jeudi 21 avril 2022

Black Rain

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com

de Ridley Scott. 1989. U.S.A. 2h05. Avec Michael Douglas, Andy Garcia, Ken Takakura, Kate Capshaw, Yusaku Matsuda, Tomisaburo Wakayama, Shigeru Kōyama, John Spencer.

Sortie salles France: 6 Décembre 1989. U.S: 22 Septembre 1989

FILMOGRAPHIE: Ridley Scott est un réalisateur et producteur britannique né le 30 Novembre 1937 à South Shields. 1977: Duellistes. 1979: Alien. 1982: Blade Runner. 1985: Legend. 1987: Traquée. 1989: Black Rain. 1991: Thelma et Louise. 1992: 1492: Christophe Colomb. 1995: Lame de fond. 1997: A Armes Egales. 2000: Gladiator. 2001: Hannibal. 2002: La Chute du faucon noir. 2003: Les Associés. 2005: Kingdom of heaven. 2006: Une Grande Année. 2007: American Gangster. 2008: Mensonges d'Etat. 2010: Robin des Bois. 2012: Prometheus. 2013 : Cartel. 2014 : Exodus: Gods and Kings. 2015 : Seul sur Mars. 2017 : Tout l'argent du monde. 2017 : Alien : Covenant. 2021 : Le Dernier Duel. 2021 : House of Gucci. 2023 : Kitbag. En préproduction : Gladiator 2 (titre provisoire). 

A l'instar de l'oublié Traquée, Black Rain fut également mésestimé lors de sa sortie, alors qu'aujourd'hui, et depuis sa sortie Blu-ray, il est réévalué par certaines critiques au point de le considérer parfois comme l'un des meilleurs films d'action des années 80. En tout état de cause, et bien que ce superbe polar pâti d'une intrigue aussi classique que prévisible, Black Rain affiche une seconde jeunesse à travers sa facture formelle ensorcelante (certains le comparent d'ailleurs à Blade Runner en plus rationnel) portée à bout de bras par le génial Michael Douglas. Celui-ci endossant avec un naturel et un aplomb indéfectibles un flic un tantinet véreux contraint de retrouver la trace d'un dangereux Yakuza en fuite au Japon. Quand bien même Andy Garcia joue le faire-valoir avec une force tranquille et cool attitude aussi attachante qu'empathique quand à sa destinée en porte-à-faux. L'intrigue utilisant intelligemment la thématique de la vendetta à travers le profil de Nick (Michael Douglas) en proie à l'initiation d'une rédemption par le biais des valeurs de l'honneur, de l'amitié et de l'intégrité que son comparse nippon Masahiro Matsumoto (Ken Takakura tout en retenue docile) lui inculquera à travers sa déontologie policière. 

Mais outre la présence solide de ces acteurs épatants de charisme à la fois distinguéet expressif, Black Rain emporte l'adhésion grâce à son esthétisme high-tech à la limite de l'anticipation. Si bien que l'on nous transfigure un étrange Japon noyé de néons, de fumées toxiques, de décors industriels au coeur d'une métropole fantasmatique multiforme. Tant et si bien que l'on pourrait même prétendre que l'action se situerait de nos jours tant Ridley Scott parvient à créer un univers high-tech à la limite du surréalisme sous l'impulsion du score très inspiré d'Hans Zimmer (sa mélodie fragile enrobant chaque image parfois élégiaque). Ainsi, en alliant le polar, le drame, l'action et un soupçon de romance (plutôt discret il est vrai), le cinéaste possède un indéniable savoir-faire esthétisant et un brio technique pour emballer en intermittence des séquences musclées (poursuites à motos ou à pied, corps à corps martiaux, gunfights pétaradants) remarquablement percutantes encore aujourd'hui. Et ce en utilisant parfois une ultra violence gore inattendue, notamment afin de renchérir son potentiel dramatique habilement géré afin de renforcer le caractère bien trempé de notre héros insolent avide de rébellion.  

Sans omettre ses chansons symptomatiques des eighties (à l'instar d'un Rocky ou d'un Cobra) lors de l'ouverture du récit et du générique de fin, Black Rain a tout pour séduire le fan de polar violent impeccablement emballé par un réal et des acteurs mutuellement inspirés. Il est donc temps de redécouvrir cet excellent divertissement riche en émotions et en immersion à travers sa leçon de civisme inculquée par la culture nippone en proie à une rancoeur ricaine quant à la triste référence de la "pluie noire" causée à la population d'Hiroshima et de Nagasaki. 

*Bruno Matéï
2èx

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