Sortie salles France: 6 Juillet 2022 (- 16 ans avec Avertissement). Taïwan: 22 Janvier 2021
FILMOGRAPHIE: Rob Jabbaz est un réalisateur et scénariste taïwanais. 2021: The Sadness.
Grimmfest 2021 : prix du public
"Quand on aime, on aime toujours trop". "Quand on aime on voit les belles choses".
Sortie salles France: 6 Juillet 2022 (- 16 ans avec Avertissement). Taïwan: 22 Janvier 2021
FILMOGRAPHIE: Rob Jabbaz est un réalisateur et scénariste taïwanais. 2021: The Sadness.
Grimmfest 2021 : prix du public
Sortie salles France: 6 Avril 1988. U.S: 18 Décembre 1987
FILMOGRAPHIE: Norman Jewison est un réalisateur, acteur, producteur et scénariste canadien, né le 21 Juillet 1926 à Toronto (Canada). 1962: Des ennuis à la pelle. 1963: Le Piment de la vie. 1964: Ne m'envoyez pas de fleurs. 1965: The Art of love. 1965: Le Kid de Cincinnati. 1966: Les Russes Arrivent. 1967: Dans la chaleur de la nuit. 1968: l'Affaire Thomas Crown. 1969: Gaily, gaily. 1971: Un violon sur le toit. 1973: Jésus Christ superstar. 1975: Rollerball. 1978: F.I.S.T. 1979: Justice pour tous. 1982: Best Friends. 1984: A Soldier Story. 1985: Agnès de Dieu. 1987: Eclair de lune. 1989: Un Héros comme tant d'autres. 1991: Larry le liquidateur. 1994: Only you. 1996: Bogus. 1999: Hurricane Carter. 2003: Crime contre l'humanité.
Il y a des films comme ça que l'on découvre au hasard d'une location Vhs lorsque l'on fut ado et qui nous marqua au point de nous laisser une empreinte dans un p'tit coin de notre coeur. Eclair de Lune en fit donc parti pour mon jugement de valeur. Et le revoir une seconde fois 37 ans plus tard suscite un enthousiasme nostalgique mêlé d'une touche d'appréhension quant à son contenu véritablement qualitatif. A savoir si j'allais retrouver mes émotions d'un passé insouciant depuis mon adolescence à la fois candide et néophyte. Romcom réalisée par l'éminent Norman Jewison (qu'on ne présente plus), Eclair de Lune a ranimé ma flamme amoureuse en dépit d'une mise en place un tantinet laborieuse de l'intrigue et de ces personnages peu à peu attachants. Si bien que passées les 35/40 minutes de métrage pour autant solidement mises en scène au sein d'une scénographie urbaine aussi chaleureuse que réconfortante, Eclair de Lune prend son envol pour structurer un charme aussi pur que dépouillé eu égard de l'intelligence du cinéaste à ne point s'égarer dans la facilité des bons sentiments mielleux.
Bien au contraire, Eclair de Lune demeurant si touchant, si émouvant, si pur, si intègre et lucide pour nous évoquer la complexité de l'amour (en étroite relation avec la peur de la mort apprendrons nous !) à travers l'infidélité conjugale de protagonistes familiaux qu'on ne peut que se réjouir du résultat attendrissant inscrit dans une modeste mesure. Norman Jewison tablant beaucoup sur l'humour des dialogues ciselés et des situations folingues pour nous enivrer sous l'impulsion d'une pléthore de comédiens absolument délicieux de spontanéité. Je ne vais pas tous les citer par manque de temps, et c'est bien dommage car par ex Olympia Dukakis (Oscar du Meilleur Second-Rôle) m'a tant ému en sexagénaire trompée (et de manière totalement fortuite !). Mais on ne peut que s'incliner du talent subtilement sémillant de Cher accompagnée de Nicolas Cage (à son âge juvénile) formant un duo d'amants impromptus davantage fusionnels dans leur désir d'y bafouer les règles de la bienséance au moment de céder à leur passion des sentiments. A eux deux ils portent l'intrigue sur leurs épaules, entre fraîcheur et naturel sans fard pour mieux nous immerger dans leur liaison houleuse à deux doigts de s'éteindre, ou, au contraire, de s'émanciper vers des horizons prospères.
Récompenses:
3 Oscars :
Meilleure actrice pour Cher
Meilleur second rôle pour Olympia Dukakis
Meilleur scénario pour John Patrick Shanley
American Comedy Award
Ours d'argent du meilleur réalisateur à la Berlinale pour Norman Jewison
2 Golden Globes :
Meilleure actrice dans une comédie (Cher)
Meilleur second rôle féminin (Olympia Dukakis)
1989 :
ASCAP Award pour le Top Box Office Films
Sortie salles France: 13 Octobre 2004.
FILMOGRAPHIE: Tony Scott (né le 21 juillet 1944 à Stockton-on-Tees, Royaume-Uni - ) est un réalisateur, producteur, producteur délégué, directeur de la photographie, monteur et acteur britannique. 1983 : Les Prédateurs, 1986 : Top Gun, 1987 : Le Flic de Beverly Hills 2, 1990 : Vengeance,1990 : Jours de tonnerre,1991 : Le Dernier Samaritain,1993 : True Romance, 1995 : USS Alabama,1996 : Le Fan,1998 : Ennemi d'État, 2001 : Spy Game, 2004 : Man on Fire, 2005 : Domino, 2006 : Déjà Vu, 2009 : L'Attaque du métro 123, 2010 : Unstoppable.
Peut-être l'un des plus grands films fondés sur une vengeance animale avec "Il était une fois dans l'Ouest", "Impitoyable", "Le Vieux Fusil", "Mad-Max", "Carrie", "The Crow", "Conan".
Opéra de sang, de larmes et de mort d'une intensité dramatique à la fois bouleversante et rigoureuse, tant auprès des apartés intimes entre Creasy (Denzel Washington) et Pita (Dakota Fanning) d'une sensibilité à fleur de peau, que des exactions putassières de l'ange exterminateur à bout de souffle lors d'une seconde partie capiteuse, Man on Fire est un chef-d'oeuvre sépulcral dont on ne sort pas indemne. L'ombre de Dieu planant durant tout le récit sur les épaules de Creasy chargé de haine et de remord dans sa condition écorchée vive de s'être avili lorsqu'il fut autrefois agent de la CIA. Or, par la bonté candide d'une fillette qu'il doit protéger en tant que garde du corps au sein d'une ville véreuse apte aux enlèvements, il parvient à retrouver foi en lui de par l'amitié naissante qu'elle lui inculque avec tendresse et intégrité désarmantes. Ainsi, si la première heure, extrêmement attachante auprès de la relation amiteuse entre eux nous hypnotise le coeur sous l'impulsion de comédiens au diapason de leur carrière pour leur naturel instinctif, le second acte funèbre ranimera les pulsions criminelles du garde du corps par le truchement d'une vendetta en roue libre dénuée de concession.
Nanti d'une réalisation épileptique rigoureusement expérimentale, notamment afin d'exacerber le profil névrosé, dégénéré mais calculateur du vengeur redresseur de tort d'un calme olympien, Man on Fire nous immerge de plein fouet dans un univers de corruption nécrosée à faible lueur d'espoir. Le Mal et ses sbires demeurant à chaque coin de rue afin d'asseoir leur autorité crapuleuse par l'entremise du rapt d'enfant que la ville occasionne fréquemment (le prologue nous averti que 70% d'entre eux sont retrouvés morts chaque année). Tony Scott ballotant son récit d'ultra violence à l'instar d'un vortex émotif sans que toutefois n'y soit jamais confondu précipitation et efficacité. D'autre part, de par la densité d'une intrigue plus substantielle et impromptue qu'elle n'y parait (tant auprès des révélations auprès des complices et coupables, des confrontations explosives générant un climat furibond parfois proche du chaos que du revirement rédempteur chargé de désespoir), Man on Fire convoque un malaise sous-jacent quasi viscéral, sensoriel. Tant le réalisme opéré aux châtiments punitifs, le parti-pris inventif de l'exprimer de manière furtive au sein d'un climat urbain à la fois trouble, malsain, délétère nous martèlent la vue, l'ouïe, l'esprit sous la mainmise d'une aura religieuse que Creasy a autant de mal à se défaire lors de sa culpabilité morale suicidaire.
Voilà pourquoi Man on Fire demeure aussi puissant et implacable qu'inoubliable et déchirant auprès de sa mise en image aussi odieuse qu'infiniment fragile. Tony Scott distillant durant ce vénéneux chemin de croix une sensibilité infinie pour tenir lieu de la reconversion du justicier habité par l'influence du Mal mais délibéré à contredire son destin d'après une épreuve de force héroïque. Ainsi, de ce torrent d'émotions à la fois douloureuses et vertigineuses, Scott y extrait une réflexion sur la foi religieuse avec un art consommé de la remise en question morale que tout un chacun peut un jour s'autoriser à se questionner lorsqu'il a cédé à ses bas-instincts destructeurs.
FILMOGRAPHIE: Nicolas Winding Refn est un scénariste, réalisateur, producteur et acteur danois, né le 29 septembre 1970 à Coppenhague (Danemark). 1996: Pusher. 1999: Bleeder. 2003: Inside Job. 2004: Pusher 2. 2005: Pusher 3. 2008: Marple - Nemesis (télé-film). 2009: Bronson. 2010: Valhalla Rising. 2011: Drive. 2012: Only God Forgives. 2016: The Neon Demon.
Notamment en se référant aux bizarreries horrifico-fantasmagoriques qui empoisonnent le récit à renfort d'images lascives, léchées, aussi fascinantes que malaisantes ou encore dérangées. Et si l'étrange émotion, qui s'instille au cours du vénéneux récit demeure sciemment timorée, déstabilisante, déconcertante, voir également fréquemment impassible, c'est pour mieux perdre nos repères dans ce dédale charnel de beauté funeste. L'absence d'éthique, d'affection, d'humanité des personnages féminins (mais aussi masculins, à l'exception du petit ami de Jesse non corrompu) nous sautant sournoisement à la figure, tels des androïdes huppés au regard perçant dénués de charité. Leur sensibilité s'étant noyé dans un vivier (d'acide) pécunier faute de s'être dévoyées au concours d'une beauté esthétique asexuée (elles ne sont que des plantes aseptiques soumises à leur hiérarchie castratrice). Et ce avant de se complaire dans un cannibalisme ordurier pour tenter d'accéder en un temps si furtif (passé l'âge de 20 ans, elles sont déjà hors course) à la quintessence artistique.
Expérience onirico-sensuelle substituée en offrande fétide, The neon Demon ne peut laisser indifférent à travers sa puissance formelle autant que morale faute de nous avoir projeté avec provocation (et une certaine dérision sardonique propre à la satire vitriolée) un tableau dérisoire sur la noblesse féminine la plus sournoise et délétère quand elle ne compte que sur son corps, son apparence pour être aimée et starisée.
Sortie salles France: 26 Mai 1972
FILMOGRAPHIE: Alfred Hitchcock est un réalisateur, producteur et scénariste anglo américain, né le 13 Août 1899, décédé le 29 Avril 1980. 1935: Les 39 Marches. 1936: Quatre de l'Espionnage. Agent Secret. 1937: Jeune et Innocent. 1938: Une Femme Disparait. 1939: La Taverne de la Jamaique. 1940: Rebecca. Correspondant 17. 1941: Soupçons. 1942: La 5è Colonne. 1943: l'Ombre d'un Doute. 1944: Lifeboat. 1945: La Maison du Dr Edward. 1946: Les Enchainés. 1947: Le Procès Paradine. 1948: La Corde. 1949: Les Amants du Capricorne. 1950: Le Grand Alibi. 1951: L'Inconnu du Nord-Express. 1953: La Loi du Silence. 1954: Le Crime était presque parfait. Fenêtre sur cour. 1955: La Main au Collet. Mais qui a tué Harry ? 1956: l'Homme qui en savait trop. Le Faux Coupable. 1958: Sueurs Froides. 1959: La Mort aux Trousses. 1960: Psychose. 1963: Les Oiseaux. 1964: Pas de Printemps pour Marnie. 1966: Le Rideau Déchiré. 1969: l'Etau. 1972: Frenzy. 1976: Complot de Famille.
Avant dernier métrage du maître du suspense alors que pour la 1ère fois de sa carrière il fut interdit aux - de 17 ans Outre Atlantique, Frenzy est un excellent thriller horrifique émaillé de saillies d'humour noir et de séquences décalées plutôt impayables (les brouets que l'épouse de l'inspecteur Oxford lui occasionne chaque soir). "Tuer quelqu'un est très dur, très douloureux, et très… très long". C'est ce que l'on nous dévoile lors du premier homicide qu'Hitchcock façonne avec une évidente provocation vériste (symptomatique des Seventies) tant l'aura malsaine qui émane du huis-clos et des regards torturés entre tueur et victime invoquent un malaise palpable assez dérangeant (d'où son interdiction aux - 17 ans). Hitchcock ne lésinant pas sur les images d'effroi à la fois cruelles, perverses, violentes lorsque l'assassin s'acharne d'y étrangler sa proie à l'aide d'une cravate après l'avoir violé (corps étonnamment dénudé à l'appui de la part du cinéaste résigné à se renouveler). Or, c'est bel et bien l'unique meurtre que nous subirons si bien que les suivants (clairsemés) seront intelligemment soumis au hors-champs afin de ne pas sombrer dans une horreur gratuite trop complaisante (on peut d'ailleurs relever un superbe plan séquence réalisé en marche-arrière afin de suggérer l'horreur de l'agression que nous redoutions sans ambages).
Passionnant d'y renouer avec la thématique du faux-coupable que ce dernier subira lors d'un concours de circonstances à la fois insidieuses, infortunées et vindicatives, notamment parmi le témoignage grossier du préjugé (réflexion acide sur les commérages et le faux semblant), l'intrigue est établie du point de vue de cette victime irascible (en somme un connard machiste, pour ne pas dire misogyne) constamment piégée d'une accumulation d'incidents sardoniques qu'Hitchcock ose mettre en exergue sans complexe aucun. D'où l'aspect moderne de son thriller à suspense jonglant avec une alchimie goguenarde auprès d'un humour caustique aussi grinçant que jubilatoire. Quand bien même on reste autant surpris par l'imprévisibilité des prochains meurtres sachant qu'Hitchcock se délecta bien avant ses exactions de nous familiariser auprès de femmes raisonnables afin de mieux nous ébranler lors des passages à l'acte. La franche empathie pour elles fonctionnant à plein régime au point de se dire qu'il n'oserait se permettre pareils sacrifices. Quant aux acteurs british aux visages assez peu habituels, ils jouent autant sur la dérision (tacite pour certains) et la réflexion hésitante que sur la gravité morale de se confondre dans une scénographie Londonienne à la fois inquiétante, malsaine, insécure même si tout est suggéré et qu'aucune délinquance ne vienne entacher le tableau dérisoire.
Brillant, couillu et drôlement noir pour son horreur macabre (tristement) contemporaine.
*BrunoDiffusé sur Paramount + le 15 octobre 2023
FILMOGRAPHIE: David Bruckner est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma américain né en 1977 ou 1978. 2007 : The Signal (coréalisé par Dan Bush et Jacob Gentry). 2011 : Talk Show (court métrage). 2012 : V/H/S - segment Amateur Night. 2015 : Southbound - segment The Accident. 2017 : Le Rituel (The Ritual). 2019 : Creepshow (série TV) - 2 épisodes. 2020 : La Proie d'une ombre (The Night House). 2022 : Hellraiser.
Très bonne surprise que ce reboot conçu par David Bruckner (Le Rituel, la Proie d'une Ombre) après avoir été plusieurs fois repoussé par d'autres cinéastes (dont Pascal Laugier en froid avec les producteurs car désireux d'un objet plus conforme et ludique). Et si cet Hellraiser 2022 n'atteint pas à mes yeux le niveau qualitatif des 2 premiers opus dans toutes les mémoires des initiés, il demeure de loin le meilleur opus de tout ce qui a suivi ensuite pour le pire (dans 90% des cas si j'ose dire). Rien qu'au niveau de l'interprétation juvénile fort convaincante (Odessa A'zion en marginale à la fois perplexe, paumée et torturée vampirise l'écran par son humanisme névralgique inspirant d'autre part l'ambiguité morale), du design des nouveaux cénobites régentés par une matrone démoniale assez charismatique pour inspirer appréhension, fascination, dégoût, des séquences gores de tortures extrêmes particulièrement viscérales, Hellraiser 2022 a tout pour séduire en dépit d'un traitement contemporain qui diffère bien que son approche SM s'inscrit dans ce même goût de provocation sulfureuse. Ainsi, à travers le caractère à nouveau intrigant du cube casse-tête, l'efficacité du récit narré sans temps mort (à contrario de ce que j'ai pu entendre auprès de sa première partie - il faut bien planter l'intrigue et faire connaissance avec les personnages -) dépend de l'attitude censée d'une soeur désespérée tentant de retrouver en vie son frère et de le sauver des forces du Mal en s'invitant dans une demeure suspicieuse.
Et ce tout en illustrant de façon toujours plus insécure les réactions fébriles de ses amis mutuellement en proie au doute, à l'espoir, la peur, l'interrogation, la fascination aussi, de se laisser dériver vers un univers singulier échappant à leur raison (et parfois même leur contrôle mental pour les plus véreux et proscrits). David Bruckner exploitant à l'aide d'idées visuelles retorses l'enceinte de cette demeure abandonnée réduite en cage de fer semblable à un cube géant. Avec une judicieuse utilisation d'hallucinations épeurantes que les martyrs perçoivent dans leurs tourments avant l'apparition dantesque d'un Leviathan, clin d'oeil aussi fantasque et disproportionné à l'opus 2 réalisé par Tony Randel, ici réalisé avec des FX numériques tout à fait réalistes afin de s'immerger dans cet univers mortifié autrement blafard. On peut enfin également relever en guise de trouvaille impromptue un rebondissement bien amené vers ses 40 ultimes minutes afin de créer la surprise puis renforcer le caractère insidieux de tout un chacun lorsque l'homme avide de pouvoir est en requête de transaction interdite, de plaisirs corporels les plus trash et déviants. Et sur ce point répulsif, Hellraiser 2022 possède dans sa maudite besace nombre de séquences hardcore quasi émétiques de par son réalisme cru plus vrai que nature explosant dans la dernière demi-heure. Tout du moins dans la majorité des cas car si d'autres séquences numériques font un tantinet tâche, on croit néanmoins à ce que l'on voit et subi avec une répulsion viscérale suscitant le haut le coeur (pour les plus sensibles du moins, ce qui fut facilement mon cas). Et puis comme on dit si bien, plus le méchant est réussi, meilleure l'épreuve sera, si bien que l'acteur croato-américain Goran Višnjić (Urgences !) inspire véritablement le dégoût en collectionneur d'oeuvre d'art nanti entièrement soumis à ses instincts pervers les plus licencieux. L'acteur cassant son image docile avec une haine expressive assez vigoureuse pour inspirer l'aversion.
Etrange et inquiétant, choquant et révulsif auprès d'un réalisme couillu, Hellraiser 2022 prend son sujet au sérieux pour relancer la machine à frissons SM avec assez d'efficacité et d'intelligence pour s'extirper du produit mercantile. Alors offrez lui sa chance car il mérite bien le coup d'oeil, et au-delà (j'en étais au second visionnage encore plus attrayant).
Sortie salles France: 23 Mars 2022
FILMOGRAPHIE: Michael Benjamin Bay né le 17 février 1965 à Los Angeles (Californie), est un réalisateur, producteur et acteur américain. 1995 : Bad Boys. 1996 : Rock. 1998 : Armageddon. 2001 : Pearl Harbor. 2003 : Bad Boys 2. 2005 : The Island. 2007 : Transformers. 2009 : Transformers 2 : La Revanche. 2011 : Transformers 3 : La Face cachée de la Lune. 2013 : No Pain No Gain. 2014 : Transformers : L'Âge de l'extinction. 2016 : 13 Hours. 2017 : Transformers: The Last Knight. 2019 : Six Underground. 2022 : Ambulance.
On peut peut-être parler de gageure que d'avoir tenter de nous tenir en haleine 2h14 durant (paradoxalement on ne compte que 2 mns de générique de fin !) sur le concept balisé du road movie (ici alerte). Dans la mesure où Michael Bay parvient à ne jamais relâcher la pression face aux actions d'un duo de braqueurs tentant d'arpenter Los Angeles dans une ambulance dérobée, avec, à bord, un flic grièvement blessé et une infirmière s'efforçant de le maintenir en vie en dépit des courses-poursuites incessantes amorcées entre eux et forces de l'ordre (tant en voiture qu'en hélico) décuplées en masse. Or, afin de nourrir puis relancer l'intensité des enjeux précaires (maintenir en vie l'otage à tous prix, notamment pour éviter de trépasser sous les balles de snipers, déjouer les renforts policiers dépêchés à tous coins de rue), Michael Bay utilise sa caméra tel un joujou technique à travers sa mise en scène expérimentale à donner le vertige. Les angles de caméra ultra alambiqués fusant tous azimuts avec fluidité, les drones survolant l'espace urbain avec vélocité; de manière à dynamiter l'action, maintenir la tension au sein d'une ville tentaculaire filmée tel un documentaire. Michael Bay filmant avec inventivité ses pyrotechnies sous tous les angles expérimentaux au risque parfois d'empiéter sur le plaisir du spectateur "insatiable" privé de l'intégralité de l'action.
Quant aux acteurs très attachants dans leur fonction (anti)héroïque de braqueurs stoïques multipliant bravoures, risques suicidaires, discordes morales et indulgences auprès de l'infirmière et l'otage en instance de survie, nous éprouvions une inévitable empathie en dépit d'un Jake Gyllenhaal étonnamment à l'aise en braqueur furibard davantage erratique car à deux doigts d'opérer des intentions criminelles lourdes de conséquences. Emaillé de rebondissements aussi dingues qu'improbables (la chirurgie improvisée au sein de l'ambulance, les mafieux mexicains à la rescousse des braqueurs pour mieux dûper la police), Ambulance parvient toutefois à transcender ses idées capilotractées de par son humour parfois hilarant (rien qu'au niveau des répliques cinglantes, me suis surpris à rire nerveusement) qui empiète le récit à juste dose. Et si Ambulance n'est ni un chef-d'oeuvre ni un grand film, ce qu'il ne cherche jamais à être, il reste jusqu'à l'ultime image très efficace pour asseoir une réputation d'excellent divertissement tout en y incluant une véritable émotion dans la fratrie lors de son happy-end à la fois tragique et rédempteur. Des séquences intimistes émouvantes qui parviennent là encore à excuser ses ficelles afin de pardonner les actes répréhensibles d'un des 2 braqueurs. Ambulance s'érigeant également en récit initiatique quant à l'humanisme torturé de Will endossé avec force, incertitude et désarroi par l'afro Yahya Abdul-Mateen II témoignant des incartades de son frère avec un discernement davantage appuyé. Quant à Eiza González, si on ne peut s'empêcher de la comparer à l'actrice Michelle Rodriguez, elle demeure toutefois suffisamment expressive dans ses émotions intimes à la fois caractérielles et démunies pour se détacher de l'emprise de l'avatar.
Un divertissement exhaustif donc auprès de nos attentes ludiques, généreusement explosif, émotif, palpitant, que Michael Bay illustre avec une ambition technique aussi personnelle que réfléchie tout en nous faisant vibrer ses personnages peu recommandables.
Sortie salles France: 18 Juin 2003 (Int - 16 ans)
FILMOGRAPHIE: Alexandre Aja (Alexandre Jouan-Arcady) est un réalisateur, producteur, scénariste, dialoguiste et acteur, né le 7 Août 1978 à Paris. 1999: Furia. 2003: Haute Tension. 2006: La Colline a des yeux. 2008: Mirrors. 2010: Piranha 3D. 2013: Horns. 2016: La Neuvième Vie de Louis Drax. 2019: Crawl.
Un sommet du gore frenchie profondément malsain, infernal, redoutable.
Considéré comme une bombe lors de sa sortie, tant auprès de la critique que du public, et ce en dépit de son échec commercial, Haute Tension n'a strictement rien perdu de sa vigueur horrifique quelques décennies plus tard. Au point même de reconsidérer son final révélateur tant décrié (si bien que j'en fis parti à 3 reprises) alors qu'aujourd'hui à la revoyure d'une 4è projo je fus littéralement traumatisé par ce rebondissement finalement cohérent Spoil ! quant à l'homosexualité refoulée d'un personnage aussi désarmé que profondément esseulé de ne pouvoir être aimé par l'être cher Fin du spoil. Mais alors pourquoi Haute Tension reste une référence du genre avec cette fameuse réputation d'avoir su rivaliser avec les prods ricaines les plus notoires ? Parce que Alexandre Aja traite son sujet très au sérieux, réinvente les codes avec cette volonté farouche d'y terroriser le spectateur auprès d'un parti-pris jusqu'au boutiste pour son ultra violence gorasse déployée à gros bouillon. Qui plus est, bénéficiant d'une direction artistique irréprochable, Aja soigne son ambiance à la fois insécure et si fétide auprès d'un environnement nocturne aussi étouffant que malaisant. Immersion assurée en y redoutant incessamment la prochaine séquence impitoyable que l'on nous illustre sans fard et encore moins de fioriture.
Les victimes démunies, paralysés de frayeur tentant désespérément d'échapper au tueur fou (qu'endosse avec une aura aussi viciée que débauchée l'impressionnant Philippe Nahon humecté de sueur chaude sur son visage adipeux) avec une impuissance humaniste à la limite du tolérable. Aja parvenant constamment à entretenir une tension permanente auprès de ses victimes lâchement persécutées, en utilisant notamment des jumps-cares ultra efficaces afin de nous terroriser comme si nous étions à l'intérieur de la demeure champêtre, théâtre d'abominations crapuleuses. Si bien que l'ultra brutalité qui découle des exactions putassières a de quoi franchement choquer, même auprès des spectateurs les plus blasés, en dépit des provocateurs machistes n'ayant peur de rien se vanteront-ils. Quant au tendre duo formé par Cécile de France et Maïwenn, celles-ci parviennent naturellement à donner corps à leur personnage torturé avec une finesse de jeu expressif, entre névralgie apeurée et crises de larmes aux confins de la folie dépressive. Portant le récit sur leurs épaules autour du monstre Nahon, nos deux jouvencelles contournent facilement les clichés de la potiche écervelée avec une fragilité humaniste pour autant débrouillarde et finalement combattive auprès de leur initiation à la survie.
Sortie salles France: 21 Octobre 1959. U.S: 17 Juillet 1959
Sortie salles France: 15 Mai 2013
FILMOGRAPHIE: Andrés Muschietti est un scénariste et réalisateur argentin, né le 26 août 1973 à Buenos Aires. 2013 : Mama (Mamá). 2017 : Ça (It). 2019 : Ça : Chapitre 2 (It: Chapter Two). 2023 : The Flash.
Auréolé de 3 prix à Fantasporto et à Gérardmer dont le fameux Grand Prix que l'on peut toutefois trouver discutable, Mama est un charmant divertissement horrifique intelligemment conçu dans son refus de surenchère, de facilité (même si 2 jumpscares inutiles tombent à l'eau), de trivialité. Dans la mesure où Andrés Muschietti exploite son argument fantastique sous l'impulsion de la suggestion d'y retarder au possible la créature qui importune sournoisement les personnages, alors qu'à d'autres moments furtifs nous ne la percevions que dans l'ombre ou à moitié ébruitée par d'astucieux effets de caméra. Et si le scénario plutôt prévisible, voir déjà vu (une vengeance maternelle spectrale) n'a point l'intention de renouveller le genre, le réalisateur table sur l'efficacité et la conduite du récit en accordant nottamment pas mal d'attouts aux traitements moraux des persos. Le genre horrifique n'étant finalement qu'un prétexte ludique pour nous questionner sur l'ambition de la maternité, la maltraitance et la responsabilité parentale par le truchement d'une initiation à la communication, à la confiance et à l'amour.
En évitant toutefois d'opérer un favoritisme infantile si je me réfère à la rancune de la créature souvent impressionnante, fascinante, voir même quelque peu flippante à travers son apparence décharnée numériquement imposée mais assez réaliste et expressive pour croire en sa furibonde animosité. Outre son efficacité narrative soumise à la parole (timorée) des enfants et à celle des parents adoptifs en questionnemment surnaturel, on peut également compter sur la présence si naturelle des fillettes étonnamment justes, impeccablement dirigées pour s'extirper du stéréotype, comme le souligne par ailleur son final émouvant faisant intervenir une imagerie onirique à la mélancolie tangible sans forcer le trait de sentiments bipolaires. Mama se déclinant en conte horrifique où émotions et frissons finissent pas ne faire plus qu'un dans un vertige de sens émotifs aussi cruels que rédempteurs. Et c'est ce qui rend si attachante (et qui a sans doute tant séduit le public de Gérardmer) cette modeste série B fantastique que d'avoir su conjuguer avec une sensibilité somme toute fragile suspense, frissons, tendresse auprès d'une valeur maternelle souffreteuse.
Récompenses:
Festival international du film fantastique de Gérardmer 2013 : Grand prix, prix du public et prix du jury jeunes
Fantasporto 2013 : meilleur film, meilleure actrice pour Jessica Chastain et meilleur réalisateur
Diffusion Prime Video: 21 Mars 2024.
FILMOGRAPHIE: Doug Liman est un producteur, réalisateur et directeur de la photographie américain, né le 24 juillet 1965 à New York (États-Unis). 1994 : Getting In. 1996 : Swingers. 1999 : Go. 2002 : La Mémoire dans la peau. 2005 : Mr. et Mrs. Smith. 2006 : Heist (série télévisée). 2007 : Mr. et Mrs. Smith (pilote série télévisée). 2008 : Jumper. 2010 : Fair Game. 2014 : Edge of Tomorrow. 2017 : The Wall. 2017 : Barry Seal: American Traffic. 2021 : Locked Down. 2021 : Chaos Walking. 2023 : Justice (Documentaire). 2024 : Road House. prochainement : The Instigators.
Quand bien même Jake Gyllenhaal surprend à point nommé en justicier redresseur de tort d'une force tranquille et de sureté aussi bonnard qu'amiteuse. L'acteur dégageant un charme serein, une sympathie résolument attachante, une cool-attitude dépouillée, sans compter les seconds-rôles bon enfant qu'il côtoie afin de les préserver de l'intimidation et d'un danger toujours plus envahissant. Quant aux scènes d'action qui empiètent le récit à juste dose et en crescendo, elles demeurent davantage funs et jouissives, monstrueuses et décadentes auprès d'FX en CGI parfois perfectibles mais d'un réalisme pour autant ébouriffant, notamment de par l'ultra agressivité du montage et de mouvements de caméra ultra fluides (euphémisme) que Doug Liman exploite à la perfection afin de mieux nous impliquer dans une action aussi inventive que virevoltante. Certaines cascades techniques (voiture, hors-bord) s'avérant d'autre part aussi épiques que disproportionnées au point de nous scotcher à notre fauteuil, à l'instar d'un blockbuster régressif symptomatique des plus belles réussites des années 80. D'où le charme exaltant, attentionné, désinhibé qui se dégage de chaque séquence à travers son esprit bon enfant autant cocasse que cartoonesque. Car si Road House demeure tant réussi, immersif, fun, parfois même jubilatoire, il le doit autant à sa dérision assumée en dépit d'une ultra violence terriblement impressionnante auprès des coups échangés avec une hargne infiniment primitive. Un excellent spectacle donc où tous les ingrédients savamment concoctés bout à bout confinent à la réussite, tant technique que formelle, sous l'impulsion d'une foule de personnages disjonctés se prêtant à la déconnade musclée (quelle pagaille métronome !) avec une foi plutôt impayable.
*Bruno