de Christopher Smith. 2004. Angleterre/Allemagne. 1h25. Avec Franka Potente, Vas Blackwood, Ken Campbell, Jeremy Sheffield, Paul Rattray, Kelly Scott, Sean Harris, Kathryn Gilfeather, Joe Anderson, Sean De Vrind.
Sortie salles France: 4 Mai 2005
FILMOGRAPHIE: Christopher Smith est un réalisateur et scénariste britannique, né le 16 Août 1970 à Bristol. 2004: Creep. 2006: Severance. 2009: Triangle. 2010: Black Death
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Pour le premier film d'un réalisateur anglais aujourd'hui reconnu, Creep possédait déjà suffisamment d'atouts pour convaincre l'amateur d'horreur avec ce survival cradingue illustrant les exactions d'un monstre réduit à l'état primitif. Dans la même veine que le Métro de la Mort de Gary Sherman, Creep reflète en outre une résonance sociale pour la caricature caustique d'une société individualiste dépréciant les laissés pour compte. Le Pitch: Dans les sous-sols d'un métro de Londres, une jeune femme assoupie se retrouve seule après la fermeture des guichets. Alors qu'un train en circulation s'arrête sur une voie adjacente, l'un de ses collègues de travail y descend et tente de la violer. Mais une présence hostile tapie dans l'ombre s'en prend sauvagement à lui.
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Série B d'exploitation réalisée sans prétention avec un sens habile de l'angoisse diffuse, Creep tire sa force de par la verdeur d'une ambiance malsaine contrastant avec une photo criarde et le profil psychologique du tueur crapuleux, monstre de foire déshumanisé. D'un script éculé jalonné de situations rebattues, prétexte à scènes chocs cinglantes et suspense lattent, ce survival sardonique (le violeur débutant son acte sexuel alors que le tueur l'enverra ad patres sans restriction !) exploite pour autant à bon escient l'intérieur claustrophobique de ses décors opaques. Véritable dédale de vastes couloirs interminables, de bouches d'égout et conduits d'aération, le métro londonien s'avère ici un véritable piège à claustration pour nos survivants contraints de se planquer dans les endroits les plus étroits ou insalubres.
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Emaillé de séquences terrifiantes (la 1ère apparition du tueur est un authentique moment d'effroi fortuit !) et agrémenté de séquences gores aussi acérées qu'explicites (le meurtre hors champ de la sdf se révèle pourtant insupportable auprès de sa crudité viscérale !), Creep transcende son scénario orthodoxe par sa manière habile à captiver le spectateur lors d'une mise en scène vigoureuse. Embrigadés dans les réseaux d'égout ou expérimentés sur le lit d'un labo médical rempli d'outils rubigineux, nos protagonistes sont contraints d'endurer une nuit d'effroi sous la tyrannie d'un tueur adepte de la torture sans anesthésie ! Si ce jeu du chat et de la souris se révèle haletant et davantage intense, c'est dans sa faculté à retranscrire un univers sordide régi par un tueur préalablement asservi d'un paternel sans vergogne, adepte de l'expérimentation chirurgicale. Un monstre impassible au regard stérile, contraint de se nourrir de chair humaine pour subvenir à ses besoins nutritifs. Ainsi, en jouant la carte du réalisme craspec, Christopher Smith s'efforce à nous authentifier cet être déshumanisé, truffé de tics convulsifs, couinant un cri laconique pour imposer sa hiérarchie autonome, déambulant d'une démarche dégingandée vers ses victimes déboussolées. Son corps meurtri lardé de contusions et cicatrices ainsi que son regard aigri dissimulant toutefois une forme de mélancolie évoquant donc le sentiment que ce monstre humilié et maltraité fut autrefois esclave d'un savant fou.
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Réalisé avec savoir-faire, parfois véritablement terrifiant et impressionnant de par ses effets-chocs révulsifs, Creep s'extrait du lot traditionnel du genre sous l'impulsion de son ambiance licencieuse et l'exploitation judicieuse de son décor ferroviaire. C'est également dans la caractérisation du tueur équivoque sans doute martyrisé par un passé tendancieux que Creep culmine son pouvoir morbide par le biais d'une misère humaine. Sans conteste, un des meilleurs films d'horreur des années 2000.
Pour le premier film d'un réalisateur anglais aujourd'hui reconnu, Creep possédait déjà suffisamment d'atouts pour convaincre l'amateur d'horreur avec ce survival cradingue illustrant les exactions d'un monstre réduit à l'état primitif. Dans la même veine que le Métro de la Mort de Gary Sherman, Creep reflète en outre une résonance sociale pour la caricature caustique d'une société individualiste dépréciant les laissés pour compte. Le Pitch: Dans les sous-sols d'un métro de Londres, une jeune femme assoupie se retrouve seule après la fermeture des guichets. Alors qu'un train en circulation s'arrête sur une voie adjacente, l'un de ses collègues de travail y descend et tente de la violer. Mais une présence hostile tapie dans l'ombre s'en prend sauvagement à lui.
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Série B d'exploitation réalisée sans prétention avec un sens habile de l'angoisse diffuse, Creep tire sa force de par la verdeur d'une ambiance malsaine contrastant avec une photo criarde et le profil psychologique du tueur crapuleux, monstre de foire déshumanisé. D'un script éculé jalonné de situations rebattues, prétexte à scènes chocs cinglantes et suspense lattent, ce survival sardonique (le violeur débutant son acte sexuel alors que le tueur l'enverra ad patres sans restriction !) exploite pour autant à bon escient l'intérieur claustrophobique de ses décors opaques. Véritable dédale de vastes couloirs interminables, de bouches d'égout et conduits d'aération, le métro londonien s'avère ici un véritable piège à claustration pour nos survivants contraints de se planquer dans les endroits les plus étroits ou insalubres.
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Emaillé de séquences terrifiantes (la 1ère apparition du tueur est un authentique moment d'effroi fortuit !) et agrémenté de séquences gores aussi acérées qu'explicites (le meurtre hors champ de la sdf se révèle pourtant insupportable auprès de sa crudité viscérale !), Creep transcende son scénario orthodoxe par sa manière habile à captiver le spectateur lors d'une mise en scène vigoureuse. Embrigadés dans les réseaux d'égout ou expérimentés sur le lit d'un labo médical rempli d'outils rubigineux, nos protagonistes sont contraints d'endurer une nuit d'effroi sous la tyrannie d'un tueur adepte de la torture sans anesthésie ! Si ce jeu du chat et de la souris se révèle haletant et davantage intense, c'est dans sa faculté à retranscrire un univers sordide régi par un tueur préalablement asservi d'un paternel sans vergogne, adepte de l'expérimentation chirurgicale. Un monstre impassible au regard stérile, contraint de se nourrir de chair humaine pour subvenir à ses besoins nutritifs. Ainsi, en jouant la carte du réalisme craspec, Christopher Smith s'efforce à nous authentifier cet être déshumanisé, truffé de tics convulsifs, couinant un cri laconique pour imposer sa hiérarchie autonome, déambulant d'une démarche dégingandée vers ses victimes déboussolées. Son corps meurtri lardé de contusions et cicatrices ainsi que son regard aigri dissimulant toutefois une forme de mélancolie évoquant donc le sentiment que ce monstre humilié et maltraité fut autrefois esclave d'un savant fou.
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Réalisé avec savoir-faire, parfois véritablement terrifiant et impressionnant de par ses effets-chocs révulsifs, Creep s'extrait du lot traditionnel du genre sous l'impulsion de son ambiance licencieuse et l'exploitation judicieuse de son décor ferroviaire. C'est également dans la caractérisation du tueur équivoque sans doute martyrisé par un passé tendancieux que Creep culmine son pouvoir morbide par le biais d'une misère humaine. Sans conteste, un des meilleurs films d'horreur des années 2000.
*Eric Binford
Un grand merci à dl4all.com
22.11.21.
13.04.12
06.10.24. 4èx