lundi 8 décembre 2025

Rox et Rouky / The Fox and the Hound de Ted Berman Richard Rich Art Stevens. 1981. U.S.A. 1h23.

                    (Crédit photo : image trouvée via Google, provenant du site Imdb. Utilisée ici à des fins non commerciales et illustratives)

"Sous le poids de l’instinct."
Découvrir pour la première fois Rox et Rouky rappelle à quel point Disney sait nous émouvoir avec une simplicité, une innocence et un réalisme désarmant. C’est peut-être l’un des métrages les plus bouleversants auxquels j’ai assisté dans leur filmographie animée.

Réflexion saisissante sur la manière dont notre entourage façonne nos comportements face à la brutalité lâche et inéquitable de la chasse, Rox et Rouky dégage un pouvoir d’enchantement permanent. Les personnages, hyper expressifs, déclenchent une émotion pure, sans filtre, au point de nous surprendre nous-mêmes par l’intensité du choc.

On nous raconte surtout comment deux êtres faits pour s’aimer deviennent ennemis, non par choix, mais parce que le monde autour d’eux les pousse à trahir leur propre nature. C’est un récit poignant sur l’enfance perdue, presque arrachée, et sur la manière dont la société fabrique la violence - en l’occurrence, celle de la chasse.

Vibrant d’humanité - autant dans le regard des adultes que dans celui des créatures animalières magnifiées - le film nous illumine le cœur à travers l’amitié qui se fissure peu à peu entre un renard et un chien de chasse, deux êtres que tout oppose jusque dans leur instinct le plus profond. Militant pour le droit à la différence, ce récit esquive la prévisibilité et les conventions, préférant sonder des valeurs nobles qui questionnent notre nature meurtrière ou vindicative.

D’une émotion souvent à fleur de peau (et je tairai certains rebondissements que je n’avais pas vus venir), Rox et Rouky offre une sensibilité épurée, portée par la magie Disney sublimant chaque geste, chaque regard, avec un réalisme aussi pittoresque que profondément humain.

Il en émane un récit initiatique magnifique, d’une tendresse aiguë et inattendue, plaidant pour l’amour, l’indulgence, la réconciliation et l’amitié - aimer quelqu’un qu’on est censé haïr - en dépit de la cruauté morale qui sommeille en nous lorsque l’on se réfugie derrière le loisir de la chasse (conditionnement institutionnalisé de la violence) ou l’instinct de survie.

Quant à la fin, douce-amère, très émouvante presque malgré elle, elle porte un message d’une rare nuance chez Disney :
on peut ne plus être amis comme avant, mais on peut choisir de ne pas devenir des ennemis.
Une conclusion d’une maturité rare.

— le cinéphile du cœur noir 🖤
Vostfr


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