Sortie salles France: 16 Février 1972 (Int - 13 ans). U.S: 23 Décembre 1971.
FILMOGRAPHIE: Don Siegel (Donald Siegel) est un réalisateur et producteur américain, né le 26 Octobre 1912 à Chicago en Illinois, décédé le 20 Avril 1991 à Nipoma, en Californie. 1956: l'Invasion des Profanateurs de Sépultures. 1962: l'Enfer est pour les Héros. 1964: A bout portant. 1968: Police sur la ville. 1968: Un Shérif à New-York. 1970: Sierra Torride. 1971: Les Proies. 1971: l'Inspecteur Harry. 1973: Tuez Charley Varrick ! 1974: Contre une poignée de diamants. 1976: Le Dernier des Géants. 1977: Un Espion de trop. 1979: l'Evadé d'Alcatraz. 1980: Le Lion sort ses griffes. 1982: Jinxed.
La marque des chefs-d'oeuvre c'est que même quand on connaît la fin on a toujours le même plaisir à les revoir, que ce soit la 5è ou 10è fois, tant on se sent bien avec ceux ayant bercé notre jeunesse cinéphile. L'inspecteur Harry ne déroge nullement à la règle tant Don Siegel, habité par ses convictions novatrices, se surpasse d'y imprimer un jeu du chat et de la souris entre un flic réac et un psychopathe jamais avare de perversité. Psycho-killer transplanté dans la cadre du polar urbain et du thriller à lisière du film d'horreur (la traque nocturne sur le stade est filmée tel un cauchemar vertigineux parmi l'emploi du zoom plongeant en mode inversé), l'Inspecteur Harry ne nous laisse nul répit dès que le tueur Scorpio s'efforce sournoisement de se railler de son rival avec un sarcasme méprisant resté dans toutes les mémoires. Andrew Robinson immortalisant son rôle vicié avec une expressivité haineuse détestable eu égard de l'aversion ressentie par le spectateur avide d'assister à sa mort en live par notre redresseur de tort à la réputation peu flatteuse. C'est dire si Don Siegel, alchimiste machiavélique, s'y entend pour réveiller nos bas instincts criminels sous l'impulsion d'une vengeance expéditive qu'Eastwood n'hésite pas à recourir en dépit de son insigne policier dénué de déontologie. Celui-ci endossant une sorte de justicier burné à la fois obtus et provocateur afin de se gausser d'une justice arbitraire beaucoup trop laxiste auprès des droits des criminels.
D'une brutalité et d'une violence inouïe afin de survitaminer l'action sanglante à l'aide de gunfights anthologiques, de passages à tabac barbares et de maltraitance infantile (!!!), l'Inspecteur Harry impose une démarche escarpée pour y dresser le portrait inédit d'un psychopathe s'en prenant uniquement à des enfants et des ados (si on élude la première victime adulte étalée dans sa piscine) par sadisme, cupidité et lâcheté. Ainsi, de par l'intimidation de ses exactions à faible lueur d'espoir, l'intrigue vénéneuse, jusqu'au-boutiste, âpre et malsaine, demeure tendue comme un arc lorsque Harry s'efforce à moult reprises de l'appréhender avec une détermination aussi stoïque que professionnelle. Or, le génie de la mise en scène de Siegel émane de cet affrontement au sommet entre eux n'épargnant aucune pitié ni coup bas pour emporter la mise. Par conséquent, au gré de cette interminable épreuve de force étalée sur 1h42 (notamment auprès de cette hallucinante poursuite à pied qu'Harry est contraint d'exécuter pour répondre à divers téléphones sur un itinéraire précis), l'Inspecteur Harry impose un style documenté à travers son réalisme limite cauchemardesque (notamment auprès de ces nuits urbaines malfamées que n'auraient renié Ferrara ou Friedkin). Clint Eastwood magnétisant qui plus est l'écran autant que son antagoniste déloyal avec un charisme naturellement orgueilleux et distingué (notamment pour sa démarche de cool attitude lors de la 1ère fusillade d'un hold-up manqué). Et ce même s'il adoptera un ton plus sobre, plus obscur et impassible lors de sa rencontre démoniale avec ce pire ennemi usant de roublardise pour le déprécier.
P.S: A privilégier la VO par sa tonalité auditive plus âpre, plus grave et plus aigue.
Box Office France: 755 540 entrées (mais gros succès Outre-Atlantique avec 35 976 000 $ de recettes vs 6 millions).
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