vendredi 25 février 2011

I spit on your grave 2010 (je crache sur vos tombes)

   
                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site myscreens.fr

de Steven R.Monroe. 2010. U.S.A. 1h48. Avec Sarah Butler, Chad Lindberg, Daniel Franzese, Rodney Eastman, Jeff Branson, Andrew Howard, Saxon Sharbino, Tracey Walter.

En France, directement commercialisé en Dvd et Vlu-ray le 21 Septembre 2011

FILMOGRAPHIE: Steven R. Monroe est un réalisateur américain. 
Le piège (2004), Terreur en milieu hostille, House of 9 (2005), les Mangeurs d'âme (2006), Sasquatch Mountain (2006), Ogre (2008. T.V), Tornade de Glace (T.V. 2009).                


En 1978, fort d'une mise en scène rugueuse proche du documentaire, I spit on your Grave éclabousse l'écran pour son sujet brûlant traité cruement, et immortalise le profil de sa victime iconisée par l'inoubliable Camille Keaton. Or, le réalisateur Meir Zarchi s'inspira à la base d'un drame véridique lorsqu'il fut témoin en 1974 qu'une femme errait nue dans un parc de New York après s'être fait violée. Le film controversé choqua tant à l'époque qu'une poignée de féministes lui intentèrent un procès. 
33 ans plus tard, Steven Monroe s'accorde de le remaker. Une tentative plutôt audacieuse afin de tenter de renouer avec l'ambiance malsaine d'un rape and revenge poisseux, à l'instar de sa séquence de viol dans toutes les mémoires.  

Le Pitch: Une séduisante écrivaine s'isole dans un chalet en pleine forêt pour se remettre à l'écriture de son nouveau livre. Mais des marginaux qu'elle aborda sur sa route un peu plus tôt l'agresse pour la violer. Laissé pour morte, elle décide d'entamer une chasse à l'homme pour punir ses bourreaux. 

Dans une photographie désaturée laissant transparaître la clarté solaire des paysages forestiers, ce remake tant redouté est soutenu de la sobriété de sa mise en scène insufflant un climat d'insécurité à travers le refuge rural d'une cabane perdue au milieu de nulle part auquel une jeune femme s'adonne en guise de repos. Steven R. Monroe ne s'attarde pas à épiloguer sur la banalité du quotidien paisible de la jeune écrivaine. Il pénètre rapidement dans le vif du sujet et nous entraîne dans son 1er acte à un éprouvant moment d'ultra violence centrée sur l'humiliation et le viol de l'héroïne. L'ambiance malsaine et claustro s'insinue frontalement dans l'esprit du spectateur face au calvaire enduré par la victime.


Tant pour les humiliations récursives que la scène de viol brutale et (une fois de plus) difficilement supportable. Ainsi, comme dans le modèle de Meir Zarchi, aucune complaisance n'est requise pour tenter de l'émuler alors que la seconde partie accès sur la revanche de Nemesis ira encore plus loin dans la violence graphique dépassant les débordements sanglants de Meir Zarchi (autre époque). Ces règlements de compte habilement mis en scène sont exploités de manière anti conventionnelle même si l'on sent l'influence en vogue du tortur'porn. Ici, les pièges mortels n'ont heureusement rien de ludiques et ne rivalisent donc pas d'ingéniosité machiavélique pour épater le spectateur voyeuriste. 
En prime, pour renforcer le caractère crédible de la vendetta, Sarah Butler (A Couple of White Chicks at the Hairdresser, Flu bird Horror) s'impose en digne héritière de Camille Keaton si je peux me permettre. Son regard sournois dénué de compassion, ses exactions toutes plus barbares les uns que les autres nous interpelle, déconcerte, voir nous attriste de par son acharnement sur ses tortionnaires réduits à l'état d'objet. Si bien qu'ici, les victimes terrifiées en état de marasme, agonisent, hurlent, supplient, pissent dans leur froc, vomissent, transpirent la sueur. Tout un programme trashouille donc ! 
Qui plus est, ces antagonistes s'avèrent honorablement crédibles de par leur prestance virile sanguinaire, principalement le shérif endossé par Andrew Howard. Commanditaire le plus répréhensible du fait de son autorité castratrice envers ses acolytes mais aussi redoutablement insidieux dans son rôle vertueux de bon père de famille. Dans le rôle de l'attardé, Chad Linberg peut de prime abord laisser le spectateur dubitatif par le biais de son apparence stéréotypée (même reproche que dans le film initial d'ailleurs !) mais sa volonté de nous convaincre avec une certaine émotion finit par emporter notre adhésion.


L'ange du mal 
Poisseux, glauque, parfois insupportable, brutal et gore, I Spit on your Grave détonne et convoque la nausée à travers son traitement radical, jusqu'au boutiste sur l'instinct bestial qui sommeille en nous. 
Sa réflexion sur l'auto-justice auquel une victime avilie se révèle encore plus monstrueuse que ses agresseurs ne manque pas d'intelligence pour dénoncer ses exactions criminelles inscrites dans le sadisme. On pardonnera par contre quelques scories (la musique parfois pompeuse souhaitant souligner l'horreur du danger ou la facilité de Jennifer à s'accaparer de ces bourreaux tombant comme des mouches dans les mailles du filet) pour approuver la qualité de ce remake aussi fort que couillu. 
C'est d'ailleurs vers l'icone féminine que la caméra s'attarde pour clôturer habilement I spit on your grave, une image glaçante de non-dit. Une excellente surprise donc que personne n'attendait. 

*Bruno
01.02.11

6 commentaires:

  1. Le film date de 2011 donc c'est pas 13 ans plus tard mais 33 ans plus tard

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  2. Content de voir que je ne suis pas le seul à avoir apprécié ce remake : http://deadstillalive.canalblog.com/archives/2011/03/07/20564164.html

    Vivement la sortie du blu-ray chez nous !

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  3. Bien vu Anonyme mais c'est une erreur de frappe ! Merci de l'avoir souligné.

    J'ai une plétore d'amis qui ont adoré ce remake Leatherface !

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  4. Il est intéressant ton site Leatherface !

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  5. C'est gentil :D

    Sinon, j'ai hâte de la sortie du blu-ray !

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  6. merci pour cette critique qui m'éclaire dans le choix de voir ou non I SPIT ON YOUR GRAVE pour moi ce sera oui.

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