Blanche-Neige et les Sept Nains est un chef-d’œuvre absolu de l’histoire du cinéma. Le rappeler n’a rien d’un réflexe nostalgique, mais d’une évidence. Premier long-métrage d’animation des studios Disney, le film, réalisé par David Hand, sort le 21 décembre 1937 et rencontre un succès tout simplement monstrueux. Son budget de 1,48 million de dollars - un record pour l’époque - accompagne une prouesse technique alors inédite, vertigineuse.
Mais ce qui frappe aujourd’hui, lorsque l’on redécouvre ce film fabuleux, c’est son âge : près de 90 ans ! Les bras m'en tombent. Et pourtant, son pouvoir d’enchantement demeure intact, du premier au dernier plan. Un enchantement nourri par une splendeur visuelle colorée, singulière, parfois même exceptionnelle, mais aussi par des personnages immédiatement attachants - Blanche-Neige, bien sûr, et les Nains, inoubliables. L’humour, distillé avec une douceur constante, irrigue tout le métrage, porté par une inventivité technique, narrative et visuelle proprement sidérante.
Et puis il y a la grâce. Celle de Blanche-Neige, qui irradie chaque image, chaque geste, chaque chanson fredonnée comme une promesse d’innocence éternelle. Il y a aussi les chants des Nains, surgissant avec spontanéité, fringance et bienveillance, comme une célébration simple de la vie. Blanche-Neige et les Sept Nains est un film habité, traversé de part en part par la féerie chère au studio Disney.
Et cette prétendue niaiserie dont certains ont pu accuser le film se voit ici transcendée - totalement transcendée - par le pouvoir d’enchantement qui émane de l’expressivité des personnages et par la formalité de ces dessins plus vrais que nature. Dès lors, ressentir, près de 90 ans plus tard, des émotions aussi galvanisantes et épanouissantes tient du prodige : un prodige cinématographique que ni le temps, ni son passage, ne sont parvenus à réprimer.
— le cinéphile du cœur noir 🖤
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