samedi 6 décembre 2025

Alice au pays des merveilles / Alice in Wonderland de Clyde Geronimi, Wilfred Jackson, Hamilton Luske. 1951. 1h15.

  (Crédit photo : image trouvée via Google, provenant du site Imdb. Utilisée ici à des fins non commerciales et illustratives)
 
Classique Disney aujourd’hui célébré comme un film-culte, Alice au pays des merveilles fut pourtant boudé par la critique et par le public avant de renaître de plus belle dans les années 60 et 70. Merveille d’animation surréaliste, il déploie une structure narrative affranchie du sens comme de la logique. Les trois auteurs y laissent libre cours à un imaginaire fantasque pour illustrer l’errance initiatique d’une fillette dévorée par le désir d’évasion, lasse de la pesanteur du monde réel.

D’une inventivité en roue libre, Alice au pays des merveilles devient une invitation à la fuite par le pouvoir d’un cinéma chimérique, expressif, fringant, primesautier. Son humour folingue, décalé, porté par une horde de personnages loufoques et décomplexés, divertit sans relâche sous l’impulsion d’une Alice à la fois fureteuse et contemplative, en quête d’identité. Cet appel à l’imaginaire, brisant les repères classiques, et l’enchaînement d’épisodes absurdes reflètent l’évasion mentale d’une enfant instable, oscillant entre réel et rêve.
 

Rester ouvert à l’étrange, à la curiosité, à l’enfantin : voilà ce que nous soufflent les auteurs, avec un art consommé d'une imagination exubérante. Quant à la thématique du temps qui file, elle se cristallise dans le Lapin Blanc, perpétuellement affolé, prisonnier d’une montre capricieuse. Il forme un contraste saisissant avec la liberté d’Alice, qui savoure le présent dans une absence bénie de pression sociale, préférant la rêverie à la course effrénée derrière un agenda mécanique.

Et même si, dans la finalité, son réveil la ramène à la réalité quotidienne - aux responsabilités, à la croissance physique et morale - le spectateur accepte de refermer ce livre d’innocence onirique, enchanté par un Disney à l’une de ses heures les plus glorieuses.
 
— le cinéphile du cœur noir 🖤

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