"Quand on aime, on aime toujours trop". "Quand on aime on voit les belles choses".
mardi 11 mai 2021
L'Ombre du Fouet
vendredi 7 mai 2021
Le Cercle Infernal. Grand Prix à Avoriaz, 78.
Sortie salles France: 3 Mai 1978
FILMOGRAPHIE: Richard Loncraine est un réalisateur britannique né le 20 Octobre 1946 à Cheltenham du Gloucestershire, Grande Bretagne. 1975: Flame. 1977: Le Cercle Infernal. 1982: Drôle de missionnaire. Pierre qui brûle. 1995: Richard III. 2004: La Plus belle victoire. 2006: Firewall. 2009: My One and Only
Elégie maternelle.
Scandé de l'inoubliable mélodie élégiaque de Colin Towns à marquer d'une pierre blanche, Le Cercle Infernal se décline en chef-d'oeuvre diaphane de par sa puissance émotionnelle aussi subtile que dépouillée émanant d'un récit irrésolu. Richard Loncraine illustrant avec tact et pudeur la trajectoire désargentée d'une mère en berne en quête d'une main secourable par le biais des forces de l'au-delà. Sensiblement angoissant et anxiogène à travers un climat ouaté difficilement explicable par les mots, malsain et dérangeant (la séance de spiritisme plutôt glaçante alors qu'elle n'y dévoile rien, Julia brandissant sans raison une tortue ensanglantée dans le parc à enfants, les révélations horrifiantes d'un témoin clef du meurtre d'Olivia mais aussi celles de la mère impotente confinée dans l'asile), Le Cercle Infernal se substitue en poème obsédant auprès de son épilogue capiteux sciemment filandreux et interrogatif. Et ce bien au-delà du générique de fin, le spectateur restant tétanisé par cette image figée profondément mélancolique ! Car un final tragique d'une beauté funèbre sensorielle infiniment hypnotique. Diamant noir (étonnamment) chétif, comparable à la céramique d'une porcelaine, Le Cercle Infernal s'érige en drame maternel singulier au fil (si ténu) d'une acuité émotionnelle aussi obscure que déchue.
Remerciement immodéré à Ciné-Bis-Art
*Bruno
16.10.10. (1098)
jeudi 6 mai 2021
The Father
Difficile d'imprimer ses impressions à chaud après avoir vécu une expérience aussi dérangeante que bouleversante, eu égard du talent du cinéaste français Florian Zeller à nous immerger de plein fouet dans l'introspection morale d'un père sclérosé peu à peu atteint de démence. Car d'une intensité dramatique parfois éprouvante sans jamais y être programmée, The Father laisse en état de choc "dépressif" au cours du générique final défilant lentement sous nos yeux rougis de larmes. Magnifiquement endossé par le monstre sacré Anthony Hopkins (Oscar du Meilleur Acteur 2021), littéralement habité par ses expressions à la fois tendres, cocasses et erratiques, et du jeu démuni de l'actrice anglaise Olivia Colman sobrement accablée d'y observer la déliquescence mentale de celui-ci, ces derniers se livrent corps et âme face caméra à extérioriser leurs sentiments fébriles au gré d'échanges de désarroi, d'amour, d'amertume et d'interrogation. Ainsi, à travers leur récurrent affrontement psychologique tentant de renouer avec la réalité quotidienne d'autrefois, Florian Zeller demeure redoutablement alchimiste à nous impliquer intimement dans leur liaison houleuse de par sa mise en scène aussi inventive qu'expérimentale.
Si bien que le spectateur, en perte de repère et de raisonnement, est constamment contraint de s'interroger sur la véracité des faits exposés du point de vue subjectif d'Anthony en perdition mentale. Celui-ci voyant défiler face à lui une poignée de protagonistes à la fois avenants et inquiétants (aide-soignante et beau-père en mode bicéphale !) aux visages aussi familiers que méconnaissables selon son humeur journalière. Le réalisateur portant un regard pétri d'affection entre le père et la fille en quête insoluble de résolution si bien que celle-ci ne peut se résoudre à terme qu'à privilégier une solution de dernier recourt pour le sort de son paternel toujours plus éprouvé par le vertige de ses incohérences. Ainsi donc, fort du climat anxiogène régnant au sein de leur huis-clos domestique, The Father nous désarme d'émotions rigoureuses face à la moralité affligée de ce malade sénile s'efforçant de retrouver des parcelles de lucidité dans sa triste condition demeurée. Celui-ci se rabattant notamment sur la nostalgie de ses réminiscences funèbres (sa défunte mère et sa seconde fille décédée lors d'un accident) pour tenir lieu de compensation affectueuse.
Très dur, cruel (l'hypocrisie et la posture abusive de l'amant désobligeant que j'ai omis de traiter) et davantage éprouvant à travers la dextérité d'une mise en scène extrêmement chiadée, The Father ne nous laisse nul répit à observer la dégradation mentale d'un malade sénile toujours plus replié dans une solitude aussi aigre que désespérée. Le cinéaste ayant notamment le tact d'éluder le pathos grâce à la noblesse de ces acteurs au plus près de leurs sentiments fragiles et à l'originalité de sa réalisation nous faisant participer à une expérience morale terriblement déstabilisante. Au point de s'identifier pleinement aux personnages pétris d'amour l'un pour l'autre (tant auprès de la fille si résiliente que du père en proie à sa conscience traumatique) et de s'interroger sur notre propre sort si nous étions un jour confrontés à une situation pathologique aussi ingérable que déraisonnée. L'un des grands films de l'année 2021 ne vous laissera pas indemne de par la bouleversante rigueur de son ode à l'amour filial et paternel.
Récompenses:
Oscar du Meilleur Acteur Anthony Hopkins Lauréat
Oscar du Meilleur Scénario adapté Florian Zeller et Christopher Hampton Lauréat
mercredi 5 mai 2021
Le Retour de l'Hirondelle d'Or
mardi 4 mai 2021
Big Eyes
Sortie salles France: 18 Mars 2015.
FILMOGRAPHIE: Tim Burton est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma américain, né le 25 août 1958 à Burbank (Californie).1985 : Pee-Wee Big Adventure. 1988 : Beetlejuice. 1989 : Batman. 1990 : Edward aux mains d'argent. 1992 : Batman : Le Défi. 1994 : Ed Wood. 1996 : Mars Attacks! 1999 : Sleepy Hollow. 2001 : La Planète des singes. 2003 : Big Fish. 2005 : Charlie et la Chocolaterie. 2005 : Les Noces funèbres. 2007 : Sweeney Todd. 2010 : Alice au pays des merveilles. 2012 : Dark Shadows. 2012 : Frankenweenie. 2014 : Big Eyes. 2016 : Miss Peregrine et les Enfants particuliers. 2019 : Dumbo.
*Bruno
Dédicace à Philippe Beun-Garbe
Récompense: Golden Globes 2015 : meilleure actrice dans un film musical ou une comédie pour Amy Adams
lundi 3 mai 2021
L'Année des Méduses
samedi 1 mai 2021
L'Hirondelle d'Or
Sortie salles France: 28 Janvier 2004. Hong-Kong: 7 Avril 1966
FILMOGRAPHIE: King Hu (chinois simplifié : 胡金铨 ; chinois traditionnel : 胡金銓 ; pinyin : Hú Jīnquán) (29 avril 1931 à Pékin - 14 janvier 1997 à Taipei) est un réalisateur et acteur chinois. 1963 : The Love Eterne. 1964 : The Story of Sue San. 1965 : Sons of Good Earth. 1966 : L'Hirondelle d'or. 1967 : Dragon Gate Inn. 1970 : Four Moods. 1970 : A Touch of Zen. 1974 : L'Auberge du printemps. 1975 : Pirates et Guerriers. 1979 : Raining in the Mountain. 1979 : Legend of the Mountain. 1981 : The Juvenizer. 1983 : All the King's Men. 1984 : The Wheel of Life. 1990 : Swordsman. 1992 : Painted Skin.
Immense succès critique et public dans son pays initial alors que chez nous il aura fallu attendre 2004 pour le découvrir en salles, L'Hirondelle d'Or révolutionna le wu xia pian (film de cape et d'épée chinois) de par sa modernité, le brio de sa mise en scène et la présence de l'actrice Cheng Pei-pei (les Griffes de Jade) littéralement magnétique en guerrière intrépide. Ancienne ballerine après m'être renseigné sur sa biographie tant et si bien qu'à travers la majestuosité de ses combats je m'interrogeais sans cesse sur leur fluidité s'apparentant à de vrais ballets de danse; Cheng Pei-pei ensorcelle l'écran de par sa présence fluette et son regard impassible qu'aucun adversaire ne puisse dévisager. Ainsi, à travers son intrigue linéaire (le houleux compromis d'échanger un dangereux brigand contre le frère de l'Hirondelle d'Or retenu par les 5 tigres de Jade), King Hu multiplie les confrontations homériques des combats au sabre au service narratif.
Notamment en y faisant intervenir avec pas mal d'humour un mendiant aviné auquel l'hirondelle collaborera. D'ailleurs, selon mon point de vue strictement personnel, je regrette un peu que le final si spectaculaire et bondé de figurants laisse moins de place à la présence divine de l'hirondelle au profit du mendiant délibéré à se venger auprès d'un abbé, son ancien maitre d'art martial. Pour autant, en y introduisant de manière inopinée des éléments surnaturels lors de cette ultime demi-heure, et en y relançant l'action au gré d'une stratégie offensive, L'Hirondelle d'Or continue de divertir et de fasciner de par son aspect baroque en accord avec une nature aussi fraîche que sauvage (la fameuse cascade et la capacité télépathique du mendiant à y modifier son mouvement et sa vitesse). Quand bien même le combat final confiné en interne d'une bicoque laisse étrangement exprimer une violence gore inattendue auprès d'échanges de coup peu nombreux et concis !
Ainsi donc, dans sa volonté d'offrir au public un spectacle d'aventures hors norme (comme le souligne son influence westernienne lors de la confrontation laconique dans l'auberge, et l'ajout musical de 2 séquences chantonnées !), l'Hirondelle d'Or dégage un charme et une puissance visuelle indicibles. Tant auprès de la beauté filiforme de Cheng Pei-pei (je ne me lasse pas d'insister sur sa présence iconique particulièrement radieuse et affinée) que de la chorégraphie des combats inventifs d'une lisibilité somme toute sereine. Un wu xia pian exaltant donc où la femme, guerrière rebelle d'un temps révolu, y dégage une force ténue bâtie sur l'honneur, l'autorité et le sens du devoir à travers sa bravoure inébranlable.
vendredi 30 avril 2021
Les Griffes de Jade
jeudi 29 avril 2021
Tueurs de Flic
mercredi 28 avril 2021
Phone Game
lundi 26 avril 2021
Assaut sur la ville
Sortie salles France: 23 Septembre 1977. Italie: 22 Février 1977
FILMOGRAPHIE: Mario Caiano, né le 13 février 1933 à Rome et mort le 20 septembre 2015 dans la même ville1, est un réalisateur italien. 1961 : Ulysse contre Hercule. 1963 : Duel au Texas. 1963 : Goliath et l'Hercule noir. 1963 : Pour un whisky de plus. 1963 : Le Signe de Zorro. 1964 : La Griffe du coyote. 1964 : Maciste et les 100 gladiateurs. 1964 : La Fureur des gladiateurs. 1964 : Mon colt fait la loi. 1965 : Les Amants d'outre-tombe. 1965 : Erik, le Viking. 1965 : Un cercueil pour le shérif. 1967 : Ombres sur le Liban. 1967 : Adiós hombre. 1967 : La Vengeance de Ringo. 1967 : Hold-Up au centre nucléaire. 1968 : Son nom crie vengeance. 1968 : Un train pour Durango. 1969 : Liebesvögel. 1970 : Ombre roventi. 1972 : Shanghaï Joe. 1972 : L'Œil du labyrinthe. 1973 : Les Contes de Viterbury. 1975 : ...a tutte le auto della polizia... 1976 : Milano violenta. 1977 : Assaut sur la ville. 1977 : Antigang. 1977 : Fraülein SS. 1980 : Ombre. 1988 : Nosferatu à Venise.
Western urbain mené sans temps, Assaut sur la Ville devrait contenter tous les amateurs de Bisserie d'action transalpine alors que j'en garde un souvenir ému lorsque je le découvris en Vhs à l'orée des années 80. Car l'intrigue a beau être un prétexte d'un déferlement de violence, poursuites et braquages en tous genres (dont celui d'un train), le récit demeure suffisamment efficace et bien mené parmi l'autorité de Leonard Mann (inoubliable acteur des Yeux de la Terreur). Celui-ci endossant avec une force d'expression déterminée un flic acharné à appréhender Santoro, mafieux instaurant un climat d'insécurité galopant dans son quartier parmi la complicité de ses sbires dénués de concession (on appréciera le violent coup porté à une femme enceinte lors du braquage de banque qui ouvre le récit). Qui plus est, avec la présence ironique d'un marmot estropié, on se prend d'affection pour celui-ci dans sa condition précaire, sorte de gavroche des temps modernes multipliant les menus larcins pour subvenir à ses besoins.
Et si l'acteur a beau manquer d'expressivité, il demeure pourtant attachant à travers sa posture dégingandée (il claudique d'une jambe) et sa mine amiteuse à côtoyer le Commissaire Belli le surveillant d'un oeil aussi affable que suspicieux. Pur divertissement donc non exempt de cocasserie, voire de situation incongrue (le marmot dérobant un bolide pour amorcer une course effrénée en plein centre-ville !), Mario Caiano (réalisateur touche à tout à qui l'on doit tout de même Les Amants d'Outre-Tombe, l'Oeil du Labyrinthe, Changaïe Joe) ne se prend pas vraiment au sérieux pour emballer son récit épique traversé parfois d'étonnantes cascades automobiles et de poursuites urbaines bondées de passants. Sans compter la brutalité de certaines scènes gores (une décapitation à moto, une émasculation dans la cour d'une prison) sous la mainmise du vétéran Henri Sylva toujours aussi impassible en truand orgueilleux difficilement attrapable.
Un spectacle distrayant digne d'une bonne séance de cinéma de quartier.
*Bruno
vendredi 23 avril 2021
Le Flic de Beverly Hills 2
"Beverly Hills Cop 2" de Tony Scott. 1988. U.S.A. 1h42. Avec Eddie Murphy, Judge Reinhold, Jürgen Prochnow, Ronny Cox, John Ashton, Brigitte Nielsen.
Sortie salles France: 26 Août 1987. U.S: 20 Mai 1987
FILMOGRAPHIE: Tony Scott (né le 21 juillet 1944 à Stockton-on-Tees, Royaume-Uni - ) est un réalisateur, producteur, producteur délégué, directeur de la photographie, monteur et acteur britannique. 1983 : Les Prédateurs, 1986 : Top Gun, 1987 : Le Flic de Beverly Hills 2, 1990 : Vengeance,1990 : Jours de tonnerre, 1991 : Le Dernier Samaritain,1993 : True Romance, 1995 : USS Alabama,1996 : Le Fan, 1998 : Ennemi d'État, 2001 : Spy Game, 2004 : Man on Fire, 2005 : Domino, 2006 : Déjà Vu, 2009 : L'Attaque du métro 123, 2010 : Unstoppable.
23.04.21. 3èx
jeudi 22 avril 2021
Snake Eyes
Sortie salles France: 11 Novembre 1998
FILMOGRAPHIE: Brian De Palma (Brian Russel DePalma), est un cinéaste américain d'origine italienne, né le 11 septembre 1940 à Newark, New-Jersey, Etats-Unis. 1968: Murder à la mod. Greetings. The Wedding Party. 1970: Dionysus in'69. Hi, Mom ! 1972: Attention au lapin. 1973: Soeurs de sang. 1974: Phantom of the paradise. 1976: Obsession. Carrie. 1978: Furie. 1980: Home Movies. Pulsions. 1981: Blow Out. 1983: Scarface. 1984: Body Double. 1986: Mafia Salad. 1987: Les Incorruptibles. 1989: Outrages. 1990: Le Bûcher des vanités. 1992: l'Esprit de Cain. 1993: l'Impasse. 1996: Mission Impossible. 1998: Snake Eyes. 2000: Mission to Mars. 2002: Femme Fatale. 2006: Le Dahlia Noir. 2007: Redacted. 2012: Passion. 2019: Domino.Mal accueilli à sa sortie (critique et public) même s'il engrange toutefois chez nous 1 094 735 entrées, Snake Eyes est peut-être le dernier grand film de De Palma selon mon jugement de valeur. Non pas qu'il trône auprès de ses plus grands chefs-d'oeuvre, loin de là, mais tout du moins qu'il parvient à se hisser à l'excellence du thriller ludique redoutablement passionnant pour sa virtuosité technique, la présence volcanique de Cage et son suspense à couper au rasoir. C'est dire si le rythme vigoureux, neurotique, nous plaque au siège 1h38 durant à travers une intrigue retorse traditionnellement vouée au jeu de dupe et du faux semblant. Un complot de grande ampleur exécuté en huis-clos d'une salle de boxe bondée de 14 000 témoins que De Palma filme avec une précision chirurgicale. Et ce en usant parfois louablement de ralenti cinglant si je me réfère à l'élaboration du meurtre intenté autour d'une foule transie d'émoi. D'entrée de jeu, on est déjà ébaubi par son (faux) plan-séquence (numérisé) d'une durée de 15 minutes sous l'impulsion d'un Nicolas Cage déchainé en flic véreux aussi décomplexé que borderline à venir applaudir sa star notoire en usant d'extravagance, gestuelle et labiale. A ce titre, l'acteur livre également l'une de ses dernières performances à travers son passionnant profil investigateur si bien que le puzzle qu'il tente savamment de reconstituer lui permettra de se racheter une conduite rédemptrice à partir de sa prise de conscience à entériner ou refuser une juteuse transaction.
L'aspect également jouissif de l'intrigue émanant du brio inébranlable de De Palma à réexploiter durant le cheminement investigateur son fameux plan-séquence liminaire établi cette fois-ci sous différents angles. De manière à reconsidérer les actions vues préalablement sous la mainmise d'une pléthore de témoins, complices et coupables impartis à une conjuration politique. Sans compter la présence voyeuriste des nombreuses caméras TV et de surveillance filmant sous toutes les coutures le combat et son public. "Plus réussi est le méchant, plus réussi sera le film". On connait la musique et Snake Eyes ne déroge pas à la règle Hitchcockienne quant à la présence détestable Spoil ! de Gary Sinise en manipulateur félon se vautrant dans la criminalité avec son arrogance impassible Fin du Spoil. Tant et si bien que la dernière partie du film (si décriée à sa sortie de par ses conventions requises) demeure également tendue et oppressante de par sa résignation d'éliminer l'unique témoin gênant. De Palma recourant notamment habilement à un élément naturel perturbateur afin de rehausser son suspense voguant vers le genre catastrophiste de manière alarmiste. Le tout étant admirablement servi par un score musical idoine de Ryūichi Sakamoto résolument influencé par les ambiances classieuses de Sir Alfred, notamment en y magnifiant les réactions expressives des personnages féminins vulnérables ou autrement insidieuses. On peut d'ailleurs compter sur la beauté nacrée de la fluette Carla Gugino en témoin équivoque se liant d'amitié avec l'inspecteur avec une tendresse et une fragilité démunies.
Impeccablement mené et interprété autour d'une passionnante intrigue en trompe l'oeil et jouissant d'un brio technique singulier au point de reconsidérer sans cesse l'action préalablement entrevue, Snake Eyes se fixe comme ambition d'y parfaire un palpitant thriller parmi l'autorité dégénérée de Cage plus fringant que jamais ! A réhabiliter d'urgence.
Récompense: Blockbuster Entertainment Awards 1999 : meilleur acteur catégorie suspense pour Nicolas Cage