mercredi 13 avril 2022

Dans le silence de l'Ouest / The Keeping Room

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site cineday.orange.fr

de Daniel Barber. 2014. U.S.A. 1h33. Avec Brit Marling, Hailee Steinfeld, Muna Otaru, Sam Worthington, Amy Nuttall, Ned Dennehy

Sortie en Dvd en France le 8 mars 2021. Sortie salles U.S: 25 Septembre 2015

FILMOGRAPHIE: Daniel Barber est un réalisateur britannique né en 1965 à Londres. 2007: The Tonto Woman (court-métrage). 2009: Harry Brown. 2014: The Keeping Room. 


"La guerre est cruauté. Et vous ne pouvez la raffiner. Plus la guerre est cruelle, plus vite elle sera terminée". 
Sorti en salles en 2014 Outre-Atlantique alors que chez nous il fallut patienter jusqu'au 8 mars 2021 pour le découvrir uniquement en Dvd, Dans le silence de l'Ouest est une belle surprise de la part du réalisateur British Daniel Barber à qui l'on doit déjà l'uppercut Harry Brown avec Michael Caine. Le récit, intimiste, langoureux et linéaire, retraçant l'épreuve de survie de 3 femmes (2 soeurs et leur domestique afro) contre l'envahisseur yankee, 2 soldats délibérés à les violer et les assassiner par pur sadisme. Ainsi donc, en se focalisant sur le point de vue féministe de ses 3 femmes fragiles contraintes de se défendre contre l'assaillant l'arme à la main, Daniel Barber livre de jolis portraits de femmes stoïques confrontées à l'ultra violence de l'homme dénué de vergogne. Et si l'intrigue déjà vue demeure assez prévisible, le réalisateur parvient sans cesse à maintenir l'intérêt de par l'évolution de ses 3 femmes moralement torturées (notamment par le biais de la traite des noirs en proie ici à la révolte) s'efforçant de se prouver qu'elles sont l'égale de l'homme en brandissant l'arme en guise d'auto-défense. 

On peut d'ailleurs parler de rape and revenge westernien filmé dans une facture télévisuelle qui sied plutôt bien à son réalisme aride dépeint sans ambages (exit donc le format traditionnel en scope) que Daniel Barber filme avec une personnalité baroque eu égard de l'étrangeté de certaines situations (toute la séquence hostile dans le bar demeure aussi trouble que déconcertante, notamment par la posture indécise des personnages équivoques). Qui plus est, les séquences d'agression ne sont jamais rébarbatives de par l'efficacité des jeunes femmes usant se subterfuge pour venir à bout de leurs oppresseurs avinés (à 1 effet téléphoné près lorsque l'une d'elles laisse maladroitement en vie l'un des 2 tueurs afin de relancer une action archi éculée). Pour autant, on est également réjoui par sa conclusion aussi lucide qu'intelligente lorsque nos vengeresses, confrontées cette fois-ci à une armée de yankees s'approchant de leur bâtisse rurale feront à nouveau preuve de sagacité pour s'extirper d'une mort certaine. Alors que l'instant d'avant, elles tireront la leçon des conséquences de leur vendetta expéditive Spoil ! lors d'un dommage collatéral Fin du Spoil

Baignant dans une inquiétante atmosphère diffuse sous l'impulsion d'un cast féminin sobrement attachant, Dans le silence de l'Ouest exploite intelligemment le rape and revenge dans le cadre du western âpre parfois tendu du point de vue de rebelles féministes à la psychologie aussi fouillée que névrosée. A découvrir donc, d'autant plus que sa nature verdoyante demeure immersive au sein de cette scénographie mortifiée où plane un silence feutré. 

Remerciement à Roman Soni

*Bruno Matéï

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