vendredi 29 avril 2022

Lake Placid

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Cinemapassion.com

de Steve Miner. 1999. U.S.A/Canada. 1h22. Avec Bill Pullman, Bridget Fonda, Oliver Platt, Brendan Gleeson, Betty White, David Lewis.

Sortie salles France: 5 Juillet 2000. U.S: 16 Juillet 1999

FILMOGRAPHIE: Steve Miner est un réalisateur américain né le 18 juin 1951 à Westport, dans le Connecticut. 1981 : Le Tueur du vendredi. 1982 : Meurtres en 3 dimensions. 1986 : House. 1986 : Soul Man. 1989 : Warlock. 1991 : À cœur vaillant rien d'impossible. 1992 : Forever Young. 1994 : Sherwood's Travels. 1994 : My Father, ce héros. 1996 : Le Souffre-douleur. 1998 : Halloween, 20 ans après. 1999 : Lake Placid. 2001 : Texas rangers, la revanche des justiciers. 2007 : Le Jour des morts. 2009 : Blonde et dangereuse. 


Une série B pleine de charme, de séduction et d'espiègle insolence; aussi fraiche, cocasse et ludique qu'à l'orée de sa conception !
De temps en temps, et afin de préserver le souvenir touchant d'un plaisir innocent, on n'ose pas revoir ce genre de modeste série B simplement conçue pour divertir le spectateur dans une facture somme toute intègre. Car plus de 20 années plus tard, force est de constater qu'à ma surprise Lake Placid fait parti de ses réussites (mineures) ayant su traverser les épreuves du temps avec une aisance inespérée. Car aussi prévisible et éculé soit son concept horrifique inspiré des Dents de la mer et autre armada de films de monstres aquatiques, Lake Placid est un formidable divertissement tirant parti de son charme pétulant par l'exubérance des personnages communément fringants et décomplexés à se chamailler pour de pittoresques vétilles, et du savoir-faire de Steve Miner dénuée de prétention à exploiter sa thématique puisque bâti sur l'efficacité de ses situations de danger à la fois fluettes et horrifiques. Le réalisateur parvenant à conjuguer 1h22 durant, et ce sans un soupçon d'ennui à l'horizon, drôlerie, (pointe de romance) et horreur avec une bonhomie naïve constamment attachante. Alors que les situations demeurent moins convenues qu'escompté pour nos plus grand plaisir fureteur grâce à leur inventivité  particulièrement saugrenue mais sciemment décomplexée ! Le récit tournant autour d'une inlassable traque lorsqu'une paléontologue, un garde forestier, un shérif et un professeur s'unissent pour chasser un crocodile géant planqué sous le lac du comté d'Aroostook.

Nanti d'une photo chaleureuse et de surprenants effets-spéciaux en animatronique conçus par le spécialiste Stan Winston (certains plans détaillés sont bluffants de réalisme alors que d'autres heureusement plus concis y sont un tantinet perfectibles), Lake Placid charme les mirettes auprès de son cadre champêtre si solaire et rassurant et des apparitions du monstre que Steve Miner exploite le plus souvent habilement afin d'y créer effets de surprise et fascination formelle de par l'aspect vériste de la bête aussi carnassière qu'insolente. Celle-ci étant capable d'avaler toute crue (ou presque) une vache, un ours ou un hélico alpagué dans sa vaste mâchoire alors que nos protagonistes s'efforcent de déjouer son appétit insatiable à l'aide d'un irrésistible sentiment de panique truffé de dérision. Tant auprès de la chieuse paléontologue en herbe que Bridget Fonda endosse avec une simplicité à la fois espiègle et attendrissante que du professeur lunaire (Oliver Platt très à l'aise dans sa photogénie innée) féru d'amour pour la cause animale à travers sa divinité reptilienne. Quand bien même le garde forestier (Bill Pullman étonnamment discret et quelque peu timoré à oser livrer ses sentiments) et le shérif Hank Keough (Brendan Gleeson dans une posture chafouine jamais antipathique) tentent de gérer la situation avec une autorité bonnard. Nos lurons parfois accompagnés d'adjoints, de secouristes et d'une voisine décatie (au bagou rustre) inspectant les lieux pour y traquer le croco en disséminant sur leur chemin solidaire une moisson de gags gentiment cocasses, badins ou carrément impayables. 

Autant préciser que l'esprit de camaraderie est également la plus-value de cette série B sémillante reposant sur l'irrésistible naïveté de leurs situations de légèreté et des attaques cinglantes du monstre qu'ils tentent de piéger avec un amateurisme pour autant payant. A revoir d'urgence donc pour tous les amateurs irréductibles et à trôner précautionneusement après de son alter ego L'Incroyable Alligator auquel il se porte digne étendard. Dommage d'ailleurs que depuis sa sortie Lake Placid se coltine de manière aussi incompréhensible une mauvaise réputation auprès de la majorité des critiques alors que 5 autres suites (toutes plus inutiles que les autres) verront le jour afin d'épuiser la recette par  opportunisme. 

*Bruno Matéï
2èx

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