou embrumées que nos guerriers arpentent avec une bravoure impavide (notamment auprès du sens du sacrifice). Quand bien même Tiernan parvient admirablement à relancer l'action à travers un climat nocturne puis caverneux chargé d'onirisme crépusculaire en "ombre chinoise". Enfin, à moindre échelle, on peut peut-être reprocher le manque de charisme de certains vikings (un chouilla trop bellâtres) et le profil un brin bâclé d'Ahmed Ibn Fahdlan qu'Antonio Banderas impose avec un charisme félin gentiment séducteur à travers son initiation héroïque. Mais tant auprès de sa flamboyance formelle capiteuse que du réalisme des batailles soucieuses du moindre détail, le 13è Guerrier parvient à nous immerger dans l'action primitive avec un esprit jouissif débordant de générosité.


Bref, foncez revoir le 13è Guerrier, car sur le plan strictement ludique, il s'agit d'une des plus grandioses aventures belliqueuses que l'on ai savouré à l'écran

*Bruno
3èx

Récompenses:
ALMA Awards 2000 : meilleur acteur pour Antonio Banderas18
Imagen Foundation Awards 2000 : meilleur film

mercredi 19 février 2020

Max et les maximonstres

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Where the Wild Things Are" de Spike Jones. 2009. U.S.A. 1h41. Avec Max Records, Pepita Emmerichs, Max Pfeifer, Madeleine Greaves, Joshua Jay

Sortie salles France: 16 Décembre 2009. U.S: 16 Octobre 2009

FILMOGRAPHIE: Adam Spiegel, dit Spike Jonze est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur, américain né le 22 octobre 1969 à Rockville (Maryland). 1999 : Dans la peau de John Malkovich. 2003 : Adaptation. 2009 : Max et les Maximonstres. 2013 : Her.


"De la magie à l'état brut, en y laissant des plumes et des séquelles sur nos propres failles caractérielles."
Spectacle enchanteur d'une tendresse émotionnelle davantage bouleversante, Max et les Maximonstres ne peut laisser indifférent le spectateur empathique, aussi difficile d'accès soit son contenu (de prime abord) singulier. Tout du moins lors de sa première partie lorsque Max aborde et batifole avec les monstres en s'y proclamant roi afin de se venger de son statut de souffre-douleur auprès des camarades de sa bourgade. Complexe et déconcertant, de par les états d'âmes de Max et des Monstres se disputant l'autorité avec parfois des humeurs versatiles et démonstrations de force un tantinet brutales, Max et les Maximonstres n'est clairement pas destiné aux enfants de - 10 ans. Ce qui ne l'empêche pas d'y cultiver un hymne à l'amour pour les valeurs familiales à travers l'introspection morale d'un gamin avide de respect, d'amitié, de reconnaissance et surtout de compassion. Et ce avec une subtile intelligence à la fois dense et si profonde si bien qu'il faut impérativement revisionner le film afin de radiographier les comportements instables de ces personnages en proie à une réflexion existentielle oecuménique. Sa grande force cérébrale résidant dans notre propre remise en question comportementale à réviser notre jugement sur tel ou tel personnage familier ou amical que l'on côtoie au sein de notre propre quotidienneté.


Magnifiquement campé par le jeune Max Records d'une force d'expression naturelle sensorielle (on a l'impression que les pores de sa peau sont en constant éveil); Spike Jonze le dirige sans effet de manche dans son refus de l'estampiller tête à claque en dépit de sa rébellion irascible. Notamment si je me réfère à sa révolte contre sa mère (admirablement incarnée par Catherine Keener de par son humanisme maternel mêlé d'amour, d'empathie et de contrariété). Récit initiatique donc pour l'acceptation de soi afin de tolérer l'autre en opérant un travail moral sur nos propres failles caractérielles, Max et les Maximonstres aborde le thème si délicat de l'enfance avec une originalité et une insolence qui laisse pantois. A l'instar de cette attachante galerie de monstres hors normes confectionnées en numérique et animatronic dans leur costume disproportionné. Tant et si bien que l'on se prend d'affection pour eux sans jamais se rendre compte à quel moment propice ils sont parvenus à nous faire vibrer d'émotions à travers leur innocence ambivalente. Des monstres infantiles tentant de cohabiter ensemble sous la mainmise d'un faux roi en proie à une brutale prise de conscience.


Conte philosophique sur la nature humaine (notre part monstrueuse) et la fragilité de l'enfance en crise identitaire que Spike Zone imprime sur pellicule de sa personnalité auteurisante, Max et les Maximonstres ébranle nos émotions avec une intensité dramatique que l'on ne voit jamais arriver. Tant et si bien que l'on sort de la projo psychologiquement transformé, même si l'enfant tapi en chacun de nous continue de nous triturer les méninges d'après l'itinéraire sinueux de Max sujet au difficile cap du "vivre ensemble". 
A revoir absolument ! (j'insiste). 

*Bruno
2èx